La modernité est un concept désignant l’idée d'agir en conformité avec son temps et non plus en fonction de valeurs, considérées de facto comme « dépassées ». Les philosophes, anthropologues et sociologues traitent principalement de ce concept mais aussi les historiens, quand ils qualifient de « moderne » une des époques qu'ils étudient. Si bien que l'adjectif « moderne » est entré dans le langage usuel.

Property Value
dbo:abstract
  • La modernité est un concept désignant l’idée d'agir en conformité avec son temps et non plus en fonction de valeurs, considérées de facto comme « dépassées ». Les philosophes, anthropologues et sociologues traitent principalement de ce concept mais aussi les historiens, quand ils qualifient de « moderne » une des époques qu'ils étudient. Si bien que l'adjectif « moderne » est entré dans le langage usuel. Très liée aux idées d'émancipation, de croissance, d'évolution, de progrès et d'innovation, le concept de modernité constitue l’opposé non seulement des idées d'immobilisme et de stagnation mais des idées d'attachement au passé (tradition, conservatisme...) : « être moderne », c'est d'abord « être tourné vers l'avenir ». En cela, le concept de modernité constitue ce que le sociologue Max Weber appelle un idéal-type, voire la base d'une idéologie. En France, le mot n'émerge qu'au début du XIXe siècle mais certains philosophes — notamment Leo Strauss — font remonter le concept au début du XVIe siècle autour de la figure de Machiavel, pour exprimer l’idée que les humains conçoivent la politique en fonction de critères rationnels (économiques, démographiques...) et non plus, comme par le passé, en fonction de considérations religieuses ou théologiques. D'autres intellectuels, plus rares, font remonter les origines du concept de modernité à l'Antiquité grecque. Le thème de la modernité, comme celui du progrès, constitue l'un des principaux fondements de la pensée dite "humaniste". À partir de la seconde moitié du XXe siècle, ce concept est de plus en plus fréquemment remis en cause par les intellectuels, considéré comme arbitraire, car indexé à l'idéologie du progrès. Mais le débat reste confus, les tenants d'une "post-modernité" s'opposant notamment à ceux d'une "non-modernité". Au début du XXIe siècle, les avis demeurent partagés mais tous évoquent l'idée d'une « crise de la modernité » : le philosophe Marc Halévy, conclut à « l'échec de la modernité », le sociologue Olivier Bobineau estime que « nous sommes entrés dans une nouvelle phase de la modernité » et son confrère allemand Hartmut Rosa parle d'une « fuite en avant de la modernité ». Autre sujet de débat : alors que la question de la modernité est le plus souvent circonscrite à l'Occident, certains intellectuels estiment que l'on peut considérer que l'Extrême-Orient a été "plus moderne" que l'Occident ou "plus tôt". Les publications se multiplient également quant au rapport de l'islam à la modernité. Le thème de la modernité traverse plusieurs siècles et il est abordé dans de (philosophie, sociologie, histoire ; mais aussi art, science, technique...). De et de lui sont consacrés. De surcroît, il ne cesse d'être ponctué de controverses, voire de polémiques. Différents penseurs recommandent d'éviter de l'hypostasier et d'engager en revanche une approche à la fois diachronique et transversale : réexaminer son sens en fonction des contextes tout en croisant les approches (philosophie, sociologie, histoire, histoire de l'art...). En France, une des analyses les plus significatives de cette approche transversale est celle du philosophe Jacques Bidet. Il voit dans la modernité, une « métastructure », une « matrice abstraite », au sens d'un présupposé à la fois économique, juridique, politique et idéologique, dont le point de départ serait le marché ; celui-ci étant considéré sous toutes ses formes : au sein du capitalisme mais aussi — et tout autant — au sein du « capitalisme d'État » qu'est le communisme. (fr)
  • La modernité est un concept désignant l’idée d'agir en conformité avec son temps et non plus en fonction de valeurs, considérées de facto comme « dépassées ». Les philosophes, anthropologues et sociologues traitent principalement de ce concept mais aussi les historiens, quand ils qualifient de « moderne » une des époques qu'ils étudient. Si bien que l'adjectif « moderne » est entré dans le langage usuel. Très liée aux idées d'émancipation, de croissance, d'évolution, de progrès et d'innovation, le concept de modernité constitue l’opposé non seulement des idées d'immobilisme et de stagnation mais des idées d'attachement au passé (tradition, conservatisme...) : « être moderne », c'est d'abord « être tourné vers l'avenir ». En cela, le concept de modernité constitue ce que le sociologue Max Weber appelle un idéal-type, voire la base d'une idéologie. En France, le mot n'émerge qu'au début du XIXe siècle mais certains philosophes — notamment Leo Strauss — font remonter le concept au début du XVIe siècle autour de la figure de Machiavel, pour exprimer l’idée que les humains conçoivent la politique en fonction de critères rationnels (économiques, démographiques...) et non plus, comme par le passé, en fonction de considérations religieuses ou théologiques. D'autres intellectuels, plus rares, font remonter les origines du concept de modernité à l'Antiquité grecque. Le thème de la modernité, comme celui du progrès, constitue l'un des principaux fondements de la pensée dite "humaniste". À partir de la seconde moitié du XXe siècle, ce concept est de plus en plus fréquemment remis en cause par les intellectuels, considéré comme arbitraire, car indexé à l'idéologie du progrès. Mais le débat reste confus, les tenants d'une "post-modernité" s'opposant notamment à ceux d'une "non-modernité". Au début du XXIe siècle, les avis demeurent partagés mais tous évoquent l'idée d'une « crise de la modernité » : le philosophe Marc Halévy, conclut à « l'échec de la modernité », le sociologue Olivier Bobineau estime que « nous sommes entrés dans une nouvelle phase de la modernité » et son confrère allemand Hartmut Rosa parle d'une « fuite en avant de la modernité ». Autre sujet de débat : alors que la question de la modernité est le plus souvent circonscrite à l'Occident, certains intellectuels estiment que l'on peut considérer que l'Extrême-Orient a été "plus moderne" que l'Occident ou "plus tôt". Les publications se multiplient également quant au rapport de l'islam à la modernité. Le thème de la modernité traverse plusieurs siècles et il est abordé dans de (philosophie, sociologie, histoire ; mais aussi art, science, technique...). De et de lui sont consacrés. De surcroît, il ne cesse d'être ponctué de controverses, voire de polémiques. Différents penseurs recommandent d'éviter de l'hypostasier et d'engager en revanche une approche à la fois diachronique et transversale : réexaminer son sens en fonction des contextes tout en croisant les approches (philosophie, sociologie, histoire, histoire de l'art...). En France, une des analyses les plus significatives de cette approche transversale est celle du philosophe Jacques Bidet. Il voit dans la modernité, une « métastructure », une « matrice abstraite », au sens d'un présupposé à la fois économique, juridique, politique et idéologique, dont le point de départ serait le marché ; celui-ci étant considéré sous toutes ses formes : au sein du capitalisme mais aussi — et tout autant — au sein du « capitalisme d'État » qu'est le communisme. (fr)
dbo:followedBy
dbo:thumbnail
dbo:wikiPageExternalLink
dbo:wikiPageID
  • 86301 (xsd:integer)
dbo:wikiPageLength
  • 162334 (xsd:nonNegativeInteger)
dbo:wikiPageRevisionID
  • 188474201 (xsd:integer)
dbo:wikiPageWikiLink
prop-fr:fr
  • Göran Therborn (fr)
  • Göran Therborn (fr)
prop-fr:texte
  • Göran Therborn (fr)
  • Göran Therborn (fr)
prop-fr:trad
  • Göran Therborn (fr)
  • Göran Therborn (fr)
prop-fr:wikiPageUsesTemplate
prop-fr:wikiquote
  • modernité (fr)
  • modernité (fr)
prop-fr:wiktionary
  • Modernité (fr)
  • Modernité (fr)
dct:subject
rdfs:comment
  • La modernité est un concept désignant l’idée d'agir en conformité avec son temps et non plus en fonction de valeurs, considérées de facto comme « dépassées ». Les philosophes, anthropologues et sociologues traitent principalement de ce concept mais aussi les historiens, quand ils qualifient de « moderne » une des époques qu'ils étudient. Si bien que l'adjectif « moderne » est entré dans le langage usuel. (fr)
  • La modernité est un concept désignant l’idée d'agir en conformité avec son temps et non plus en fonction de valeurs, considérées de facto comme « dépassées ». Les philosophes, anthropologues et sociologues traitent principalement de ce concept mais aussi les historiens, quand ils qualifient de « moderne » une des époques qu'ils étudient. Si bien que l'adjectif « moderne » est entré dans le langage usuel. (fr)
rdfs:label
  • Modernité (fr)
  • Moderne (als)
  • Modernidad (es)
  • Modernidade (pt)
  • Modernitet (sv)
  • Nowoczesność (pl)
  • Nền văn minh hiện đại (vi)
  • Модерн (філософія) (uk)
  • حداثة (ar)
  • حداثه (arz)
  • 現代性 (zh)
  • Modernité (fr)
  • Moderne (als)
  • Modernidad (es)
  • Modernidade (pt)
  • Modernitet (sv)
  • Nowoczesność (pl)
  • Nền văn minh hiện đại (vi)
  • Модерн (філософія) (uk)
  • حداثة (ar)
  • حداثه (arz)
  • 現代性 (zh)
rdfs:seeAlso
owl:sameAs
prov:wasDerivedFrom
foaf:depiction
foaf:isPrimaryTopicOf
is dbo:architecturalStyle of
is dbo:buildingType of
is dbo:follows of
is dbo:mainInterest of
is dbo:wikiPageDisambiguates of
is dbo:wikiPageRedirects of
is dbo:wikiPageWikiLink of
is prop-fr:principauxIntérêts of
is prop-fr:style of
is oa:hasTarget of
is foaf:primaryTopic of