En France, le droit de procéder à une dissolution parlementaire — consiste à mettre prématurément fin au mandat d'une chambre du parlement — est attribué au chef de l'État, ou, plus exceptionnellement, au gouvernement ou à une des chambres, dans différents régimes depuis 1802 : Premier Empire, Restauration, monarchie de Juillet, Troisième, Quatrième et Cinquième républiques. Hors de la tradition parlementaire, le Second Empire, régime autoritaire, reconnaît à l'empereur le droit de dissoudre le Corps législatif.

Property Value
dbo:abstract
  • En France, le droit de procéder à une dissolution parlementaire — consiste à mettre prématurément fin au mandat d'une chambre du parlement — est attribué au chef de l'État, ou, plus exceptionnellement, au gouvernement ou à une des chambres, dans différents régimes depuis 1802 : Premier Empire, Restauration, monarchie de Juillet, Troisième, Quatrième et Cinquième républiques. Elle est d'abord introduite, au profit du « Sénat conservateur », dans la constitution de l'an X (1802). Toutefois, la dissolution, au sens véritablement parlementaire, est née en France à la Restauration, dans la charte de 1814 (article 50). L'usage de la dissolution a d'abord été assez conforme à la théorie parlementaire, avant de devenir, avec Charles X, une prérogative autoritaire. Sous la monarchie de Juillet, l'article 42 de la charte de 1830 prévoit à nouveau la dissolution, mais, cette fois-ci, un véritable système de responsabilité ministérielle se met en place. Les deux procédés s'équilibrent — motion de censure contre dissolution —, de telle sorte que la France connaît son premier régime parlementaire authentique, où le gouvernement devient réellement le point de contact entre ces deux organes fondamentaux que sont le monarque et la chambre élue. Hors de la tradition parlementaire, le Second Empire, régime autoritaire, reconnaît à l'empereur le droit de dissoudre le Corps législatif. Les lois constitutionnelles de 1875 reprennent le mécanisme orléaniste de la dissolution, en l'adaptant. Toutefois, la crise du 16 mai 1877 rend le procédé odieux aux républicains, et la dissolution ne sera plus utilisée durant le reste de la Troisième République, permettant ainsi à l'instabilité de la Chambre des députés de se développer sans sanction, ce qui entraîne une instabilité ministérielle plus grave de décennies en décennies. Les constituants en 1946, enseignés par l'histoire récente de la France, maintiennent le droit de dissolution, mais en font une « dissolution automatique » face à l'instabilité de la chambre, et non une prérogative discrétionnaire du pouvoir exécutif. La pratique constitutionnelle de la Quatrième République a montré les limites de l'encadrement trop poussé du droit de dissolution : alors que les gouvernements tombaient sans répit, une seule dissolution eut lieu, en 1955. La constitution de 1958 a donc mis fin à l'encadrement de la dissolution : désormais, elle est une prérogative discrétionnaire du président de la République définie par l'article 12. Toutefois, la stabilité des majorités parlementaires acquise depuis les élections législatives de 1962 a fait disparaître la menace de la motion de censure sur les gouvernements. La dissolution, sous la Cinquième République, présente donc un visage différent de ce que la théorie du régime parlementaire enseigne : elle a été utilisée une seule fois pour résoudre un conflit entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif (en 1962), tandis que les autres dissolutions réalisées obéissent à des logiques différentes. (fr)
  • En France, le droit de procéder à une dissolution parlementaire — consiste à mettre prématurément fin au mandat d'une chambre du parlement — est attribué au chef de l'État, ou, plus exceptionnellement, au gouvernement ou à une des chambres, dans différents régimes depuis 1802 : Premier Empire, Restauration, monarchie de Juillet, Troisième, Quatrième et Cinquième républiques. Elle est d'abord introduite, au profit du « Sénat conservateur », dans la constitution de l'an X (1802). Toutefois, la dissolution, au sens véritablement parlementaire, est née en France à la Restauration, dans la charte de 1814 (article 50). L'usage de la dissolution a d'abord été assez conforme à la théorie parlementaire, avant de devenir, avec Charles X, une prérogative autoritaire. Sous la monarchie de Juillet, l'article 42 de la charte de 1830 prévoit à nouveau la dissolution, mais, cette fois-ci, un véritable système de responsabilité ministérielle se met en place. Les deux procédés s'équilibrent — motion de censure contre dissolution —, de telle sorte que la France connaît son premier régime parlementaire authentique, où le gouvernement devient réellement le point de contact entre ces deux organes fondamentaux que sont le monarque et la chambre élue. Hors de la tradition parlementaire, le Second Empire, régime autoritaire, reconnaît à l'empereur le droit de dissoudre le Corps législatif. Les lois constitutionnelles de 1875 reprennent le mécanisme orléaniste de la dissolution, en l'adaptant. Toutefois, la crise du 16 mai 1877 rend le procédé odieux aux républicains, et la dissolution ne sera plus utilisée durant le reste de la Troisième République, permettant ainsi à l'instabilité de la Chambre des députés de se développer sans sanction, ce qui entraîne une instabilité ministérielle plus grave de décennies en décennies. Les constituants en 1946, enseignés par l'histoire récente de la France, maintiennent le droit de dissolution, mais en font une « dissolution automatique » face à l'instabilité de la chambre, et non une prérogative discrétionnaire du pouvoir exécutif. La pratique constitutionnelle de la Quatrième République a montré les limites de l'encadrement trop poussé du droit de dissolution : alors que les gouvernements tombaient sans répit, une seule dissolution eut lieu, en 1955. La constitution de 1958 a donc mis fin à l'encadrement de la dissolution : désormais, elle est une prérogative discrétionnaire du président de la République définie par l'article 12. Toutefois, la stabilité des majorités parlementaires acquise depuis les élections législatives de 1962 a fait disparaître la menace de la motion de censure sur les gouvernements. La dissolution, sous la Cinquième République, présente donc un visage différent de ce que la théorie du régime parlementaire enseigne : elle a été utilisée une seule fois pour résoudre un conflit entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif (en 1962), tandis que les autres dissolutions réalisées obéissent à des logiques différentes. (fr)
dbo:country
dbo:thumbnail
dbo:wikiPageExternalLink
dbo:wikiPageID
  • 513015 (xsd:integer)
dbo:wikiPageInterLanguageLink
dbo:wikiPageLength
  • 97210 (xsd:nonNegativeInteger)
dbo:wikiPageRevisionID
  • 190023399 (xsd:integer)
dbo:wikiPageWikiLink
prop-fr:année
  • 1956 (xsd:integer)
  • 1959 (xsd:integer)
  • 1978 (xsd:integer)
  • 1987 (xsd:integer)
  • 1992 (xsd:integer)
  • 1996 (xsd:integer)
  • 1997 (xsd:integer)
  • 2001 (xsd:integer)
  • 2003 (xsd:integer)
  • 2004 (xsd:integer)
  • 2008 (xsd:integer)
prop-fr:annéePremièreÉdition
  • 1952 (xsd:integer)
prop-fr:auteursOuvrage
  • Didier Maus, Louis Favoreu, Jean-Luc Parodi (fr)
  • Didier Maus, Louis Favoreu, Jean-Luc Parodi (fr)
prop-fr:bnf
  • 34594727 (xsd:integer)
  • 35538503 (xsd:integer)
  • 36629714 (xsd:integer)
  • 39058671 (xsd:integer)
  • 366325310 (xsd:integer)
  • 1.410925464E11
  • 3.66502E7
  • 3.765736E7
prop-fr:collection
  • Classic (fr)
  • Publications de l'Université de Rouen (fr)
  • Manuels (fr)
  • Documents d'étude (fr)
  • Domat / Droit public (fr)
  • Classic (fr)
  • Publications de l'Université de Rouen (fr)
  • Manuels (fr)
  • Documents d'étude (fr)
  • Domat / Droit public (fr)
prop-fr:colonnes
  • 2 (xsd:integer)
prop-fr:consultéLe
  • 2011-06-20 (xsd:date)
prop-fr:date
  • 2011-07-27 (xsd:date)
prop-fr:format
  • pdf (fr)
  • pdf (fr)
prop-fr:groupe
  • L (fr)
  • c (fr)
  • m (fr)
  • L (fr)
  • c (fr)
  • m (fr)
prop-fr:id
  • MM (fr)
  • JPC (fr)
  • ARDANT (fr)
  • DEBRE (fr)
  • EC268 (fr)
  • FG56 (fr)
  • FG59 (fr)
  • GAILLARD (fr)
  • JCZ (fr)
  • JJC (fr)
  • MM (fr)
  • JPC (fr)
  • ARDANT (fr)
  • DEBRE (fr)
  • EC268 (fr)
  • FG56 (fr)
  • FG59 (fr)
  • GAILLARD (fr)
  • JCZ (fr)
  • JJC (fr)
prop-fr:isbn
  • 2247045286 (xsd:decimal)
  • 2275023720 (xsd:decimal)
  • 2707613894 (xsd:decimal)
  • 2717823549 (xsd:decimal)
  • 9782110074676 (xsd:decimal)
prop-fr:lieu
  • Paris (fr)
  • Paris (fr)
prop-fr:mois
  • juin (fr)
  • juin (fr)
prop-fr:nom
  • Morabito (fr)
  • Chevallier (fr)
  • Cointet (fr)
  • Albertini (fr)
  • Goguel (fr)
  • Maus (fr)
  • Ardant (fr)
  • Zarka (fr)
  • Comité nationale chargé de la publication des travaux préparatoires des institutions de la République (fr)
  • Morabito (fr)
  • Chevallier (fr)
  • Cointet (fr)
  • Albertini (fr)
  • Goguel (fr)
  • Maus (fr)
  • Ardant (fr)
  • Zarka (fr)
  • Comité nationale chargé de la publication des travaux préparatoires des institutions de la République (fr)
prop-fr:numéro
  • 1 (xsd:integer)
  • 3 (xsd:integer)
  • 76 (xsd:integer)
  • 232 (xsd:integer)
prop-fr:numéroD'édition
  • 8 (xsd:integer)
  • 9 (xsd:integer)
  • 15 (xsd:integer)
prop-fr:numéroDansCollection
  • 1.040000 (xsd:double)
  • 43 (xsd:integer)
prop-fr:oldid
  • 67827592 (xsd:integer)
prop-fr:pages
  • 67 (xsd:integer)
  • 493 (xsd:integer)
prop-fr:pagesTotales
  • 409 (xsd:integer)
  • 431 (xsd:integer)
  • 616 (xsd:integer)
  • 748 (xsd:integer)
  • 852 (xsd:integer)
prop-fr:passage
  • 25 (xsd:integer)
  • 267 (xsd:integer)
prop-fr:prénom
  • Pierre (fr)
  • François (fr)
  • Jean-Paul (fr)
  • Marcel (fr)
  • Philippe (fr)
  • Jean-Jacques (fr)
  • Didier (fr)
  • Jean-Claude (fr)
  • Pierre (fr)
  • François (fr)
  • Jean-Paul (fr)
  • Marcel (fr)
  • Philippe (fr)
  • Jean-Jacques (fr)
  • Didier (fr)
  • Jean-Claude (fr)
prop-fr:présentationEnLigne
prop-fr:périodique
  • Pouvoirs (fr)
  • Revue française de science politique (fr)
  • Regards sur l'actualité (fr)
  • Pouvoirs (fr)
  • Revue française de science politique (fr)
  • Regards sur l'actualité (fr)
prop-fr:sousTitre
  • Exposé des motifs et projet de loi (fr)
  • Exposé des motifs et projet de loi (fr)
prop-fr:sousTitreOuvrage
  • --09-10
prop-fr:titre
  • --07-29
  • --08-20
  • --06-03
  • --10-04
  • Histoire constitutionnelle de la France (fr)
  • Histoire des institutions et des régimes politiques de la France de 1789 à 1958 (fr)
  • Institutions politiques & Droit constitutionnel (fr)
  • Le projet de révision de Félix Gaillard (fr)
  • Les dissolutions sous la République (fr)
  • Le droit de dissolution et les systèmes constitutionnels français (fr)
  • Discours de Michel Debré devant le Conseil d'État (fr)
  • Vers une nouvelle orientation de la révision constitutionnelle (fr)
prop-fr:titreChapitre
  • L'écriture de la constitution de 1958 : le poids de l'histoire (fr)
  • L'institution présidentielle dans l'écriture de la constitution de 1958 (fr)
  • L'écriture de la constitution de 1958 : le poids de l'histoire (fr)
  • L'institution présidentielle dans l'écriture de la constitution de 1958 (fr)
prop-fr:titreOuvrage
  • --10-04
  • L'écriture de la constitution de 1958 (fr)
prop-fr:urlTexte
prop-fr:volume
  • 6 (xsd:integer)
  • 9 (xsd:integer)
prop-fr:wikiPageUsesTemplate
prop-fr:éditeur
  • Presses universitaires de France (fr)
  • Economica (fr)
  • Montchrestien (fr)
  • La Documentation française (fr)
  • Armand Collin (fr)
  • LGDJ (fr)
  • Presses universitaires de France (fr)
  • Economica (fr)
  • Montchrestien (fr)
  • La Documentation française (fr)
  • Armand Collin (fr)
  • LGDJ (fr)
dct:subject
rdfs:comment
  • En France, le droit de procéder à une dissolution parlementaire — consiste à mettre prématurément fin au mandat d'une chambre du parlement — est attribué au chef de l'État, ou, plus exceptionnellement, au gouvernement ou à une des chambres, dans différents régimes depuis 1802 : Premier Empire, Restauration, monarchie de Juillet, Troisième, Quatrième et Cinquième républiques. Hors de la tradition parlementaire, le Second Empire, régime autoritaire, reconnaît à l'empereur le droit de dissoudre le Corps législatif. (fr)
  • En France, le droit de procéder à une dissolution parlementaire — consiste à mettre prématurément fin au mandat d'une chambre du parlement — est attribué au chef de l'État, ou, plus exceptionnellement, au gouvernement ou à une des chambres, dans différents régimes depuis 1802 : Premier Empire, Restauration, monarchie de Juillet, Troisième, Quatrième et Cinquième républiques. Hors de la tradition parlementaire, le Second Empire, régime autoritaire, reconnaît à l'empereur le droit de dissoudre le Corps législatif. (fr)
rdfs:label
  • Dissolution parlementaire (France) (fr)
  • 解散国会 (zh)
  • Dissolution parlementaire (France) (fr)
  • 解散国会 (zh)
owl:sameAs
prov:wasDerivedFrom
foaf:depiction
foaf:isPrimaryTopicOf
is dbo:wikiPageDisambiguates of
is dbo:wikiPageRedirects of
is dbo:wikiPageWikiLink of
is oa:hasTarget of
is foaf:primaryTopic of