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- La théorie de la connaissance de Kant est exposée en particulier dans la Critique de la raison pure. Le point de départ de cette réflexion est, de l'aveu même d'Emmanuel Kant, le scepticisme empiriste de Hume, qui l'a réveillé de « son sommeil dogmatique ». Hume a, en effet, construit une critique radicale des fondements de la métaphysique de Leibniz et de Wolff, dont Kant avait été un adepte. « Depuis les tentatives de Locke et de Leibniz ou plus exactement depuis la naissance de la métaphysique - aussi loin que nous connaissons son histoire - il n'y a eu aucun évènement qui aurait pu être plus décisif concernant le destin de cette science que l'attaque de David Hume contre celle-ci », dit-il encore dans les Prolégomènes à toute métaphysique future qui voudra se présenter comme science, œuvre qui vise à expliquer de façon plus simple le projet de la première Critique. Le titre même de cet ouvrage explicite le projet kantien : il s'agit, après Hume, de refonder la métaphysique sur des bases solides, et d'en faire une science rigoureuse, en imitant l'exemple de la révolution copernicienne. De la même façon que Copernic a montré que la terre tournait autour du soleil et non l'inverse, Kant affirme que le « centre » de la connaissance est le sujet connaissant (l'homme ou l'être raisonnable), et non une réalité extérieure par rapport à laquelle nous serions simplement passifs. Ce n'est donc plus l'objet qui oblige le sujet à se conformer à ses règles, c'est le sujet qui donne les siennes à l'objet pour le connaître. Ceci a pour conséquence immédiate que nous ne pouvons pas connaître la réalité en soi (nouménale), mais seulement la réalité telle qu'elle nous apparaît sous la forme d'un phénomène. La critique kantienne est ainsi une tentative de dépasser l'opposition entre le « dogmatisme », ou l'idéalisme, et le « scepticisme », représenté par l'empirisme humien: « la métaphysique est un champ de bataille », dit-il ainsi dans la première Critique. D'après Martin Heidegger (Kant et le problème de la métaphysique [réf. nécessaire] ), Kant aurait été le premier philosophe à ne pas se contenter de rejeter la métaphysique traditionnelle, mais qui aurait compris son travail philosophique comme une refondation de la métaphysique. Cette refondation est, dans le même temps, assignation de limites à l'entendement humain : Kant établit une ligne de partage entre ce qui est accessible à la raison humaine et ce qui la dépasse, permettant ainsi de distinguer la science d'une part, et ce qui relève de la croyance d'autre part. Tout énoncé prétendant formuler une vérité certaine sur Dieu est ainsi qualifié de « dogmatique » : le projet même d'une , dans sa forme classique (qui passe par exemple par les « preuves de l'existence de Dieu ») est ainsi invalidé. Réciproquement, toute profession d'athéisme qui voudrait s'appuyer sur la science pour affirmer l'inexistence de Dieu est, elle aussi, renvoyée du côté de la simple croyance: toutes ces questions, qui concernent les (Dieu, l'âme et le monde), ne peuvent pas devenir l'objet de notre connaissance (qui s'appuie toujours sur la réceptivité des sens unie à la spontanéité de l'entendement). C'est pourquoi Kant écrit, dans sa préface à la seconde édition de la Critique de la raison pure: « Je dus donc abolir le savoir afin d'obtenir une place pour la croyance ». Limiter les prétentions de la raison (en révélant les illusions transcendantales) : telle est dans le fond la solution que veut apporter Kant à la crise de la métaphysique. Il faut que la raison apprenne que certaines questions dépassent ses capacités. Cette limitation n’est possible que par une critique complète de la raison par elle-même. Il faut entreprendre une critique de la raison par la raison : voilà le sens véritable du titre Critique de la raison pure. Le terme de critique renvoie étymologiquement au grec krinein, qui signifiait juger une affaire (au sens juridique). La raison organisera donc un procès de ses propres prétentions, « dogmatiques », à connaître des objets situés par delà l’expérience, appelés par Kant noumènes (par contraste avec les phénomènes). La Critique de la raison pure est donc un tribunal qui a pour fonction de limiter les prétentions de la raison. (fr)
- La théorie de la connaissance de Kant est exposée en particulier dans la Critique de la raison pure. Le point de départ de cette réflexion est, de l'aveu même d'Emmanuel Kant, le scepticisme empiriste de Hume, qui l'a réveillé de « son sommeil dogmatique ». Hume a, en effet, construit une critique radicale des fondements de la métaphysique de Leibniz et de Wolff, dont Kant avait été un adepte. « Depuis les tentatives de Locke et de Leibniz ou plus exactement depuis la naissance de la métaphysique - aussi loin que nous connaissons son histoire - il n'y a eu aucun évènement qui aurait pu être plus décisif concernant le destin de cette science que l'attaque de David Hume contre celle-ci », dit-il encore dans les Prolégomènes à toute métaphysique future qui voudra se présenter comme science, œuvre qui vise à expliquer de façon plus simple le projet de la première Critique. Le titre même de cet ouvrage explicite le projet kantien : il s'agit, après Hume, de refonder la métaphysique sur des bases solides, et d'en faire une science rigoureuse, en imitant l'exemple de la révolution copernicienne. De la même façon que Copernic a montré que la terre tournait autour du soleil et non l'inverse, Kant affirme que le « centre » de la connaissance est le sujet connaissant (l'homme ou l'être raisonnable), et non une réalité extérieure par rapport à laquelle nous serions simplement passifs. Ce n'est donc plus l'objet qui oblige le sujet à se conformer à ses règles, c'est le sujet qui donne les siennes à l'objet pour le connaître. Ceci a pour conséquence immédiate que nous ne pouvons pas connaître la réalité en soi (nouménale), mais seulement la réalité telle qu'elle nous apparaît sous la forme d'un phénomène. La critique kantienne est ainsi une tentative de dépasser l'opposition entre le « dogmatisme », ou l'idéalisme, et le « scepticisme », représenté par l'empirisme humien: « la métaphysique est un champ de bataille », dit-il ainsi dans la première Critique. D'après Martin Heidegger (Kant et le problème de la métaphysique [réf. nécessaire] ), Kant aurait été le premier philosophe à ne pas se contenter de rejeter la métaphysique traditionnelle, mais qui aurait compris son travail philosophique comme une refondation de la métaphysique. Cette refondation est, dans le même temps, assignation de limites à l'entendement humain : Kant établit une ligne de partage entre ce qui est accessible à la raison humaine et ce qui la dépasse, permettant ainsi de distinguer la science d'une part, et ce qui relève de la croyance d'autre part. Tout énoncé prétendant formuler une vérité certaine sur Dieu est ainsi qualifié de « dogmatique » : le projet même d'une , dans sa forme classique (qui passe par exemple par les « preuves de l'existence de Dieu ») est ainsi invalidé. Réciproquement, toute profession d'athéisme qui voudrait s'appuyer sur la science pour affirmer l'inexistence de Dieu est, elle aussi, renvoyée du côté de la simple croyance: toutes ces questions, qui concernent les (Dieu, l'âme et le monde), ne peuvent pas devenir l'objet de notre connaissance (qui s'appuie toujours sur la réceptivité des sens unie à la spontanéité de l'entendement). C'est pourquoi Kant écrit, dans sa préface à la seconde édition de la Critique de la raison pure: « Je dus donc abolir le savoir afin d'obtenir une place pour la croyance ». Limiter les prétentions de la raison (en révélant les illusions transcendantales) : telle est dans le fond la solution que veut apporter Kant à la crise de la métaphysique. Il faut que la raison apprenne que certaines questions dépassent ses capacités. Cette limitation n’est possible que par une critique complète de la raison par elle-même. Il faut entreprendre une critique de la raison par la raison : voilà le sens véritable du titre Critique de la raison pure. Le terme de critique renvoie étymologiquement au grec krinein, qui signifiait juger une affaire (au sens juridique). La raison organisera donc un procès de ses propres prétentions, « dogmatiques », à connaître des objets situés par delà l’expérience, appelés par Kant noumènes (par contraste avec les phénomènes). La Critique de la raison pure est donc un tribunal qui a pour fonction de limiter les prétentions de la raison. (fr)
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- La théorie de la connaissance de Kant est exposée en particulier dans la Critique de la raison pure. Le point de départ de cette réflexion est, de l'aveu même d'Emmanuel Kant, le scepticisme empiriste de Hume, qui l'a réveillé de « son sommeil dogmatique ». Hume a, en effet, construit une critique radicale des fondements de la métaphysique de Leibniz et de Wolff, dont Kant avait été un adepte. « Depuis les tentatives de Locke et de Leibniz ou plus exactement depuis la naissance de la métaphysique - aussi loin que nous connaissons son histoire - il n'y a eu aucun évènement qui aurait pu être plus décisif concernant le destin de cette science que l'attaque de David Hume contre celle-ci », dit-il encore dans les Prolégomènes à toute métaphysique future qui voudra se présenter comme science, œ (fr)
- La théorie de la connaissance de Kant est exposée en particulier dans la Critique de la raison pure. Le point de départ de cette réflexion est, de l'aveu même d'Emmanuel Kant, le scepticisme empiriste de Hume, qui l'a réveillé de « son sommeil dogmatique ». Hume a, en effet, construit une critique radicale des fondements de la métaphysique de Leibniz et de Wolff, dont Kant avait été un adepte. « Depuis les tentatives de Locke et de Leibniz ou plus exactement depuis la naissance de la métaphysique - aussi loin que nous connaissons son histoire - il n'y a eu aucun évènement qui aurait pu être plus décisif concernant le destin de cette science que l'attaque de David Hume contre celle-ci », dit-il encore dans les Prolégomènes à toute métaphysique future qui voudra se présenter comme science, œ (fr)
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