Le voilage et le boloyage sont les deux formes de flottage du bois pratiqués dans le massif des Vosges depuis le Moyen Âge. Le premier consistait à assembler des grumes ou des planches en trains de radeaux solidaires conduits par des flotteurs ou « voileurs ». Le second désignait le flottage à bûches perdues, une pratique très ancienne dans le monde pour transporter les arbres abattus ou les bûches à moindre coût sur l'eau. Dans les zones germanophones, les mêmes pratiques sont désignées respectivement par les termes Flözerei et Wildflözerei.

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  • Le voilage et le boloyage sont les deux formes de flottage du bois pratiqués dans le massif des Vosges depuis le Moyen Âge. Le premier consistait à assembler des grumes ou des planches en trains de radeaux solidaires conduits par des flotteurs ou « voileurs ». Le second désignait le flottage à bûches perdues, une pratique très ancienne dans le monde pour transporter les arbres abattus ou les bûches à moindre coût sur l'eau. Dans les zones germanophones, les mêmes pratiques sont désignées respectivement par les termes Flözerei et Wildflözerei. La quasi-totalité des rivières flottables en trains de bois se trouvait sur le versant lorrain. Le flottage à bûches perdues était, en revanche, beaucoup plus généralisé comme partout en France et en Europe même si le versant haut-saônois du massif vosgien n’est pas très représenté dans cette activité. La Saône et le Côney prennent, en effet, leur source dans le seuil de Lorraine au pays de la Vôge qui n’est plus tout à fait dans le massif vosgien à proprement parler. Le Dictionnaire hydrographique de la France, contenant la description des rivières et canaux flottables et navigables dépendant du domaine public au XIXe permet d’avoir une idée globale des cours d’eau qui ont été flottables à cette époque et un peu avant. Si l’on écarte les tout petits ruisseaux où le flottage à bûches perdues a été occasionnellement pratiqué ou pour des volumes trop négligeables, les cours d’eau qui ont connu le flottage appartiennent quasi tous au bassin versant du Rhin avec les gros sous-bassins de la Moselle en Lorraine et de l’Ill en Alsace. Si l’on ajoute le Côney et la Saône flottables sur une infime partie du département des Vosges, quelques bois flottés se dirigent dans le bassin du Rhône vers la Méditerranée. Sur le versant alsacien, il faut remonter au XVIe siècle pour trouver du flottage en trains sur la Thur. Le flottage est intimement associé à une autre activité symbolique du massif vosgien : le schlittage. Avant la construction des routes forestières ou des lignes de chemin de fer au sein même des massifs forestiers denses, les schlitteurs descendaient les bûches dans la vallée pour qu’elles soient jetées dans la rivière par les ouvriers-forestiers au service des flotteurs. Trois rivières ont connu plus longtemps que les autres le flottage en trains : la Moselle et des deux affluents droits, la Sarre et la Meurthe. À l'échelle européenne, le flottage du bois dans le massif vosgien reste néanmoins modeste d'une part par la taille des flottes, d'autre part à cause du faible degré de flottabilité des cours d'eau dans les Hautes-Vosges dont certains secteurs longtemps inaccessibles regorgeaient paradoxalement de bois et d'essences d'arbres longtemps très recherchés par les négociants et la marine. Concurrent des montagnes boisées de la Forêt-Noire en Allemagne voisine, le flottage du bois vosgien servit d'abord à alimenter les grandes agglomérations en marge du massif, et, quand le bois fut exporté au-delà du Grand-Est, il fut majoritairement tourné vers l'Europe du Nord, en particulier les Pays-Bas avec la plaque tournante du port aux bois de Dordrecht. (fr)
  • Le voilage et le boloyage sont les deux formes de flottage du bois pratiqués dans le massif des Vosges depuis le Moyen Âge. Le premier consistait à assembler des grumes ou des planches en trains de radeaux solidaires conduits par des flotteurs ou « voileurs ». Le second désignait le flottage à bûches perdues, une pratique très ancienne dans le monde pour transporter les arbres abattus ou les bûches à moindre coût sur l'eau. Dans les zones germanophones, les mêmes pratiques sont désignées respectivement par les termes Flözerei et Wildflözerei. La quasi-totalité des rivières flottables en trains de bois se trouvait sur le versant lorrain. Le flottage à bûches perdues était, en revanche, beaucoup plus généralisé comme partout en France et en Europe même si le versant haut-saônois du massif vosgien n’est pas très représenté dans cette activité. La Saône et le Côney prennent, en effet, leur source dans le seuil de Lorraine au pays de la Vôge qui n’est plus tout à fait dans le massif vosgien à proprement parler. Le Dictionnaire hydrographique de la France, contenant la description des rivières et canaux flottables et navigables dépendant du domaine public au XIXe permet d’avoir une idée globale des cours d’eau qui ont été flottables à cette époque et un peu avant. Si l’on écarte les tout petits ruisseaux où le flottage à bûches perdues a été occasionnellement pratiqué ou pour des volumes trop négligeables, les cours d’eau qui ont connu le flottage appartiennent quasi tous au bassin versant du Rhin avec les gros sous-bassins de la Moselle en Lorraine et de l’Ill en Alsace. Si l’on ajoute le Côney et la Saône flottables sur une infime partie du département des Vosges, quelques bois flottés se dirigent dans le bassin du Rhône vers la Méditerranée. Sur le versant alsacien, il faut remonter au XVIe siècle pour trouver du flottage en trains sur la Thur. Le flottage est intimement associé à une autre activité symbolique du massif vosgien : le schlittage. Avant la construction des routes forestières ou des lignes de chemin de fer au sein même des massifs forestiers denses, les schlitteurs descendaient les bûches dans la vallée pour qu’elles soient jetées dans la rivière par les ouvriers-forestiers au service des flotteurs. Trois rivières ont connu plus longtemps que les autres le flottage en trains : la Moselle et des deux affluents droits, la Sarre et la Meurthe. À l'échelle européenne, le flottage du bois dans le massif vosgien reste néanmoins modeste d'une part par la taille des flottes, d'autre part à cause du faible degré de flottabilité des cours d'eau dans les Hautes-Vosges dont certains secteurs longtemps inaccessibles regorgeaient paradoxalement de bois et d'essences d'arbres longtemps très recherchés par les négociants et la marine. Concurrent des montagnes boisées de la Forêt-Noire en Allemagne voisine, le flottage du bois vosgien servit d'abord à alimenter les grandes agglomérations en marge du massif, et, quand le bois fut exporté au-delà du Grand-Est, il fut majoritairement tourné vers l'Europe du Nord, en particulier les Pays-Bas avec la plaque tournante du port aux bois de Dordrecht. (fr)
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  • Jean-Claude Bonnefont (fr)
  • Emmanuel Garnier (fr)
  • Jean-Louis Boithias (fr)
  • Jean-Marie Muller (fr)
  • Jean-Marie Yante (fr)
  • Marc Brignon (fr)
  • Nathalie Carcaud (fr)
  • René Frécaut (fr)
  • Théodore Ravinet (fr)
  • Xavier Rochel (fr)
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  • Archives municipales de Nancy (fr)
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  • Jean-Marc Moriceau (fr)
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  • Revue de géographie alpine (fr)
  • L'information géographique (fr)
  • Géomorphologie : relief, processus, environnement (fr)
  • Comptabilité , Revue d’histoire des comptabilités (fr)
  • Revue de géographie alpine (fr)
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  • Directeur général Des Ponts et Chaussées (fr)
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  • La forêt vosgienne sous l’Ancien Régime (fr)
  • Supplément au Dictionnaire hydrographique de la France (fr)
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  • Terre de conquêtes (fr)
  • Les scieries et les anciens sagards des Vosges : bûcherons, schlitteurs, voituriers et voileurs (fr)
  • Population et métiers sous les règnes de Charles III et Henri II (fr)
  • L’application des tarifs. Rigueur, approximation ou souplesse ? À propos de comptes de péages lorrains et luxembourgeois (fr)
  • Règlement relatif au flottage des bois sur les rivières traversant les départements des Vosges et de la Meurthe. Code des Ponts et Chaussées et des mines de 1836 (fr)
  • Le comportement morphodynamique de la Moselle avant ses aménagements (fr)
  • L'industrie dans le Massif vosgien (fr)
  • La canalisation de la Moselle (fr)
  • Gestion forestière et paysages dans les Vosges d’après les registres de martelages du XVIIIe siècle (fr)
  • Terre de conquêtes (fr)
  • Les scieries et les anciens sagards des Vosges : bûcherons, schlitteurs, voituriers et voileurs (fr)
  • Population et métiers sous les règnes de Charles III et Henri II (fr)
  • L’application des tarifs. Rigueur, approximation ou souplesse ? À propos de comptes de péages lorrains et luxembourgeois (fr)
  • Règlement relatif au flottage des bois sur les rivières traversant les départements des Vosges et de la Meurthe. Code des Ponts et Chaussées et des mines de 1836 (fr)
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  • Grandeur et décadence du sciage (fr)
  • Approche synchronique :les géosystèmes pré-industriels vosgiens (fr)
  • Grandeur et décadence du sciage (fr)
  • Approche synchronique :les géosystèmes pré-industriels vosgiens (fr)
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  • Flottage du bois dans le massif des Vosges (fr)
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