Cícero Dantas Martins, connu aussi sous son titre nobiliaire de baron de Jeremoabo, ou simplement comme Jeremoabo (São João Batista de Jeremoabo, 1838 — Cícero Dantas, anciennement Bom Conselho, 1903), était un grand propriétaire terrien et homme politique brésilien.

Property Value
dbo:abstract
  • Cícero Dantas Martins, connu aussi sous son titre nobiliaire de baron de Jeremoabo, ou simplement comme Jeremoabo (São João Batista de Jeremoabo, 1838 — Cícero Dantas, anciennement Bom Conselho, 1903), était un grand propriétaire terrien et homme politique brésilien. Héritier des vastes étendues de terres acquises progressivement par la famille Dantas, il fut l’un des plus grands propriétaires terriens, sinon le plus grand, de tout le Nordeste brésilien, et en tant que tel, un représentant typique du coronélisme, c’est-à-dire un potentat local combinant en sa personne, par une confusion permanente entre sphère publique et sphère privée, le pouvoir économique privé, appuyé sur la grande propriété terrienne et l’esclavagisme, et divers postes et positions d’influence dans le domaine public, que ce soit dans la politique et l’administration municipales, la magistrature, la police (à travers la nomination des commissaires), les milices supplétives locales ou dans la Garde nationale (chargée du maintien de l’ordre). Doté d’un diplôme de licencié en droit, et assuré du soutien de sa famille et de toute la clientèle de celle-ci, il se lança dans la politique à l’échelon national et sut se faire élire à plusieurs reprises député général (national) pour sa circonscription de l’arrière-pays (sertão) bahianais, tout en assumant, à l’instar de ses ancêtres, des fonctions dans la politique locale. Ses efforts, à la Chambre des députés comme dans les autres instances politiques, tendront alors tout entiers à la préservation des privilèges et du pouvoir discrétionnaire de sa classe — l’aristocratie foncière agro-commerciale esclavagiste — et consisteront à composer avec l’autorité, à louvoyer, à anticiper, réfréner, différer ou désamorcer tout projet de loi préjudiciable aux intérêts de sa caste, et ce par-delà les divers soubresauts de l’histoire (guerre du Paraguay, coup d’État républicain) et surtout à rebours des nouvelles évolutions sociales (émergence d’une couche urbaine libérale, principalement dans le sud du pays), politiques (montée en puissance de ses adversaires libéraux, au détriment des conservateurs), administratives (loi électorale, forte centralisation sous l’Empire, fédéralisation sous la République), économiques (déclin de la canne à sucre, crise financière, prépondérance croissante des caféiculteurs du sud), mais aussi personnelles (scission de sa parentèle entre conservateurs et libéraux), etc. La question de l’esclavage apparaît particulièrement illustrative de l’attitude du baron de Jeremoabo : sous la pression abolitionniste, il soutint, pour donner le change, diverses lois qui tendaient, mais en apparence seulement, à une émancipation partielle des esclaves. L’acte d’abolition, finalement adopté et signé par la fille même de l’empereur en 1888, signifia dans le chef de Cícero Dantas la rupture de la convergence d’intérêts, de la symbiose, qui avait jusque-là prévalu tellement quellement entre le régime impérial et la vieille aristocratie brésilienne. Ce fait, suivi bientôt de la proclamation de la république en 1889 et l’instauration du fédéralisme, et l’avènement subséquent d’un pouvoir adverse à la tête de sa province, devenue État fédéré, incita Cícero Dantas à se replier désormais davantage sur son fief et à renforcer son coronélisme. (fr)
  • Cícero Dantas Martins, connu aussi sous son titre nobiliaire de baron de Jeremoabo, ou simplement comme Jeremoabo (São João Batista de Jeremoabo, 1838 — Cícero Dantas, anciennement Bom Conselho, 1903), était un grand propriétaire terrien et homme politique brésilien. Héritier des vastes étendues de terres acquises progressivement par la famille Dantas, il fut l’un des plus grands propriétaires terriens, sinon le plus grand, de tout le Nordeste brésilien, et en tant que tel, un représentant typique du coronélisme, c’est-à-dire un potentat local combinant en sa personne, par une confusion permanente entre sphère publique et sphère privée, le pouvoir économique privé, appuyé sur la grande propriété terrienne et l’esclavagisme, et divers postes et positions d’influence dans le domaine public, que ce soit dans la politique et l’administration municipales, la magistrature, la police (à travers la nomination des commissaires), les milices supplétives locales ou dans la Garde nationale (chargée du maintien de l’ordre). Doté d’un diplôme de licencié en droit, et assuré du soutien de sa famille et de toute la clientèle de celle-ci, il se lança dans la politique à l’échelon national et sut se faire élire à plusieurs reprises député général (national) pour sa circonscription de l’arrière-pays (sertão) bahianais, tout en assumant, à l’instar de ses ancêtres, des fonctions dans la politique locale. Ses efforts, à la Chambre des députés comme dans les autres instances politiques, tendront alors tout entiers à la préservation des privilèges et du pouvoir discrétionnaire de sa classe — l’aristocratie foncière agro-commerciale esclavagiste — et consisteront à composer avec l’autorité, à louvoyer, à anticiper, réfréner, différer ou désamorcer tout projet de loi préjudiciable aux intérêts de sa caste, et ce par-delà les divers soubresauts de l’histoire (guerre du Paraguay, coup d’État républicain) et surtout à rebours des nouvelles évolutions sociales (émergence d’une couche urbaine libérale, principalement dans le sud du pays), politiques (montée en puissance de ses adversaires libéraux, au détriment des conservateurs), administratives (loi électorale, forte centralisation sous l’Empire, fédéralisation sous la République), économiques (déclin de la canne à sucre, crise financière, prépondérance croissante des caféiculteurs du sud), mais aussi personnelles (scission de sa parentèle entre conservateurs et libéraux), etc. La question de l’esclavage apparaît particulièrement illustrative de l’attitude du baron de Jeremoabo : sous la pression abolitionniste, il soutint, pour donner le change, diverses lois qui tendaient, mais en apparence seulement, à une émancipation partielle des esclaves. L’acte d’abolition, finalement adopté et signé par la fille même de l’empereur en 1888, signifia dans le chef de Cícero Dantas la rupture de la convergence d’intérêts, de la symbiose, qui avait jusque-là prévalu tellement quellement entre le régime impérial et la vieille aristocratie brésilienne. Ce fait, suivi bientôt de la proclamation de la république en 1889 et l’instauration du fédéralisme, et l’avènement subséquent d’un pouvoir adverse à la tête de sa province, devenue État fédéré, incita Cícero Dantas à se replier désormais davantage sur son fief et à renforcer son coronélisme. (fr)
dbo:birthDate
  • 1838-06-28 (xsd:date)
dbo:birthName
  • Cícero Dantas Martins (en)
dbo:birthPlace
dbo:citizenship
dbo:deathDate
  • 1903-10-27 (xsd:date)
dbo:deathPlace
dbo:occupation
dbo:party
dbo:profession
dbo:relative
dbo:religion
dbo:residence
dbo:thumbnail
dbo:thumbnailCaption
  • Cícero Dantas Martins, baron de Jeremoabo
dbo:university
dbo:wikiPageExternalLink
dbo:wikiPageID
  • 8733334 (xsd:integer)
dbo:wikiPageLength
  • 153751 (xsd:nonNegativeInteger)
dbo:wikiPageRevisionID
  • 182240193 (xsd:integer)
dbo:wikiPageWikiLink
prop-fr:conjoint
  • Mariana da Costa Pinto (fr)
  • Mariana da Costa Pinto (fr)
prop-fr:dateDeDécès
  • 1903-10-27 (xsd:date)
prop-fr:dateDeNaissance
  • 1838-06-28 (xsd:date)
prop-fr:enfants
  • Deux fils (fr)
  • Deux fils (fr)
prop-fr:entourage
  • Aristocratie foncière de l’arrière-pays bahianais ; fut l’ami intime de José Gonçalves da Silva, gouverneur de l’État de la Bahia (fr)
  • Aristocratie foncière de l’arrière-pays bahianais ; fut l’ami intime de José Gonçalves da Silva, gouverneur de l’État de la Bahia (fr)
prop-fr:fonction
  • Député général pour la province de la Bahia (fr)
  • Député à l’assemblée provinciale de la Bahia (fr)
  • Président du sénat de l’État de la Bahia (fr)
  • Sénateur de l’État de la Bahia (fr)
  • Député général pour la province de la Bahia (fr)
  • Député à l’assemblée provinciale de la Bahia (fr)
  • Président du sénat de l’État de la Bahia (fr)
  • Sénateur de l’État de la Bahia (fr)
prop-fr:fratrie
  • Cadet d’une fratrie de 6 enfants (fr)
  • Cadet d’une fratrie de 6 enfants (fr)
prop-fr:groupeParlementaire
  • Conservateurs (fr)
  • Conservateurs (fr)
prop-fr:lieuDeDécès
prop-fr:lieuDeNaissance
prop-fr:légende
  • Cícero Dantas Martins, baron de Jeremoabo (fr)
  • Cícero Dantas Martins, baron de Jeremoabo (fr)
prop-fr:mère
  • Mariana Francisca da Silveira (fr)
  • Mariana Francisca da Silveira (fr)
prop-fr:natureDuDécès
  • Mort naturelle (fr)
  • Mort naturelle (fr)
prop-fr:nom
  • Cícero Dantas Martins (fr)
  • Cícero Dantas Martins (fr)
prop-fr:parti
  • Parti conservateur ou saquarema ; Parti Républicain Fédéraliste ; Parti Républicain Constitutionnel (fr)
  • Parti conservateur ou saquarema ; Parti Républicain Fédéraliste ; Parti Républicain Constitutionnel (fr)
prop-fr:profession
prop-fr:père
  • João Dantas Júnior (fr)
  • João Dantas Júnior (fr)
prop-fr:religion
prop-fr:résidence
  • Bom Conselho , Itapicuru, Jeremoabo. (fr)
  • Bom Conselho , Itapicuru, Jeremoabo. (fr)
prop-fr:sépulture
  • Igreja Matriz de Bom Conselho (fr)
  • Igreja Matriz de Bom Conselho (fr)
prop-fr:université
  • École de droit de Recife (fr)
  • École de droit de Recife (fr)
prop-fr:wikiPageUsesTemplate
prop-fr:àPartirDuFonction
  • (De 1869 à 1872 ; de 1872 à 1875 ; en 1877 ; et de 1886 à 1889 ) (fr)
  • (De 1869 à 1872 ; de 1872 à 1875 ; en 1877 ; et de 1886 à 1889 ) (fr)
dct:subject
rdf:type
rdfs:comment
  • Cícero Dantas Martins, connu aussi sous son titre nobiliaire de baron de Jeremoabo, ou simplement comme Jeremoabo (São João Batista de Jeremoabo, 1838 — Cícero Dantas, anciennement Bom Conselho, 1903), était un grand propriétaire terrien et homme politique brésilien. (fr)
  • Cícero Dantas Martins, connu aussi sous son titre nobiliaire de baron de Jeremoabo, ou simplement comme Jeremoabo (São João Batista de Jeremoabo, 1838 — Cícero Dantas, anciennement Bom Conselho, 1903), était un grand propriétaire terrien et homme politique brésilien. (fr)
rdfs:label
  • Cícero Dantas Martins (fr)
  • Cícero Dantas Martins (fr)
rdfs:seeAlso
owl:sameAs
prov:wasDerivedFrom
foaf:depiction
foaf:isPrimaryTopicOf
foaf:name
  • (fr)
  • Cícero Dantas Martins (fr)
  • (fr)
  • Cícero Dantas Martins (fr)
is dbo:relative of
is dbo:wikiPageDisambiguates of
is dbo:wikiPageRedirects of
is dbo:wikiPageWikiLink of
is oa:hasTarget of
is foaf:primaryTopic of