On qualifie d’apports byzantins à la Renaissance italienne l’influence qu’exercèrent des intellectuels grecs et italiens sur le mouvement humaniste au cœur de la Renaissance grâce à la redécouverte des anciens auteurs grecs et de leurs commentateurs, soit à la suite de voyages entrepris par les intellectuels italiens à Byzance à la recherche de manuscrits antiques, soit par des exilés byzantins venus s’établir en Italie pour y enseigner, principalement à l’occasion du Concile de Florence (1437-1439) et après la chute de Constantinople (1453).

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  • On qualifie d’apports byzantins à la Renaissance italienne l’influence qu’exercèrent des intellectuels grecs et italiens sur le mouvement humaniste au cœur de la Renaissance grâce à la redécouverte des anciens auteurs grecs et de leurs commentateurs, soit à la suite de voyages entrepris par les intellectuels italiens à Byzance à la recherche de manuscrits antiques, soit par des exilés byzantins venus s’établir en Italie pour y enseigner, principalement à l’occasion du Concile de Florence (1437-1439) et après la chute de Constantinople (1453). Ayant débuté à la fin du XIVe siècle (dit Trecento), la Renaissance italienne connut son apogée au XVe siècle (dit Quattrocento), à la faveur du développement du commerce international en Méditerranée et de la lutte entre les Cités-États du centre et du nord-ouest de l’Italie (Toscane). À cette époque, le mouvement humaniste commença à prendre le pas sur la scolastique qui avait prévalu depuis le XIIIe siècle. Le développement des qualités essentielles de l’être humain devint un but en soi. Le libre-arbitre, l’indépendance, l’ouverture d’esprit s'affirmèrent comme les qualités fondamentales de l’homme de la Renaissance. Essentiellement laïc, ce mouvement se tourna vers les anciens auteurs grecs (et latins) comme source d’inspiration à la fois morale et politique. Leurs œuvres ayant presque totalement disparu d’Occident, certains intellectuels se rendirent eux-mêmes à Byzance pour retrouver les textes que la Quatrième Croisade et les invasions turques avaient laissé subsister. Un peu plus tôt, l’empire byzantin de Michel VIII, réduit à la seule Grèce historique, avait renoué avec l’héritage des auteurs classiques et des Pères de l’Église grecque pour produire ce qui fut appelé la « Renaissance paléologue », en fait un retour aux sources du savoir. Le concile de Florence (1437-1441) permit à plusieurs intellectuels byzantins, produits de ce renouveau, de faire découvrir aux humanistes italiens ces auteurs classiques et leurs commentateurs. La prise de Constantinople par les Turcs ottomans (1453) vit l’arrivée en Italie de nombreux exilés qui enseignèrent principalement dans les universités de Florence et de Padoue (alors partie de la République de Venise). À Rome, des papes humanistes comme Nicolas V voudront faire de Rome un centre de diffusion intellectuelle susceptible de permettre à la papauté d’affirmer sa primauté politique aussi bien que spirituelle. La nouvelle Bibliothèque vaticane, créée avec l’aide du cardinal Bessarion qui devait être l’âme dirigeante d’un cercle de lettrés, accueillit aussi bien des auteurs antiques païens que des auteurs chrétiens. Enfin, le développement de l’imprimerie et la création de caractères d'imprimerie grecs permirent, grâce aux presses d’Aldo Manuzio, la diffusion de la presque totalité du corpus grec classique et des textes des Pères de l’Église orthodoxe. (fr)
  • On qualifie d’apports byzantins à la Renaissance italienne l’influence qu’exercèrent des intellectuels grecs et italiens sur le mouvement humaniste au cœur de la Renaissance grâce à la redécouverte des anciens auteurs grecs et de leurs commentateurs, soit à la suite de voyages entrepris par les intellectuels italiens à Byzance à la recherche de manuscrits antiques, soit par des exilés byzantins venus s’établir en Italie pour y enseigner, principalement à l’occasion du Concile de Florence (1437-1439) et après la chute de Constantinople (1453). Ayant débuté à la fin du XIVe siècle (dit Trecento), la Renaissance italienne connut son apogée au XVe siècle (dit Quattrocento), à la faveur du développement du commerce international en Méditerranée et de la lutte entre les Cités-États du centre et du nord-ouest de l’Italie (Toscane). À cette époque, le mouvement humaniste commença à prendre le pas sur la scolastique qui avait prévalu depuis le XIIIe siècle. Le développement des qualités essentielles de l’être humain devint un but en soi. Le libre-arbitre, l’indépendance, l’ouverture d’esprit s'affirmèrent comme les qualités fondamentales de l’homme de la Renaissance. Essentiellement laïc, ce mouvement se tourna vers les anciens auteurs grecs (et latins) comme source d’inspiration à la fois morale et politique. Leurs œuvres ayant presque totalement disparu d’Occident, certains intellectuels se rendirent eux-mêmes à Byzance pour retrouver les textes que la Quatrième Croisade et les invasions turques avaient laissé subsister. Un peu plus tôt, l’empire byzantin de Michel VIII, réduit à la seule Grèce historique, avait renoué avec l’héritage des auteurs classiques et des Pères de l’Église grecque pour produire ce qui fut appelé la « Renaissance paléologue », en fait un retour aux sources du savoir. Le concile de Florence (1437-1441) permit à plusieurs intellectuels byzantins, produits de ce renouveau, de faire découvrir aux humanistes italiens ces auteurs classiques et leurs commentateurs. La prise de Constantinople par les Turcs ottomans (1453) vit l’arrivée en Italie de nombreux exilés qui enseignèrent principalement dans les universités de Florence et de Padoue (alors partie de la République de Venise). À Rome, des papes humanistes comme Nicolas V voudront faire de Rome un centre de diffusion intellectuelle susceptible de permettre à la papauté d’affirmer sa primauté politique aussi bien que spirituelle. La nouvelle Bibliothèque vaticane, créée avec l’aide du cardinal Bessarion qui devait être l’âme dirigeante d’un cercle de lettrés, accueillit aussi bien des auteurs antiques païens que des auteurs chrétiens. Enfin, le développement de l’imprimerie et la création de caractères d'imprimerie grecs permirent, grâce aux presses d’Aldo Manuzio, la diffusion de la presque totalité du corpus grec classique et des textes des Pères de l’Église orthodoxe. (fr)
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  • On qualifie d’apports byzantins à la Renaissance italienne l’influence qu’exercèrent des intellectuels grecs et italiens sur le mouvement humaniste au cœur de la Renaissance grâce à la redécouverte des anciens auteurs grecs et de leurs commentateurs, soit à la suite de voyages entrepris par les intellectuels italiens à Byzance à la recherche de manuscrits antiques, soit par des exilés byzantins venus s’établir en Italie pour y enseigner, principalement à l’occasion du Concile de Florence (1437-1439) et après la chute de Constantinople (1453). (fr)
  • On qualifie d’apports byzantins à la Renaissance italienne l’influence qu’exercèrent des intellectuels grecs et italiens sur le mouvement humaniste au cœur de la Renaissance grâce à la redécouverte des anciens auteurs grecs et de leurs commentateurs, soit à la suite de voyages entrepris par les intellectuels italiens à Byzance à la recherche de manuscrits antiques, soit par des exilés byzantins venus s’établir en Italie pour y enseigner, principalement à l’occasion du Concile de Florence (1437-1439) et après la chute de Constantinople (1453). (fr)
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  • Apports byzantins à la Renaissance italienne (fr)
  • Eruditi bizantini nel Rinascimento (it)
  • Greek scholars in the Renaissance (en)
  • Contribucions romanes d'Orient al Renaixement italià (ca)
  • Грецькі вчені епохи Відродження (uk)
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