Le monachisme byzantin tint tout au cours de l’histoire de l’empire une place importante tant dans l’Église que dans l’État. À l’origine indépendante de la hiérarchie ecclésiastique, la vie monastique fut codifiée pour la première fois par saint Basile, évêque de Césarée (329-379), et reçut ses assises juridiques sous Justinien Ier (r. 527-565). Tout en adoptant des formes diverses, elle se distinguait à la fois du monachisme oriental où les ascètes vivant seuls le plus souvent dans un désert menaient une vie de contemplation et du monachisme occidental où les moines étaient attachés leur vie durant à l’un des monastères d’un ordre religieux.

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  • Le monachisme byzantin tint tout au cours de l’histoire de l’empire une place importante tant dans l’Église que dans l’État. À l’origine indépendante de la hiérarchie ecclésiastique, la vie monastique fut codifiée pour la première fois par saint Basile, évêque de Césarée (329-379), et reçut ses assises juridiques sous Justinien Ier (r. 527-565). Tout en adoptant des formes diverses, elle se distinguait à la fois du monachisme oriental où les ascètes vivant seuls le plus souvent dans un désert menaient une vie de contemplation et du monachisme occidental où les moines étaient attachés leur vie durant à l’un des monastères d’un ordre religieux. Avant de devenir évêque de Césarée en Cappadoce, Basile avait fondé en 358 un monastère dans la région du Pont auquel il donna des principes qui deviendront la principale règle monastique de l'Église d’Orient alliant spiritualité hostile à l’austérité individualiste orientale et christianisme social occidental. Les monastères regroupant des moines venus surtout d’Asie mineure commenceront à essaimer à Constantinople où au Ve siècle on comptait déjà au moins vingt-trois monastères dont Justinien Ier entreprit de codifier le statut juridique. La crise iconoclaste devait donner un rôle politique aux monastères, les moines s’avérant les défenseurs farouches des icônes, ce qui leur valut l’hostilité, voire les persécutions, de certains empereurs iconoclastes. Avec le triomphe de l’Orthodoxie et la grande réforme studite du IXe siècle devait commencer l’âge d’or des monastères byzantins dont beaucoup furent fondés par des empereurs ou jouirent de leurs libéralités. Mais la richesse même de ces monastères, dont les moines ne purent bientôt plus gérer l’ensemble des avoirs, devait entrainer des effets pervers en réduisant les pouvoirs de leurs supérieurs, appelés higoumènes ou archimandrites, et en mettant nombre d’entre eux sous la gouverne de gérants laïcs, les charisticaires. L’indépendance dont jouirent alors les monastères devait entrainer de nombreux conflits tant avec les autorités ecclésiastiques que civiles. Certains monastères aussi bien en Cappadoce qu’en Thessalie devaient se regrouper en fédérations dont la plus célèbre est celle du Mont Athos, où furent créés des monastères représentant les quatre coins de l’empire : serbes, arméniens, géorgiens, rus’, etc. Au cours de l’occupation latine, le Mont Athos devint le champion de l’orthodoxie alors que les Latins s’emparaient des monastères situés sur les territoires qu’ils occupaient et que les monastères d’Asie mineure se dépeuplaient en raison de l’avancée des Turcs. Le Mont Athos s’avéra également un foyer de renouveau spirituel après la reconquête de Constantinople par Michel VIII; le rôle du patriarche ira en s’affirmant alors que décroitra le pouvoir impérial; le triomphe de l’hésychasme marquera le renforcement de l’influence des moines au sein de l’Église et provoquera, par opposition, l’exil de ses adversaires vers l’Italie où ils apporteront une contribution notoire à la Renaissance qui débutait. (fr)
  • Le monachisme byzantin tint tout au cours de l’histoire de l’empire une place importante tant dans l’Église que dans l’État. À l’origine indépendante de la hiérarchie ecclésiastique, la vie monastique fut codifiée pour la première fois par saint Basile, évêque de Césarée (329-379), et reçut ses assises juridiques sous Justinien Ier (r. 527-565). Tout en adoptant des formes diverses, elle se distinguait à la fois du monachisme oriental où les ascètes vivant seuls le plus souvent dans un désert menaient une vie de contemplation et du monachisme occidental où les moines étaient attachés leur vie durant à l’un des monastères d’un ordre religieux. Avant de devenir évêque de Césarée en Cappadoce, Basile avait fondé en 358 un monastère dans la région du Pont auquel il donna des principes qui deviendront la principale règle monastique de l'Église d’Orient alliant spiritualité hostile à l’austérité individualiste orientale et christianisme social occidental. Les monastères regroupant des moines venus surtout d’Asie mineure commenceront à essaimer à Constantinople où au Ve siècle on comptait déjà au moins vingt-trois monastères dont Justinien Ier entreprit de codifier le statut juridique. La crise iconoclaste devait donner un rôle politique aux monastères, les moines s’avérant les défenseurs farouches des icônes, ce qui leur valut l’hostilité, voire les persécutions, de certains empereurs iconoclastes. Avec le triomphe de l’Orthodoxie et la grande réforme studite du IXe siècle devait commencer l’âge d’or des monastères byzantins dont beaucoup furent fondés par des empereurs ou jouirent de leurs libéralités. Mais la richesse même de ces monastères, dont les moines ne purent bientôt plus gérer l’ensemble des avoirs, devait entrainer des effets pervers en réduisant les pouvoirs de leurs supérieurs, appelés higoumènes ou archimandrites, et en mettant nombre d’entre eux sous la gouverne de gérants laïcs, les charisticaires. L’indépendance dont jouirent alors les monastères devait entrainer de nombreux conflits tant avec les autorités ecclésiastiques que civiles. Certains monastères aussi bien en Cappadoce qu’en Thessalie devaient se regrouper en fédérations dont la plus célèbre est celle du Mont Athos, où furent créés des monastères représentant les quatre coins de l’empire : serbes, arméniens, géorgiens, rus’, etc. Au cours de l’occupation latine, le Mont Athos devint le champion de l’orthodoxie alors que les Latins s’emparaient des monastères situés sur les territoires qu’ils occupaient et que les monastères d’Asie mineure se dépeuplaient en raison de l’avancée des Turcs. Le Mont Athos s’avéra également un foyer de renouveau spirituel après la reconquête de Constantinople par Michel VIII; le rôle du patriarche ira en s’affirmant alors que décroitra le pouvoir impérial; le triomphe de l’hésychasme marquera le renforcement de l’influence des moines au sein de l’Église et provoquera, par opposition, l’exil de ses adversaires vers l’Italie où ils apporteront une contribution notoire à la Renaissance qui débutait. (fr)
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  • Le monachisme byzantin tint tout au cours de l’histoire de l’empire une place importante tant dans l’Église que dans l’État. À l’origine indépendante de la hiérarchie ecclésiastique, la vie monastique fut codifiée pour la première fois par saint Basile, évêque de Césarée (329-379), et reçut ses assises juridiques sous Justinien Ier (r. 527-565). Tout en adoptant des formes diverses, elle se distinguait à la fois du monachisme oriental où les ascètes vivant seuls le plus souvent dans un désert menaient une vie de contemplation et du monachisme occidental où les moines étaient attachés leur vie durant à l’un des monastères d’un ordre religieux. (fr)
  • Le monachisme byzantin tint tout au cours de l’histoire de l’empire une place importante tant dans l’Église que dans l’État. À l’origine indépendante de la hiérarchie ecclésiastique, la vie monastique fut codifiée pour la première fois par saint Basile, évêque de Césarée (329-379), et reçut ses assises juridiques sous Justinien Ier (r. 527-565). Tout en adoptant des formes diverses, elle se distinguait à la fois du monachisme oriental où les ascètes vivant seuls le plus souvent dans un désert menaient une vie de contemplation et du monachisme occidental où les moines étaient attachés leur vie durant à l’un des monastères d’un ordre religieux. (fr)
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