El cóndor pasa est d'abord une œuvre théâtrale musicale classée traditionnellement comme zarzuela, d'où est extrait l'air de la célèbre chanson du même nom. La musique a été écrite par le compositeur péruvien Daniel Alomía Robles sur un livret original de Julio de La Paz (pseudonyme du dramaturge liménien Julio Baudouin) en 1913. Mais la partition ne fut publiée comme composition originale et enregistrée par Robles qu'en 1933 aux États-Unis.

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  • El cóndor pasa est d'abord une œuvre théâtrale musicale classée traditionnellement comme zarzuela, d'où est extrait l'air de la célèbre chanson du même nom. La musique a été écrite par le compositeur péruvien Daniel Alomía Robles sur un livret original de Julio de La Paz (pseudonyme du dramaturge liménien Julio Baudouin) en 1913. Mais la partition ne fut publiée comme composition originale et enregistrée par Robles qu'en 1933 aux États-Unis. Le thème éponyme El cóndor pasa, issu de la musique qui clôt la zarzuela en 1913, a connu un rebond de renommée mondiale considérable à partir de la fin des années 1950 (groupe Achalay) / début des années 1960 (groupe Los Incas), mais sous une forme différente de l'original : non plus en version orchestrale classique, éventuellement avec chœur, mais maintenant pour un ensemble réduit, en version toujours uniquement instrumentale mais avec des instruments autochtones des Andes (kenas, charango, harpe andine, (es)). C'est sous cette forme nouvelle, avec l'adjonction de nouvelles parties chantées en 1970 (sur des paroles bien différentes de l'esprit et des thèmes de la version originale de la zarzuela), que cet air deviendra un standard de la musique folk dans le répertoire du duo Simon and Garfunkel et fera le tour du monde, connaissant des versions et des adaptations quasiment innombrables. Le succès de cette mélodie a consacré le renouveau des musiques andines sur la scène internationale, et ne sera pas pour rien dans l'essor d'un nouveau genre musical : la World music ou Musiques du monde, à partir des années 1970 et 1980. Ce nouveau genre est distinct de ce qu'on appelle la Musique folk, plus ancienne et plus centrée sur la recherche de racines culturelles plus localisées, quoique tout aussi susceptible qu'elles de pratiquer la fusion de genres musicaux. La world music devient, à partir de ces décennies (à côté des principaux courants occidentaux contemporains que sont la musique classique, le jazz, la pop, le rock), un genre musical à part entière, visitant le monde et revisitant les musiques traditionnelles, des Indes à l'Afrique, des Amériques à l’ Extrême et au Moyen-Orient. Elle résulte du métissage culturel de patrimoines musicaux variés émanant de cultures traditionnelles, et d'une insatiable curiosité culturelle polycentrée qui se développe dans l'ensemble du monde musical et du public à partir de ces années-là. Non pas que l'intérêt pour les musiques traditionnelles, l'ethnomusicologie, voire pour l'exotisme musical n'y préexiste pas : le jazz, le flamenco ou le tango par exemple avaient déjà connu dans la première moitié du XXe siècle une certaine extension internationale, tout en restant cantonné dans leur propre ligne d'évolution ; de même on sait l'intérêt attentif et assidu dont les compositeurs classiques, comme Béla Bartók, avaient témoigné pour les musiques traditionnelles. Mais cet intérêt "centrifuge", couplé avec une recherche de racines multiples et de sens, n'avait pas encore donné lieu à un tel brassage, à un même courant musical fusionnel à échelle mondiale, en lien avec le développement des télécommunications, comme celui qu'a inauguré El cóndor pasa pour la world music. Ainsi, — et ce thème d'El cóndor pasa en témoigne à l'évidence, ce qui caractérise son style — la world music, malgré son goût marqué pour les instruments autochtones du monde (par exemple le ney et l'oud proche-orientaux, la kalimba et la kora ou le balafon africains, le sitar et le bansurî indiens, le shakuhachi et le koto extrême-orientaux, la kena, le siku et le charango andins, etc.), ne relève pas du champ des musiques traditionnelles. Elle s'en inspire certes, mais pour créer une musique inédite qui s'apparente plutôt à la musique-fusion, mêlant les apports des musiques traditionnelles à ceux du jazz, de la musique classique, de la musique baroque et de la musique ancienne européennes, du rock, de la pop-musique, du tango et du flamenco, etc. El cóndor pasa, avec les instruments traditionnels andins (kena, charango) qui l'incarnent désormais, deviendra même le symbole d'un réveil de la conscience amérindienne des peuples andins, ou tout au moins d'un regain d'intérêt pour leur passé précolombien, ainsi que l’emblème de la génération du Flower Power, du "retour à la terre" ou d'un éveil de la conscience écologique. Certes, cette quête d'exotisme ou cette volonté de retour aux sources ne seraient pas exemptes d'ambiguïtés pour certains historiens de l'art. Toujours est-il que pour Kofi Annan, secrétaire général de l'ONU en visite dans les Andes et notamment à La Paz en 2003, ce thème est devenu un symbole de paix, de justice sociale et d'harmonie écologique, d'amitié entre les peuples. On peut ajouter que de ce point de vue concernant les aspects de renouvellement, de consolidation et de diffusion des identités autochtones, pour l'Occident comme pour la conscience autochtone, ce thème d'El cóndor pasa a joué un peu le même rôle pour les peuples andins qu'un autre "tube" planétaire de world music pour les Kabyles et l'ensemble des berbérophones d'Afrique du Nord : la chanson amazighe A Vava Inouva du chanteur kabyle Idir en 1976, soit au cours de la même décennie. Mais on doit noter que celle-ci a connu beaucoup moins de reprises de par le monde que notre thème du condor. Si l’on cherche les raisons du succès et de l’importance de ce thème d'El cóndor pasa comme initiation d’un courant musical et comme condensé de références culturelles et identitaires, lui conférant une véritable dimension emblématique et patrimoniale, elles sont probablement à trouver du côté de sa mélodie qui puise certains de ses éléments dans les traditions musicales les plus anciennes, voire précolombiennes comme on le verra, ainsi que dans la prégnance, toujours actuelle en partie, de la figure archétypale du condor dans la cosmovision andine elle aussi la plus ancestrale. (fr)
  • El cóndor pasa est d'abord une œuvre théâtrale musicale classée traditionnellement comme zarzuela, d'où est extrait l'air de la célèbre chanson du même nom. La musique a été écrite par le compositeur péruvien Daniel Alomía Robles sur un livret original de Julio de La Paz (pseudonyme du dramaturge liménien Julio Baudouin) en 1913. Mais la partition ne fut publiée comme composition originale et enregistrée par Robles qu'en 1933 aux États-Unis. Le thème éponyme El cóndor pasa, issu de la musique qui clôt la zarzuela en 1913, a connu un rebond de renommée mondiale considérable à partir de la fin des années 1950 (groupe Achalay) / début des années 1960 (groupe Los Incas), mais sous une forme différente de l'original : non plus en version orchestrale classique, éventuellement avec chœur, mais maintenant pour un ensemble réduit, en version toujours uniquement instrumentale mais avec des instruments autochtones des Andes (kenas, charango, harpe andine, (es)). C'est sous cette forme nouvelle, avec l'adjonction de nouvelles parties chantées en 1970 (sur des paroles bien différentes de l'esprit et des thèmes de la version originale de la zarzuela), que cet air deviendra un standard de la musique folk dans le répertoire du duo Simon and Garfunkel et fera le tour du monde, connaissant des versions et des adaptations quasiment innombrables. Le succès de cette mélodie a consacré le renouveau des musiques andines sur la scène internationale, et ne sera pas pour rien dans l'essor d'un nouveau genre musical : la World music ou Musiques du monde, à partir des années 1970 et 1980. Ce nouveau genre est distinct de ce qu'on appelle la Musique folk, plus ancienne et plus centrée sur la recherche de racines culturelles plus localisées, quoique tout aussi susceptible qu'elles de pratiquer la fusion de genres musicaux. La world music devient, à partir de ces décennies (à côté des principaux courants occidentaux contemporains que sont la musique classique, le jazz, la pop, le rock), un genre musical à part entière, visitant le monde et revisitant les musiques traditionnelles, des Indes à l'Afrique, des Amériques à l’ Extrême et au Moyen-Orient. Elle résulte du métissage culturel de patrimoines musicaux variés émanant de cultures traditionnelles, et d'une insatiable curiosité culturelle polycentrée qui se développe dans l'ensemble du monde musical et du public à partir de ces années-là. Non pas que l'intérêt pour les musiques traditionnelles, l'ethnomusicologie, voire pour l'exotisme musical n'y préexiste pas : le jazz, le flamenco ou le tango par exemple avaient déjà connu dans la première moitié du XXe siècle une certaine extension internationale, tout en restant cantonné dans leur propre ligne d'évolution ; de même on sait l'intérêt attentif et assidu dont les compositeurs classiques, comme Béla Bartók, avaient témoigné pour les musiques traditionnelles. Mais cet intérêt "centrifuge", couplé avec une recherche de racines multiples et de sens, n'avait pas encore donné lieu à un tel brassage, à un même courant musical fusionnel à échelle mondiale, en lien avec le développement des télécommunications, comme celui qu'a inauguré El cóndor pasa pour la world music. Ainsi, — et ce thème d'El cóndor pasa en témoigne à l'évidence, ce qui caractérise son style — la world music, malgré son goût marqué pour les instruments autochtones du monde (par exemple le ney et l'oud proche-orientaux, la kalimba et la kora ou le balafon africains, le sitar et le bansurî indiens, le shakuhachi et le koto extrême-orientaux, la kena, le siku et le charango andins, etc.), ne relève pas du champ des musiques traditionnelles. Elle s'en inspire certes, mais pour créer une musique inédite qui s'apparente plutôt à la musique-fusion, mêlant les apports des musiques traditionnelles à ceux du jazz, de la musique classique, de la musique baroque et de la musique ancienne européennes, du rock, de la pop-musique, du tango et du flamenco, etc. El cóndor pasa, avec les instruments traditionnels andins (kena, charango) qui l'incarnent désormais, deviendra même le symbole d'un réveil de la conscience amérindienne des peuples andins, ou tout au moins d'un regain d'intérêt pour leur passé précolombien, ainsi que l’emblème de la génération du Flower Power, du "retour à la terre" ou d'un éveil de la conscience écologique. Certes, cette quête d'exotisme ou cette volonté de retour aux sources ne seraient pas exemptes d'ambiguïtés pour certains historiens de l'art. Toujours est-il que pour Kofi Annan, secrétaire général de l'ONU en visite dans les Andes et notamment à La Paz en 2003, ce thème est devenu un symbole de paix, de justice sociale et d'harmonie écologique, d'amitié entre les peuples. On peut ajouter que de ce point de vue concernant les aspects de renouvellement, de consolidation et de diffusion des identités autochtones, pour l'Occident comme pour la conscience autochtone, ce thème d'El cóndor pasa a joué un peu le même rôle pour les peuples andins qu'un autre "tube" planétaire de world music pour les Kabyles et l'ensemble des berbérophones d'Afrique du Nord : la chanson amazighe A Vava Inouva du chanteur kabyle Idir en 1976, soit au cours de la même décennie. Mais on doit noter que celle-ci a connu beaucoup moins de reprises de par le monde que notre thème du condor. Si l’on cherche les raisons du succès et de l’importance de ce thème d'El cóndor pasa comme initiation d’un courant musical et comme condensé de références culturelles et identitaires, lui conférant une véritable dimension emblématique et patrimoniale, elles sont probablement à trouver du côté de sa mélodie qui puise certains de ses éléments dans les traditions musicales les plus anciennes, voire précolombiennes comme on le verra, ainsi que dans la prégnance, toujours actuelle en partie, de la figure archétypale du condor dans la cosmovision andine elle aussi la plus ancestrale. (fr)
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  • Tradiciones peruanas (fr)
  • Rafaël Karsten (fr)
  • Cachua (fr)
  • Martín de Murúa (fr)
  • Mascapaicha (fr)
  • Orquesta Sinfónica Nacional del Perú (fr)
  • Yáwar fiesta (fr)
  • la légende du Manchay Puitu (fr)
  • tinya (fr)
  • Ñusta (fr)
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  • * Final orchestral et choral et cri de joie des mineurs libérés : « nous sommes tous des condors ! » (fr)
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  • Julio Baudouin/de La Paz (fr)
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  • Le grand condor des Andes, animal-totem, symbole de liberté et du retour de l'Inca suprême à la jonction des ères, dont la zarzuela tire son nom. La résurgence du thème éponyme final de la zarzuela, dans les années 1960 / 1970, marque l'avènement d'un nouveau courant musical, la World Music, et représente un marqueur générationnel fort, ainsi que le symbole d'une identité andine et amérindienne renouvelée. (fr)
  • Le grand condor des Andes, animal-totem, symbole de liberté et du retour de l'Inca suprême à la jonction des ères, dont la zarzuela tire son nom. La résurgence du thème éponyme final de la zarzuela, dans les années 1960 / 1970, marque l'avènement d'un nouveau courant musical, la World Music, et représente un marqueur générationnel fort, ainsi que le symbole d'une identité andine et amérindienne renouvelée. (fr)
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  • * Mr. King , propriétaire de la mine. * Mr. Cup, propriétaire de la mine. * María , épouse de Higinio. * Higinio, époux de María. * Frank , fils de María. * Juanacha, fiancée de Ruperto. * Ruperto, fiancé de Juanacha. * Félix, mineur. * Tiburcio, mineur. * Marraine. * Parrain. * Berger. (fr)
  • * Mr. King , propriétaire de la mine. * Mr. Cup, propriétaire de la mine. * María , épouse de Higinio. * Higinio, époux de María. * Frank , fils de María. * Juanacha, fiancée de Ruperto. * Ruperto, fiancé de Juanacha. * Félix, mineur. * Tiburcio, mineur. * Marraine. * Parrain. * Berger. (fr)
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  • El cóndor pasa est d'abord une œuvre théâtrale musicale classée traditionnellement comme zarzuela, d'où est extrait l'air de la célèbre chanson du même nom. La musique a été écrite par le compositeur péruvien Daniel Alomía Robles sur un livret original de Julio de La Paz (pseudonyme du dramaturge liménien Julio Baudouin) en 1913. Mais la partition ne fut publiée comme composition originale et enregistrée par Robles qu'en 1933 aux États-Unis. (fr)
  • El cóndor pasa est d'abord une œuvre théâtrale musicale classée traditionnellement comme zarzuela, d'où est extrait l'air de la célèbre chanson du même nom. La musique a été écrite par le compositeur péruvien Daniel Alomía Robles sur un livret original de Julio de La Paz (pseudonyme du dramaturge liménien Julio Baudouin) en 1913. Mais la partition ne fut publiée comme composition originale et enregistrée par Robles qu'en 1933 aux États-Unis. (fr)
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