Un doublet lexical (ou « doublon ») est une paire de mots différents par la forme et par le sens mais de même origine étymologique, entrés dans la langue par des voies (et le plus souvent à des époques) différentes. En général, chaque doublet se spécialise dans un sens particulier, plus ou moins proche de celui qu'a gardé l'autre.

Property Value
dbo:abstract
  • Un doublet lexical (ou « doublon ») est une paire de mots différents par la forme et par le sens mais de même origine étymologique, entrés dans la langue par des voies (et le plus souvent à des époques) différentes. En général, chaque doublet se spécialise dans un sens particulier, plus ou moins proche de celui qu'a gardé l'autre. C'est le cas de nombreux mots français : une partie du français est lentement issue du latin oral et populaire, par transformations successives qui expliquent les importantes différences entre le latin et le français (par exemple, regalis a donné « royal » par une évolution phonétique très lente). Une autre partie des mots français est directement empruntée au latin (classique, en général, mais aussi au latin ecclésiastique du Moyen Âge ou de la Renaissance) : c'est le cas des termes techniques « régalien » et « régale », empruntés au latin regalis. Le terme directement emprunté n'a subi que des modifications mineures, alors que le terme issu du latin vulgaire a subi des modifications majeures (palatalisation du [g] par exemple, qui rendrait incompréhensible le terme « royal » à un locuteur natif latin). Les doublets lexicaux existent dans toutes les langues qui ont connu une vague d'emprunts direct à une langue, et non pas forcément à leur langue mère. Ainsi, le japonais possède des doublets lexicaux puisqu'il a emprunté un grand nombre de termes au chinois à l'occasion de la création du système d'écriture japonais (inspiré du système chinois). Un même kanji aura alors une prononciation d'origine chinoise (langue isolante) et une prononciation d'origine japonaise (langue agglutinante). Il en résulte une langue contemporaine en partie agglutinante et en partie isolante. On parle de doublet pour une paire de mots de la même classe grammaticale et non de classes différentes : ces derniers ne proviennent pas du même étymon, comme « chien » venant de canis et « canin » venant de caninvs, bien qu'il existe entre « chien » et « canin » une différence de provenance (par transformation et par emprunt). « Chien » n'a pas de doublon (substantif qui serait emprunté au latin, en général au latin classique ou scientifique de la Renaissance). En revanche l'adjectif « canin » a eu, avant le XIIe siècle, un doublet populaire disparu au XXIe siècle : c'était l'adjectif chienin ou chenin. La Renaissance a favorisé la création de tels doublons, grâce à l'intérêt des humanistes envers les langues antiques, et parce que le français manquait de termes scientifiques ou techniques: plusieurs mots ont donc été introduits en français par emprunt à cette époque. (fr)
  • Un doublet lexical (ou « doublon ») est une paire de mots différents par la forme et par le sens mais de même origine étymologique, entrés dans la langue par des voies (et le plus souvent à des époques) différentes. En général, chaque doublet se spécialise dans un sens particulier, plus ou moins proche de celui qu'a gardé l'autre. C'est le cas de nombreux mots français : une partie du français est lentement issue du latin oral et populaire, par transformations successives qui expliquent les importantes différences entre le latin et le français (par exemple, regalis a donné « royal » par une évolution phonétique très lente). Une autre partie des mots français est directement empruntée au latin (classique, en général, mais aussi au latin ecclésiastique du Moyen Âge ou de la Renaissance) : c'est le cas des termes techniques « régalien » et « régale », empruntés au latin regalis. Le terme directement emprunté n'a subi que des modifications mineures, alors que le terme issu du latin vulgaire a subi des modifications majeures (palatalisation du [g] par exemple, qui rendrait incompréhensible le terme « royal » à un locuteur natif latin). Les doublets lexicaux existent dans toutes les langues qui ont connu une vague d'emprunts direct à une langue, et non pas forcément à leur langue mère. Ainsi, le japonais possède des doublets lexicaux puisqu'il a emprunté un grand nombre de termes au chinois à l'occasion de la création du système d'écriture japonais (inspiré du système chinois). Un même kanji aura alors une prononciation d'origine chinoise (langue isolante) et une prononciation d'origine japonaise (langue agglutinante). Il en résulte une langue contemporaine en partie agglutinante et en partie isolante. On parle de doublet pour une paire de mots de la même classe grammaticale et non de classes différentes : ces derniers ne proviennent pas du même étymon, comme « chien » venant de canis et « canin » venant de caninvs, bien qu'il existe entre « chien » et « canin » une différence de provenance (par transformation et par emprunt). « Chien » n'a pas de doublon (substantif qui serait emprunté au latin, en général au latin classique ou scientifique de la Renaissance). En revanche l'adjectif « canin » a eu, avant le XIIe siècle, un doublet populaire disparu au XXIe siècle : c'était l'adjectif chienin ou chenin. La Renaissance a favorisé la création de tels doublons, grâce à l'intérêt des humanistes envers les langues antiques, et parce que le français manquait de termes scientifiques ou techniques: plusieurs mots ont donc été introduits en français par emprunt à cette époque. (fr)
dbo:wikiPageID
  • 2036811 (xsd:integer)
dbo:wikiPageLength
  • 27588 (xsd:nonNegativeInteger)
dbo:wikiPageRevisionID
  • 188540435 (xsd:integer)
dbo:wikiPageWikiLink
prop-fr:contenu
  • Par ailleurs, les cas de doublets lexicaux en onomastique sont légion. Citons le cas de quelques prénoms : * Amaury ~ Amalric ← * Auvray ~ Alfred ← * Étienne ~ Stéphane ← * François ~ Francis ← * Henri ~ Aimeric ← * Jacques ~ Jacob ← * Jean ~ Johan ← * Louis ~ Ludovic ← — N.B. : La forme latine concurrente a donné Clovis. * Thibault ~ Théobald ← * Thierry ~ Théodoric ← (fr)
  • Remarques préliminaires : - La liste suit, sauf indication contraire, les conventions suivantes : doublet populaire ~ doublet savant ← - Les siècles entre parenthèses indiquent la ou les premières attestations écrites connues en français, en adoptant toutefois une graphie moderne. Par convention, les formes latines, lorsqu'elles concernent des adjectifs ou des substantifs, sont au nominatif, quoiqu'en français l'écrasante majorité des doublets populaires et une part non négligeable des doublets savants proviennent du cas régime, donc de l'accusatif latin. On trouvera ainsi dans cette liste la forme latine pour poison et potion, alors que tous deux se forment sur le radical plein potion-, ainsi qu'on le trouve à l'accusatif ou encore au génitif . * aigu ~ acut ← * arracher ~ éradiquer ← * banquier ~ bancaire — N.B. : le premier est un emprunt à l’italien banchiero, le second un dérivé du fr. banque fait sur le même modèle. * cailler ~ coaguler ← * carré ~ quadrat ← * chaîne ~ catène ← * chaire ~ chaise ~ cathèdre ← — N.B. : On a en réalité affaire à un triplet lexical, puisque le mot chaise n'est lui-même qu'une variante dialectale de chaire. * chance ~ cadence ← * chasser ~ capter ← — N.B. : s'est vraisemblablement altéré en très tôt en latin vulgaire avant de donner chacier en ancien français. Par ailleurs, la forme anglo-normande cachier donnera le verbe catch en anglais moderne. * château ~ castel ← — N.B. : est le diminutif de . Par ailleurs, la forme castel en français moderne est emprunté à l'occitan. On emploie aussi par pur archaïsme la forme normanno-picarde, identique. Enfin, on note aussi le doublet châtelet / castelet. * châtrer ~ castrer ← — N.B. : Il existe des attestations plus anciennes de castrer mais ce sont des formes normanno-picardes de châtrer. * chaume ~ calame ← * chômer ~ calmer ← — N.B. : La forme calmer provient plutôt de la formation calme + er que directement de . * cheptel ~ capital ← * chétif ~ captif ← * chevalier ~ cavalier ← — N.B. : Le bas latin a supplanté le latin classique . * chose ~ cause ← * colère ~ choléra ← — N.B. : est devenu en bas latin. * compte ~ comput ← * cueillette ~ collecte ) ← — N.B. : Cueillette est d'abord attesté sous la forme cueilloite, forme régulière à partir de , avant la substitution de suffixe en -ette. * couple ~ copule ← * déchéance ~ décadence ← * dîner ~ déjeuner ← — N.B. : est devenu par haplologie en bas-latin , à l'origine de la forme disner ← dîner. * échappé ~ escapade * échelle ~ escalier * écluse ~ exclue ← , participe passé féminin du verbe * écolier ~ scolaire ← * écouter ~ ausculter ← * écrit ~ script ← * employer ~ impliquer ← * emporter ~ importer ← * enchanter ~ incanter ← * enchanteur / enchanteresse ~ incantateur / incantatrice ← * entier ~ intègre ← * épaule ~ spatule ← — N.B. : est lui-même le diminutif de , emprunt grec . * essaim ~ examen ← * étroit ~ strict ← * évêque ~ épiscope ← — N.B. : Ne pas confondre avec épiscope de épi + scope. Par ailleurs, notons que a également donné l'anglais bishop, après aphérèse. * évêché ~ épiscopat ← * évier ~ aquarium ← * exploiter ~ expliciter ← — N.B. : L'ancien français espleitier / esploitier a été refait en exploiter au . * forge ~ fabrique ← * façon ~ faction ← * féal ~ fidèle ← * ferme ~ firme ← * feu ~ focus ← * foison ~ fusion ← * frêle ~ fragile ← * froid ~ frigide ← * fuir ~ fuguer ← — N.B. : a d'abord changé de conjugaison en bas latin avant d'aboutir à « fuir ». * gaine ~ vagin ← — N.B. : donnera aussi, via l'espagnol vanilla, le terme « vanille ». Ce dernier désigne à l'origine la petite gousse du vanillier, d'où le suffixe diminutif -illa . * grêle ~ gracile ← * grotte ~ crypte ← — N.B. : vient évidemment du grec. Quant à grotte, c'est un emprunt à l'italien grotta, qui a remplacé l'ancien français crote, issu lui aussi de . * hôtel ~ hôpital ← * mâcher ~ mastiquer ← * métier ~ ministère ← * meuble ~ mobile * moule ~ module ← — NB. : On parle ici du moule et non de la moule . À ne pas confondre avec modèle, qui est un emprunt à l’italien modello, diminutif de modo. * moule ~ muscle ← — NB. : Il s'agit bien sûr ici de la moule, et non du moule. * moutier ~ monastère ← * moyen ~ médian ← * mûr ~ mature ← * naïf ~ natif ← * Noël ~ natal ← — N.B. : Noël vient en réalité de , c'est-à-dire le « Jour de la Naissance ». Mais l'adjectif s'est par la suite substantivé, et l'élément a disparu . * œuvre ~ opéra ← , pluriel d’, qui a survécu en ancien français ues. * oreiller ~ auriculaire ← * orteil ~ article ← * parole ~ parabole ← — N.B. : Il existe également, à la suite d'un emprunt à l'espagnol au , un troisième descendant de : c'est palabre. * peser ~ penser ~ panser ← — N.B. : Toutes les langues romanes connaissent le doublet peser/penser, ce qui laisse supposer un emprunt au latin classique assez tôt pour la forme penser. Par ailleurs, la forme panser est issue d'un artifice orthographique pour distinguer les deux sens que recouvrait la graphie penser jusqu'au . C'est donc bien un doublet et non un triplet dont il s'agit ici. * poison ~ potion ← * pouacre ~ podagre ← — N.B. : Il s'agit ici de deux emprunts au latin faits à époques différentes. * prêcheur - prédicateur ← lat. * prêtre ~ presbytre ← * raison ~ ration ← * répit ~ respect ← * royal ~ régale ← — N.B. : Régale provient en réalité du latin , forme substantivée à partir du neutre pluriel de . * sanglier ~ singulier ← — N.B. : Sanglier est en réalité tiré de l'expression porc sengler, c'est-à-dire « cochon solitaire ». * serment ~ sacrement ← * sevrer ~ séparer ← * sûreté ~ sécurité ← — N.B. : sûreté a été refait sur le modèle de à partir de sûr. * taverne ~ tabernacle ← — N.B. : Tabernacle vient de , diminutif de . * traiteur ~ tracteur ← * vergogne ~ vérécondie ← * verre ~ vitre ← (fr)
  • Il existe, dans la morphologie même de la langue française, des traces de diachronie qui touchent les affixes, c'est-à-dire, en français, les suffixes et les préfixes. On ne peut certes parler à leur sujet de doublets lexicaux, puisqu'ils ne forment pas de mots à eux seuls. Il vaudrait donc sans doute mieux parler ici de "doublets morphologiques". En voici quelques exemples. * -ais, -aise ~ -ois, -oise ~ -esque ← ou — N.B. : Les suffixes latins et ont fini par se confondre en aboutissant tous deux à -ois / -ais en français. Cependant, est en réalité d'origine germanique . Plus tard, le français a emprunté -esque à l'italien , qui vient également de , mais pas de , qui a donné dans cette langue -ese . Enfin, notons que le suffixe -asque, d'origine ligure, semble apparenté à . * dé- ~ des- ← * é- / es- ~ é / ex- ← * en-, em- ~ in-, im- ← * entr'- , entre- ~ inter- ← * -aison , -oison ~ -ation ← * -ison ~ -ition ← * -ille ~ -icule ← * re- ~ ré- ← — N.B. : ré- est bien le préfixe savant, car il suit la prononciation latine, au contraire du populaire re-. (fr)
  • * chantre ~ chanteur ← * copain ~ compagnon ← — N.B. : La forme copain, anciennement compain, a subi une dénasalisation dans la seconde partie du . * nonne ~ nonnain ← — N.B. : La forme de l'alternance casuelle s'explique par réfection analogique. * on ~ homme ← * pâtre ~ pasteur ← * pute ~ putain ← substantivé de l’ancien français pute « mauvais, vil » , issu du latin * sire ~ seigneur / sieur ← (fr)
  • * chai et quai, dont le second est normanno-picard, qui continuent l’ancien français chaiz ~ cai, issus chacun du gaulois . * chaînon et chignon qui proviennent chacun de l’ancien français chaignon, issu d’un latin *. * chaire et chaise qui continuent l’ancien français chaiere ~ chaeze, issus chacun du latin * geindre et gémir qui continuent l’ancien français giendre , giembre, gemir, issus chacun du latin . * gourde et courge qui proviennent chacun de l’ancien français coorde, cohourde, gouorde, issu du latin . * or et heure qui proviennent chacun de l’ancien français ore, différencié très tôt en ores et eure, ure . * plaire et plaisir , dont le second est l’infinitif en ancien français et provient du latin . * plier et ployer, tous deux de l’ancien français pleier , issu du latin . (fr)
  • Par ailleurs, les cas de doublets lexicaux en onomastique sont légion. Citons le cas de quelques prénoms : * Amaury ~ Amalric ← * Auvray ~ Alfred ← * Étienne ~ Stéphane ← * François ~ Francis ← * Henri ~ Aimeric ← * Jacques ~ Jacob ← * Jean ~ Johan ← * Louis ~ Ludovic ← — N.B. : La forme latine concurrente a donné Clovis. * Thibault ~ Théobald ← * Thierry ~ Théodoric ← (fr)
  • Remarques préliminaires : - La liste suit, sauf indication contraire, les conventions suivantes : doublet populaire ~ doublet savant ← - Les siècles entre parenthèses indiquent la ou les premières attestations écrites connues en français, en adoptant toutefois une graphie moderne. Par convention, les formes latines, lorsqu'elles concernent des adjectifs ou des substantifs, sont au nominatif, quoiqu'en français l'écrasante majorité des doublets populaires et une part non négligeable des doublets savants proviennent du cas régime, donc de l'accusatif latin. On trouvera ainsi dans cette liste la forme latine pour poison et potion, alors que tous deux se forment sur le radical plein potion-, ainsi qu'on le trouve à l'accusatif ou encore au génitif . * aigu ~ acut ← * arracher ~ éradiquer ← * banquier ~ bancaire — N.B. : le premier est un emprunt à l’italien banchiero, le second un dérivé du fr. banque fait sur le même modèle. * cailler ~ coaguler ← * carré ~ quadrat ← * chaîne ~ catène ← * chaire ~ chaise ~ cathèdre ← — N.B. : On a en réalité affaire à un triplet lexical, puisque le mot chaise n'est lui-même qu'une variante dialectale de chaire. * chance ~ cadence ← * chasser ~ capter ← — N.B. : s'est vraisemblablement altéré en très tôt en latin vulgaire avant de donner chacier en ancien français. Par ailleurs, la forme anglo-normande cachier donnera le verbe catch en anglais moderne. * château ~ castel ← — N.B. : est le diminutif de . Par ailleurs, la forme castel en français moderne est emprunté à l'occitan. On emploie aussi par pur archaïsme la forme normanno-picarde, identique. Enfin, on note aussi le doublet châtelet / castelet. * châtrer ~ castrer ← — N.B. : Il existe des attestations plus anciennes de castrer mais ce sont des formes normanno-picardes de châtrer. * chaume ~ calame ← * chômer ~ calmer ← — N.B. : La forme calmer provient plutôt de la formation calme + er que directement de . * cheptel ~ capital ← * chétif ~ captif ← * chevalier ~ cavalier ← — N.B. : Le bas latin a supplanté le latin classique . * chose ~ cause ← * colère ~ choléra ← — N.B. : est devenu en bas latin. * compte ~ comput ← * cueillette ~ collecte ) ← — N.B. : Cueillette est d'abord attesté sous la forme cueilloite, forme régulière à partir de , avant la substitution de suffixe en -ette. * couple ~ copule ← * déchéance ~ décadence ← * dîner ~ déjeuner ← — N.B. : est devenu par haplologie en bas-latin , à l'origine de la forme disner ← dîner. * échappé ~ escapade * échelle ~ escalier * écluse ~ exclue ← , participe passé féminin du verbe * écolier ~ scolaire ← * écouter ~ ausculter ← * écrit ~ script ← * employer ~ impliquer ← * emporter ~ importer ← * enchanter ~ incanter ← * enchanteur / enchanteresse ~ incantateur / incantatrice ← * entier ~ intègre ← * épaule ~ spatule ← — N.B. : est lui-même le diminutif de , emprunt grec . * essaim ~ examen ← * étroit ~ strict ← * évêque ~ épiscope ← — N.B. : Ne pas confondre avec épiscope de épi + scope. Par ailleurs, notons que a également donné l'anglais bishop, après aphérèse. * évêché ~ épiscopat ← * évier ~ aquarium ← * exploiter ~ expliciter ← — N.B. : L'ancien français espleitier / esploitier a été refait en exploiter au . * forge ~ fabrique ← * façon ~ faction ← * féal ~ fidèle ← * ferme ~ firme ← * feu ~ focus ← * foison ~ fusion ← * frêle ~ fragile ← * froid ~ frigide ← * fuir ~ fuguer ← — N.B. : a d'abord changé de conjugaison en bas latin avant d'aboutir à « fuir ». * gaine ~ vagin ← — N.B. : donnera aussi, via l'espagnol vanilla, le terme « vanille ». Ce dernier désigne à l'origine la petite gousse du vanillier, d'où le suffixe diminutif -illa . * grêle ~ gracile ← * grotte ~ crypte ← — N.B. : vient évidemment du grec. Quant à grotte, c'est un emprunt à l'italien grotta, qui a remplacé l'ancien français crote, issu lui aussi de . * hôtel ~ hôpital ← * mâcher ~ mastiquer ← * métier ~ ministère ← * meuble ~ mobile * moule ~ module ← — NB. : On parle ici du moule et non de la moule . À ne pas confondre avec modèle, qui est un emprunt à l’italien modello, diminutif de modo. * moule ~ muscle ← — NB. : Il s'agit bien sûr ici de la moule, et non du moule. * moutier ~ monastère ← * moyen ~ médian ← * mûr ~ mature ← * naïf ~ natif ← * Noël ~ natal ← — N.B. : Noël vient en réalité de , c'est-à-dire le « Jour de la Naissance ». Mais l'adjectif s'est par la suite substantivé, et l'élément a disparu . * œuvre ~ opéra ← , pluriel d’, qui a survécu en ancien français ues. * oreiller ~ auriculaire ← * orteil ~ article ← * parole ~ parabole ← — N.B. : Il existe également, à la suite d'un emprunt à l'espagnol au , un troisième descendant de : c'est palabre. * peser ~ penser ~ panser ← — N.B. : Toutes les langues romanes connaissent le doublet peser/penser, ce qui laisse supposer un emprunt au latin classique assez tôt pour la forme penser. Par ailleurs, la forme panser est issue d'un artifice orthographique pour distinguer les deux sens que recouvrait la graphie penser jusqu'au . C'est donc bien un doublet et non un triplet dont il s'agit ici. * poison ~ potion ← * pouacre ~ podagre ← — N.B. : Il s'agit ici de deux emprunts au latin faits à époques différentes. * prêcheur - prédicateur ← lat. * prêtre ~ presbytre ← * raison ~ ration ← * répit ~ respect ← * royal ~ régale ← — N.B. : Régale provient en réalité du latin , forme substantivée à partir du neutre pluriel de . * sanglier ~ singulier ← — N.B. : Sanglier est en réalité tiré de l'expression porc sengler, c'est-à-dire « cochon solitaire ». * serment ~ sacrement ← * sevrer ~ séparer ← * sûreté ~ sécurité ← — N.B. : sûreté a été refait sur le modèle de à partir de sûr. * taverne ~ tabernacle ← — N.B. : Tabernacle vient de , diminutif de . * traiteur ~ tracteur ← * vergogne ~ vérécondie ← * verre ~ vitre ← (fr)
  • Il existe, dans la morphologie même de la langue française, des traces de diachronie qui touchent les affixes, c'est-à-dire, en français, les suffixes et les préfixes. On ne peut certes parler à leur sujet de doublets lexicaux, puisqu'ils ne forment pas de mots à eux seuls. Il vaudrait donc sans doute mieux parler ici de "doublets morphologiques". En voici quelques exemples. * -ais, -aise ~ -ois, -oise ~ -esque ← ou — N.B. : Les suffixes latins et ont fini par se confondre en aboutissant tous deux à -ois / -ais en français. Cependant, est en réalité d'origine germanique . Plus tard, le français a emprunté -esque à l'italien , qui vient également de , mais pas de , qui a donné dans cette langue -ese . Enfin, notons que le suffixe -asque, d'origine ligure, semble apparenté à . * dé- ~ des- ← * é- / es- ~ é / ex- ← * en-, em- ~ in-, im- ← * entr'- , entre- ~ inter- ← * -aison , -oison ~ -ation ← * -ison ~ -ition ← * -ille ~ -icule ← * re- ~ ré- ← — N.B. : ré- est bien le préfixe savant, car il suit la prononciation latine, au contraire du populaire re-. (fr)
  • * chantre ~ chanteur ← * copain ~ compagnon ← — N.B. : La forme copain, anciennement compain, a subi une dénasalisation dans la seconde partie du . * nonne ~ nonnain ← — N.B. : La forme de l'alternance casuelle s'explique par réfection analogique. * on ~ homme ← * pâtre ~ pasteur ← * pute ~ putain ← substantivé de l’ancien français pute « mauvais, vil » , issu du latin * sire ~ seigneur / sieur ← (fr)
  • * chai et quai, dont le second est normanno-picard, qui continuent l’ancien français chaiz ~ cai, issus chacun du gaulois . * chaînon et chignon qui proviennent chacun de l’ancien français chaignon, issu d’un latin *. * chaire et chaise qui continuent l’ancien français chaiere ~ chaeze, issus chacun du latin * geindre et gémir qui continuent l’ancien français giendre , giembre, gemir, issus chacun du latin . * gourde et courge qui proviennent chacun de l’ancien français coorde, cohourde, gouorde, issu du latin . * or et heure qui proviennent chacun de l’ancien français ore, différencié très tôt en ores et eure, ure . * plaire et plaisir , dont le second est l’infinitif en ancien français et provient du latin . * plier et ployer, tous deux de l’ancien français pleier , issu du latin . (fr)
prop-fr:titre
  • Liste de doublets lexicaux français : prénoms (fr)
  • Liste de doublets morphologiques français : affixes (fr)
  • Liste de pairs de doublets populaires français : cas sujet / cas régime (fr)
  • Liste de pairs de doublets populaires français issus de variantes régionales ou autres (fr)
  • Liste de doublets lexicaux français : noms communs et adjectifs qualificatifs (fr)
  • Liste de doublets lexicaux français : prénoms (fr)
  • Liste de doublets morphologiques français : affixes (fr)
  • Liste de pairs de doublets populaires français : cas sujet / cas régime (fr)
  • Liste de pairs de doublets populaires français issus de variantes régionales ou autres (fr)
  • Liste de doublets lexicaux français : noms communs et adjectifs qualificatifs (fr)
prop-fr:wikiPageUsesTemplate
dct:subject
rdfs:comment
  • Un doublet lexical (ou « doublon ») est une paire de mots différents par la forme et par le sens mais de même origine étymologique, entrés dans la langue par des voies (et le plus souvent à des époques) différentes. En général, chaque doublet se spécialise dans un sens particulier, plus ou moins proche de celui qu'a gardé l'autre. (fr)
  • Un doublet lexical (ou « doublon ») est une paire de mots différents par la forme et par le sens mais de même origine étymologique, entrés dans la langue par des voies (et le plus souvent à des époques) différentes. En général, chaque doublet se spécialise dans un sens particulier, plus ou moins proche de celui qu'a gardé l'autre. (fr)
rdfs:label
  • Doublet (linguistics) (en)
  • Doublet (taalkunde) (nl)
  • Doublet lexical (fr)
  • 二重語 (ja)
owl:sameAs
prov:wasDerivedFrom
foaf:isPrimaryTopicOf
is dbo:wikiPageDisambiguates of
is dbo:wikiPageRedirects of
is dbo:wikiPageWikiLink of
is oa:hasTarget of
is foaf:primaryTopic of