La Compagnie du Sénégal, créée en 1673 à la demande de Louis XIV, est l'une des nombreuses compagnies coloniales françaises et la seconde des compagnies européennes fondées au XVIIe siècle à viser directement la traite négrière, un an après la Royal African Company, fondée en 1672 par le duc d'York Jacques II, cousin de Louis XIV, qui devient roi d'Angleterre en 1685. L'un de ses premiers directeurs est le célèbre amiral Jean-Baptiste du Casse.

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  • La Compagnie du Sénégal, créée en 1673 à la demande de Louis XIV, est l'une des nombreuses compagnies coloniales françaises et la seconde des compagnies européennes fondées au XVIIe siècle à viser directement la traite négrière, un an après la Royal African Company, fondée en 1672 par le duc d'York Jacques II, cousin de Louis XIV, qui devient roi d'Angleterre en 1685. L'un de ses premiers directeurs est le célèbre amiral Jean-Baptiste du Casse. Elle remplace la Compagnie des Indes occidentales, fondée neuf ans plus tôt par Colbert mais jugée trop centrée sur le développement du tabac et perçue par les planteurs comme un frein à l'essor du sucre à la Guadeloupe et la Martinique, une culture basée sur la consommation rapide d'esclaves jeunes, forcés à travailler au fouet. La France et les Pays-Bas entrent en guerre l'année suivante. Les Français veulent, comme les Anglais l'année précédente, se lancer dans le très rentable commerce triangulaire, monopolisé par les Hollandais. Cette guerre se fait contre l'avis de Colbert, qui avait ménagé les Hollandais, tolérant leur commerce interlope en Afrique et aux Antilles, pour mieux taxer leurs produits aux frontières, selon la doctrine du mercantilisme, tout en exportant les produits de manufactures créées en France à l'aide d'ingénieurs hollandais. La nouvelle Compagnie n'a pas droit à l'erreur, car elle n'a plus de monopole. Les négociants des grands ports français peuvent désormais concurrencer, eux aussi, les Pays-Bas dans la fourniture des esclaves aux îles d'Amérique. Sa sœur britannique, la compagnie royale d'Afrique, fondée en 1672, a pris une longueur d'avance dans l'essor du sucre et de l'esclavagisme en Jamaïque. La Compagnie du Sénégal sera un gouffre financier: l'arrivée massive de négriers français et anglais fait flamber le prix des esclaves sur les côtes d'Afrique. Mais elle abaisse le coût de leur transport et satisfait les planteurs de canne à sucre de Martinique. À sa création en 1674, ils n'avaient plus que 2 400 esclaves, contre 2 700 dix ans plus tôt en 1664 lors de la création de la compagnie des Indes occidentales. Six ans seulement après son remplacement par la compagnie du Sénégal, le nombre d'esclaves en Martinique a déjà doublé pour atteindre 4 900 en 1680. Leur nombre sera même multiplié par six en un quart de siècle, pour atteindre 15 000 en 1700. L'un des premiers grands clients est le plus riche planteur de l'île, Charles François d'Angennes, ex-marquis de Maintenon et gouverneur de Marie-Galante, à qui Louis XIV donne le monopole du commerce avec le Venezuela espagnol. Le même phénomène se produit en Guadeloupe, où la population d'esclaves avait même reculé entre 1664 et 1671, passant de 6 323 à 4 627 en sept ans. La création en 1674 de la nouvelle compagnie du Sénégal ramène le nombre d'esclaves à 6 076 dès 1700. Cet essor de l'esclavage est moins rapide qu'à la Martinique, à qui on réserve les esclaves les plus jeunes et les plus résistants, et où Louis XIV a installé plusieurs planteurs anoblis. (fr)
  • La Compagnie du Sénégal, créée en 1673 à la demande de Louis XIV, est l'une des nombreuses compagnies coloniales françaises et la seconde des compagnies européennes fondées au XVIIe siècle à viser directement la traite négrière, un an après la Royal African Company, fondée en 1672 par le duc d'York Jacques II, cousin de Louis XIV, qui devient roi d'Angleterre en 1685. L'un de ses premiers directeurs est le célèbre amiral Jean-Baptiste du Casse. Elle remplace la Compagnie des Indes occidentales, fondée neuf ans plus tôt par Colbert mais jugée trop centrée sur le développement du tabac et perçue par les planteurs comme un frein à l'essor du sucre à la Guadeloupe et la Martinique, une culture basée sur la consommation rapide d'esclaves jeunes, forcés à travailler au fouet. La France et les Pays-Bas entrent en guerre l'année suivante. Les Français veulent, comme les Anglais l'année précédente, se lancer dans le très rentable commerce triangulaire, monopolisé par les Hollandais. Cette guerre se fait contre l'avis de Colbert, qui avait ménagé les Hollandais, tolérant leur commerce interlope en Afrique et aux Antilles, pour mieux taxer leurs produits aux frontières, selon la doctrine du mercantilisme, tout en exportant les produits de manufactures créées en France à l'aide d'ingénieurs hollandais. La nouvelle Compagnie n'a pas droit à l'erreur, car elle n'a plus de monopole. Les négociants des grands ports français peuvent désormais concurrencer, eux aussi, les Pays-Bas dans la fourniture des esclaves aux îles d'Amérique. Sa sœur britannique, la compagnie royale d'Afrique, fondée en 1672, a pris une longueur d'avance dans l'essor du sucre et de l'esclavagisme en Jamaïque. La Compagnie du Sénégal sera un gouffre financier: l'arrivée massive de négriers français et anglais fait flamber le prix des esclaves sur les côtes d'Afrique. Mais elle abaisse le coût de leur transport et satisfait les planteurs de canne à sucre de Martinique. À sa création en 1674, ils n'avaient plus que 2 400 esclaves, contre 2 700 dix ans plus tôt en 1664 lors de la création de la compagnie des Indes occidentales. Six ans seulement après son remplacement par la compagnie du Sénégal, le nombre d'esclaves en Martinique a déjà doublé pour atteindre 4 900 en 1680. Leur nombre sera même multiplié par six en un quart de siècle, pour atteindre 15 000 en 1700. L'un des premiers grands clients est le plus riche planteur de l'île, Charles François d'Angennes, ex-marquis de Maintenon et gouverneur de Marie-Galante, à qui Louis XIV donne le monopole du commerce avec le Venezuela espagnol. Le même phénomène se produit en Guadeloupe, où la population d'esclaves avait même reculé entre 1664 et 1671, passant de 6 323 à 4 627 en sept ans. La création en 1674 de la nouvelle compagnie du Sénégal ramène le nombre d'esclaves à 6 076 dès 1700. Cet essor de l'esclavage est moins rapide qu'à la Martinique, à qui on réserve les esclaves les plus jeunes et les plus résistants, et où Louis XIV a installé plusieurs planteurs anoblis. (fr)
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  • ou, Description des côtes d'Afrique, depuis le Cap Tagrin jusqu'au Cap de Lopez-Gonzalves. : Contenant, des instructions relatives à la traite des noirs, d'après des mémoires authentiques, avec une carte gravée sous la direction de Brion fils, d'après un dessin fourni par l'auteur (fr)
  • des Précolombiens à nos jours (fr)
  • institutions, droit et société (fr)
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  • Histoire générale des Antilles et des Guyanes (fr)
  • Histoire politique du Sénégal (fr)
  • Les Caraïbes au temps des flibustiers, s (fr)
  • Voyage a la côte de Guinée (fr)
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  • Éditions L'Harmattan (fr)
  • Éditions Aubier (fr)
  • Karthala éditions (fr)
  • Chez Debray… L'auteur… Bossange, Masson et Besson (fr)
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  • Compagnie du Sénégal (en)
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