La traite négrière à Bordeaux désigne la déportation, entre 1672 et 1837, de près de 150 000 esclaves noirs, organisée à des fins économiques depuis le port de Bordeaux. Avec 508 expéditions (11,4 % des opérations françaises de traite), la ville se place en troisième position des ports français, derrière Nantes (41,3 %) et La Rochelle (33,5 %).

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  • La traite négrière à Bordeaux désigne la déportation, entre 1672 et 1837, de près de 150 000 esclaves noirs, organisée à des fins économiques depuis le port de Bordeaux. Avec 508 expéditions (11,4 % des opérations françaises de traite), la ville se place en troisième position des ports français, derrière Nantes (41,3 %) et La Rochelle (33,5 %). Les capitaines négriers embarquent principalement les captifs sur ce qu'on appelle alors la Côte des Esclaves (rivages des actuels Ghana, Togo, Bénin et Nigéria), au Congo, en Angola et au Mozambique. Les esclaves sont majoritairement débarqués dans les possessions françaises en Amérique (85 %) et notamment à Saint-Domingue (70 %). Restant pendant plusieurs décennies très marginales, les opérations de traite négrière connaissent un essor continu de 1730 à 1789, seulement interrompues par les grands conflits du XVIIIe siècle. Pendant la Révolution, le débat sur l'esclavage est vif à Bordeaux comme dans le reste de la France et l'abolition de 1794 sonne le glas du trafic qui ne reprendra plus que sporadiquement pour disparaître en 1837. La motivation est bien sûr économique : la rentabilité théorique du commerce triangulaire est forte, mais les capitaux nécessaires sont très élevés, immobilisés pour de longs mois, et les risques de tout perdre ne sont pas négligeables. Aussi la traite négrière n'a jamais représenté qu'une part faible de l'activité maritime de Bordeaux (4,4 % des armements de navires). Si elle contribue à développer la puissance économique de Bordeaux dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, c'est bien davantage l'acquisition de plantations en Amérique par les Aquitains, et le commerce direct avec les colonies, dont celui des denrées produites par les esclaves, qui érigent d'immenses fortunes et enrichissent globalement la ville. De la fin du XVIIe siècle au milieu du XIXe siècle, entre 5 000 et 6 000 noirs passent par le port de Bordeaux, et y séjournent de quelques jours à des vies entières. Le plus souvent il s’agit d’esclaves qui suivent leurs maîtres, ou qui sont envoyés en métropole apprendre un métier qualifié (perruquier, cuisinier), avant leur retour forcé aux Antilles. Une minorité sont des affranchis et certains même font fortune. Une communauté se créée, qui s'étiolera au XIXe siècle. Des traces de ce commerce subsistent au début du XXIe siècle dans l'odonymie de la ville, sa statuaire et ses œuvres picturales. Si personne ne nie l'activité négrière du port ou le caractère de crime contre l’humanité de ce trafic, des controverses naissent dans les années 1990 sur une prétendue réticence des élites politiques, économiques ou intellectuelles bordelaises à reconnaître et à mettre à la lumière ce passé. L'ouverture en 2009 de salles dédiées à l'esclavage au Musée d'Aquitaine est un événement fort qui initie une dynamique d'apaisement des tensions. (fr)
  • La traite négrière à Bordeaux désigne la déportation, entre 1672 et 1837, de près de 150 000 esclaves noirs, organisée à des fins économiques depuis le port de Bordeaux. Avec 508 expéditions (11,4 % des opérations françaises de traite), la ville se place en troisième position des ports français, derrière Nantes (41,3 %) et La Rochelle (33,5 %). Les capitaines négriers embarquent principalement les captifs sur ce qu'on appelle alors la Côte des Esclaves (rivages des actuels Ghana, Togo, Bénin et Nigéria), au Congo, en Angola et au Mozambique. Les esclaves sont majoritairement débarqués dans les possessions françaises en Amérique (85 %) et notamment à Saint-Domingue (70 %). Restant pendant plusieurs décennies très marginales, les opérations de traite négrière connaissent un essor continu de 1730 à 1789, seulement interrompues par les grands conflits du XVIIIe siècle. Pendant la Révolution, le débat sur l'esclavage est vif à Bordeaux comme dans le reste de la France et l'abolition de 1794 sonne le glas du trafic qui ne reprendra plus que sporadiquement pour disparaître en 1837. La motivation est bien sûr économique : la rentabilité théorique du commerce triangulaire est forte, mais les capitaux nécessaires sont très élevés, immobilisés pour de longs mois, et les risques de tout perdre ne sont pas négligeables. Aussi la traite négrière n'a jamais représenté qu'une part faible de l'activité maritime de Bordeaux (4,4 % des armements de navires). Si elle contribue à développer la puissance économique de Bordeaux dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, c'est bien davantage l'acquisition de plantations en Amérique par les Aquitains, et le commerce direct avec les colonies, dont celui des denrées produites par les esclaves, qui érigent d'immenses fortunes et enrichissent globalement la ville. De la fin du XVIIe siècle au milieu du XIXe siècle, entre 5 000 et 6 000 noirs passent par le port de Bordeaux, et y séjournent de quelques jours à des vies entières. Le plus souvent il s’agit d’esclaves qui suivent leurs maîtres, ou qui sont envoyés en métropole apprendre un métier qualifié (perruquier, cuisinier), avant leur retour forcé aux Antilles. Une minorité sont des affranchis et certains même font fortune. Une communauté se créée, qui s'étiolera au XIXe siècle. Des traces de ce commerce subsistent au début du XXIe siècle dans l'odonymie de la ville, sa statuaire et ses œuvres picturales. Si personne ne nie l'activité négrière du port ou le caractère de crime contre l’humanité de ce trafic, des controverses naissent dans les années 1990 sur une prétendue réticence des élites politiques, économiques ou intellectuelles bordelaises à reconnaître et à mettre à la lumière ce passé. L'ouverture en 2009 de salles dédiées à l'esclavage au Musée d'Aquitaine est un événement fort qui initie une dynamique d'apaisement des tensions. (fr)
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  • Sociétés africaines et diaspora (fr)
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  • Bibliothèque des Lumières (fr)
  • Nouvelle Bibliothèque de Thèses (fr)
  • Questions de Mémoire (fr)
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  • École nationale des chartes (fr)
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  • chronologie, économie, idéologie, XVIIe-XIXe siècles (fr)
  • Bordeaux, La Rochelle, Rochefort, Bayonne (fr)
  • Journal de bord de La Licorne de Bordeaux (fr)
  • Le Commerce atlantique et l'esclavage (fr)
  • Gascons, Basques et Béarnais aux îles d'Amérique (fr)
  • Préface de Camille Jullian (fr)
  • Volume 3, Le Midi (fr)
  • corsaires, pirates, négriers (fr)
  • esclaves et affranchis de couleur du XVIIIe siècle à l'Empire (fr)
  • politiques de la mémoire à Nantes, Bordeaux et Liverpool (fr)
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  • Bordeaux port négrier (fr)
  • Un grand armateur de Bordeaux. Abraham Gradis (fr)
  • Bordeaux métisse (fr)
  • Mémoire noire, histoire de l'esclavage (fr)
  • Bordeaux au (fr)
  • Dictionnaire des gens de couleur dans la France moderne (fr)
  • Bordeaux, la traite des Noirs (fr)
  • Bordeaux, un port colonial au temps des Lumières (fr)
  • Guide de Bordeaux colonial (fr)
  • Humeur noire (fr)
  • L'Eldorado des Aquitains (fr)
  • La marine bordelaise (fr)
  • Les ports négriers face à leur histoire (fr)
  • Présences noires à Bordeaux (fr)
  • Sur les traces de la traite des Noirs à Bordeaux (fr)
  • Traite des Noirs et navires négriers au XVIIIè siècle (fr)
  • Bordeaux port négrier (fr)
  • Un grand armateur de Bordeaux. Abraham Gradis (fr)
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  • Bordeaux, la traite des Noirs (fr)
  • Bordeaux, un port colonial au temps des Lumières (fr)
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  • Humeur noire (fr)
  • L'Eldorado des Aquitains (fr)
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  • La traite négrière à Bordeaux désigne la déportation, entre 1672 et 1837, de près de 150 000 esclaves noirs, organisée à des fins économiques depuis le port de Bordeaux. Avec 508 expéditions (11,4 % des opérations françaises de traite), la ville se place en troisième position des ports français, derrière Nantes (41,3 %) et La Rochelle (33,5 %). (fr)
  • La traite négrière à Bordeaux désigne la déportation, entre 1672 et 1837, de près de 150 000 esclaves noirs, organisée à des fins économiques depuis le port de Bordeaux. Avec 508 expéditions (11,4 % des opérations françaises de traite), la ville se place en troisième position des ports français, derrière Nantes (41,3 %) et La Rochelle (33,5 %). (fr)
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