Les manufactures royales sont en France aux XVIIe et XVIIIe siècles des manufactures bénéficiant d'un privilège royal, c'est-à-dire d'un règlement pris par lettres patentes accordant des dérogations par rapport au statut commun de la communauté de métier correspondant à l'activité, notamment la possibilité de ne pas être vérifiés par ses jurés, d'avoir beaucoup plus de compagnons et d'apprentis que ne le permet une maîtrise, de réunir les activités de plusieurs métiers, ou de posséder un monopole. Ce règlement, qui comporte plusieurs dizaines d'articles, se substitue à ceux des métiers et constitue le statut de la manufacture.

Property Value
dbo:abstract
  • Les manufactures royales sont en France aux XVIIe et XVIIIe siècles des manufactures bénéficiant d'un privilège royal, c'est-à-dire d'un règlement pris par lettres patentes accordant des dérogations par rapport au statut commun de la communauté de métier correspondant à l'activité, notamment la possibilité de ne pas être vérifiés par ses jurés, d'avoir beaucoup plus de compagnons et d'apprentis que ne le permet une maîtrise, de réunir les activités de plusieurs métiers, ou de posséder un monopole. Ce règlement, qui comporte plusieurs dizaines d'articles, se substitue à ceux des métiers et constitue le statut de la manufacture. Ces lieux de fabrication peuvent bénéficier d'un appui de l'État sous forme d'aides financières, d'aide au transfert de technologies, de commandes publiques, et de mesures protectionnistes comme l'octroi de monopoles temporaires. Elles sont généralement associées aux politiques de Laffemas, ministre d'Henri IV, qui publie en 1596 un Règlement général pour dresser les manufactures en ce royaume et crée en 1601 la manufacture des Gobelins, plus tard de Jean-Baptiste Colbert, ministre de Louis XIV entre 1661 et 1683, période pendant laquelle il a une politique industrielle d'État, créant des manufactures dans le textile, les tapis, la sidérurgie, l'armement, la céramique, le tabac, la construction navale, la verrerie (la manufacture des glaces de miroirs permet d'équiper la galerie des Glaces du château de Versailles). Au XVIIe siècle, la croissance du nombre de manufactures se poursuit dans un climat favorable à la diffusion des connaissances, marqué par la publication des « Descriptions des arts et métiers » par l'Académie royale des sciences (fondée par Colbert), puis au milieu du XVIIIe siècle de la première « Encyclopédie » par Denis Diderot et Jean Le Rond d'Alembert. L'héritage historique des politiques industrielles de Colbert et de ses successeurs est majeur, avec plusieurs grandes entreprises françaises issues d'anciennes manufactures royales, comme Saint-Gobain (ancienne manufacture des glaces de miroirs), Balsan (ancienne manufacture des draps de Châteauroux) ou encore la cristallerie Baccarat. Elle se poursuit jusqu'au XXe siècle avec les grandes entreprises d'État comme la SNCF, Électricité de France, France Télécom, Sud-Aviation devenu Airbus Industrie (1957), SEREB devenu Ariane Espace (1959), dans une tendance que l'économiste Elie Cohen a appelé le « colbertisme high tech » en hommage à l'ancien ministre de Louis XIV. Malgré cela, l'impact à long terme des politiques industrielles de Colbert est controversé. Certains économistes et historiens libéraux considèrent cet interventionnisme comme inefficace, voire néfaste, par rapport au libéralisme économique en place à la fin du XVIIIe siècle en Grande-Bretagne où commence la révolution industrielle. D'autres au contraire font l'éloge de ces mesures volontaristes et protectionnistes et appellent à s'en inspirer, dans un contexte de forte désindustrialisation de la France depuis la fin du XXe siècle. (fr)
  • Les manufactures royales sont en France aux XVIIe et XVIIIe siècles des manufactures bénéficiant d'un privilège royal, c'est-à-dire d'un règlement pris par lettres patentes accordant des dérogations par rapport au statut commun de la communauté de métier correspondant à l'activité, notamment la possibilité de ne pas être vérifiés par ses jurés, d'avoir beaucoup plus de compagnons et d'apprentis que ne le permet une maîtrise, de réunir les activités de plusieurs métiers, ou de posséder un monopole. Ce règlement, qui comporte plusieurs dizaines d'articles, se substitue à ceux des métiers et constitue le statut de la manufacture. Ces lieux de fabrication peuvent bénéficier d'un appui de l'État sous forme d'aides financières, d'aide au transfert de technologies, de commandes publiques, et de mesures protectionnistes comme l'octroi de monopoles temporaires. Elles sont généralement associées aux politiques de Laffemas, ministre d'Henri IV, qui publie en 1596 un Règlement général pour dresser les manufactures en ce royaume et crée en 1601 la manufacture des Gobelins, plus tard de Jean-Baptiste Colbert, ministre de Louis XIV entre 1661 et 1683, période pendant laquelle il a une politique industrielle d'État, créant des manufactures dans le textile, les tapis, la sidérurgie, l'armement, la céramique, le tabac, la construction navale, la verrerie (la manufacture des glaces de miroirs permet d'équiper la galerie des Glaces du château de Versailles). Au XVIIe siècle, la croissance du nombre de manufactures se poursuit dans un climat favorable à la diffusion des connaissances, marqué par la publication des « Descriptions des arts et métiers » par l'Académie royale des sciences (fondée par Colbert), puis au milieu du XVIIIe siècle de la première « Encyclopédie » par Denis Diderot et Jean Le Rond d'Alembert. L'héritage historique des politiques industrielles de Colbert et de ses successeurs est majeur, avec plusieurs grandes entreprises françaises issues d'anciennes manufactures royales, comme Saint-Gobain (ancienne manufacture des glaces de miroirs), Balsan (ancienne manufacture des draps de Châteauroux) ou encore la cristallerie Baccarat. Elle se poursuit jusqu'au XXe siècle avec les grandes entreprises d'État comme la SNCF, Électricité de France, France Télécom, Sud-Aviation devenu Airbus Industrie (1957), SEREB devenu Ariane Espace (1959), dans une tendance que l'économiste Elie Cohen a appelé le « colbertisme high tech » en hommage à l'ancien ministre de Louis XIV. Malgré cela, l'impact à long terme des politiques industrielles de Colbert est controversé. Certains économistes et historiens libéraux considèrent cet interventionnisme comme inefficace, voire néfaste, par rapport au libéralisme économique en place à la fin du XVIIIe siècle en Grande-Bretagne où commence la révolution industrielle. D'autres au contraire font l'éloge de ces mesures volontaristes et protectionnistes et appellent à s'en inspirer, dans un contexte de forte désindustrialisation de la France depuis la fin du XXe siècle. (fr)
dbo:thumbnail
dbo:wikiPageExternalLink
dbo:wikiPageID
  • 13749184 (xsd:integer)
dbo:wikiPageLength
  • 151437 (xsd:nonNegativeInteger)
dbo:wikiPageRevisionID
  • 190593928 (xsd:integer)
dbo:wikiPageWikiLink
prop-fr:année
  • 1883 (xsd:integer)
  • 1897 (xsd:integer)
  • 1976 (xsd:integer)
  • 1992 (xsd:integer)
  • 1995 (xsd:integer)
  • 1999 (xsd:integer)
  • 2006 (xsd:integer)
  • 2014 (xsd:integer)
  • 2020 (xsd:integer)
prop-fr:auteur
prop-fr:date
  • 1751 (xsd:integer)
  • 1902 (xsd:integer)
  • 1904 (xsd:integer)
  • 1908 (xsd:integer)
  • 1944 (xsd:integer)
  • 1949 (xsd:integer)
  • 1953 (xsd:integer)
  • 1954 (xsd:integer)
  • 1955 (xsd:integer)
  • 1977 (xsd:integer)
  • 1984 (xsd:integer)
  • 1988 (xsd:integer)
  • 1989 (xsd:integer)
  • 1992 (xsd:integer)
  • 1994 (xsd:integer)
  • 1997 (xsd:integer)
  • 2004 (xsd:integer)
  • 2010 (xsd:integer)
  • 2011 (xsd:integer)
  • 2015 (xsd:integer)
  • 2018 (xsd:integer)
  • 2021-02-23 (xsd:date)
  • Juin 2015 (fr)
  • septembre 2013 (fr)
  • septembre 2018 (fr)
  • avril 2019 (fr)
  • juillet 2011 (fr)
  • juin 1994 (fr)
  • juin 2020 (fr)
  • mai 2015 (fr)
  • octobre 2020 (fr)
  • août 2016 (fr)
  • juillet 2020 (fr)
  • septembre 2019 (fr)
  • avril 2016 (fr)
  • février 2018 (fr)
  • mars 2019 (fr)
  • octobre 2015 (fr)
  • août 2004 (fr)
  • août 2014 (fr)
  • avril 2018 (fr)
  • septembre 2017 (fr)
  • mars 2020 (fr)
  • avril 2015 (fr)
  • mars 2016 (fr)
  • février 2008 (fr)
  • avril 2007 (fr)
  • décembre 2003 (fr)
  • novembre 2010 (fr)
  • nd (fr)
  • ND (fr)
prop-fr:lireEnLigne
prop-fr:oldid
  • 179881774 (xsd:integer)
prop-fr:pages
  • 1 (xsd:integer)
  • 2 (xsd:integer)
  • 4 (xsd:integer)
  • 5 (xsd:integer)
  • 6 (xsd:integer)
  • 7 (xsd:integer)
  • 8 (xsd:integer)
  • 11 (xsd:integer)
  • 14 (xsd:integer)
  • 15 (xsd:integer)
  • 16 (xsd:integer)
  • 25 (xsd:integer)
  • 31 (xsd:integer)
  • 46 (xsd:integer)
  • 1944 (xsd:integer)
prop-fr:pagesTotales
  • 75 (xsd:integer)
  • 288 (xsd:integer)
  • 395 (xsd:integer)
  • 400 (xsd:integer)
  • 415 (xsd:integer)
  • 422 (xsd:integer)
  • 426 (xsd:integer)
  • 436 (xsd:integer)
  • 487 (xsd:integer)
  • 622 (xsd:integer)
  • 1197 (xsd:integer)
  • 71818 (xsd:integer)
prop-fr:passage
  • 14 (xsd:integer)
  • 25 (xsd:integer)
  • 81 (xsd:integer)
  • 101 (xsd:integer)
  • 129 (xsd:integer)
  • 159 (xsd:integer)
  • 223 (xsd:integer)
  • 244 (xsd:integer)
  • 365 (xsd:integer)
prop-fr:périodique
prop-fr:sousTitre
  • XVIIe-XVIIIe siècles (fr)
  • XVIIe-XVIIIe siècles (fr)
prop-fr:titre
  • 1699 (xsd:integer)
  • dbpedia-fr:Capital_et_Idéologie
  • dbpedia-fr:Colbertisme_high-tech
  • dbpedia-fr:Encyclopédie_ou_Dictionnaire_raisonné_des_sciences,_des_arts_et_des_métiers
  • dbpedia-fr:L'Éthique_protestante_et_l'Esprit_du_capitalisme
  • dbpedia-fr:Une_brève_histoire_de_l'avenir
  • Mercantilisme (fr)
  • René-Antoine Ferchault de Réaumur (fr)
  • --04-13
  • 1.104516E10
  • Manufacture d'armes de Saint-Étienne (fr)
  • L'Engagement (fr)
  • La porcelaine de Limoges (fr)
  • Christophe-Philippe Oberkampf (fr)
  • Josse Van Robais (fr)
  • L'arsenal de Venise. Créations, modernisations, survie d'une grande structure industrielle (fr)
  • Manufacture des Tabacs (fr)
  • Manufacture des Gobelins (fr)
  • L’histoire des marques ardennaises : le Charleville, fusil emblématique de la guerre d’indépendance américaine (fr)
  • L’avant et l’après Gutenberg : la révolution par l’imprimerie (fr)
  • À la découverte de la maison Trudon, plus vieille manufacture de cire au monde (fr)
  • Le canal Henri IV ou canal de Briare . Orléans, Houzé (fr)
  • Les circuits parallèles des toiles de l'océan Indien (fr)
  • Tissage de draps fins, filature de laine dit Manufacture des Rames (fr)
  • Hermès prend le contrôle de Saint-Louis et de Puiforcat (fr)
  • Ancien four à porcelaine G.D.A. (fr)
  • Ancienne manufacture royale de Montolieu (fr)
  • Ancienne manufacture royale de draps Le Dijonval (fr)
  • Bernard Palissy (fr)
  • Colbert, La vertu usurpée (fr)
  • Colbertisme, Une politique commerciale (fr)
  • Création de la Manufacture royale d'Alençon (fr)
  • Cherbourg-en-Cotentin. Le site historique de la Manufacture en voie d’être préservé (fr)
  • En Languedoc : vigne contre draperie (fr)
  • Abaquesne, premier faïencier français au service de la pharmacie (fr)
  • Jules Méline , chantre du protectionnisme (fr)
  • L'Industrie de la soie en Bas-Languedoc (fr)
  • L'Industrie en France sous Henri IV (fr)
  • L'industrie de la soie à Nîmes jusqu'en 1789 (fr)
  • L'Économie sociale de la France sous Henri IV (fr)
  • La faute à Colbert ? (fr)
  • Le tabac, le fisc et le buraliste (fr)
  • Louis XIII , Le précurseur de l’absolutisme (fr)
  • Manufacture d'Aubusson (fr)
  • Manufacture des tabacs de Morlaix (fr)
  • Des traditions françaises distinguées par l'Unesco (fr)
  • Décret d’Allarde, Loi Le Chapelier, textes libéraux ? (fr)
  • Des goûts et des couleurs : Draps du Languedoc pour clientèle levantine au XVIIIe siècle (fr)
  • Christophe-Philippe Oberkampf, le maître de la toile de Jouy (fr)
  • La traite négrière, oubliée de l’histoire économique (fr)
  • La Manufacture royale des glaces de Saint-Gobain, 1665-1830. Une grande entreprise sous l'Ancien Régime (fr)
  • Colbert, son système et les entreprises industrielles en Languedoc (fr)
  • La Compagnie de la Nouvelle-France et la restitution de l'Acadie (fr)
  • Colbert et le Code noir: quels sont exactement les faits? (fr)
  • Les Cornevaux font revivre la Manufacture de Bains-les-Bains (fr)
  • Banquiers, négociants et manufacturiers parisiens du Directoire à l'Empire (fr)
  • La Glacerie : Anéanti en 1944, le musée renaîtra de ses cendres en 1985 (fr)
  • Le plan Freycinet de 1879, une autre “relance” française (fr)
  • Châteauroux et les cités lainières d’Europe. De la manufacture royale de draps à l’usine Balsan (fr)
  • De la manufacture d’armes stéphanoise aux bateaux de Beaumarchais (fr)
  • Les Industries lainières de Colbert à la Révolution (fr)
  • On ne peut pas jouer à Colbert en menant une politique d'austérité (fr)
  • Une manufacture royale de toile à voiles caserne Valence (fr)
  • La Description des Arts et Métiers de l'Académie des Sciences et le sort de ses planches gravées en taille douce. (fr)
  • La nouvelle doctrine de l’État actionnaire, selon Emmanuel Macron (fr)
  • Esclavage : 1642, et la France devint une puissance négrière (fr)
  • Droit naturel, intolérance et tolérance à l’égard des huguenots au XVIIIe siècle (fr)
  • Industrie et Colbertisme ; origines de la forme française de la politique industrielle (fr)
  • Patrimoine : Stéphane Bern au chevet de la manufacture royale des cires d’Antony (fr)
  • Des industries rurales à la protoindustrialisation : historique d'un changement de perspective (fr)
prop-fr:wikiPageUsesTemplate
prop-fr:éditeur
dct:subject
rdfs:comment
  • Les manufactures royales sont en France aux XVIIe et XVIIIe siècles des manufactures bénéficiant d'un privilège royal, c'est-à-dire d'un règlement pris par lettres patentes accordant des dérogations par rapport au statut commun de la communauté de métier correspondant à l'activité, notamment la possibilité de ne pas être vérifiés par ses jurés, d'avoir beaucoup plus de compagnons et d'apprentis que ne le permet une maîtrise, de réunir les activités de plusieurs métiers, ou de posséder un monopole. Ce règlement, qui comporte plusieurs dizaines d'articles, se substitue à ceux des métiers et constitue le statut de la manufacture. (fr)
  • Les manufactures royales sont en France aux XVIIe et XVIIIe siècles des manufactures bénéficiant d'un privilège royal, c'est-à-dire d'un règlement pris par lettres patentes accordant des dérogations par rapport au statut commun de la communauté de métier correspondant à l'activité, notamment la possibilité de ne pas être vérifiés par ses jurés, d'avoir beaucoup plus de compagnons et d'apprentis que ne le permet une maîtrise, de réunir les activités de plusieurs métiers, ou de posséder un monopole. Ce règlement, qui comporte plusieurs dizaines d'articles, se substitue à ceux des métiers et constitue le statut de la manufacture. (fr)
rdfs:label
  • Manufactures royales en France (fr)
  • Manufactures royales en France (fr)
rdfs:subClassOf
owl:sameAs
prov:wasDerivedFrom
foaf:depiction
foaf:isPrimaryTopicOf
is dbo:wikiPageWikiLink of
is oa:hasTarget of
is foaf:primaryTopic of