Le manichéisme, Móníjiào (摩尼教) « école de Mani » ou Míngjiào (明教) « école de la Lumière », pénètre en Chine à partir du VIe siècle en suivant les mêmes voies que l’islam, le nestorianisme ou le zoroastrisme : terrestre, route de la soie (régions nord-ouest) et maritime (ports du sud-est). Il prend de l’importance au VIIIe siècle où sa pratique est officiellement autorisée, mais seulement pour les « étrangers », en majorité des marchands sogdiens. Soutenu à partir du milieu du VIIIe siècle essentiellement par le patronage du Khaganat ouïgour (744 – 848), toléré par les empereurs pour des raisons militaires et diplomatiques, il est banni dès le milieu du IXe siècle, non sans avoir fait des émules parmi les Chinois malgré l’interdiction du prosélytisme. Il devient alors, sous le nom de mingji

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  • Le manichéisme, Móníjiào (摩尼教) « école de Mani » ou Míngjiào (明教) « école de la Lumière », pénètre en Chine à partir du VIe siècle en suivant les mêmes voies que l’islam, le nestorianisme ou le zoroastrisme : terrestre, route de la soie (régions nord-ouest) et maritime (ports du sud-est). Il prend de l’importance au VIIIe siècle où sa pratique est officiellement autorisée, mais seulement pour les « étrangers », en majorité des marchands sogdiens. Soutenu à partir du milieu du VIIIe siècle essentiellement par le patronage du Khaganat ouïgour (744 – 848), toléré par les empereurs pour des raisons militaires et diplomatiques, il est banni dès le milieu du IXe siècle, non sans avoir fait des émules parmi les Chinois malgré l’interdiction du prosélytisme. Il devient alors, sous le nom de mingjiao, l’un de ces courants populaires réprouvés qui remplissent le paysage religieux chinois. Il est particulièrement bien implanté dans les zones côtières du Fujian, surtout au voisinage du port de Quanzhou, aboutissement de la « route maritime de la soie », où ses traces étaient encore visibles au XXe siècle. Sous la dynastie Yuan l’interdit est levé ; c'est pourtant une révolte menée par Han Shantong (韓山童) et son fils, inspirés partiellement par le manichéisme, qui amène la fin de la domination mongole et l’avènement de la dynastie Ming (lumière). Une croyance populaire prétend que Zhu Yuanzhang, son fondateur, arrivé au pouvoir en s'appuyant sur la secte de Han Shantong, a choisi le nom de sa dynastie en référence au mingjiao. Empereur, il s'empresse néanmoins de remettre le manichéisme hors-la-loi, ayant pu apprécier de l’intérieur le danger des sectes pour le pouvoir. En effet, les courants mingjiao se sont fondus avec d’autres courants taoïsto-bouddhistes qui conditionnent le salut de l’humanité à la disparition du monde présent corrompu : secte du Lotus blanc, culte de Maitreya, mouvement . Certaines de ces écoles, arborant le pavillon du Lotus blanc, seront à l’origine de révoltes. Avant celle de la fin des Yuan, la (zh) (方腊起义) en 1120 s’appuyait déjà en partie sur le manichéisme. Longtemps négligé par l’histoire officielle chinoise, le manichéisme fait l’objet d’un regain d’intérêt depuis le XXe siècle, lié à la redécouverte de documents et, depuis la fin des années 1970, à l’attention accrue portée aux formes populaires de la religion. C’est ainsi que des ethnologues de l’Académie chinoise des sciences sociales ont pu mettre en évidence la survivance de son influence dans le taoïsme du Fujian. Le temple bouddhiste Cao'an (草庵), situé au sud-ouest de Quanzhou au pied du mont Wanshi (萬石山) / Huabiao (華表), dans lequel se trouve l'effigie d’une divinité manichéenne honorée comme un bouddha, est le dernier vestige confirmé de cette religion dans le domaine Han. Le siècle de patronage ouïghour a laissé de très belles enluminures retrouvées à Qočo (Gaochang) près de Tourfan. (fr)
  • Le manichéisme, Móníjiào (摩尼教) « école de Mani » ou Míngjiào (明教) « école de la Lumière », pénètre en Chine à partir du VIe siècle en suivant les mêmes voies que l’islam, le nestorianisme ou le zoroastrisme : terrestre, route de la soie (régions nord-ouest) et maritime (ports du sud-est). Il prend de l’importance au VIIIe siècle où sa pratique est officiellement autorisée, mais seulement pour les « étrangers », en majorité des marchands sogdiens. Soutenu à partir du milieu du VIIIe siècle essentiellement par le patronage du Khaganat ouïgour (744 – 848), toléré par les empereurs pour des raisons militaires et diplomatiques, il est banni dès le milieu du IXe siècle, non sans avoir fait des émules parmi les Chinois malgré l’interdiction du prosélytisme. Il devient alors, sous le nom de mingjiao, l’un de ces courants populaires réprouvés qui remplissent le paysage religieux chinois. Il est particulièrement bien implanté dans les zones côtières du Fujian, surtout au voisinage du port de Quanzhou, aboutissement de la « route maritime de la soie », où ses traces étaient encore visibles au XXe siècle. Sous la dynastie Yuan l’interdit est levé ; c'est pourtant une révolte menée par Han Shantong (韓山童) et son fils, inspirés partiellement par le manichéisme, qui amène la fin de la domination mongole et l’avènement de la dynastie Ming (lumière). Une croyance populaire prétend que Zhu Yuanzhang, son fondateur, arrivé au pouvoir en s'appuyant sur la secte de Han Shantong, a choisi le nom de sa dynastie en référence au mingjiao. Empereur, il s'empresse néanmoins de remettre le manichéisme hors-la-loi, ayant pu apprécier de l’intérieur le danger des sectes pour le pouvoir. En effet, les courants mingjiao se sont fondus avec d’autres courants taoïsto-bouddhistes qui conditionnent le salut de l’humanité à la disparition du monde présent corrompu : secte du Lotus blanc, culte de Maitreya, mouvement . Certaines de ces écoles, arborant le pavillon du Lotus blanc, seront à l’origine de révoltes. Avant celle de la fin des Yuan, la (zh) (方腊起义) en 1120 s’appuyait déjà en partie sur le manichéisme. Longtemps négligé par l’histoire officielle chinoise, le manichéisme fait l’objet d’un regain d’intérêt depuis le XXe siècle, lié à la redécouverte de documents et, depuis la fin des années 1970, à l’attention accrue portée aux formes populaires de la religion. C’est ainsi que des ethnologues de l’Académie chinoise des sciences sociales ont pu mettre en évidence la survivance de son influence dans le taoïsme du Fujian. Le temple bouddhiste Cao'an (草庵), situé au sud-ouest de Quanzhou au pied du mont Wanshi (萬石山) / Huabiao (華表), dans lequel se trouve l'effigie d’une divinité manichéenne honorée comme un bouddha, est le dernier vestige confirmé de cette religion dans le domaine Han. Le siècle de patronage ouïghour a laissé de très belles enluminures retrouvées à Qočo (Gaochang) près de Tourfan. (fr)
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  • Le manichéisme, Móníjiào (摩尼教) « école de Mani » ou Míngjiào (明教) « école de la Lumière », pénètre en Chine à partir du VIe siècle en suivant les mêmes voies que l’islam, le nestorianisme ou le zoroastrisme : terrestre, route de la soie (régions nord-ouest) et maritime (ports du sud-est). Il prend de l’importance au VIIIe siècle où sa pratique est officiellement autorisée, mais seulement pour les « étrangers », en majorité des marchands sogdiens. Soutenu à partir du milieu du VIIIe siècle essentiellement par le patronage du Khaganat ouïgour (744 – 848), toléré par les empereurs pour des raisons militaires et diplomatiques, il est banni dès le milieu du IXe siècle, non sans avoir fait des émules parmi les Chinois malgré l’interdiction du prosélytisme. Il devient alors, sous le nom de mingji (fr)
  • Le manichéisme, Móníjiào (摩尼教) « école de Mani » ou Míngjiào (明教) « école de la Lumière », pénètre en Chine à partir du VIe siècle en suivant les mêmes voies que l’islam, le nestorianisme ou le zoroastrisme : terrestre, route de la soie (régions nord-ouest) et maritime (ports du sud-est). Il prend de l’importance au VIIIe siècle où sa pratique est officiellement autorisée, mais seulement pour les « étrangers », en majorité des marchands sogdiens. Soutenu à partir du milieu du VIIIe siècle essentiellement par le patronage du Khaganat ouïgour (744 – 848), toléré par les empereurs pour des raisons militaires et diplomatiques, il est banni dès le milieu du IXe siècle, non sans avoir fait des émules parmi les Chinois malgré l’interdiction du prosélytisme. Il devient alors, sous le nom de mingji (fr)
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