L'expression antisémitisme stalinien désigne l'une des formes historiques de l'antisémitisme, qui est aussi l'une des dérives idéologiques du stalinisme : c'est l'un des instruments de la promotion du patriotisme soviétique à dominante russe, manifesté à travers des slogans et des actes antisémites non-systématiques et non obsessionnels (à la différence des régimes nazi et satellites) au gré des intérêts et des méfiances du régime, qui se servait des Juifs comme de tous les autres, pour en sacrifier ensuite comme il en a sacrifié bien d'autres. Ainsi lors des grandes purges militaires en 1937-1938, il y eut des Juifs parmi les victimes, mais « la terreur stalinienne ne visait pas les Juifs de façon spécifique, principale ou préférentielle ». Contrairement à leur statut dans les pays de l'E

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  • L'expression antisémitisme stalinien désigne l'une des formes historiques de l'antisémitisme, qui est aussi l'une des dérives idéologiques du stalinisme : c'est l'un des instruments de la promotion du patriotisme soviétique à dominante russe, manifesté à travers des slogans et des actes antisémites non-systématiques et non obsessionnels (à la différence des régimes nazi et satellites) au gré des intérêts et des méfiances du régime, qui se servait des Juifs comme de tous les autres, pour en sacrifier ensuite comme il en a sacrifié bien d'autres. Ainsi lors des grandes purges militaires en 1937-1938, il y eut des Juifs parmi les victimes, mais « la terreur stalinienne ne visait pas les Juifs de façon spécifique, principale ou préférentielle ». Contrairement à leur statut dans les pays de l'Europe Centrale et orientale, « les Juifs gardèrent dans la bureaucratie et l'armée soviétique une place qui était sans précédent dans l'histoire ; ils continuèrent ainsi à occuper une position exceptionnelle dans le parti bolchévique. ». Mais à partir de la fin des années 1930, et surtout après la Seconde Guerre mondiale, le régime de Staline tente de récupérer à son profit les vieux préjugés antisémites hérités de l'histoire. La diplomatie soviétique avait joué un rôle décisif dans la naissance de l'État d'Israël en 1948, mais le soutien apporté à ce pays par les États-Unis pousse Staline à se retourner contre lui, et à jouer pleinement la carte de l'antisionisme. Alors que son pouvoir s'étend désormais au bloc de l'Est, Staline renoue de plus en plus avec les mythes du « complot juif » dont paradoxalement, le plus virulent était celui initialement russe blanc, puis nazi, du « judéo-bolchévisme » que Staline recycle en « infiltration au sein du Parti » d'« éléments opportunistes poursuivant leurs propres buts ». Le régime soviétique stalinien ne cible pas les juifs en tant qu'ethnie soviétique (национальность), mais en tant que groupe confessionnel et culturel international donc suspect de « cosmopolitisme » et de « liens avec l'impérialisme ». Le massacre des Juifs soviétiques durant la guerre est évoqué uniquement comme crime nazi contre les civils soviétiques, tout lien avec la « solution finale » et la thèse du « judéo-bolchévisme » étant occulté comme « point de vue nationaliste bourgeois » : la publication du Livre noir est arrêtée en 1947 puis éclatent des persécutions ciblées comme la « nuit des poètes assassinés » ou le prétendu « complot des blouses blanches ». (fr)
  • L'expression antisémitisme stalinien désigne l'une des formes historiques de l'antisémitisme, qui est aussi l'une des dérives idéologiques du stalinisme : c'est l'un des instruments de la promotion du patriotisme soviétique à dominante russe, manifesté à travers des slogans et des actes antisémites non-systématiques et non obsessionnels (à la différence des régimes nazi et satellites) au gré des intérêts et des méfiances du régime, qui se servait des Juifs comme de tous les autres, pour en sacrifier ensuite comme il en a sacrifié bien d'autres. Ainsi lors des grandes purges militaires en 1937-1938, il y eut des Juifs parmi les victimes, mais « la terreur stalinienne ne visait pas les Juifs de façon spécifique, principale ou préférentielle ». Contrairement à leur statut dans les pays de l'Europe Centrale et orientale, « les Juifs gardèrent dans la bureaucratie et l'armée soviétique une place qui était sans précédent dans l'histoire ; ils continuèrent ainsi à occuper une position exceptionnelle dans le parti bolchévique. ». Mais à partir de la fin des années 1930, et surtout après la Seconde Guerre mondiale, le régime de Staline tente de récupérer à son profit les vieux préjugés antisémites hérités de l'histoire. La diplomatie soviétique avait joué un rôle décisif dans la naissance de l'État d'Israël en 1948, mais le soutien apporté à ce pays par les États-Unis pousse Staline à se retourner contre lui, et à jouer pleinement la carte de l'antisionisme. Alors que son pouvoir s'étend désormais au bloc de l'Est, Staline renoue de plus en plus avec les mythes du « complot juif » dont paradoxalement, le plus virulent était celui initialement russe blanc, puis nazi, du « judéo-bolchévisme » que Staline recycle en « infiltration au sein du Parti » d'« éléments opportunistes poursuivant leurs propres buts ». Le régime soviétique stalinien ne cible pas les juifs en tant qu'ethnie soviétique (национальность), mais en tant que groupe confessionnel et culturel international donc suspect de « cosmopolitisme » et de « liens avec l'impérialisme ». Le massacre des Juifs soviétiques durant la guerre est évoqué uniquement comme crime nazi contre les civils soviétiques, tout lien avec la « solution finale » et la thèse du « judéo-bolchévisme » étant occulté comme « point de vue nationaliste bourgeois » : la publication du Livre noir est arrêtée en 1947 puis éclatent des persécutions ciblées comme la « nuit des poètes assassinés » ou le prétendu « complot des blouses blanches ». (fr)
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  • L'expression antisémitisme stalinien désigne l'une des formes historiques de l'antisémitisme, qui est aussi l'une des dérives idéologiques du stalinisme : c'est l'un des instruments de la promotion du patriotisme soviétique à dominante russe, manifesté à travers des slogans et des actes antisémites non-systématiques et non obsessionnels (à la différence des régimes nazi et satellites) au gré des intérêts et des méfiances du régime, qui se servait des Juifs comme de tous les autres, pour en sacrifier ensuite comme il en a sacrifié bien d'autres. Ainsi lors des grandes purges militaires en 1937-1938, il y eut des Juifs parmi les victimes, mais « la terreur stalinienne ne visait pas les Juifs de façon spécifique, principale ou préférentielle ». Contrairement à leur statut dans les pays de l'E (fr)
  • L'expression antisémitisme stalinien désigne l'une des formes historiques de l'antisémitisme, qui est aussi l'une des dérives idéologiques du stalinisme : c'est l'un des instruments de la promotion du patriotisme soviétique à dominante russe, manifesté à travers des slogans et des actes antisémites non-systématiques et non obsessionnels (à la différence des régimes nazi et satellites) au gré des intérêts et des méfiances du régime, qui se servait des Juifs comme de tous les autres, pour en sacrifier ensuite comme il en a sacrifié bien d'autres. Ainsi lors des grandes purges militaires en 1937-1938, il y eut des Juifs parmi les victimes, mais « la terreur stalinienne ne visait pas les Juifs de façon spécifique, principale ou préférentielle ». Contrairement à leur statut dans les pays de l'E (fr)
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  • Antisemitismo estalinista (es)
  • Antisémitisme stalinien (fr)
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  • Antisémitisme stalinien (fr)
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