L’économie présentielle est un concept en géographie économique et sociale forgé au début des années 2000 par une équipe de géographes et économistes de l’Université Paris 1 (notamment Félix Damette, Jacques Scheibling, Laurent Davezies et Christophe Terrier) pour décrire l'économie de proximité fondée sur la population réellement présente sur un territoire qui à la fois produit et consomme localement, générant ainsi une activité économique. Ces études sont nées d'un contexte lié aux mobilités accrues et à l'usage éclaté des temps et des espaces, qui ont progressivement déconnecté les lieux de production des lieux de consommation et d'habitation. Elles dérivent des travaux de réhabilitation de la théorie de la base de consommation, également connue outre-Atlantique sous l'appellation « con

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  • L’économie présentielle est un concept en géographie économique et sociale forgé au début des années 2000 par une équipe de géographes et économistes de l’Université Paris 1 (notamment Félix Damette, Jacques Scheibling, Laurent Davezies et Christophe Terrier) pour décrire l'économie de proximité fondée sur la population réellement présente sur un territoire qui à la fois produit et consomme localement, générant ainsi une activité économique. Ces études sont nées d'un contexte lié aux mobilités accrues et à l'usage éclaté des temps et des espaces, qui ont progressivement déconnecté les lieux de production des lieux de consommation et d'habitation. Elles dérivent des travaux de réhabilitation de la théorie de la base de consommation, également connue outre-Atlantique sous l'appellation « consumption base theory », laquelle suggère qu'en réduisant les flux monétaires sortants, un territoire accroît son activité et assure sa croissance (théorie alimentant les discours et actions politiques de relocalisation, de revitalisation économique et de localisme). La sphère présentielle regroupe les activités mises en œuvre localement pour la production de biens et services (activités associatives et sportives, artisanat, BTP, clusters créatifs, commerce de détail, éducation, fonctions publiques territoriales et hospitalières, hôtellerie-restauration, logement, prestations sociales, santé, services financiers et à la personne, transport de voyageurs…) visant la satisfaction des besoins de personnes présentes sur le territoire, qu'elles soient résidentes (économie présentielle résidentielle) ou touristes (économie présentielle touristique dans l'espace littoral, montagnard et rural). Ce cadre conceptuel universitaire remet en cause celui de l'analyse économique classique du système productif et de la loi des trois secteurs définie par Colin Clark entre 1924 et 1940, cette vieille trilogie primaire/secondaire/tertiaire étant basée sur les lieux de production traditionnels (usines, services, etc.) et sur l'économie productive ou sphere productive fondée sur des activités qui produisent des biens et des services, dont l'existence dépend majoritairement d'une demande extérieure au territoire et qui sont soumises à la concurrence des activités économiques identiques présentes sur d'autres territoires (agriculture, commerce de gros, énergie, industrie, services aux entreprises, transport de marchandises…). Il vise, par son approche systémique, à mieux rendre compte de la porosité entre ces grands secteurs et des flux économiques qui les parcourent, dans les pays entrés dans l'économie post-industrielle, marqués par d'importantes mutations en termes d'activités et de marché du travail, et où les emplois de la sphère présentielle sont un moteur du développement local et jouent un rôle clé dans les territoires aussi bien ruraux que périurbains et urbains. Ce concept économique est notamment utilisé par l'Insee qui observe qu'en 2014, la sphère présentielle fournissait en France près de 65 % des emplois dans un bassin de vie sur deux, et est largement repris par de nombreux chercheurs. Celui des trois secteurs reste généralisé dans les grandes nomenclatures internationales (ONU, Banque mondiale…). Il est également utilisé par les experts et acteurs locaux ou régionaux chargés du développement territorial qui, en se basant sur deux idées reçues selon Laurent Davezies (la métropolisation tentaculaire alors que les métropoles se révèlent fragiles, et la compétition des échelons territoriaux qui serait un facteur de compétitivité nationale), l'interprètent selon leurs positionnements politiques et idéologiques. (fr)
  • L’économie présentielle est un concept en géographie économique et sociale forgé au début des années 2000 par une équipe de géographes et économistes de l’Université Paris 1 (notamment Félix Damette, Jacques Scheibling, Laurent Davezies et Christophe Terrier) pour décrire l'économie de proximité fondée sur la population réellement présente sur un territoire qui à la fois produit et consomme localement, générant ainsi une activité économique. Ces études sont nées d'un contexte lié aux mobilités accrues et à l'usage éclaté des temps et des espaces, qui ont progressivement déconnecté les lieux de production des lieux de consommation et d'habitation. Elles dérivent des travaux de réhabilitation de la théorie de la base de consommation, également connue outre-Atlantique sous l'appellation « consumption base theory », laquelle suggère qu'en réduisant les flux monétaires sortants, un territoire accroît son activité et assure sa croissance (théorie alimentant les discours et actions politiques de relocalisation, de revitalisation économique et de localisme). La sphère présentielle regroupe les activités mises en œuvre localement pour la production de biens et services (activités associatives et sportives, artisanat, BTP, clusters créatifs, commerce de détail, éducation, fonctions publiques territoriales et hospitalières, hôtellerie-restauration, logement, prestations sociales, santé, services financiers et à la personne, transport de voyageurs…) visant la satisfaction des besoins de personnes présentes sur le territoire, qu'elles soient résidentes (économie présentielle résidentielle) ou touristes (économie présentielle touristique dans l'espace littoral, montagnard et rural). Ce cadre conceptuel universitaire remet en cause celui de l'analyse économique classique du système productif et de la loi des trois secteurs définie par Colin Clark entre 1924 et 1940, cette vieille trilogie primaire/secondaire/tertiaire étant basée sur les lieux de production traditionnels (usines, services, etc.) et sur l'économie productive ou sphere productive fondée sur des activités qui produisent des biens et des services, dont l'existence dépend majoritairement d'une demande extérieure au territoire et qui sont soumises à la concurrence des activités économiques identiques présentes sur d'autres territoires (agriculture, commerce de gros, énergie, industrie, services aux entreprises, transport de marchandises…). Il vise, par son approche systémique, à mieux rendre compte de la porosité entre ces grands secteurs et des flux économiques qui les parcourent, dans les pays entrés dans l'économie post-industrielle, marqués par d'importantes mutations en termes d'activités et de marché du travail, et où les emplois de la sphère présentielle sont un moteur du développement local et jouent un rôle clé dans les territoires aussi bien ruraux que périurbains et urbains. Ce concept économique est notamment utilisé par l'Insee qui observe qu'en 2014, la sphère présentielle fournissait en France près de 65 % des emplois dans un bassin de vie sur deux, et est largement repris par de nombreux chercheurs. Celui des trois secteurs reste généralisé dans les grandes nomenclatures internationales (ONU, Banque mondiale…). Il est également utilisé par les experts et acteurs locaux ou régionaux chargés du développement territorial qui, en se basant sur deux idées reçues selon Laurent Davezies (la métropolisation tentaculaire alors que les métropoles se révèlent fragiles, et la compétition des échelons territoriaux qui serait un facteur de compétitivité nationale), l'interprètent selon leurs positionnements politiques et idéologiques. (fr)
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  • Marguerite Sylvander (fr)
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  • En haute saison touristique, la population présente double dans certains départements (fr)
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  • L’économie présentielle est un concept en géographie économique et sociale forgé au début des années 2000 par une équipe de géographes et économistes de l’Université Paris 1 (notamment Félix Damette, Jacques Scheibling, Laurent Davezies et Christophe Terrier) pour décrire l'économie de proximité fondée sur la population réellement présente sur un territoire qui à la fois produit et consomme localement, générant ainsi une activité économique. Ces études sont nées d'un contexte lié aux mobilités accrues et à l'usage éclaté des temps et des espaces, qui ont progressivement déconnecté les lieux de production des lieux de consommation et d'habitation. Elles dérivent des travaux de réhabilitation de la théorie de la base de consommation, également connue outre-Atlantique sous l'appellation « con (fr)
  • L’économie présentielle est un concept en géographie économique et sociale forgé au début des années 2000 par une équipe de géographes et économistes de l’Université Paris 1 (notamment Félix Damette, Jacques Scheibling, Laurent Davezies et Christophe Terrier) pour décrire l'économie de proximité fondée sur la population réellement présente sur un territoire qui à la fois produit et consomme localement, générant ainsi une activité économique. Ces études sont nées d'un contexte lié aux mobilités accrues et à l'usage éclaté des temps et des espaces, qui ont progressivement déconnecté les lieux de production des lieux de consommation et d'habitation. Elles dérivent des travaux de réhabilitation de la théorie de la base de consommation, également connue outre-Atlantique sous l'appellation « con (fr)
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  • Économie présentielle (fr)
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