La « stratégie de la tension » (en italien « strategia della tensione ») est une expression couramment employée pour désigner une théorie expliquant les troubles politiques violents que l'Italie a connus au cours de la période dite des « années de plomb » (1964 à 1980). Cette période a été marquée par des attentats dont certains, notamment l'attentat de la gare de Bologne en 1980, ont été l'œuvre de groupes néofascistes parmi lesquels Avanguardia Nazionale, les Noyaux armés révolutionnaires ou certaines personnes liées au Movimento Politico Ordine Nuovo.

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  • La « stratégie de la tension » (en italien « strategia della tensione ») est une expression couramment employée pour désigner une théorie expliquant les troubles politiques violents que l'Italie a connus au cours de la période dite des « années de plomb » (1964 à 1980). Cette période a été marquée par des attentats dont certains, notamment l'attentat de la gare de Bologne en 1980, ont été l'œuvre de groupes néofascistes parmi lesquels Avanguardia Nazionale, les Noyaux armés révolutionnaires ou certaines personnes liées au Movimento Politico Ordine Nuovo. Selon la thèse de la « stratégie de la tension », une partie des actes commis visaient à susciter délibérément un climat de violence politique, dans le but de favoriser l'émergence d'un État autoritaire. Pour l'universitaire Donatella Della Porta, il s'agissait de « la manipulation en sous-main par le gouvernement de groupes politiques radicaux afin de provoquer des débordements qui favoriseraient aux yeux de l'opinion publique des politiques autoritaires ». L'extrême gauche, avec l'action des Brigades rouges, a contribué à prolonger ce climat de violence politique. L'historien souligne qu'il n'est pas nécessaire d'imaginer un « cerveau » derrière cette stratégie, ni un complot délibéré, mais qu'il est manifeste que le gouvernement démocrate chrétien n'a pas réagi vigoureusement contre le terrorisme, « profitant de l'occasion pour attaquer les communistes et les socialistes et renforcer son poids dans le système politique ». La question de l'implication des services secrets italiens (notamment le Service des renseignements des forces armées), voire des États-Unis via le réseau Gladio sont débattues. En 1988, le sénat italien a mandaté une commission d'enquête parlementaire : « Commission parlementaire du Sénat italien chargée d'enquêter sur le terrorisme en Italie et les raisons expliquant que les individus responsables des tueries n'ont pu être identifiées : le terrorisme, les attentats et le contexte politico-historique ». L'historien Michael Parenti souligne que la CIA a refusé de collaborer aux travaux de la commission dont le rapport final a paru en 1995. Ce rapport, comme le précise l'historien Frédéric Attal, « constitue un document essentiel pour les historiens pour comprendre les deux formes de terrorisme et les complicités au sommet de l'État ». Au sein de la classe politique italienne, cette notion de « stratégie de la tension » demeure controversée : aucun consensus quant à sa portée n'existe parmi les acteurs politiques. La responsabilité de groupes d'extrême droite dans les attentats commis à l'époque a été établie, mais les condamnations individuelles ont été rares, et la justice n'a pas confirmé les thèses sur les liens ayant pu exister entre l'État et les groupes terroristes, ou sur l'implication de services secrets étrangers. Les associations de victimes réclament toujours que justice soit rendue et que la vérité soit faite sur les auteurs des attentats. (fr)
  • La « stratégie de la tension » (en italien « strategia della tensione ») est une expression couramment employée pour désigner une théorie expliquant les troubles politiques violents que l'Italie a connus au cours de la période dite des « années de plomb » (1964 à 1980). Cette période a été marquée par des attentats dont certains, notamment l'attentat de la gare de Bologne en 1980, ont été l'œuvre de groupes néofascistes parmi lesquels Avanguardia Nazionale, les Noyaux armés révolutionnaires ou certaines personnes liées au Movimento Politico Ordine Nuovo. Selon la thèse de la « stratégie de la tension », une partie des actes commis visaient à susciter délibérément un climat de violence politique, dans le but de favoriser l'émergence d'un État autoritaire. Pour l'universitaire Donatella Della Porta, il s'agissait de « la manipulation en sous-main par le gouvernement de groupes politiques radicaux afin de provoquer des débordements qui favoriseraient aux yeux de l'opinion publique des politiques autoritaires ». L'extrême gauche, avec l'action des Brigades rouges, a contribué à prolonger ce climat de violence politique. L'historien souligne qu'il n'est pas nécessaire d'imaginer un « cerveau » derrière cette stratégie, ni un complot délibéré, mais qu'il est manifeste que le gouvernement démocrate chrétien n'a pas réagi vigoureusement contre le terrorisme, « profitant de l'occasion pour attaquer les communistes et les socialistes et renforcer son poids dans le système politique ». La question de l'implication des services secrets italiens (notamment le Service des renseignements des forces armées), voire des États-Unis via le réseau Gladio sont débattues. En 1988, le sénat italien a mandaté une commission d'enquête parlementaire : « Commission parlementaire du Sénat italien chargée d'enquêter sur le terrorisme en Italie et les raisons expliquant que les individus responsables des tueries n'ont pu être identifiées : le terrorisme, les attentats et le contexte politico-historique ». L'historien Michael Parenti souligne que la CIA a refusé de collaborer aux travaux de la commission dont le rapport final a paru en 1995. Ce rapport, comme le précise l'historien Frédéric Attal, « constitue un document essentiel pour les historiens pour comprendre les deux formes de terrorisme et les complicités au sommet de l'État ». Au sein de la classe politique italienne, cette notion de « stratégie de la tension » demeure controversée : aucun consensus quant à sa portée n'existe parmi les acteurs politiques. La responsabilité de groupes d'extrême droite dans les attentats commis à l'époque a été établie, mais les condamnations individuelles ont été rares, et la justice n'a pas confirmé les thèses sur les liens ayant pu exister entre l'État et les groupes terroristes, ou sur l'implication de services secrets étrangers. Les associations de victimes réclament toujours que justice soit rendue et que la vérité soit faite sur les auteurs des attentats. (fr)
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  • « plan de renaissance démocratique » (fr)
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  • Piano di rinascita democratica (fr)
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  • http://www.maisonantoinevitez.fr/|titre=Traduction disponible dans le fonds de la maison Antoine Vitez (fr)
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  • La « stratégie de la tension » (en italien « strategia della tensione ») est une expression couramment employée pour désigner une théorie expliquant les troubles politiques violents que l'Italie a connus au cours de la période dite des « années de plomb » (1964 à 1980). Cette période a été marquée par des attentats dont certains, notamment l'attentat de la gare de Bologne en 1980, ont été l'œuvre de groupes néofascistes parmi lesquels Avanguardia Nazionale, les Noyaux armés révolutionnaires ou certaines personnes liées au Movimento Politico Ordine Nuovo. (fr)
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  • Stratégie de la tension (fr)
  • استراتيجية التوتر (ar)
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