Les réparations à la suite de la Première Guerre mondiale sont les paiements et les transferts de biens et d’équipements que l'Allemagne et les Empires centraux (Autriche-Hongrie, Bulgarie, Empire ottoman) furent forcés d'effectuer en vertu du traité de Versailles (1919) à la suite de la victoire des Alliés à l'issue de la Première Guerre mondiale. L'article 231 du traité (la clause de « culpabilité de guerre ») déclare l’Allemagne et ses alliés des Empires centraux responsables de « toutes les pertes et le dommage » subis par les Alliés pendant la guerre et sert de base pour les réparations. Cette clause est largement révisée par la Conférence de paix de Paris, qui, en août 1920, constate le renversement politique de l'Europe centrale. Les Empires centraux, y compris l'Empire colonial all

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  • Les réparations à la suite de la Première Guerre mondiale sont les paiements et les transferts de biens et d’équipements que l'Allemagne et les Empires centraux (Autriche-Hongrie, Bulgarie, Empire ottoman) furent forcés d'effectuer en vertu du traité de Versailles (1919) à la suite de la victoire des Alliés à l'issue de la Première Guerre mondiale. L'article 231 du traité (la clause de « culpabilité de guerre ») déclare l’Allemagne et ses alliés des Empires centraux responsables de « toutes les pertes et le dommage » subis par les Alliés pendant la guerre et sert de base pour les réparations. Cette clause est largement révisée par la Conférence de paix de Paris, qui, en août 1920, constate le renversement politique de l'Europe centrale. Les Empires centraux, y compris l'Empire colonial allemand, se disloquent, et font immédiatement défaut de paiement, les frontières européennes sont redessinées, certains pays perdent de vastes étendues de territoires. Les Alliés, mais surtout l'opinion, paniqués, tentent de reporter leurs doléances sur l'Allemagne. Conséquemment, le calendrier des paiements est établi à Londres le 5 mai 1921, la somme totale, calculée par la commission interalliée des réparations est d'abord fixée à 132 milliards de marks-or. Le montant réel des réparations que la seule Allemagne est obligée de payer ne correspond bien entendu pas à 132 milliards (soit 300 % du PNB allemand de 1913) mais à 52 milliards de marks-or (valeur 1914), laquelle somme est inscrite dans les annexes d'obligations de type A (10 milliards) et B (42 milliards) du dit traité. Avec le recul, l'historienne Sally Marks estime, à l'instar d'autres spécialistes, que les 80 milliards de marks en « obligations de type C » étaient entièrement chimériques, un dispositif pour tromper le public en lui faisant croire que l’Allemagne paierait beaucoup plus. Sur le plan structurel, l'Allemagne en 1920, est deux fois moins endettée que la France et la Grande-Bretagne. Le paiement total réel de 1920 à 1931 (lorsque les paiements furent indéfiniment suspendus) atteignait 20 milliards de marks-or, valant environ cinq milliards de dollars ou un milliard de livres sterling. De ce montant réglé conformément au plan Dawes (1924), 12,5 milliards de trésorerie venaient principalement de prêts consentis par des banquiers américains. Le reste, en nature, est constitué de marchandises, comme le charbon et les produits chimiques, ou de biens manufacturés tels que des équipements de chemin de fer. Le montant total des réparations fut fixé à Londres en janvier 1921 sur la base de la capacité de l'Allemagne à payer, et pas sur la base des revendications alliées. L’Autriche, la Hongrie, la Bulgarie et l'Empire ottoman devaient également payer des réparations mais ces États étaient si endettés qu'ils ne payèrent que relativement peu. L'Allemagne était le seul pays assez riche pour payer quoi que ce fût, elle devait des réparations principalement à la Belgique, à la France, à l'Italie et au Royaume-Uni. Les États-Unis reçurent de leur côté 100 millions de dollars. Un des nombreux problèmes qu'impliquait le paiement de ces réparations était l'argent prêté entre Alliés victorieux, par exemple : le principal bailleur de fonds de la France étant les États-Unis, la France n'acceptait de les rembourser qu'à la condition expresse que l'Allemagne paye à la France ce qu'elle lui devait. Après deux plans d'aménagement (1924 et 1929), les paiements furent suspendus pour un an en juin 1931, conséquence de la crise de 1929, comme proposé par le président américain Herbert Hoover dans le « moratoire Hoover », et se terminèrent à la conférence de Lausanne de juillet 1932 qui réduisit les réparations encore à payer par l'Allemagne à seulement 5 milliards de marks-or. Environ un huitième des réparations décidées initialement avait alors été payé. Les paiements (réparations et remboursements de prêts) furent suspendus par Hitler pour une durée indéfinie après son arrivée au pouvoir en 1933. Après la Seconde Guerre mondiale, la conférence de Londres de 1953 exigea de l’Allemagne de reprendre le remboursement de l'argent emprunté pour payer les réparations, mais aussi les emprunts qui servirent au service de sa dette souveraine, laquelle était colossale avant 1929. La dernière tranche de ce remboursement est payée en 2010. (fr)
  • Les réparations à la suite de la Première Guerre mondiale sont les paiements et les transferts de biens et d’équipements que l'Allemagne et les Empires centraux (Autriche-Hongrie, Bulgarie, Empire ottoman) furent forcés d'effectuer en vertu du traité de Versailles (1919) à la suite de la victoire des Alliés à l'issue de la Première Guerre mondiale. L'article 231 du traité (la clause de « culpabilité de guerre ») déclare l’Allemagne et ses alliés des Empires centraux responsables de « toutes les pertes et le dommage » subis par les Alliés pendant la guerre et sert de base pour les réparations. Cette clause est largement révisée par la Conférence de paix de Paris, qui, en août 1920, constate le renversement politique de l'Europe centrale. Les Empires centraux, y compris l'Empire colonial allemand, se disloquent, et font immédiatement défaut de paiement, les frontières européennes sont redessinées, certains pays perdent de vastes étendues de territoires. Les Alliés, mais surtout l'opinion, paniqués, tentent de reporter leurs doléances sur l'Allemagne. Conséquemment, le calendrier des paiements est établi à Londres le 5 mai 1921, la somme totale, calculée par la commission interalliée des réparations est d'abord fixée à 132 milliards de marks-or. Le montant réel des réparations que la seule Allemagne est obligée de payer ne correspond bien entendu pas à 132 milliards (soit 300 % du PNB allemand de 1913) mais à 52 milliards de marks-or (valeur 1914), laquelle somme est inscrite dans les annexes d'obligations de type A (10 milliards) et B (42 milliards) du dit traité. Avec le recul, l'historienne Sally Marks estime, à l'instar d'autres spécialistes, que les 80 milliards de marks en « obligations de type C » étaient entièrement chimériques, un dispositif pour tromper le public en lui faisant croire que l’Allemagne paierait beaucoup plus. Sur le plan structurel, l'Allemagne en 1920, est deux fois moins endettée que la France et la Grande-Bretagne. Le paiement total réel de 1920 à 1931 (lorsque les paiements furent indéfiniment suspendus) atteignait 20 milliards de marks-or, valant environ cinq milliards de dollars ou un milliard de livres sterling. De ce montant réglé conformément au plan Dawes (1924), 12,5 milliards de trésorerie venaient principalement de prêts consentis par des banquiers américains. Le reste, en nature, est constitué de marchandises, comme le charbon et les produits chimiques, ou de biens manufacturés tels que des équipements de chemin de fer. Le montant total des réparations fut fixé à Londres en janvier 1921 sur la base de la capacité de l'Allemagne à payer, et pas sur la base des revendications alliées. L’Autriche, la Hongrie, la Bulgarie et l'Empire ottoman devaient également payer des réparations mais ces États étaient si endettés qu'ils ne payèrent que relativement peu. L'Allemagne était le seul pays assez riche pour payer quoi que ce fût, elle devait des réparations principalement à la Belgique, à la France, à l'Italie et au Royaume-Uni. Les États-Unis reçurent de leur côté 100 millions de dollars. Un des nombreux problèmes qu'impliquait le paiement de ces réparations était l'argent prêté entre Alliés victorieux, par exemple : le principal bailleur de fonds de la France étant les États-Unis, la France n'acceptait de les rembourser qu'à la condition expresse que l'Allemagne paye à la France ce qu'elle lui devait. Après deux plans d'aménagement (1924 et 1929), les paiements furent suspendus pour un an en juin 1931, conséquence de la crise de 1929, comme proposé par le président américain Herbert Hoover dans le « moratoire Hoover », et se terminèrent à la conférence de Lausanne de juillet 1932 qui réduisit les réparations encore à payer par l'Allemagne à seulement 5 milliards de marks-or. Environ un huitième des réparations décidées initialement avait alors été payé. Les paiements (réparations et remboursements de prêts) furent suspendus par Hitler pour une durée indéfinie après son arrivée au pouvoir en 1933. Après la Seconde Guerre mondiale, la conférence de Londres de 1953 exigea de l’Allemagne de reprendre le remboursement de l'argent emprunté pour payer les réparations, mais aussi les emprunts qui servirent au service de sa dette souveraine, laquelle était colossale avant 1929. La dernière tranche de ce remboursement est payée en 2010. (fr)
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  • Les réparations à la suite de la Première Guerre mondiale sont les paiements et les transferts de biens et d’équipements que l'Allemagne et les Empires centraux (Autriche-Hongrie, Bulgarie, Empire ottoman) furent forcés d'effectuer en vertu du traité de Versailles (1919) à la suite de la victoire des Alliés à l'issue de la Première Guerre mondiale. L'article 231 du traité (la clause de « culpabilité de guerre ») déclare l’Allemagne et ses alliés des Empires centraux responsables de « toutes les pertes et le dommage » subis par les Alliés pendant la guerre et sert de base pour les réparations. Cette clause est largement révisée par la Conférence de paix de Paris, qui, en août 1920, constate le renversement politique de l'Europe centrale. Les Empires centraux, y compris l'Empire colonial all (fr)
  • Les réparations à la suite de la Première Guerre mondiale sont les paiements et les transferts de biens et d’équipements que l'Allemagne et les Empires centraux (Autriche-Hongrie, Bulgarie, Empire ottoman) furent forcés d'effectuer en vertu du traité de Versailles (1919) à la suite de la victoire des Alliés à l'issue de la Première Guerre mondiale. L'article 231 du traité (la clause de « culpabilité de guerre ») déclare l’Allemagne et ses alliés des Empires centraux responsables de « toutes les pertes et le dommage » subis par les Alliés pendant la guerre et sert de base pour les réparations. Cette clause est largement révisée par la Conférence de paix de Paris, qui, en août 1920, constate le renversement politique de l'Europe centrale. Les Empires centraux, y compris l'Empire colonial all (fr)
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  • Réparations de la Première Guerre mondiale (fr)
  • Deutsche Reparationen nach dem Ersten Weltkrieg (de)
  • Duitse herstelbetalingen na de Eerste Wereldoorlog (nl)
  • Reparaciones de la Primera Guerra Mundial (es)
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