Près de 20 000 réfugiés français de Saint-Domingue ont fui en Amérique, dans les années 1789 à 1810, essentiellement dans le Sud des États-Unis, qui comptait peu d'habitants à cette époque, mais aussi dans d'autres îles de la Caraïbe (notamment Cuba). Ils font doubler la population de La Nouvelle-Orléans en quelques années, et lancent la culture du coton aux États-Unis, une jeune nation qui passe de 9 % à 70 % de l'offre mondiale de coton entre 1791 et 1810.

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  • Près de 20 000 réfugiés français de Saint-Domingue ont fui en Amérique, dans les années 1789 à 1810, essentiellement dans le Sud des États-Unis, qui comptait peu d'habitants à cette époque, mais aussi dans d'autres îles de la Caraïbe (notamment Cuba). Ils font doubler la population de La Nouvelle-Orléans en quelques années, et lancent la culture du coton aux États-Unis, une jeune nation qui passe de 9 % à 70 % de l'offre mondiale de coton entre 1791 et 1810. À la fin du XVIIIe siècle, Saint-Domingue produit plus de sucre que toutes les îles britanniques réunies. Le coton est aussi en plein essor, et la révolution du café de Saint-Domingue encore plus rapide. Saint-Domingue représente environ 50 % de l'offre mondiale pour chacun de ces trois produits. La partie française de l'île fait vivre 30 000 Blancs, qui exploitent 600 000 esclaves noirs. Dans la partie orientale de l'île, espagnole, les esclaves ne sont que 15 000, pour 25 000 Blancs et 65 000 métis. En très forte croissance économique, la Perle des Antilles assure aux produits français leur première zone d'exportation. Ses plantations attirent les plus ambitieux officiers de la noblesse française, les Vaudreuil, Breteuil, ou Contades, et des grands négociants, comme les Foäche du Havre ou les Montaudouin de Nantes, à une époque où l'enrichissement rapide est encore rare, faute d'industrie. Forts de leur soutien à Washington lors de la Guerre d'indépendance américaine, ils disposent de capitaux, de réseaux commerciaux et d'un esprit d'entreprise conquérant. Les correspondances des émigrés de la Révolution française montrent l'importance de leur réseaux. Entre 1791 et 1805, presque toutes les années virent des colons quitter Saint-Domingue. En France, ils ne restèrent pas très longtemps bien qu'étant nombreux. Ceux qui allèrent en Géorgie ou en Caroline, ou dans les villes, à Philadelphie, Baltimore et New York étaient souvent dans l'espoir d'un retour aux Antilles et se rejoignirent en Louisiane avant sa vente aux Etats-Unis. Cuba vit arriver des milliers de français en 1798 lors de l'évacuation par les Anglais de la partie de Saint-Domingue qu’ils occupaient. Mais dès 1787, les débats lancés par la Société des amis des Noirs les inquiètent. Des assemblées coloniales blanches se forment. En 1788, les délégués de Saint-Domingue aux États généraux, Louis-Marthe de Gouy d'Arsy et Denis Nicolas Cottineau de Kerloguen fondent un comité colonial, destiné à empêcher toute réforme du système esclavagiste, puis le club de l'hôtel Massiac, une instance de lobbying. En 1791, la révolte des esclaves éclate. Pour la combattre, les grands planteurs pensent utiles de mettre au point le «traité de Whitehall» avec l'Angleterre, contre la Révolution française. Les insurgés les chassent en 1798. En 1801, l'expédition de Saint-Domingue échoue à reconquérir l'île : 20 généraux et 23 000 soldats y périssent. Les réfugiés ont principalement fui entre 1789 et 1794, puis entre 1798 et 1802. La guerre franco-espagnole de 1809 oblige les colons français qui avaient fui vers Cuba (où une révolution du café avait aussi eu lieu) à rallier les États-Unis. Les plus influents vont à Philadelphie, mais la plupart s'installent en zone rurale, de la Géorgie au Texas, où ils forgent la culture du coton aux États-Unis. (fr)
  • Près de 20 000 réfugiés français de Saint-Domingue ont fui en Amérique, dans les années 1789 à 1810, essentiellement dans le Sud des États-Unis, qui comptait peu d'habitants à cette époque, mais aussi dans d'autres îles de la Caraïbe (notamment Cuba). Ils font doubler la population de La Nouvelle-Orléans en quelques années, et lancent la culture du coton aux États-Unis, une jeune nation qui passe de 9 % à 70 % de l'offre mondiale de coton entre 1791 et 1810. À la fin du XVIIIe siècle, Saint-Domingue produit plus de sucre que toutes les îles britanniques réunies. Le coton est aussi en plein essor, et la révolution du café de Saint-Domingue encore plus rapide. Saint-Domingue représente environ 50 % de l'offre mondiale pour chacun de ces trois produits. La partie française de l'île fait vivre 30 000 Blancs, qui exploitent 600 000 esclaves noirs. Dans la partie orientale de l'île, espagnole, les esclaves ne sont que 15 000, pour 25 000 Blancs et 65 000 métis. En très forte croissance économique, la Perle des Antilles assure aux produits français leur première zone d'exportation. Ses plantations attirent les plus ambitieux officiers de la noblesse française, les Vaudreuil, Breteuil, ou Contades, et des grands négociants, comme les Foäche du Havre ou les Montaudouin de Nantes, à une époque où l'enrichissement rapide est encore rare, faute d'industrie. Forts de leur soutien à Washington lors de la Guerre d'indépendance américaine, ils disposent de capitaux, de réseaux commerciaux et d'un esprit d'entreprise conquérant. Les correspondances des émigrés de la Révolution française montrent l'importance de leur réseaux. Entre 1791 et 1805, presque toutes les années virent des colons quitter Saint-Domingue. En France, ils ne restèrent pas très longtemps bien qu'étant nombreux. Ceux qui allèrent en Géorgie ou en Caroline, ou dans les villes, à Philadelphie, Baltimore et New York étaient souvent dans l'espoir d'un retour aux Antilles et se rejoignirent en Louisiane avant sa vente aux Etats-Unis. Cuba vit arriver des milliers de français en 1798 lors de l'évacuation par les Anglais de la partie de Saint-Domingue qu’ils occupaient. Mais dès 1787, les débats lancés par la Société des amis des Noirs les inquiètent. Des assemblées coloniales blanches se forment. En 1788, les délégués de Saint-Domingue aux États généraux, Louis-Marthe de Gouy d'Arsy et Denis Nicolas Cottineau de Kerloguen fondent un comité colonial, destiné à empêcher toute réforme du système esclavagiste, puis le club de l'hôtel Massiac, une instance de lobbying. En 1791, la révolte des esclaves éclate. Pour la combattre, les grands planteurs pensent utiles de mettre au point le «traité de Whitehall» avec l'Angleterre, contre la Révolution française. Les insurgés les chassent en 1798. En 1801, l'expédition de Saint-Domingue échoue à reconquérir l'île : 20 généraux et 23 000 soldats y périssent. Les réfugiés ont principalement fui entre 1789 et 1794, puis entre 1798 et 1802. La guerre franco-espagnole de 1809 oblige les colons français qui avaient fui vers Cuba (où une révolution du café avait aussi eu lieu) à rallier les États-Unis. Les plus influents vont à Philadelphie, mais la plupart s'installent en zone rurale, de la Géorgie au Texas, où ils forgent la culture du coton aux États-Unis. (fr)
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  • Près de 20 000 réfugiés français de Saint-Domingue ont fui en Amérique, dans les années 1789 à 1810, essentiellement dans le Sud des États-Unis, qui comptait peu d'habitants à cette époque, mais aussi dans d'autres îles de la Caraïbe (notamment Cuba). Ils font doubler la population de La Nouvelle-Orléans en quelques années, et lancent la culture du coton aux États-Unis, une jeune nation qui passe de 9 % à 70 % de l'offre mondiale de coton entre 1791 et 1810. (fr)
  • Près de 20 000 réfugiés français de Saint-Domingue ont fui en Amérique, dans les années 1789 à 1810, essentiellement dans le Sud des États-Unis, qui comptait peu d'habitants à cette époque, mais aussi dans d'autres îles de la Caraïbe (notamment Cuba). Ils font doubler la population de La Nouvelle-Orléans en quelques années, et lancent la culture du coton aux États-Unis, une jeune nation qui passe de 9 % à 70 % de l'offre mondiale de coton entre 1791 et 1810. (fr)
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  • Réfugiés français de Saint-Domingue en Amérique (fr)
  • Réfugiés français de Saint-Domingue en Amérique (fr)
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