prop-fr:texte
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- Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d’usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !
Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison,
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m’est une province, et beaucoup davantage ?
Plus me plait le séjour qu’ont bâti mes aïeux,
Que des palais Romains le front audacieux,
Plus que le marbre dur me plait l’ardoise fine,
Plus mon Loire gaulois, que le Tibre latin,
Plus mon petit Lyré, que le mont Palatin,
Et plus que l’air marin la douceur angevine. (fr)
- Et je pensais aussi ce que pensait Ulysse,
Qu’il n’était rien plus doux que voir encore un jour
Fumer sa cheminée, et après long séjour
Se retrouver au sein de sa terre nourrice.
Je me réjouissais d’être échappé au vice,
Aux Circés d’Italie, aux sirènes d’amour,
Et d’avoir rapporté en France à mon retour
L’honneur que l’on s’acquiert d’un fidèle service.
Las, mais après l’ennui de si longue saison,
Mille soucis mordants je trouve en ma maison,
Qui me rongent le cœur sans espoir d’allégeance.
Adieu donques, Dorat, je suis encor romain,
Si l’arc que les neuf Sœurs te mirent en la main
Tu ne me prête ici, pour faire ma vengeance. (fr)
- Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d’usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !
Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison,
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m’est une province, et beaucoup davantage ?
Plus me plait le séjour qu’ont bâti mes aïeux,
Que des palais Romains le front audacieux,
Plus que le marbre dur me plait l’ardoise fine,
Plus mon Loire gaulois, que le Tibre latin,
Plus mon petit Lyré, que le mont Palatin,
Et plus que l’air marin la douceur angevine. (fr)
- Et je pensais aussi ce que pensait Ulysse,
Qu’il n’était rien plus doux que voir encore un jour
Fumer sa cheminée, et après long séjour
Se retrouver au sein de sa terre nourrice.
Je me réjouissais d’être échappé au vice,
Aux Circés d’Italie, aux sirènes d’amour,
Et d’avoir rapporté en France à mon retour
L’honneur que l’on s’acquiert d’un fidèle service.
Las, mais après l’ennui de si longue saison,
Mille soucis mordants je trouve en ma maison,
Qui me rongent le cœur sans espoir d’allégeance.
Adieu donques, Dorat, je suis encor romain,
Si l’arc que les neuf Sœurs te mirent en la main
Tu ne me prête ici, pour faire ma vengeance. (fr)
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