L'écorce de quinquina, Cinchonae cortex, est une drogue végétale constituée d'écorce séchée d'arbres du genre Cinchona (C. pubescens, C. calisaya, ou de leurs hybrides), contenant au minium 6,5 % d'alcaloïdes totaux dont 30 à 60 % sont constitués d'alcaloïdes du type de la quinine (selon la définition officielle de la pharmacopée européenne, Bruneton, 2009). L'histoire de l'écorce de quinquina peut être découpée en quatre étapes se déroulant grosso-modo chacune au cours d'un des quatre siècles allant du XVIIe au XXe siècle.

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  • L'écorce de quinquina, Cinchonae cortex, est une drogue végétale constituée d'écorce séchée d'arbres du genre Cinchona (C. pubescens, C. calisaya, ou de leurs hybrides), contenant au minium 6,5 % d'alcaloïdes totaux dont 30 à 60 % sont constitués d'alcaloïdes du type de la quinine (selon la définition officielle de la pharmacopée européenne, Bruneton, 2009). Le terme « quinquina » est polysémique : il peut aussi bien désigner l'arbre de l'espèce Cinchona officinalis que le genre Cinchona et donc servir de terme générique pour n'importe quelle espèce du genre (quinquina rouge, quinquina jaune, etc.). Par métonymie, il désigne aussi l'écorce de quinquina (une drogue, traitée dans cet article) ou le vin de quinquina (un apéritif). La médecine galénique est restée longtemps impuissante contre les ravages des fièvres palustres. Ce n'est qu'après la colonisation du Nouveau Monde par les Espagnols qu'un nouveau remède efficace, tiré d'un arbre de la montagne du Pérou, fut découvert. L'histoire de l'écorce de quinquina peut être découpée en quatre étapes se déroulant grosso-modo chacune au cours d'un des quatre siècles allant du XVIIe au XXe siècle. 1. * Au XVIIe siècle, les jésuites du Pérou découvrent l'efficacité de l'« écorce des fièvres » contre les fièvres intermittentes. Ils amènent le remède au Vatican à Rome à partir de 1631, mais les mérites de l'écorce du Pérou sont longs à s'imposer. La reconnaissance de son efficacité ne se fit qu'une fois les bons dosages trouvés et les rois d'Angleterre et de France guéris par le remède secret (à base de quinquina) de l'apothicaire anglais Robert Talbor. 2. * Au XVIIIe siècle, l'identité botanique des arbres donnant ce nouveau remède fut révélée par La Condamine et Joseph de Jussieu, deux savants français qui ont participé à une expédition scientifique au Pérou de 1735 à 1743. Peu de temps après, en 1753, Linné crée le genre nouveau Cinchona et la nouvelle espèce Cinchona officinalis pour l'arbre à quinquina (en fait une des espèces). La surexploitation du quinquina sauvage en Amérique du Sud conduisit peu à peu à sa raréfaction. 3. * À la fin du XIXe siècle s'opère le passage du quinquina sauvage au quinquina de plantation. Pour répondre à la forte demande de ce nouveau fébrifuge, l'Angleterre puis les Pays-Bas développent de grandes plantations d'arbre à quinquina dans leurs colonies d'Inde et de Java. Cette époque se termine avec les destructions massives des sources d'approvisionnement durant la Seconde Guerre mondiale. 4. * Dans la seconde moitié du XXe siècle, les antipaludiques de synthèse éclipsent totalement la quinine d'extraction. L'histoire du quinquina résume bien l'histoire de la pharmacologie européenne qui dans ses efforts pour comprendre la maladie et le mode d'action des remèdes, passa de l'usage des plantes médicinales aux médicaments chimiques. La production de quinine d'extraction et de produits de synthèse marque ainsi le début du remplacement des plantes médicinales au contenu variable, incertain et parfois frelaté, par des médicaments faciles à prendre et ne contenant que la molécule active, à une dose précise. (fr)
  • L'écorce de quinquina, Cinchonae cortex, est une drogue végétale constituée d'écorce séchée d'arbres du genre Cinchona (C. pubescens, C. calisaya, ou de leurs hybrides), contenant au minium 6,5 % d'alcaloïdes totaux dont 30 à 60 % sont constitués d'alcaloïdes du type de la quinine (selon la définition officielle de la pharmacopée européenne, Bruneton, 2009). Le terme « quinquina » est polysémique : il peut aussi bien désigner l'arbre de l'espèce Cinchona officinalis que le genre Cinchona et donc servir de terme générique pour n'importe quelle espèce du genre (quinquina rouge, quinquina jaune, etc.). Par métonymie, il désigne aussi l'écorce de quinquina (une drogue, traitée dans cet article) ou le vin de quinquina (un apéritif). La médecine galénique est restée longtemps impuissante contre les ravages des fièvres palustres. Ce n'est qu'après la colonisation du Nouveau Monde par les Espagnols qu'un nouveau remède efficace, tiré d'un arbre de la montagne du Pérou, fut découvert. L'histoire de l'écorce de quinquina peut être découpée en quatre étapes se déroulant grosso-modo chacune au cours d'un des quatre siècles allant du XVIIe au XXe siècle. 1. * Au XVIIe siècle, les jésuites du Pérou découvrent l'efficacité de l'« écorce des fièvres » contre les fièvres intermittentes. Ils amènent le remède au Vatican à Rome à partir de 1631, mais les mérites de l'écorce du Pérou sont longs à s'imposer. La reconnaissance de son efficacité ne se fit qu'une fois les bons dosages trouvés et les rois d'Angleterre et de France guéris par le remède secret (à base de quinquina) de l'apothicaire anglais Robert Talbor. 2. * Au XVIIIe siècle, l'identité botanique des arbres donnant ce nouveau remède fut révélée par La Condamine et Joseph de Jussieu, deux savants français qui ont participé à une expédition scientifique au Pérou de 1735 à 1743. Peu de temps après, en 1753, Linné crée le genre nouveau Cinchona et la nouvelle espèce Cinchona officinalis pour l'arbre à quinquina (en fait une des espèces). La surexploitation du quinquina sauvage en Amérique du Sud conduisit peu à peu à sa raréfaction. 3. * À la fin du XIXe siècle s'opère le passage du quinquina sauvage au quinquina de plantation. Pour répondre à la forte demande de ce nouveau fébrifuge, l'Angleterre puis les Pays-Bas développent de grandes plantations d'arbre à quinquina dans leurs colonies d'Inde et de Java. Cette époque se termine avec les destructions massives des sources d'approvisionnement durant la Seconde Guerre mondiale. 4. * Dans la seconde moitié du XXe siècle, les antipaludiques de synthèse éclipsent totalement la quinine d'extraction. L'histoire du quinquina résume bien l'histoire de la pharmacologie européenne qui dans ses efforts pour comprendre la maladie et le mode d'action des remèdes, passa de l'usage des plantes médicinales aux médicaments chimiques. La production de quinine d'extraction et de produits de synthèse marque ainsi le début du remplacement des plantes médicinales au contenu variable, incertain et parfois frelaté, par des médicaments faciles à prendre et ne contenant que la molécule active, à une dose précise. (fr)
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  • L'écorce de quinquina, Cinchonae cortex, est une drogue végétale constituée d'écorce séchée d'arbres du genre Cinchona (C. pubescens, C. calisaya, ou de leurs hybrides), contenant au minium 6,5 % d'alcaloïdes totaux dont 30 à 60 % sont constitués d'alcaloïdes du type de la quinine (selon la définition officielle de la pharmacopée européenne, Bruneton, 2009). L'histoire de l'écorce de quinquina peut être découpée en quatre étapes se déroulant grosso-modo chacune au cours d'un des quatre siècles allant du XVIIe au XXe siècle. (fr)
  • L'écorce de quinquina, Cinchonae cortex, est une drogue végétale constituée d'écorce séchée d'arbres du genre Cinchona (C. pubescens, C. calisaya, ou de leurs hybrides), contenant au minium 6,5 % d'alcaloïdes totaux dont 30 à 60 % sont constitués d'alcaloïdes du type de la quinine (selon la définition officielle de la pharmacopée européenne, Bruneton, 2009). L'histoire de l'écorce de quinquina peut être découpée en quatre étapes se déroulant grosso-modo chacune au cours d'un des quatre siècles allant du XVIIe au XXe siècle. (fr)
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  • Histoire de l'écorce de quinquina (fr)
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