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- Gabriel Císcar y Císcar (Oliva, province de Valence, 1760 -Gibraltar, 1829) était un officier de marine, mathématicien, enseignant, homme politique et poète espagnol, connu pour avoir été le promoteur d’une formation scientifique approfondie pour les officiers de la marine espagnole. Se destinant d’abord aux études de droit, il s’inscrivit en octobre 1777 à l’Académie des gardes-marines de Carthagène, alors récemment créée, puis, versé dans la marine de guerre, participa à des opérations militaires contre l’Angleterre. Vers le milieu de la décennie 1785, il fut chargé par la marine espagnole de mettre sur pied un Cursus de hautes études (Curso de Estudios Mayores) à Carthagène, afin de pouvoir constituer (selon une idée conçue au milieu des années 1770, mais qui n’aboutit pas alors) un groupe choisi d’officiers de marine scientifiquement formés dans les principes de la navigation et dans les matières connexes, et aptes ainsi à intégrer les différentes commissions scientifiques nécessaires à la marine espagnole. Ledit cursus, qui avait recours aux meilleurs ouvrages européens de l’époque et dans le cadre duquel étaient enseignées toutes matières scientifiques utiles (physique théorique et expérimentale, mécanique, hydrostatique, optique, astronomie, etc., sans délaisser les fondamentaux mathématiques, dont l’algèbre), se prolongera de début 1785 jusqu’en février 1789, selon un plan d’études fixé par Císcar lui-même. Celui-ci, qui avait pris en 1788 la direction de l’Académie des gardes-marines, se vouait désormais à plein temps à l’enseignement des mathématiques, faisant paraître en même temps divers travaux dans sa spécialité. En particulier, il rédigea, pour les besoins de son enseignement, trois manuels consacrés, respectivement, à l’arithmétique (1795), à la cosmographie (1796) et à la trigonométrie sphérique (1796). Pourtant, son œuvre didactique principale allait être son Curso de Estudios elementales de Marina, qui fut rendu obligatoire dans toutes les écoles de navigation du royaume et connaîtra au total sept éditions, la dernière en 1873. Par ailleurs, il s’attela à achever et actualiser un traité connu de Jorge Juan, de qui il était l’admirateur. Císcar présida la commission espagnole chargée de participer à Paris en 1798 à l’établissement du système métrique décimal. Rentré en Espagne, il publia un Mémoire pour faire connaître les nouveaux étalons, en soulignant la rationalité du système nouvellement établi et proposant, pour en facilitér l’acceptation en Espagne, des dénominations espagnoles pour les nouvelles unités. La Campagne de Napoléon Ier en Espagne poussa Císcar à s’engager dans la politique et à accepter en janvier 1810 le poste de ministre de la Marine dans le Conseil de régence mis en place pour résister à l’envahisseur, et accessoirement pour mener des réformes libérales. Après le coup d’État de mai 1813, par lequel Ferdinand VII reprit le pouvoir absolu, Císcar, inquiété par les nouvelles autorités, fut condamné au confinement intérieur. Au lendemain du pronunciamiento libéral de 1820, il vint de nouveau à occuper de hautes fonctions politiques, ce qu’il paya, après la restauration absolutiste de 1823, par une condamnation à mort, à laquelle il réchappa de justesse. Toute amnistie lui étant refusée, il mourut en exil à Gibraltar, où il avait trouvé refuge. (fr)
- Gabriel Císcar y Císcar (Oliva, province de Valence, 1760 -Gibraltar, 1829) était un officier de marine, mathématicien, enseignant, homme politique et poète espagnol, connu pour avoir été le promoteur d’une formation scientifique approfondie pour les officiers de la marine espagnole. Se destinant d’abord aux études de droit, il s’inscrivit en octobre 1777 à l’Académie des gardes-marines de Carthagène, alors récemment créée, puis, versé dans la marine de guerre, participa à des opérations militaires contre l’Angleterre. Vers le milieu de la décennie 1785, il fut chargé par la marine espagnole de mettre sur pied un Cursus de hautes études (Curso de Estudios Mayores) à Carthagène, afin de pouvoir constituer (selon une idée conçue au milieu des années 1770, mais qui n’aboutit pas alors) un groupe choisi d’officiers de marine scientifiquement formés dans les principes de la navigation et dans les matières connexes, et aptes ainsi à intégrer les différentes commissions scientifiques nécessaires à la marine espagnole. Ledit cursus, qui avait recours aux meilleurs ouvrages européens de l’époque et dans le cadre duquel étaient enseignées toutes matières scientifiques utiles (physique théorique et expérimentale, mécanique, hydrostatique, optique, astronomie, etc., sans délaisser les fondamentaux mathématiques, dont l’algèbre), se prolongera de début 1785 jusqu’en février 1789, selon un plan d’études fixé par Císcar lui-même. Celui-ci, qui avait pris en 1788 la direction de l’Académie des gardes-marines, se vouait désormais à plein temps à l’enseignement des mathématiques, faisant paraître en même temps divers travaux dans sa spécialité. En particulier, il rédigea, pour les besoins de son enseignement, trois manuels consacrés, respectivement, à l’arithmétique (1795), à la cosmographie (1796) et à la trigonométrie sphérique (1796). Pourtant, son œuvre didactique principale allait être son Curso de Estudios elementales de Marina, qui fut rendu obligatoire dans toutes les écoles de navigation du royaume et connaîtra au total sept éditions, la dernière en 1873. Par ailleurs, il s’attela à achever et actualiser un traité connu de Jorge Juan, de qui il était l’admirateur. Císcar présida la commission espagnole chargée de participer à Paris en 1798 à l’établissement du système métrique décimal. Rentré en Espagne, il publia un Mémoire pour faire connaître les nouveaux étalons, en soulignant la rationalité du système nouvellement établi et proposant, pour en facilitér l’acceptation en Espagne, des dénominations espagnoles pour les nouvelles unités. La Campagne de Napoléon Ier en Espagne poussa Císcar à s’engager dans la politique et à accepter en janvier 1810 le poste de ministre de la Marine dans le Conseil de régence mis en place pour résister à l’envahisseur, et accessoirement pour mener des réformes libérales. Après le coup d’État de mai 1813, par lequel Ferdinand VII reprit le pouvoir absolu, Císcar, inquiété par les nouvelles autorités, fut condamné au confinement intérieur. Au lendemain du pronunciamiento libéral de 1820, il vint de nouveau à occuper de hautes fonctions politiques, ce qu’il paya, après la restauration absolutiste de 1823, par une condamnation à mort, à laquelle il réchappa de justesse. Toute amnistie lui étant refusée, il mourut en exil à Gibraltar, où il avait trouvé refuge. (fr)
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