Parmi les grandes questions que se posent les économistes, celle de la répartition des richesses est une des plus importantes et des plus débattues. Alors que la théorie de la répartition classique prend ses racines dans la notion de valeur travail, la théorie de la répartition néoclassique tourne autour de l’idée de productivité marginale (production d'une unité supplémentaire d'un produit qui correspond à une unité d'un facteur de production additionnel). Pour certains cette idée remonte à David Ricardo, qui s’intéressait à la production résultant de la mise en culture de terres additionnelles (« à la marge ») au fur et à mesure que le nombre de bouches à nourrir augmente. Il existe toutefois un large accord pour dire que le premier à l’avoir formulée de façon systématique est John Bates

Property Value
dbo:abstract
  • Parmi les grandes questions que se posent les économistes, celle de la répartition des richesses est une des plus importantes et des plus débattues. Alors que la théorie de la répartition classique prend ses racines dans la notion de valeur travail, la théorie de la répartition néoclassique tourne autour de l’idée de productivité marginale (production d'une unité supplémentaire d'un produit qui correspond à une unité d'un facteur de production additionnel). Pour certains cette idée remonte à David Ricardo, qui s’intéressait à la production résultant de la mise en culture de terres additionnelles (« à la marge ») au fur et à mesure que le nombre de bouches à nourrir augmente. Il existe toutefois un large accord pour dire que le premier à l’avoir formulée de façon systématique est John Bates Clark dans son livre Distribution of Wealth (1899). Clark pensait avoir établi que si chaque facteur de production (travail, capital, terre…) est rétribué selon sa productivité marginale — la quantité de produit perdue lorsqu’on retire une unité de « facteur », une heure de travail, par exemple —, alors on est en présence d’une situation à la fois efficace et juste. Efficace parce que la production, et donc le revenu, global est maximum compte tenu des ressources disponibles, et juste parce qu’avec ce mode de rémunération — selon la productivité marginale — chacun reçoit ce qui correspond à sa « contribution ». Plusieurs auteurs, dont Wicksteed, ont noté rapidement que cette solution suppose que les rendements d’échelle sont constants. Ce qui implique un profit nul à l’équilibre concurrentiel. D’où les sarcasmes d'Edgeworth et quelques autres – pourquoi se lancer dans la production en sachant qu’on n’en tirera pas profit ? Plusieurs auteurs parmi les plus grands — dont Walras, Hicks, Samuelson — ont essayé de résoudre ce dilemme. D’abord en distinguant entre coût minimum et profit maximum, puis entre « court terme », où les rendements d’échelle sont décroissants et où le profit peut être positif, et « long terme » où le profit disparaît sous l’effet de la libre entrée. Cette solution, d’équilibre partiel, ne résout pas vraiment la question, notamment parce qu’elle suppose la présence de coûts fixes, et donc de seuils de production, qui font de la libre entrée un processus instable. Une autre confusion provient de ce que Clark supposait que la concurrence prend la forme d'un marchandage généralisé, jusqu'à l'élimination de toutes les possibilités d'échanges mutuellement avantageux — ce qui ne manque pas de cohérence, tout en étant impossible à formaliser — alors que ses successeurs raisonnent avec des offres et demandes de facteurs par des agents preneurs de prix, comme dans le modèle de concurrence parfaite, ce qui est incompatible avec les rendements d'échelle constants — et donc avec l'épuisement du produit. (fr)
  • Parmi les grandes questions que se posent les économistes, celle de la répartition des richesses est une des plus importantes et des plus débattues. Alors que la théorie de la répartition classique prend ses racines dans la notion de valeur travail, la théorie de la répartition néoclassique tourne autour de l’idée de productivité marginale (production d'une unité supplémentaire d'un produit qui correspond à une unité d'un facteur de production additionnel). Pour certains cette idée remonte à David Ricardo, qui s’intéressait à la production résultant de la mise en culture de terres additionnelles (« à la marge ») au fur et à mesure que le nombre de bouches à nourrir augmente. Il existe toutefois un large accord pour dire que le premier à l’avoir formulée de façon systématique est John Bates Clark dans son livre Distribution of Wealth (1899). Clark pensait avoir établi que si chaque facteur de production (travail, capital, terre…) est rétribué selon sa productivité marginale — la quantité de produit perdue lorsqu’on retire une unité de « facteur », une heure de travail, par exemple —, alors on est en présence d’une situation à la fois efficace et juste. Efficace parce que la production, et donc le revenu, global est maximum compte tenu des ressources disponibles, et juste parce qu’avec ce mode de rémunération — selon la productivité marginale — chacun reçoit ce qui correspond à sa « contribution ». Plusieurs auteurs, dont Wicksteed, ont noté rapidement que cette solution suppose que les rendements d’échelle sont constants. Ce qui implique un profit nul à l’équilibre concurrentiel. D’où les sarcasmes d'Edgeworth et quelques autres – pourquoi se lancer dans la production en sachant qu’on n’en tirera pas profit ? Plusieurs auteurs parmi les plus grands — dont Walras, Hicks, Samuelson — ont essayé de résoudre ce dilemme. D’abord en distinguant entre coût minimum et profit maximum, puis entre « court terme », où les rendements d’échelle sont décroissants et où le profit peut être positif, et « long terme » où le profit disparaît sous l’effet de la libre entrée. Cette solution, d’équilibre partiel, ne résout pas vraiment la question, notamment parce qu’elle suppose la présence de coûts fixes, et donc de seuils de production, qui font de la libre entrée un processus instable. Une autre confusion provient de ce que Clark supposait que la concurrence prend la forme d'un marchandage généralisé, jusqu'à l'élimination de toutes les possibilités d'échanges mutuellement avantageux — ce qui ne manque pas de cohérence, tout en étant impossible à formaliser — alors que ses successeurs raisonnent avec des offres et demandes de facteurs par des agents preneurs de prix, comme dans le modèle de concurrence parfaite, ce qui est incompatible avec les rendements d'échelle constants — et donc avec l'épuisement du produit. (fr)
dbo:wikiPageExternalLink
dbo:wikiPageID
  • 9959325 (xsd:integer)
dbo:wikiPageLength
  • 19395 (xsd:nonNegativeInteger)
dbo:wikiPageRevisionID
  • 189592380 (xsd:integer)
dbo:wikiPageWikiLink
prop-fr:wikiPageUsesTemplate
dct:subject
rdfs:comment
  • Parmi les grandes questions que se posent les économistes, celle de la répartition des richesses est une des plus importantes et des plus débattues. Alors que la théorie de la répartition classique prend ses racines dans la notion de valeur travail, la théorie de la répartition néoclassique tourne autour de l’idée de productivité marginale (production d'une unité supplémentaire d'un produit qui correspond à une unité d'un facteur de production additionnel). Pour certains cette idée remonte à David Ricardo, qui s’intéressait à la production résultant de la mise en culture de terres additionnelles (« à la marge ») au fur et à mesure que le nombre de bouches à nourrir augmente. Il existe toutefois un large accord pour dire que le premier à l’avoir formulée de façon systématique est John Bates (fr)
  • Parmi les grandes questions que se posent les économistes, celle de la répartition des richesses est une des plus importantes et des plus débattues. Alors que la théorie de la répartition classique prend ses racines dans la notion de valeur travail, la théorie de la répartition néoclassique tourne autour de l’idée de productivité marginale (production d'une unité supplémentaire d'un produit qui correspond à une unité d'un facteur de production additionnel). Pour certains cette idée remonte à David Ricardo, qui s’intéressait à la production résultant de la mise en culture de terres additionnelles (« à la marge ») au fur et à mesure que le nombre de bouches à nourrir augmente. Il existe toutefois un large accord pour dire que le premier à l’avoir formulée de façon systématique est John Bates (fr)
rdfs:label
  • Théorie de la répartition néoclassique (fr)
  • Théorie de la répartition néoclassique (fr)
owl:sameAs
prov:wasDerivedFrom
foaf:isPrimaryTopicOf
is dbo:wikiPageWikiLink of
is oa:hasTarget of
is foaf:primaryTopic of