Le protochronisme en Roumanie s'enracine dans des doctrines nationalistes d’inspiration maurrassienne qui ont été diffusées dans le pays surtout à partir des années 1920 mais n’étaient pas prises en considération dans le monde universitaire, jusqu’à ce que le « national-communisme » du régime dictatorial présidé par Nicolae Ceaușescu les intègre dans son corpus idéologique pour légitimer son isolationnisme et son culte de la personnalité qui le plaçait dans la lignée des héros nationaux du passé, chefs d’un peuple n’ayant besoin d’aucune influence extérieure.

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  • Le protochronisme en Roumanie s'enracine dans des doctrines nationalistes d’inspiration maurrassienne qui ont été diffusées dans le pays surtout à partir des années 1920 mais n’étaient pas prises en considération dans le monde universitaire, jusqu’à ce que le « national-communisme » du régime dictatorial présidé par Nicolae Ceaușescu les intègre dans son corpus idéologique pour légitimer son isolationnisme et son culte de la personnalité qui le plaçait dans la lignée des héros nationaux du passé, chefs d’un peuple n’ayant besoin d’aucune influence extérieure. Le terme de « protochronisme » a commencé à circuler en Roumanie dans les années 1970 parmi les dissidents pour désigner ce corpus idéologique qui affirmait le caractère unique et pionnier de la culture roumaine, dénonçait « les conséquences fatales que la subordination à la culture occidentale » et combattait les « positions cosmopolites » du synchronisme d’Eugène Lovinesco. Dans son développement, le protochronisme « national-communiste » promouvait un passé idéalisé du pays, en contournant ou détournant les règles de la recherche scientifique, en n’utilisant que les sources pouvant servir son propos, elles-mêmes souvent douteuses. Les termes satiriques « dacomanie » (en Roumanie) ou « tracomanie » (en Bulgarie) sont également utilisés par les universitaires pour désigner ce courant, que ses partisans appellent « Dacologie » ou « Thracologie ». « Dacologues » ou « Thracologues » dénoncent une hypothétique censure de la « science officielle » et revendiquant le droit de présenter leurs points de vue et leurs arguments à égalité avec ceux des universitaires, démarche analogue à celle des créationnistes dans le sud-est des États-Unis. Ainsi, une semblable controverse trouble, depuis la chute de la dictature, du rideau de fer et de Ceaușescu, l'identité nationale des Roumains : l'Église orthodoxe roumaine affirme que le christianisme était déjà implanté durant l'Antiquité, qu'il faut prendre en considération la légende ecclésiastique comme source aussi fiable, sinon plus, que les travaux archéologiques ou historiques, qu'elle est la continuatrice en droite ligne de l'apôtre André ce qui a pour conséquence que selon ce point de vue, un Roumain ne peut être que chrétien et, de préférence, de tradition orthodoxe. En Roumanie, les auteurs protochronistes, telle Viorica Enăchiuc, utilisent des documents apocryphes, comme le Codex Rohonczi supposé en alphabet dace pour « démontrer » l’antériorité des Daces sur les civilisations de La Tène et de l’Italie antique, et l’origine dace des Latins. Ils sont soutenus financièrement par des mécènes comme le médecin roumano-américain Napoleon Săvescu, auteur de Nous ne sommes pas des descendants de Rome et coéditeur avec le milliardaire Joseph Drăgan de la revue Nous, les Thraces. (fr)
  • Le protochronisme en Roumanie s'enracine dans des doctrines nationalistes d’inspiration maurrassienne qui ont été diffusées dans le pays surtout à partir des années 1920 mais n’étaient pas prises en considération dans le monde universitaire, jusqu’à ce que le « national-communisme » du régime dictatorial présidé par Nicolae Ceaușescu les intègre dans son corpus idéologique pour légitimer son isolationnisme et son culte de la personnalité qui le plaçait dans la lignée des héros nationaux du passé, chefs d’un peuple n’ayant besoin d’aucune influence extérieure. Le terme de « protochronisme » a commencé à circuler en Roumanie dans les années 1970 parmi les dissidents pour désigner ce corpus idéologique qui affirmait le caractère unique et pionnier de la culture roumaine, dénonçait « les conséquences fatales que la subordination à la culture occidentale » et combattait les « positions cosmopolites » du synchronisme d’Eugène Lovinesco. Dans son développement, le protochronisme « national-communiste » promouvait un passé idéalisé du pays, en contournant ou détournant les règles de la recherche scientifique, en n’utilisant que les sources pouvant servir son propos, elles-mêmes souvent douteuses. Les termes satiriques « dacomanie » (en Roumanie) ou « tracomanie » (en Bulgarie) sont également utilisés par les universitaires pour désigner ce courant, que ses partisans appellent « Dacologie » ou « Thracologie ». « Dacologues » ou « Thracologues » dénoncent une hypothétique censure de la « science officielle » et revendiquant le droit de présenter leurs points de vue et leurs arguments à égalité avec ceux des universitaires, démarche analogue à celle des créationnistes dans le sud-est des États-Unis. Ainsi, une semblable controverse trouble, depuis la chute de la dictature, du rideau de fer et de Ceaușescu, l'identité nationale des Roumains : l'Église orthodoxe roumaine affirme que le christianisme était déjà implanté durant l'Antiquité, qu'il faut prendre en considération la légende ecclésiastique comme source aussi fiable, sinon plus, que les travaux archéologiques ou historiques, qu'elle est la continuatrice en droite ligne de l'apôtre André ce qui a pour conséquence que selon ce point de vue, un Roumain ne peut être que chrétien et, de préférence, de tradition orthodoxe. En Roumanie, les auteurs protochronistes, telle Viorica Enăchiuc, utilisent des documents apocryphes, comme le Codex Rohonczi supposé en alphabet dace pour « démontrer » l’antériorité des Daces sur les civilisations de La Tène et de l’Italie antique, et l’origine dace des Latins. Ils sont soutenus financièrement par des mécènes comme le médecin roumano-américain Napoleon Săvescu, auteur de Nous ne sommes pas des descendants de Rome et coéditeur avec le milliardaire Joseph Drăgan de la revue Nous, les Thraces. (fr)
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  • Le protochronisme en Roumanie s'enracine dans des doctrines nationalistes d’inspiration maurrassienne qui ont été diffusées dans le pays surtout à partir des années 1920 mais n’étaient pas prises en considération dans le monde universitaire, jusqu’à ce que le « national-communisme » du régime dictatorial présidé par Nicolae Ceaușescu les intègre dans son corpus idéologique pour légitimer son isolationnisme et son culte de la personnalité qui le plaçait dans la lignée des héros nationaux du passé, chefs d’un peuple n’ayant besoin d’aucune influence extérieure. (fr)
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  • Protochronisme en Roumanie (fr)
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