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- Lambert Xhrouet (1707-1781) naît le 3 décembre 1707 à Spa de l'union de Jean Lambert Gérard Xhrouet et Anne Servais Fontaine. Il sera tourneur d'ornement à la suite de son collatéral Antoine Xhrouet. En 1740, Lambert Xhrouet, âgé de 33 ans atteint la maturité de son art. Il va si loin dans la maîtrise du tour qu’il invente lui-même ses propres tours que l’on dit aussi fins que des pièces d’horlogerie. Il en recevra différentes commandes d’aristocrates notamment d’Angleterre où il se rendra pour les fournir montés et prêts à la satiété de raffinement de ses nobles bobelins. En octobre 1746, on voit Lambert Xhrouet servir la communauté de Spa. On le mandate pour adresser une « supplique de sauvegarde » au prince Charles-Alexandre de Lorraine, généralissime des troupes alliées. Spa, cas unique en Europe, petite ville cosmopolite, s’attachait en effet à jouir d’une neutralité constante permettant aux voyageurs de vingt nations diverses de s’y rassembler et de fréquenter ses fontaines chaque été en toute sécurité. Pour ce faire, les suppliques de sauvegarde étaient notamment accompagnées de dons d’œuvres d’art, les fameuses jolités de Spa, produites par les artisans de la ville. Le 28 juillet 1747, on retrouve Lambert Xhrouet de la sorte auprès du duc de Cumberland. Les actes de sauvegardes étaient souvent rédigés dans la langue de l’interlocuteur, en allemand, en néerlandais, espagnol ou anglais puis traduits en copies authentiques. Vers 40 ans, par son art du tour, Lambert Xhrouet acquiert une notabilité hors du commun. Il est appelé par toutes les cours d’Europe. Il passe six mois de 1748 à Vienne à la cour de l’empereur François Ier où il lui donne des leçons de tour. Il est appelé plusieurs fois par le prince Charles-Alexandre de Lorraine, frère de l'empereur et gouverneur des Pays-Bas à Bruxelles et les margraves de Bayreuth après l’avoir vu travailler à Spa. Il est nommé tourneur de Louis Philippe d'Orléans, duc d’Orléans, à Paris et fait écuyer de la reine de France Marie Leszczyńska, à Versailles. La vicomtesse Ferdinand d’Avout, descendante de la famille Xhrouet, possédait encore en France en 1949 un tableau représentant Lambert Xhrouet en habit de cour. On retrouve Lambert Xhrouet à Spa en 1760 où la ville lui fait l’honneur du poste de bourgmestre et conseiller. À 53 ans, il ne s’y arrêtera pas. Soucieux du développement constant de la ville, il fait décréter par le Magistrat, en 1761, avec le cobourgmestre , la construction d’une maison d’Assemblée avec salles de théâtre, de bal et de jeu. En 1762 les travaux commencèrent mais durent être interrompus faute de moyens financiers suffisants de la communauté. Lambert Xhrouet et Gérard de Leau s’associent alors à Jean-Philippe de Limbourg et Jean-N. Nizet et reprennent l’entreprise à leur compte comme copropriétaires. Ils ne savent pas que leur initiative sera, trente deux ans plus tard, à l’origine de la Révolution liégeoise en 1793. Lambert Xhrouet est d’abord passé du statut de jeune apprenti tourneur (vers 1722) à celui de maître de l’art du tour (1732), il passe ensuite par celui de commissaire de la communauté (1746-1747) de Spa pour l’obtention des sauvegardes nécessaires à la neutralité du bourg, il acquiert celui d’« ambassadeur » de Spa auprès des cours européennes (1748-1759), il arrive à celui de conseiller et de bourgmestre de Spa (1760-1771 ?) et il achèvera la dernière décennie sa vie (+1781) avec celui d’investisseur de sa ville en érigeant la maison d'assemblée, la Redoute, premier casino moderne du continent européen, et quelques grands hôtels. Tout au long de ce parcours étonnant, il n’abandonnera cependant jamais celui et premier de tourneur d’ornement. Jean Joseph Rouma fut bourgmestre de Spa en 1833. La baronne d’Oldeneel de Heerenbrinck, née Gabrielle Rouma, possédait un portrait armorié de Lambert Xhrouet en habit de cour. Lors de la guerre 1914-1918, ce tableau fut, pour le soustraire au pillage, emmuré dans le château Rouma, aujourd’hui démoli. Mais lorsqu’en 1918 on démura la cachette, le tableau avait été complètement abîmé par l’humidité. Le fils de Jean Joseph Rouma et d’Anne Catherine Xhrouet, Jean Edmond Rouma, épousera en secondes noces, Pauline Joséphine Thérèse Hayemal dont une des sœurs eut pour marraine la reine des Belges, Marie-Henriette de Habsbourg-Lorraine. (fr)
- Lambert Xhrouet (1707-1781) naît le 3 décembre 1707 à Spa de l'union de Jean Lambert Gérard Xhrouet et Anne Servais Fontaine. Il sera tourneur d'ornement à la suite de son collatéral Antoine Xhrouet. En 1740, Lambert Xhrouet, âgé de 33 ans atteint la maturité de son art. Il va si loin dans la maîtrise du tour qu’il invente lui-même ses propres tours que l’on dit aussi fins que des pièces d’horlogerie. Il en recevra différentes commandes d’aristocrates notamment d’Angleterre où il se rendra pour les fournir montés et prêts à la satiété de raffinement de ses nobles bobelins. En octobre 1746, on voit Lambert Xhrouet servir la communauté de Spa. On le mandate pour adresser une « supplique de sauvegarde » au prince Charles-Alexandre de Lorraine, généralissime des troupes alliées. Spa, cas unique en Europe, petite ville cosmopolite, s’attachait en effet à jouir d’une neutralité constante permettant aux voyageurs de vingt nations diverses de s’y rassembler et de fréquenter ses fontaines chaque été en toute sécurité. Pour ce faire, les suppliques de sauvegarde étaient notamment accompagnées de dons d’œuvres d’art, les fameuses jolités de Spa, produites par les artisans de la ville. Le 28 juillet 1747, on retrouve Lambert Xhrouet de la sorte auprès du duc de Cumberland. Les actes de sauvegardes étaient souvent rédigés dans la langue de l’interlocuteur, en allemand, en néerlandais, espagnol ou anglais puis traduits en copies authentiques. Vers 40 ans, par son art du tour, Lambert Xhrouet acquiert une notabilité hors du commun. Il est appelé par toutes les cours d’Europe. Il passe six mois de 1748 à Vienne à la cour de l’empereur François Ier où il lui donne des leçons de tour. Il est appelé plusieurs fois par le prince Charles-Alexandre de Lorraine, frère de l'empereur et gouverneur des Pays-Bas à Bruxelles et les margraves de Bayreuth après l’avoir vu travailler à Spa. Il est nommé tourneur de Louis Philippe d'Orléans, duc d’Orléans, à Paris et fait écuyer de la reine de France Marie Leszczyńska, à Versailles. La vicomtesse Ferdinand d’Avout, descendante de la famille Xhrouet, possédait encore en France en 1949 un tableau représentant Lambert Xhrouet en habit de cour. On retrouve Lambert Xhrouet à Spa en 1760 où la ville lui fait l’honneur du poste de bourgmestre et conseiller. À 53 ans, il ne s’y arrêtera pas. Soucieux du développement constant de la ville, il fait décréter par le Magistrat, en 1761, avec le cobourgmestre , la construction d’une maison d’Assemblée avec salles de théâtre, de bal et de jeu. En 1762 les travaux commencèrent mais durent être interrompus faute de moyens financiers suffisants de la communauté. Lambert Xhrouet et Gérard de Leau s’associent alors à Jean-Philippe de Limbourg et Jean-N. Nizet et reprennent l’entreprise à leur compte comme copropriétaires. Ils ne savent pas que leur initiative sera, trente deux ans plus tard, à l’origine de la Révolution liégeoise en 1793. Lambert Xhrouet est d’abord passé du statut de jeune apprenti tourneur (vers 1722) à celui de maître de l’art du tour (1732), il passe ensuite par celui de commissaire de la communauté (1746-1747) de Spa pour l’obtention des sauvegardes nécessaires à la neutralité du bourg, il acquiert celui d’« ambassadeur » de Spa auprès des cours européennes (1748-1759), il arrive à celui de conseiller et de bourgmestre de Spa (1760-1771 ?) et il achèvera la dernière décennie sa vie (+1781) avec celui d’investisseur de sa ville en érigeant la maison d'assemblée, la Redoute, premier casino moderne du continent européen, et quelques grands hôtels. Tout au long de ce parcours étonnant, il n’abandonnera cependant jamais celui et premier de tourneur d’ornement. Jean Joseph Rouma fut bourgmestre de Spa en 1833. La baronne d’Oldeneel de Heerenbrinck, née Gabrielle Rouma, possédait un portrait armorié de Lambert Xhrouet en habit de cour. Lors de la guerre 1914-1918, ce tableau fut, pour le soustraire au pillage, emmuré dans le château Rouma, aujourd’hui démoli. Mais lorsqu’en 1918 on démura la cachette, le tableau avait été complètement abîmé par l’humidité. Le fils de Jean Joseph Rouma et d’Anne Catherine Xhrouet, Jean Edmond Rouma, épousera en secondes noces, Pauline Joséphine Thérèse Hayemal dont une des sœurs eut pour marraine la reine des Belges, Marie-Henriette de Habsbourg-Lorraine. (fr)
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