Un hagioscope (du grec : άγιος, « saint » et σκοπός, « voir ») est, en architecture, une ouverture (ou oculus) aménagée dans un mur intérieur ou extérieur d'un sanctuaire catholique permettant aux personnes situées à l'extérieur de cet espace de suivre la célébration avec une vue sur l'autel. L'ouverture est souvent aménagée de façon à permettre aux personnes de ne pas être vues des assistants ou des célébrants. Elle est souvent construite de façon oblique. Il peut être aussi aménagé dans une chapelle seigneuriale (à l'intérieur d'une église), si celle-ci ne donne pas directement sur l'autel.

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  • Un hagioscope (du grec : άγιος, « saint » et σκοπός, « voir ») est, en architecture, une ouverture (ou oculus) aménagée dans un mur intérieur ou extérieur d'un sanctuaire catholique permettant aux personnes situées à l'extérieur de cet espace de suivre la célébration avec une vue sur l'autel. L'ouverture est souvent aménagée de façon à permettre aux personnes de ne pas être vues des assistants ou des célébrants. Elle est souvent construite de façon oblique. Les raisons sont diverses : tradition des reclus, des ermites ou des anachorètes, règles ou interdits religieux divers, privilèges nobiliaires… De nombreux hagioscopes s'adressent aussi aux personnes excommuniées ou touchées par des maladies contagieuses, leur permettant de ne pas être mises à l'écart de la pratique religieuse et de suivre les célébrations. Le troisième concile de Latran de 1179 précise par exemple certains cas d'exclusion. Les hagioscopes sont parfois appelés en raison de ces usages particuliers « trous aux lépreux ». Ces hagioscopes ont souvent été condamnés et murés dès la fin des grandes épidémies de lèpre au XVIe siècle et restaurés plus récemment. Il peut être aussi aménagé dans une chapelle seigneuriale (à l'intérieur d'une église), si celle-ci ne donne pas directement sur l'autel. À noter que d'autres hagioscopes sont destinés à des personnes soumises à des règles d'isolement (les ermites, anachorètes, reclus ou recluses) ou encore conçus pour permettre à une population ponctuellement plus abondante de fréquenter et d'assister de l'extérieur à des célébrations (pèlerinages) relativement à un local trop exigu. Un exemple de règle : l'abbé Ælred de Rievaulx (1110-1167) du Yorkshire écrit un texte tout d'abord destiné à sa sœur intitulé La Vie de recluse qui va inspirer un mouvement de mortification qui s'étendra dans toute l'Europe, particulièrement en Grande-Bretagne, France, Belgique et Pays-Bas. Une autre règle monastique écrite et diffusée vers 1215 pour les recluses d'Angleterre s'appelait Ancrene Wisse. Son auteur était un religieux augustinien de l'abbaye de Wigmore située dans le North-West Herefordshire. Des « recluses » vont ainsi vivre dans de petites cellules percées de ces petites ouvertures appelées hagioscopes qui leur permettent d'assister aux offices mais aussi de recevoir eau et nourriture des passants. Le cimetière des Saints Innocents de Paris abritait ainsi plusieurs reclusoirs tout au long du Moyen Âge, accueillant reclus et recluses. L'époque majeure de construction des hagioscopes s'étend sur toute la période médiévale, de la période romane à la fin de l'époque gothique. Certains ont été construits plus tardivement ou restaurés à l'époque moderne. Un exemple de restauration moderne est l'hagioscope de l'abbaye bénédictine Oesede de Georgsmarienhütte près d'Osnabrück (Basse-Saxe) en Allemagne. Dans le transept situé à l'est de l'église abbatiale furent trouvés, lors de fouilles réalisées dans les années 1980, les vestiges d'un hagioscope vraisemblablement destiné aux lépreux. Cet hagioscope fut reconstitué et a retrouvé sa place dans l'édifice. Un autre exemple est l'hagioscope de la chapelle des Johannites (érigée en 1250) de l'ancien couvent de Bokelesch et qui fut retrouvé muré. Il fut restauré en 2004 lors de la rénovation de l'église. (fr)
  • Un hagioscope (du grec : άγιος, « saint » et σκοπός, « voir ») est, en architecture, une ouverture (ou oculus) aménagée dans un mur intérieur ou extérieur d'un sanctuaire catholique permettant aux personnes situées à l'extérieur de cet espace de suivre la célébration avec une vue sur l'autel. L'ouverture est souvent aménagée de façon à permettre aux personnes de ne pas être vues des assistants ou des célébrants. Elle est souvent construite de façon oblique. Les raisons sont diverses : tradition des reclus, des ermites ou des anachorètes, règles ou interdits religieux divers, privilèges nobiliaires… De nombreux hagioscopes s'adressent aussi aux personnes excommuniées ou touchées par des maladies contagieuses, leur permettant de ne pas être mises à l'écart de la pratique religieuse et de suivre les célébrations. Le troisième concile de Latran de 1179 précise par exemple certains cas d'exclusion. Les hagioscopes sont parfois appelés en raison de ces usages particuliers « trous aux lépreux ». Ces hagioscopes ont souvent été condamnés et murés dès la fin des grandes épidémies de lèpre au XVIe siècle et restaurés plus récemment. Il peut être aussi aménagé dans une chapelle seigneuriale (à l'intérieur d'une église), si celle-ci ne donne pas directement sur l'autel. À noter que d'autres hagioscopes sont destinés à des personnes soumises à des règles d'isolement (les ermites, anachorètes, reclus ou recluses) ou encore conçus pour permettre à une population ponctuellement plus abondante de fréquenter et d'assister de l'extérieur à des célébrations (pèlerinages) relativement à un local trop exigu. Un exemple de règle : l'abbé Ælred de Rievaulx (1110-1167) du Yorkshire écrit un texte tout d'abord destiné à sa sœur intitulé La Vie de recluse qui va inspirer un mouvement de mortification qui s'étendra dans toute l'Europe, particulièrement en Grande-Bretagne, France, Belgique et Pays-Bas. Une autre règle monastique écrite et diffusée vers 1215 pour les recluses d'Angleterre s'appelait Ancrene Wisse. Son auteur était un religieux augustinien de l'abbaye de Wigmore située dans le North-West Herefordshire. Des « recluses » vont ainsi vivre dans de petites cellules percées de ces petites ouvertures appelées hagioscopes qui leur permettent d'assister aux offices mais aussi de recevoir eau et nourriture des passants. Le cimetière des Saints Innocents de Paris abritait ainsi plusieurs reclusoirs tout au long du Moyen Âge, accueillant reclus et recluses. L'époque majeure de construction des hagioscopes s'étend sur toute la période médiévale, de la période romane à la fin de l'époque gothique. Certains ont été construits plus tardivement ou restaurés à l'époque moderne. Un exemple de restauration moderne est l'hagioscope de l'abbaye bénédictine Oesede de Georgsmarienhütte près d'Osnabrück (Basse-Saxe) en Allemagne. Dans le transept situé à l'est de l'église abbatiale furent trouvés, lors de fouilles réalisées dans les années 1980, les vestiges d'un hagioscope vraisemblablement destiné aux lépreux. Cet hagioscope fut reconstitué et a retrouvé sa place dans l'édifice. Un autre exemple est l'hagioscope de la chapelle des Johannites (érigée en 1250) de l'ancien couvent de Bokelesch et qui fut retrouvé muré. Il fut restauré en 2004 lors de la rénovation de l'église. (fr)
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  • Un hagioscope (du grec : άγιος, « saint » et σκοπός, « voir ») est, en architecture, une ouverture (ou oculus) aménagée dans un mur intérieur ou extérieur d'un sanctuaire catholique permettant aux personnes situées à l'extérieur de cet espace de suivre la célébration avec une vue sur l'autel. L'ouverture est souvent aménagée de façon à permettre aux personnes de ne pas être vues des assistants ou des célébrants. Elle est souvent construite de façon oblique. Il peut être aussi aménagé dans une chapelle seigneuriale (à l'intérieur d'une église), si celle-ci ne donne pas directement sur l'autel. (fr)
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