L’expédition royale philanthropique de vaccination (en espagnol Real Expedición Filantrópica de la Vacuna), communément appelée expédition Balmis d’après le nom du médecin espagnol Francisco Javier Balmis qui la dirigeait, était une expédition à caractère philanthropique chargée par le pouvoir central espagnol de mener une campagne de vaccination anti-variolique de masse dans tout l’Empire espagnol, où la variole restait très active et faisait de nombreuses victimes.

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  • L’expédition royale philanthropique de vaccination (en espagnol Real Expedición Filantrópica de la Vacuna), communément appelée expédition Balmis d’après le nom du médecin espagnol Francisco Javier Balmis qui la dirigeait, était une expédition à caractère philanthropique chargée par le pouvoir central espagnol de mener une campagne de vaccination anti-variolique de masse dans tout l’Empire espagnol, où la variole restait très active et faisait de nombreuses victimes. L’idée d’une telle expédition naquit en mars 1803, peu d’années après la découverte de la vaccination par Edward Jenner, et un plan d’exécution fut bientôt conçu par le médecin guatémaltèque José Felipe Flores. L’approbation royale obtenue, et un système de financement sur fonds publics établi, la future expédition fut placée sous la direction exclusive du médecin de cour Balmis, homme de science réputé et rigoureux, qui possédait une connaissance approfondie de la vaccination jennérienne pour l’avoir pratiquée à Madrid (et accessoirement pour avoir traduit un ouvrage de Moreau de la Sarthe sur le sujet). L'expédition accomplit entre 1803 et 1814, au départ du port de la Corogne, un voyage autour du monde, afin d’apporter le vaccin anti-variolique dans tous les territoires ― y compris les Philippines ― de ce qui était alors l’Empire espagnol. L’équipe expéditionnaire se composait de Balmis (directeur), du jeune médecin catalan José Salvany y Lleopart (sous-directeur), d’une dizaine de professionnels de la santé, d’un groupe d’enfants vaccinifères (c'est-à-dire porteurs vivants et temporaires de la variole bovine, et se transmettant celle-ci successivement l’un à l’autre de bras à bras) servant de réservoir de vaccine, et, pour prendre soin d’eux, de l'intendante d’un orphelinat, seul membre féminin de l’expédition. Le périple, qui se déroula selon un itinéraire préétabli mais ajusté au fur et à mesure, allait comprendre une première partie où l’expédition fut conjointe (Canaries, Porto Rico, Venezuela), et une deuxième, où, après scission de l’expédition à La Guaira, deux équipes suivront chacune leur itinéraire propre : celle, emmenée par Balmis, desservira le Mexique et, de là, passera aux Philippines ; l’autre, sous le commandement de Salvany, descendra vers le sud, visitant la Nouvelle-Grenade, Quito, le Pérou et le Haut-Pérou (actuelle Bolivie), où le sous-directeur, très éprouvé par le voyage et malade, connaîtra une fin tragique. En même temps, au sein de ces itinéraires distincts, se produiront de constantes subdivisions en groupes plus petits, à l’effet de donner plus d’ampleur et de dynamisme à la diffusion de la pratique vaccinale. De façon générale, l’accueil réservé aux expéditionnaires, tant par les autorités que par la population, fut excellent, même si çà et là, le pouvoir local se montra réticent et la population méfiante, souvent par suite d’une commercialisation de la vaccination, antérieure à la venue de l’expédition et mettant à mal la gratuité ― explicitement prescrite par la cédule royale afférente ― de la campagne. La mission des expéditionnaires était double : il s’agissait non seulement d’introduire le vaccin contre la variole, mais aussi de mettre en place toute une organisation propre à assurer la perpétuation sur plusieurs générations de la lymphe vaccinale, ce qui à cette époque, en l’absence de techniques de réfrigération, nécessitait une chaîne ininterrompue et bien réglementée d’enfants vaccinifères. À cet effet fut instaurée, dans toute ville d’importance visitée par l’expédition, une Commission centrale de vaccination (Junta Central de Vacuna), de laquelle dépendait un réseau de Commissions de vaccination de rang inférieur ; entre ces Commissions, aux membres desquelles il était expressément interdit de percevoir d’émoluments d’aucune sorte, devait exister une interconnexion réelle et devaient avoir lieu des échanges de points de vue et d’expériences, consignés dans des rapports scientifiques réguliers. Dans la même optique, Balmis eut soin de former (notamment en distribuant des exemplaires de l’ouvrage de Moreau de la Sarthe) le personnel médical local à la technique de vaccination et à ses aspects logistiques. Un autre point primordial était aux yeux des expéditionnaires la nécessité d’obtenir la coopération des autorités, en particulier pour convaincre la population. Du reste, rien ou presque de l’organisation créée par Balmis ne survivra aux guerres d’indépendance, qui devaient éclater bientôt. Cette expédition, qu’imprégnait l’esprit des Lumières et qui s’inscrit dans une série d’expéditions scientifiques organisées par le pouvoir bourbonnien espagnol, fit l’admiration d’Edward Jenner et d’Alexander von Humboldt. Considérée comme une réussite, compte tenu notamment du grand nombre de personnes vaccinées, elle passe pour être la première expédition sanitaire internationale et l’une des entreprises de médecine préventive les plus ambitieuses de l’histoire. (fr)
  • L’expédition royale philanthropique de vaccination (en espagnol Real Expedición Filantrópica de la Vacuna), communément appelée expédition Balmis d’après le nom du médecin espagnol Francisco Javier Balmis qui la dirigeait, était une expédition à caractère philanthropique chargée par le pouvoir central espagnol de mener une campagne de vaccination anti-variolique de masse dans tout l’Empire espagnol, où la variole restait très active et faisait de nombreuses victimes. L’idée d’une telle expédition naquit en mars 1803, peu d’années après la découverte de la vaccination par Edward Jenner, et un plan d’exécution fut bientôt conçu par le médecin guatémaltèque José Felipe Flores. L’approbation royale obtenue, et un système de financement sur fonds publics établi, la future expédition fut placée sous la direction exclusive du médecin de cour Balmis, homme de science réputé et rigoureux, qui possédait une connaissance approfondie de la vaccination jennérienne pour l’avoir pratiquée à Madrid (et accessoirement pour avoir traduit un ouvrage de Moreau de la Sarthe sur le sujet). L'expédition accomplit entre 1803 et 1814, au départ du port de la Corogne, un voyage autour du monde, afin d’apporter le vaccin anti-variolique dans tous les territoires ― y compris les Philippines ― de ce qui était alors l’Empire espagnol. L’équipe expéditionnaire se composait de Balmis (directeur), du jeune médecin catalan José Salvany y Lleopart (sous-directeur), d’une dizaine de professionnels de la santé, d’un groupe d’enfants vaccinifères (c'est-à-dire porteurs vivants et temporaires de la variole bovine, et se transmettant celle-ci successivement l’un à l’autre de bras à bras) servant de réservoir de vaccine, et, pour prendre soin d’eux, de l'intendante d’un orphelinat, seul membre féminin de l’expédition. Le périple, qui se déroula selon un itinéraire préétabli mais ajusté au fur et à mesure, allait comprendre une première partie où l’expédition fut conjointe (Canaries, Porto Rico, Venezuela), et une deuxième, où, après scission de l’expédition à La Guaira, deux équipes suivront chacune leur itinéraire propre : celle, emmenée par Balmis, desservira le Mexique et, de là, passera aux Philippines ; l’autre, sous le commandement de Salvany, descendra vers le sud, visitant la Nouvelle-Grenade, Quito, le Pérou et le Haut-Pérou (actuelle Bolivie), où le sous-directeur, très éprouvé par le voyage et malade, connaîtra une fin tragique. En même temps, au sein de ces itinéraires distincts, se produiront de constantes subdivisions en groupes plus petits, à l’effet de donner plus d’ampleur et de dynamisme à la diffusion de la pratique vaccinale. De façon générale, l’accueil réservé aux expéditionnaires, tant par les autorités que par la population, fut excellent, même si çà et là, le pouvoir local se montra réticent et la population méfiante, souvent par suite d’une commercialisation de la vaccination, antérieure à la venue de l’expédition et mettant à mal la gratuité ― explicitement prescrite par la cédule royale afférente ― de la campagne. La mission des expéditionnaires était double : il s’agissait non seulement d’introduire le vaccin contre la variole, mais aussi de mettre en place toute une organisation propre à assurer la perpétuation sur plusieurs générations de la lymphe vaccinale, ce qui à cette époque, en l’absence de techniques de réfrigération, nécessitait une chaîne ininterrompue et bien réglementée d’enfants vaccinifères. À cet effet fut instaurée, dans toute ville d’importance visitée par l’expédition, une Commission centrale de vaccination (Junta Central de Vacuna), de laquelle dépendait un réseau de Commissions de vaccination de rang inférieur ; entre ces Commissions, aux membres desquelles il était expressément interdit de percevoir d’émoluments d’aucune sorte, devait exister une interconnexion réelle et devaient avoir lieu des échanges de points de vue et d’expériences, consignés dans des rapports scientifiques réguliers. Dans la même optique, Balmis eut soin de former (notamment en distribuant des exemplaires de l’ouvrage de Moreau de la Sarthe) le personnel médical local à la technique de vaccination et à ses aspects logistiques. Un autre point primordial était aux yeux des expéditionnaires la nécessité d’obtenir la coopération des autorités, en particulier pour convaincre la population. Du reste, rien ou presque de l’organisation créée par Balmis ne survivra aux guerres d’indépendance, qui devaient éclater bientôt. Cette expédition, qu’imprégnait l’esprit des Lumières et qui s’inscrit dans une série d’expéditions scientifiques organisées par le pouvoir bourbonnien espagnol, fit l’admiration d’Edward Jenner et d’Alexander von Humboldt. Considérée comme une réussite, compte tenu notamment du grand nombre de personnes vaccinées, elle passe pour être la première expédition sanitaire internationale et l’une des entreprises de médecine préventive les plus ambitieuses de l’histoire. (fr)
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  • Revista Complutense de Historia de América (fr)
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  • Balmis y los niños de la vacuna (fr)
  • l'Expédition de l'espoir (fr)
  • En el nombre de los Niños. Real Expedición Filantrópica de la Vacuna 1803-1806 (fr)
  • El niño y la vacuna de la viruela rumbo a América: La Real Expedición Filantrópica de la Vacuna (fr)
  • La salud del Imperio. La Real Expedición filantrópica de la Vacuna (fr)
  • Balmis y los niños de la vacuna (fr)
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  • L’expédition royale philanthropique de vaccination (en espagnol Real Expedición Filantrópica de la Vacuna), communément appelée expédition Balmis d’après le nom du médecin espagnol Francisco Javier Balmis qui la dirigeait, était une expédition à caractère philanthropique chargée par le pouvoir central espagnol de mener une campagne de vaccination anti-variolique de masse dans tout l’Empire espagnol, où la variole restait très active et faisait de nombreuses victimes. (fr)
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  • Balmis Expedition (en)
  • Expédition Balmis (fr)
  • Reial Expedició Filantròpica del Vaccí (ca)
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