L'Affaire Pronnier est une affaire criminelle française qui a démarré par un coup de grisou tuant onze mineurs dans le Pas-de-Calais, malgré des alertes sur la sécurité. Craignant l'agitation communiste qui en résulte, les Houillères demandent à Paul Pronnier de créer une diversion en mettant le feu la nuit à des hangars à foin. Leurs propriétaires surveillent alors leurs biens et le 19 février 1951 à Grenay deux paysans le découvrent et le pourchassent à coup de bâton. Pour leur échapper, il en tue un avec un revolver. Arrêté dix jours après, il tente de se faire passer pour le simple exécutant d'une mission terroriste commanditée par le Parti communiste (PCF). L'affaire est couverte par tous les grands quotidiens nationaux. Peu après, l'accusé reconnaît être un informateur politique des

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  • L'Affaire Pronnier est une affaire criminelle française qui a démarré par un coup de grisou tuant onze mineurs dans le Pas-de-Calais, malgré des alertes sur la sécurité. Craignant l'agitation communiste qui en résulte, les Houillères demandent à Paul Pronnier de créer une diversion en mettant le feu la nuit à des hangars à foin. Leurs propriétaires surveillent alors leurs biens et le 19 février 1951 à Grenay deux paysans le découvrent et le pourchassent à coup de bâton. Pour leur échapper, il en tue un avec un revolver. Arrêté dix jours après, il tente de se faire passer pour le simple exécutant d'une mission terroriste commanditée par le Parti communiste (PCF). L'affaire est couverte par tous les grands quotidiens nationaux. Peu après, l'accusé reconnaît être un informateur politique des Charbonnages de France et avoir participé à un autre meurtre, celui d'un collaborateur, sept ans plus tôt. L'enquête découvre que son propre père avait été condamné une peine relativement légère, dans une troisième affaire de meurtre. Paul Pronnier porte alors des accusations au sujet d'autres meurtres commis selon lui en 1944 par des résistants. La police annonce à la presse des saisies d'armes anciennes, lors de perquisitions, pour partie chez d'anciens résistants. Les leaders résistants démentent les rumeurs : alors que Pronnier se présente comme ex-capitaine des FTP, son ancien chef dans la Résistance, André Pierrard, directeur du quotidien communiste régional Liberté à la Libération, affirme ne plus l'avoir revu depuis 1943. L'enquête établit qu'il n'avait plus de lien avec les résistants depuis 1945, mais il brandit sa carte du PCF. Au sein du PCF, l'affaire est utilisée par la direction pour affaiblir ses rivaux dans la région, d'anciens héros de la résistance, qui avaient animé la grève des 100 000 mineurs de 1941, puis la grève des mineurs de 1947 et la grève des mineurs de 1948, mais aussi la « bataille du charbon » qui avait permis la reconstruction du pays après la guerre: elle leur impute la responsabilité d'avoir laissé Paul Pronnier infiltrer le PCF. Entre 1950 et 1954, les cinq premiers dirigeants régionaux sont évincés du PCF, y compris Auguste Lecoeur, rival du numéro un national Maurice Thorez. Particulièrement visée, la fédération communiste du Pas-de-Calais, la troisième de France, selon les Renseignements généraux, avec 15 220 adhérents dans 242 cellules, dont cent d'entreprises. Entre-temps, Paul Pronnier n'a pas réussi à montrer qu'il était un simple exécutant: il est condamné à mort, puis à la perpétuité, après que la Cour de Cassation ait renvoyé l'affaire devant une autre cour d'assises. (fr)
  • L'Affaire Pronnier est une affaire criminelle française qui a démarré par un coup de grisou tuant onze mineurs dans le Pas-de-Calais, malgré des alertes sur la sécurité. Craignant l'agitation communiste qui en résulte, les Houillères demandent à Paul Pronnier de créer une diversion en mettant le feu la nuit à des hangars à foin. Leurs propriétaires surveillent alors leurs biens et le 19 février 1951 à Grenay deux paysans le découvrent et le pourchassent à coup de bâton. Pour leur échapper, il en tue un avec un revolver. Arrêté dix jours après, il tente de se faire passer pour le simple exécutant d'une mission terroriste commanditée par le Parti communiste (PCF). L'affaire est couverte par tous les grands quotidiens nationaux. Peu après, l'accusé reconnaît être un informateur politique des Charbonnages de France et avoir participé à un autre meurtre, celui d'un collaborateur, sept ans plus tôt. L'enquête découvre que son propre père avait été condamné une peine relativement légère, dans une troisième affaire de meurtre. Paul Pronnier porte alors des accusations au sujet d'autres meurtres commis selon lui en 1944 par des résistants. La police annonce à la presse des saisies d'armes anciennes, lors de perquisitions, pour partie chez d'anciens résistants. Les leaders résistants démentent les rumeurs : alors que Pronnier se présente comme ex-capitaine des FTP, son ancien chef dans la Résistance, André Pierrard, directeur du quotidien communiste régional Liberté à la Libération, affirme ne plus l'avoir revu depuis 1943. L'enquête établit qu'il n'avait plus de lien avec les résistants depuis 1945, mais il brandit sa carte du PCF. Au sein du PCF, l'affaire est utilisée par la direction pour affaiblir ses rivaux dans la région, d'anciens héros de la résistance, qui avaient animé la grève des 100 000 mineurs de 1941, puis la grève des mineurs de 1947 et la grève des mineurs de 1948, mais aussi la « bataille du charbon » qui avait permis la reconstruction du pays après la guerre: elle leur impute la responsabilité d'avoir laissé Paul Pronnier infiltrer le PCF. Entre 1950 et 1954, les cinq premiers dirigeants régionaux sont évincés du PCF, y compris Auguste Lecoeur, rival du numéro un national Maurice Thorez. Particulièrement visée, la fédération communiste du Pas-de-Calais, la troisième de France, selon les Renseignements généraux, avec 15 220 adhérents dans 242 cellules, dont cent d'entreprises. Entre-temps, Paul Pronnier n'a pas réussi à montrer qu'il était un simple exécutant: il est condamné à mort, puis à la perpétuité, après que la Cour de Cassation ait renvoyé l'affaire devant une autre cour d'assises. (fr)
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  • L'Affaire Pronnier est une affaire criminelle française qui a démarré par un coup de grisou tuant onze mineurs dans le Pas-de-Calais, malgré des alertes sur la sécurité. Craignant l'agitation communiste qui en résulte, les Houillères demandent à Paul Pronnier de créer une diversion en mettant le feu la nuit à des hangars à foin. Leurs propriétaires surveillent alors leurs biens et le 19 février 1951 à Grenay deux paysans le découvrent et le pourchassent à coup de bâton. Pour leur échapper, il en tue un avec un revolver. Arrêté dix jours après, il tente de se faire passer pour le simple exécutant d'une mission terroriste commanditée par le Parti communiste (PCF). L'affaire est couverte par tous les grands quotidiens nationaux. Peu après, l'accusé reconnaît être un informateur politique des (fr)
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