La Révolution du Roi et du Peuple est, dans l'histoire du Maroc, la suite d'événements qui virent notamment les autorités coloniales françaises tenter de placer Mohammed Ben Arafa sur le Trône alaouite. La tension est très forte dès la fin de l'année 1952, qui voit se dérouler les Émeutes des 7 et 8 décembre 1952 à Casablanca, causant de cent à trois cent morts selon les historiens.

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  • La Révolution du Roi et du Peuple est, dans l'histoire du Maroc, la suite d'événements qui virent notamment les autorités coloniales françaises tenter de placer Mohammed Ben Arafa sur le Trône alaouite. La tension est très forte dès la fin de l'année 1952, qui voit se dérouler les Émeutes des 7 et 8 décembre 1952 à Casablanca, causant de cent à trois cent morts selon les historiens. Après la nouvelle de l'éviction du sultan légitime du Maroc Mohammed V et l'instauration de Mohammed Ben Arafa par les autorités françaises le 20 août 1953, le peuple marocain s'est soulevé contre la mesure et a accusé les Français de toucher à leur dignité et à leur intégrité. Dans le sillage des mouvements indépendantistes africains et asiatiques (la guerre d'Indochine fait rage depuis 1946), des événements vont éclater contre les Français, telles des manifestations de soutien au roi déchu et des sabotages contre les institutions du protectorat, minant l'administration du territoire ; ainsi que plusieurs grèves impliquant des secteurs divers essentiels à l'économie du pays. Les opérations de résistance organisées ont mené au martyre de beaucoup de nationalistes pendant leur résistance au colonialisme, comme Allal Ben Abdellah. C'est pourquoi, les mouvements de résistance ont donné ce nom «la révolution du Roi et du Peuple», car c'est derrière son roi déchu que le peuple marocain s'est soulevé et c'est pour lui que certains résistants ont perdu la vie. Cela représente un cas unique dans l'histoire du colonialisme, où le souverain d'un pays assujetti fait figure de catalyseur des velléités indépendantistes de sa terre natale (exception faite du Grand Moghol lors de la Révolte des cipayes de 1858). Devant la pression populaire, les autorités du Protectorat ont lancé une campagne d'arrestations et d'emprisonnements qui ont culminé avec l'arrestation puis l'exil du sultan Mohammed V et sa famille, d'abord en Corse, puis à Madagascar (à Antsirabé à partir de 1954). Les tentatives de la France pour déposer Mohammed V et renforcer la légitimité de Mohammed Ben Arafa se sont soldées par un échec. Ce dernier était vu par la population comme une marionnette des Occidentaux à l'inverse du très populaire Mohammed V. Suivant directement la défaite française lors de la bataille de Diên Biên Phu et le début de la guerre d'Algérie, les autorités du protectorat ont amorcé des négociations en février 1955 avec Sa Majesté le Roi Mohammed V et afin de garder le contrôle du territoire, les autorités françaises l'ont même menacé durant son exil afin d'obtenir de meilleurs termes. Les négociateurs lui ont proposé deux choix : renoncer au trône et lui permettre le retour à la patrie pour vivre dans la paix et dans la protection du protectorat français, ou le durcissement de la vie durant son exil en cas du refus. La réponse de Sa Majesté Mohammed V est le rejet absolu de ces propositions. Parallèlement aux activités du mouvement national, une résistance armée s'est organisée sous la forme d'une armée de libération. Le 1er octobre 1955 éclatent des opérations dans les régions d'Aknol, d'Imozar, Marmoush et de Tétouan où se trouvent le quartier général du Commandement général du Protectorat et le Centre de formation des officiers. L'Armée de libération a été créée par le Comité de libération du Maghreb arabe au Caire pour organiser le mouvement de résistance marocain et le Front de libération algérien. L'exil de sa Majesté le Sultan Mohammed V a donné lieu a des manifestations du peuple marocain contre l'occupant, qui ont été encadrées par le parti de l'Istiqlal et sont devenues plus alarmantes que par le passé pour les autorités du protectorat. De fortes révoltes ont éclaté dans plusieurs régions du Maroc. Le soulèvement le plus puissant fut celui qui eut lieu à Oujda le 16 août 1953, organisé par des militants du parti de l'Istiqlal. La scène politique marocaine a été dans une sorte de paralysie et de tourmente résultant de l'atmosphère de ressentiment profond et de divisions entre pro-français et indépendantistes. Le peuple marocain a entravé la célébration de l'Aïd al-Adha de 1953, contre l'imam considéré comme une marionnette du faux sultan Mohammed Ben Arafa. L'éviction de Sidi Mohamed Ben Youssef a conduit à l'émergence d'un nouveau type de résistance marocaine qui a donné une nouvelle forme de loyauté à l'autorité légitime du Maroc. L'illusion de voir l'image du Sultan Sidi Mohamed Ben Youssef sur la lune a été l'un des piliers qui ont renforcé l'attachement des Marocains à leur autorité légitime. La diffusion de cette idée dans tous les domaines loin du Royaume du Maroc pour consolider la légitimité de Sidi Mohamed Ben Youssef et confirmer son autorité et en faire une nation marocaine unifiée. A partir de fin 1955, devant la situation chaotique au Maroc et le soutien dont le mouvement indépendantiste bénéficiait (Front de libération nationale (Algérie), Royaume de Libye, Égypte de Gamal Abdel Nasser) les autorités françaises rappellent le sultan de son exil et le 6 novembre 1955, ils entament avec lui un processus de transition vers l'indépendance entériné par les Accords de La Celle-Saint-Cloud. Le 16 novembre de la même année grâce à l'intervention de Mehdi Ben Barka, le sultan et sa famille purent rentrer au Maroc et furent accueillis triomphalement à Rabat. Le 2 mars 1956 prend fin le protectorat français tandis que l’Espagne met fin au sien le 7 avril de la même année. Le Maroc est indépendant. (fr)
  • La Révolution du Roi et du Peuple est, dans l'histoire du Maroc, la suite d'événements qui virent notamment les autorités coloniales françaises tenter de placer Mohammed Ben Arafa sur le Trône alaouite. La tension est très forte dès la fin de l'année 1952, qui voit se dérouler les Émeutes des 7 et 8 décembre 1952 à Casablanca, causant de cent à trois cent morts selon les historiens. Après la nouvelle de l'éviction du sultan légitime du Maroc Mohammed V et l'instauration de Mohammed Ben Arafa par les autorités françaises le 20 août 1953, le peuple marocain s'est soulevé contre la mesure et a accusé les Français de toucher à leur dignité et à leur intégrité. Dans le sillage des mouvements indépendantistes africains et asiatiques (la guerre d'Indochine fait rage depuis 1946), des événements vont éclater contre les Français, telles des manifestations de soutien au roi déchu et des sabotages contre les institutions du protectorat, minant l'administration du territoire ; ainsi que plusieurs grèves impliquant des secteurs divers essentiels à l'économie du pays. Les opérations de résistance organisées ont mené au martyre de beaucoup de nationalistes pendant leur résistance au colonialisme, comme Allal Ben Abdellah. C'est pourquoi, les mouvements de résistance ont donné ce nom «la révolution du Roi et du Peuple», car c'est derrière son roi déchu que le peuple marocain s'est soulevé et c'est pour lui que certains résistants ont perdu la vie. Cela représente un cas unique dans l'histoire du colonialisme, où le souverain d'un pays assujetti fait figure de catalyseur des velléités indépendantistes de sa terre natale (exception faite du Grand Moghol lors de la Révolte des cipayes de 1858). Devant la pression populaire, les autorités du Protectorat ont lancé une campagne d'arrestations et d'emprisonnements qui ont culminé avec l'arrestation puis l'exil du sultan Mohammed V et sa famille, d'abord en Corse, puis à Madagascar (à Antsirabé à partir de 1954). Les tentatives de la France pour déposer Mohammed V et renforcer la légitimité de Mohammed Ben Arafa se sont soldées par un échec. Ce dernier était vu par la population comme une marionnette des Occidentaux à l'inverse du très populaire Mohammed V. Suivant directement la défaite française lors de la bataille de Diên Biên Phu et le début de la guerre d'Algérie, les autorités du protectorat ont amorcé des négociations en février 1955 avec Sa Majesté le Roi Mohammed V et afin de garder le contrôle du territoire, les autorités françaises l'ont même menacé durant son exil afin d'obtenir de meilleurs termes. Les négociateurs lui ont proposé deux choix : renoncer au trône et lui permettre le retour à la patrie pour vivre dans la paix et dans la protection du protectorat français, ou le durcissement de la vie durant son exil en cas du refus. La réponse de Sa Majesté Mohammed V est le rejet absolu de ces propositions. Parallèlement aux activités du mouvement national, une résistance armée s'est organisée sous la forme d'une armée de libération. Le 1er octobre 1955 éclatent des opérations dans les régions d'Aknol, d'Imozar, Marmoush et de Tétouan où se trouvent le quartier général du Commandement général du Protectorat et le Centre de formation des officiers. L'Armée de libération a été créée par le Comité de libération du Maghreb arabe au Caire pour organiser le mouvement de résistance marocain et le Front de libération algérien. L'exil de sa Majesté le Sultan Mohammed V a donné lieu a des manifestations du peuple marocain contre l'occupant, qui ont été encadrées par le parti de l'Istiqlal et sont devenues plus alarmantes que par le passé pour les autorités du protectorat. De fortes révoltes ont éclaté dans plusieurs régions du Maroc. Le soulèvement le plus puissant fut celui qui eut lieu à Oujda le 16 août 1953, organisé par des militants du parti de l'Istiqlal. La scène politique marocaine a été dans une sorte de paralysie et de tourmente résultant de l'atmosphère de ressentiment profond et de divisions entre pro-français et indépendantistes. Le peuple marocain a entravé la célébration de l'Aïd al-Adha de 1953, contre l'imam considéré comme une marionnette du faux sultan Mohammed Ben Arafa. L'éviction de Sidi Mohamed Ben Youssef a conduit à l'émergence d'un nouveau type de résistance marocaine qui a donné une nouvelle forme de loyauté à l'autorité légitime du Maroc. L'illusion de voir l'image du Sultan Sidi Mohamed Ben Youssef sur la lune a été l'un des piliers qui ont renforcé l'attachement des Marocains à leur autorité légitime. La diffusion de cette idée dans tous les domaines loin du Royaume du Maroc pour consolider la légitimité de Sidi Mohamed Ben Youssef et confirmer son autorité et en faire une nation marocaine unifiée. A partir de fin 1955, devant la situation chaotique au Maroc et le soutien dont le mouvement indépendantiste bénéficiait (Front de libération nationale (Algérie), Royaume de Libye, Égypte de Gamal Abdel Nasser) les autorités françaises rappellent le sultan de son exil et le 6 novembre 1955, ils entament avec lui un processus de transition vers l'indépendance entériné par les Accords de La Celle-Saint-Cloud. Le 16 novembre de la même année grâce à l'intervention de Mehdi Ben Barka, le sultan et sa famille purent rentrer au Maroc et furent accueillis triomphalement à Rabat. Le 2 mars 1956 prend fin le protectorat français tandis que l’Espagne met fin au sien le 7 avril de la même année. Le Maroc est indépendant. (fr)
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  • La Révolution du Roi et du Peuple est, dans l'histoire du Maroc, la suite d'événements qui virent notamment les autorités coloniales françaises tenter de placer Mohammed Ben Arafa sur le Trône alaouite. La tension est très forte dès la fin de l'année 1952, qui voit se dérouler les Émeutes des 7 et 8 décembre 1952 à Casablanca, causant de cent à trois cent morts selon les historiens. (fr)
  • La Révolution du Roi et du Peuple est, dans l'histoire du Maroc, la suite d'événements qui virent notamment les autorités coloniales françaises tenter de placer Mohammed Ben Arafa sur le Trône alaouite. La tension est très forte dès la fin de l'année 1952, qui voit se dérouler les Émeutes des 7 et 8 décembre 1952 à Casablanca, causant de cent à trois cent morts selon les historiens. (fr)
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  • Revolution of the King and the People (en)
  • Révolution du Roi et du Peuple (fr)
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