« Passez payez » est la devise et le cri des décrotteurs parisiens qui, pendant les années qui suivent la Révolution, chaque fois qu'il pleut, posent une planche à travers la chaussée pour les passants qui souhaitent traverser sans s'enfoncer dans la boue et veulent bien leur verser en contrepartie un droit de passage. Les rues pavées sont encore rares à l'époque. Voici comment un Parisien décrit les conséquences de la pluie en 1781 : Confronté au même problème, le Parisien de la nouvelle bourgeoisie dispose de ressources supplémentaires :

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  • « Passez payez » est la devise et le cri des décrotteurs parisiens qui, pendant les années qui suivent la Révolution, chaque fois qu'il pleut, posent une planche à travers la chaussée pour les passants qui souhaitent traverser sans s'enfoncer dans la boue et veulent bien leur verser en contrepartie un droit de passage. À la fin du XVIIIe siècle, il existe deux sortes de décrotteurs : ceux qui sont chargés d'enlever la boue quand il a plu, et ceux qui, sédentaires ou ambulants, nettoient ou cirent les souliers des passants. Au lendemain de la Révolution et des guerres qui l'ont suivie, la capitale abrite une foule de pauvres et de déracinés à la recherche de moyens de subsister. C'est ainsi que vers les années 1800, certains d'entre eux imaginent, à l'aide d'une simple planche munie à l'une de ses extrémités de deux roues, un nouveau service à offrir aux membres des classes aisées. Les rues pavées sont encore rares à l'époque. Voici comment un Parisien décrit les conséquences de la pluie en 1781 : « Il est amusant de voir un Parisien traverser ou sauter un ruisseau fangeux avec une perruque à trois marteaux, des bas blancs et un habit galonné, courir dans de vilaines rues sur la pointe du pied, recevoir le fleuve des gouttières sur un parasol de taffetas. Quelles gambades ne fait pas celui qui a entrepris d'aller du faubourg Saint-Jacques dîner au faubourg Saint-Honoré, en se défendant de la crotte et des toits qui dégouttent ! Des tas de boue, un pavé glissant, des essieux gras, que d'écueils à éviter ! Il aborde néanmoins ; à chaque coin de rue, il a appelé un décrotteur ; il en est quitte pour quelques mouches à ses bas. Par quel miracle a-t-il traversé sans autre encombre la ville du monde la plus sale ? Comment marcher dans la fange en conservant ses escarpins ? Oh ! c'est un secret particulier aux Parisiens et je ne conseille pas à d'autres de vouloir les imiter. » Confronté au même problème, le Parisien de la nouvelle bourgeoisie dispose de ressources supplémentaires : « Il est aussi preste que pressé. Il se joue des embarras dans la rue, qui sont grands : les rues sont souvent transformées en mares ; quelques-unes sont coupées en deux par un ruisseau, qui gonfle au premier orage et qu'on passe sur des planches tremblantes, offertes par un décrotteur ; ou, comme dans la gravure de Garnier, Le Passage du ruisseau par temps d'orage, sur le dos d'un Savoyard ; toutes sont boueuses à la moindre pluie ; mais rien ne l'arrête. » (fr)
  • « Passez payez » est la devise et le cri des décrotteurs parisiens qui, pendant les années qui suivent la Révolution, chaque fois qu'il pleut, posent une planche à travers la chaussée pour les passants qui souhaitent traverser sans s'enfoncer dans la boue et veulent bien leur verser en contrepartie un droit de passage. À la fin du XVIIIe siècle, il existe deux sortes de décrotteurs : ceux qui sont chargés d'enlever la boue quand il a plu, et ceux qui, sédentaires ou ambulants, nettoient ou cirent les souliers des passants. Au lendemain de la Révolution et des guerres qui l'ont suivie, la capitale abrite une foule de pauvres et de déracinés à la recherche de moyens de subsister. C'est ainsi que vers les années 1800, certains d'entre eux imaginent, à l'aide d'une simple planche munie à l'une de ses extrémités de deux roues, un nouveau service à offrir aux membres des classes aisées. Les rues pavées sont encore rares à l'époque. Voici comment un Parisien décrit les conséquences de la pluie en 1781 : « Il est amusant de voir un Parisien traverser ou sauter un ruisseau fangeux avec une perruque à trois marteaux, des bas blancs et un habit galonné, courir dans de vilaines rues sur la pointe du pied, recevoir le fleuve des gouttières sur un parasol de taffetas. Quelles gambades ne fait pas celui qui a entrepris d'aller du faubourg Saint-Jacques dîner au faubourg Saint-Honoré, en se défendant de la crotte et des toits qui dégouttent ! Des tas de boue, un pavé glissant, des essieux gras, que d'écueils à éviter ! Il aborde néanmoins ; à chaque coin de rue, il a appelé un décrotteur ; il en est quitte pour quelques mouches à ses bas. Par quel miracle a-t-il traversé sans autre encombre la ville du monde la plus sale ? Comment marcher dans la fange en conservant ses escarpins ? Oh ! c'est un secret particulier aux Parisiens et je ne conseille pas à d'autres de vouloir les imiter. » Confronté au même problème, le Parisien de la nouvelle bourgeoisie dispose de ressources supplémentaires : « Il est aussi preste que pressé. Il se joue des embarras dans la rue, qui sont grands : les rues sont souvent transformées en mares ; quelques-unes sont coupées en deux par un ruisseau, qui gonfle au premier orage et qu'on passe sur des planches tremblantes, offertes par un décrotteur ; ou, comme dans la gravure de Garnier, Le Passage du ruisseau par temps d'orage, sur le dos d'un Savoyard ; toutes sont boueuses à la moindre pluie ; mais rien ne l'arrête. » (fr)
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  • « Passez payez » est la devise et le cri des décrotteurs parisiens qui, pendant les années qui suivent la Révolution, chaque fois qu'il pleut, posent une planche à travers la chaussée pour les passants qui souhaitent traverser sans s'enfoncer dans la boue et veulent bien leur verser en contrepartie un droit de passage. Les rues pavées sont encore rares à l'époque. Voici comment un Parisien décrit les conséquences de la pluie en 1781 : Confronté au même problème, le Parisien de la nouvelle bourgeoisie dispose de ressources supplémentaires : (fr)
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