Le Zen dans l'art chevaleresque du tir à l'arc est un petit livre écrit dans les dernières années de sa vie par Eugen Herrigel (20 mars 1884 - 18 avril 1955), professeur de philosophie allemand néokantien qui s'intéressa à la philosophie de la logique, ainsi qu'au mysticisme, c'est-à-dire – selon Herrigel – à l'atteinte de « l'état de détachement véritable ». Le contenu de ce livre a eu une grande influence sur la vogue du zen en Occident et a répandu l'idée que le tir à l'arc japonais était en rapport étroit avec le zen. Soixante ans après sa première parution, la réalité factuelle de cette notion développée par Herrigel est sérieusement contestée[réf. nécessaire].

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  • Le Zen dans l'art chevaleresque du tir à l'arc est un petit livre écrit dans les dernières années de sa vie par Eugen Herrigel (20 mars 1884 - 18 avril 1955), professeur de philosophie allemand néokantien qui s'intéressa à la philosophie de la logique, ainsi qu'au mysticisme, c'est-à-dire – selon Herrigel – à l'atteinte de « l'état de détachement véritable ». Le contenu de ce livre a eu une grande influence sur la vogue du zen en Occident et a répandu l'idée que le tir à l'arc japonais était en rapport étroit avec le zen. Soixante ans après sa première parution, la réalité factuelle de cette notion développée par Herrigel est sérieusement contestée[réf. nécessaire]. De 1924 à 1929, Herrigel a enseigné la philosophie au Japon à l'université Sendai et, bien que ne lisant ni ne parlant le japonais, il y a étudié le kyūdō (l'art japonais du tir à l'arc) sous la direction du maître Awa Kenzō (1880-1939), qui l'enseignait d'une façon non orthodoxe dans une forme personnelle considérée par certains comme une religion mystique, appelée . Daishadōkyō était une approche du kyūdō qui insistait sur l'aspect spirituel, ce qui la différenciait de la pratique majoritaire courante de l'époque. Eugen Herrigel raconte dans son livre qu'il était attiré par le zen, discipline que l'approche occidentale ne permettait pas, selon lui, de comprendre à ce moment-là. Il trouve alors le kyūdō comme support à cette recherche, et de fait, un des sujets du livre semble être l'approche du zen à travers le kyūdō, pratique bouddhiste évoquée sans s'étendre néanmoins sur les détails. Les pratiquants du kyūdō peuvent trouver dans ce livre quels sont les points communs avec l'évolution et la démarche de leur propre kyūdō. À la lumière de travaux récents, en particulier ceux produits depuis les années 1990 dans le monde universitaire anglo-saxon, il importe de contextualiser Le Zen dans l'art chevaleresque du tir à l'arc dans l'époque troublée du national-socialisme allemand et de l'impérialisme militariste japonais des décennies 1920, 1930 et 1940. Certains universitaires allemands et japonais férus d'échanges « intercontinentaux », et ralliés aux thèses nationalistes et guerrières qui proliféraient alors dans leur pays d'origine, se prirent à mêler avec entrain tant des considérations d'ordre spirituel, que philosophique ou martial (bushidō) dans le but de légitimer et exprimer leur soutien à ces causes. Or, à bien considérer les éléments actuellement connus de la vie et des travaux d'Eugen Herrigel, force est de constater que sa carrière académique connut une rapide accélération non seulement du fait de son adhésion au parti nazi, mais aussi grâce à la manière dont il fit l'habile publicité de son expérience japonaise en la raccrochant aux théories du NSDAP pour tenter de se donner une visibilité et se démarquer autant que possible de manière originale des autres professeurs d'université nazis. De fait, Le Zen dans l'art chevaleresque du tir à l'arc apparaît comme la version édulcorée – et soluble dans les valeurs de l'après-Seconde Guerre mondiale des lecteurs issus de pays ayant vaincu les totalitarismes – d'un premier article-conférence paru en 1936 qui est, quant à lui, nettement connoté idéologiquement, L'Art chevaleresque du tir à l'arc. Titre de 1936 dans lequel on soulignera qu'Eugen Herrigel avait pris soin de ne pas glisser le mot « zen ». (fr)
  • Le Zen dans l'art chevaleresque du tir à l'arc est un petit livre écrit dans les dernières années de sa vie par Eugen Herrigel (20 mars 1884 - 18 avril 1955), professeur de philosophie allemand néokantien qui s'intéressa à la philosophie de la logique, ainsi qu'au mysticisme, c'est-à-dire – selon Herrigel – à l'atteinte de « l'état de détachement véritable ». Le contenu de ce livre a eu une grande influence sur la vogue du zen en Occident et a répandu l'idée que le tir à l'arc japonais était en rapport étroit avec le zen. Soixante ans après sa première parution, la réalité factuelle de cette notion développée par Herrigel est sérieusement contestée[réf. nécessaire]. De 1924 à 1929, Herrigel a enseigné la philosophie au Japon à l'université Sendai et, bien que ne lisant ni ne parlant le japonais, il y a étudié le kyūdō (l'art japonais du tir à l'arc) sous la direction du maître Awa Kenzō (1880-1939), qui l'enseignait d'une façon non orthodoxe dans une forme personnelle considérée par certains comme une religion mystique, appelée . Daishadōkyō était une approche du kyūdō qui insistait sur l'aspect spirituel, ce qui la différenciait de la pratique majoritaire courante de l'époque. Eugen Herrigel raconte dans son livre qu'il était attiré par le zen, discipline que l'approche occidentale ne permettait pas, selon lui, de comprendre à ce moment-là. Il trouve alors le kyūdō comme support à cette recherche, et de fait, un des sujets du livre semble être l'approche du zen à travers le kyūdō, pratique bouddhiste évoquée sans s'étendre néanmoins sur les détails. Les pratiquants du kyūdō peuvent trouver dans ce livre quels sont les points communs avec l'évolution et la démarche de leur propre kyūdō. À la lumière de travaux récents, en particulier ceux produits depuis les années 1990 dans le monde universitaire anglo-saxon, il importe de contextualiser Le Zen dans l'art chevaleresque du tir à l'arc dans l'époque troublée du national-socialisme allemand et de l'impérialisme militariste japonais des décennies 1920, 1930 et 1940. Certains universitaires allemands et japonais férus d'échanges « intercontinentaux », et ralliés aux thèses nationalistes et guerrières qui proliféraient alors dans leur pays d'origine, se prirent à mêler avec entrain tant des considérations d'ordre spirituel, que philosophique ou martial (bushidō) dans le but de légitimer et exprimer leur soutien à ces causes. Or, à bien considérer les éléments actuellement connus de la vie et des travaux d'Eugen Herrigel, force est de constater que sa carrière académique connut une rapide accélération non seulement du fait de son adhésion au parti nazi, mais aussi grâce à la manière dont il fit l'habile publicité de son expérience japonaise en la raccrochant aux théories du NSDAP pour tenter de se donner une visibilité et se démarquer autant que possible de manière originale des autres professeurs d'université nazis. De fait, Le Zen dans l'art chevaleresque du tir à l'arc apparaît comme la version édulcorée – et soluble dans les valeurs de l'après-Seconde Guerre mondiale des lecteurs issus de pays ayant vaincu les totalitarismes – d'un premier article-conférence paru en 1936 qui est, quant à lui, nettement connoté idéologiquement, L'Art chevaleresque du tir à l'arc. Titre de 1936 dans lequel on soulignera qu'Eugen Herrigel avait pris soin de ne pas glisser le mot « zen ». (fr)
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  • Le Zen dans l'art chevaleresque du tir à l'arc est un petit livre écrit dans les dernières années de sa vie par Eugen Herrigel (20 mars 1884 - 18 avril 1955), professeur de philosophie allemand néokantien qui s'intéressa à la philosophie de la logique, ainsi qu'au mysticisme, c'est-à-dire – selon Herrigel – à l'atteinte de « l'état de détachement véritable ». Le contenu de ce livre a eu une grande influence sur la vogue du zen en Occident et a répandu l'idée que le tir à l'arc japonais était en rapport étroit avec le zen. Soixante ans après sa première parution, la réalité factuelle de cette notion développée par Herrigel est sérieusement contestée[réf. nécessaire]. (fr)
  • Le Zen dans l'art chevaleresque du tir à l'arc est un petit livre écrit dans les dernières années de sa vie par Eugen Herrigel (20 mars 1884 - 18 avril 1955), professeur de philosophie allemand néokantien qui s'intéressa à la philosophie de la logique, ainsi qu'au mysticisme, c'est-à-dire – selon Herrigel – à l'atteinte de « l'état de détachement véritable ». Le contenu de ce livre a eu une grande influence sur la vogue du zen en Occident et a répandu l'idée que le tir à l'arc japonais était en rapport étroit avec le zen. Soixante ans après sa première parution, la réalité factuelle de cette notion développée par Herrigel est sérieusement contestée[réf. nécessaire]. (fr)
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  • Le Zen dans l'art chevaleresque du tir à l'arc (fr)
  • Zen en el arte del tiro con arco (es)
  • Zen in the Art of Archery (en)
  • 弓と禅 (ja)
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