prop-fr:contenu
|
- :Bucquet commence par invoquer Hippocrate. Bucquet s'en inspire à l'image de ses contemporains : il cit ebeaucoup de passages. Il dresse une esquisse de l'histoire de Laval, sur sa description du pays, du climat, des productions naturelles, de la nature du sol : le bassin de Laval, quoique sans grands reliefs, n'est jamais plat, toujours ondulé, mamelonné par mille coteaux enchevêtrés, coupés de vallons où courent de nombreux ruisseaux ; des mares stagnent dans tous les trous, dans les chemins creux, impraticables en hiver, bourbiers au printemps, ornières desséchées en été ; trop souvent l'eau est trouble, infestée de débris organiques en putréfaction, et les gens viennent en puiser là où les bêtes ont déjà barboté. Le climat est froid, humide, incessamment rafraîchi par les nuages et les brouillards de la Manche qui prolongent les hivers et font l'automne plus précoce. Les habitants qui vivent sous ce ciel ont une hygiène déplorable. L'enfant est sale, allaité par de mauvaises nourrices, ou gavé d'un lait aigri dans des biberons malpropres ; dès six mois, ou plus tôt, on le bourre d'une lourde bouillie de sarrasin cuite dans un poêlon crasseux, de soupe même ! Si l'enfant parvient à vivre et à grandir, malgré ce régime, le surmenage précoce, les journées entières passées à faire courir la navette sur la trame du métier, au fond d'une cave noire, accroîtront sa misère physiologique, dans la classe pauvre. Aussi la mortalité infantile est-elle effroyable : les quinze centièmes des enfants meurent au cours de la première année, un tiers avant dix ans. L'adulte vit de soupe, de lourdes galettes de blé noir, de pain de seigle ou de sarrasin mal levé, mal cuit; il mange rarement de la viande, et boit de l'eau croupie, prise au puits proche du fumier ; il s'en dédommage le dimanche au cabaret, en avalant de nombreuses bolées de cidre, ou des verres d'eau-de-vie de cidre, et rentre cuver son ivresse dans une maison sans étage, basse, humide, presque aussi sombre que la cave à tisser, et dont le plancher de terre battue recueille précieusement tous les miasmes et s'imbibe de toutes les ordures. Le Lavallois — le Mayennais, en général — n'est ni très imaginatif ni très intellectuel ; son jugement est sain, mais lent, et il cache sous une écorce un peu épaisse, un bon sens robuste doublé d'une roublardise tenace ; paysan, il aura une méfiance très grande pour toute innovation; petit propriétaire terrien, il vivra, casanier, dans la routine de ses petites occupations, de ses petites habitudes, lisant peu, chassant, péchant, mangeant bien, buvant volontiers et dormant mieux encore ; il n'est pas très gai, pas très triste non plus, indolent, apathique. Les femmes, tard formées, tôt fanées, ne sont guère plus exubérantes que les hommes, et vieillissent vite. Enfin, sous le rapport de la propreté, la Mayenne ne ressemble que de très loin à la Hollande. L'auteur passe à l'énumération des maladies endémiques : Ici, le chorion est dense et serré, la peau flasque et sans force expulsive, toujours imbibée par une atmosphère humide, nullement dissolvante, son inhalation est considérable Il ne peut dès lors rien transpirer et toutes ces matières viciées retenues donnent naissance aux altérations des liquides et facilitent celles de la peau. Il attribue à cette pathogéniela fréquence des dermatoses, teignes, gale, impétigo, etc. La gastro-entérite et le muguet sévissent d'une façon désastreuse sur les nourrissons ; le muguet, si fréquent, et presque toujours méconnu, ce qui occasionne la mort d'un très grand nombre d'enfants parce qu'il devient confluent et qu'il gagne le tube intestinal. Le rachitisme, dû aux mêmes causes, est banal ; la scrofule aussi domine : un tiers de la population en présente, d'après Bucquet, les stigmates frustes ou atents ! La péritonite tuberculeuse, la phtisie pulmonaire, surtout, moissonnent chaque année un fort contingent ; il signale encore la fréquence du goitre, de l'idiotie, de l'imbécillité, de l'épilepsie, et enfin des manifestations arthritiques : goutte, rhumatisme, cancer. Il consacre encore quelques pages à l'affection de la rate bien fréquente, dit-il, parce que les forces digestives doivent être écrasées, le système de la veine-porte embarrassé et les vaisseaux chylifères disposés à l'engouement dans un pays où la transpiration est sans cesse contrariée par l'humidité froide des habitations et de l'atmosphère, où la circulation abdominale est ralentie par une vie sédentaire qui concourt puissamment à refroidir la surface du corps, où enfin la nourriture est lourde, acescente, et dépourvue de sucs nourriciers. Sur le tableau symptomatique Bucquet englobe probablement des cas de péritonite tuberculeuse avec ascite, de cirrhose de Laënnec, et surtout de paludisme : c'est avec raison qu'il incrimine à ce dernier point de vue, comme son maître Hippocrate, les eaux sans mouvement et sans profondeur telles que ont les nôtres, bibentibus autem lienes semper magnos esse et compressas^ ventres vero duros et tenues accalidos.. Au chapitre des maladies épidémiques saisonnières les plus communes, Bucquet signale en été la fièvre bilieuse ; — en automne la fièvre intermittente ; enfin, l'hiver réalise le maximum de mortalité annuel : au début, les cacochymes et les vieillards sont emportés par les premiers froids ; à la fin , font rage les affections pulmonaires aiguës, pleurésies et péripneumonies ; le printemps, heureusement, fait compensation : saluberrimum ver est. L'auteur remarqueque, dans la Mayenne, toutes ces pyrexies ont un caractère commun, la faiblesse des réactions organiques : chez des tempéraments asthéniques, la maladie avorte, demeure subaiguë, peu franche, et traîne ; les crises sont peu accusées, les sudorales en particulier, et la peau ne sert véritablement d'émonctoire que par les nombreuses variétés d'exanthèmes chroniques dont elle devient le siège. Bucquet en conclut que le thérapeute aura plutôt recours ici à la médication stimulante, car il y a plus à soutenir la nature qu'à la réfréner. Il termine son ouvrage en signalant la fâcheuse répercussion de l'incurie administrative sur un état sanitaire déjà peu brillant : des cimetières sont installés en pleine ville, en plein bourg, contre l'église; les cadavres enterrés trop près de la surface : ce sont là des foyers permanents d'infection. On voit, au coin des rues, des bourbiers, des eaux stagnantes, des dépotoirs immondes qui rivalisent de pestilence avec les tanneries et les abattoirs. Les vidanges sont déposées trop près des agglomérations, l'inspection des viandes est mal faite, Teau insalubre, sale, souillée encore par le rouissage du
chanvre et du lin. (fr)
- :
* Jean-Baptiste-Michel Bucquet, époux de Marie Claude RADDE
** Jean Baptiste Denis 1771-1841, époux d'Alexane Irène Louise Françoise BALLUET
*** Alexandrine Claude Denise 1797-1843
*** Louis Marie Anatole 1814-1872, époux de Marie Françoise d'AUBIGNEY 1830-1893
**** Marie Françoise Cécile 1856-1872
**** Jean Baptiste Marie Théodore Henri 1857-1928, époux de Marie Anne Thérèse Geneviève GRIFFATON 1864-1943
***** Henri Louis Marie Jean Baptiste 1886-1961, époux de Anne Marie LONFRIER 1893-1981
***** Marie Louise Josèphe Cécile 1887
***** Joseph Marie Jean Baptiste 1889-1918
***** Louis Pierre Marie Jean Baptiste 1891-1931, époux de Yvonne Louise Marie Antoinette BUCQUET 1889
****** Jean Baptiste Joseph Marie François, époux de Madeleine Yvette Marie COSTA
****** Yves Louis Marie Jean Baptiste, époux de Thérèse Marie Camille GAUTHIER
***** François Marie Jean Baptiste 1893-1915
***** Thérèse Marie Geneviève 1897
***** Jeanne Marie Françoise 1899-1976
***** Cécile Anne Marie 1906-1976
**** Jean Baptiste Marie Anatole 1858-1935, époux de Louise Noémie LELIÈVRE 1864-1910
***** Marie Françoise Cécile 1886-1972, épouse de Ernest Léon Alexis CAIGNÉ
***** Jean Baptiste Anatole Marie Auguste 1887-1914
***** Madeleine Marie Josèphe Zélie 1888-1975
***** Yvonne Louise Marie Antoinette 1889, épouse de Louis Pierre Marie Jean Baptiste BUCQUET 1891-1931
***** Anatole Pierre Marie Jean Baptiste 1892-1976, époux de Madeleine Marthe Marie Juliette LAIR de la MOTTE 1891-1957
****** Brigitte Marie Marthe Louise Madeleine Marguerite
***** Anatole Pierre Marie Jean Baptiste 1892-1976 &1940 Raymonde Marie Thérèse R... Jeanne LOLUM
***** Louise Jeanne Marie 1897-1951
**** Jean Baptiste Marie Gustave 1864-1913, époux d'Eugénie Victoire BOIDENZ
*** Ernestine (fr)
- :Bucquet commence par invoquer Hippocrate. Bucquet s'en inspire à l'image de ses contemporains : il cit ebeaucoup de passages. Il dresse une esquisse de l'histoire de Laval, sur sa description du pays, du climat, des productions naturelles, de la nature du sol : le bassin de Laval, quoique sans grands reliefs, n'est jamais plat, toujours ondulé, mamelonné par mille coteaux enchevêtrés, coupés de vallons où courent de nombreux ruisseaux ; des mares stagnent dans tous les trous, dans les chemins creux, impraticables en hiver, bourbiers au printemps, ornières desséchées en été ; trop souvent l'eau est trouble, infestée de débris organiques en putréfaction, et les gens viennent en puiser là où les bêtes ont déjà barboté. Le climat est froid, humide, incessamment rafraîchi par les nuages et les brouillards de la Manche qui prolongent les hivers et font l'automne plus précoce. Les habitants qui vivent sous ce ciel ont une hygiène déplorable. L'enfant est sale, allaité par de mauvaises nourrices, ou gavé d'un lait aigri dans des biberons malpropres ; dès six mois, ou plus tôt, on le bourre d'une lourde bouillie de sarrasin cuite dans un poêlon crasseux, de soupe même ! Si l'enfant parvient à vivre et à grandir, malgré ce régime, le surmenage précoce, les journées entières passées à faire courir la navette sur la trame du métier, au fond d'une cave noire, accroîtront sa misère physiologique, dans la classe pauvre. Aussi la mortalité infantile est-elle effroyable : les quinze centièmes des enfants meurent au cours de la première année, un tiers avant dix ans. L'adulte vit de soupe, de lourdes galettes de blé noir, de pain de seigle ou de sarrasin mal levé, mal cuit; il mange rarement de la viande, et boit de l'eau croupie, prise au puits proche du fumier ; il s'en dédommage le dimanche au cabaret, en avalant de nombreuses bolées de cidre, ou des verres d'eau-de-vie de cidre, et rentre cuver son ivresse dans une maison sans étage, basse, humide, presque aussi sombre que la cave à tisser, et dont le plancher de terre battue recueille précieusement tous les miasmes et s'imbibe de toutes les ordures. Le Lavallois — le Mayennais, en général — n'est ni très imaginatif ni très intellectuel ; son jugement est sain, mais lent, et il cache sous une écorce un peu épaisse, un bon sens robuste doublé d'une roublardise tenace ; paysan, il aura une méfiance très grande pour toute innovation; petit propriétaire terrien, il vivra, casanier, dans la routine de ses petites occupations, de ses petites habitudes, lisant peu, chassant, péchant, mangeant bien, buvant volontiers et dormant mieux encore ; il n'est pas très gai, pas très triste non plus, indolent, apathique. Les femmes, tard formées, tôt fanées, ne sont guère plus exubérantes que les hommes, et vieillissent vite. Enfin, sous le rapport de la propreté, la Mayenne ne ressemble que de très loin à la Hollande. L'auteur passe à l'énumération des maladies endémiques : Ici, le chorion est dense et serré, la peau flasque et sans force expulsive, toujours imbibée par une atmosphère humide, nullement dissolvante, son inhalation est considérable Il ne peut dès lors rien transpirer et toutes ces matières viciées retenues donnent naissance aux altérations des liquides et facilitent celles de la peau. Il attribue à cette pathogéniela fréquence des dermatoses, teignes, gale, impétigo, etc. La gastro-entérite et le muguet sévissent d'une façon désastreuse sur les nourrissons ; le muguet, si fréquent, et presque toujours méconnu, ce qui occasionne la mort d'un très grand nombre d'enfants parce qu'il devient confluent et qu'il gagne le tube intestinal. Le rachitisme, dû aux mêmes causes, est banal ; la scrofule aussi domine : un tiers de la population en présente, d'après Bucquet, les stigmates frustes ou atents ! La péritonite tuberculeuse, la phtisie pulmonaire, surtout, moissonnent chaque année un fort contingent ; il signale encore la fréquence du goitre, de l'idiotie, de l'imbécillité, de l'épilepsie, et enfin des manifestations arthritiques : goutte, rhumatisme, cancer. Il consacre encore quelques pages à l'affection de la rate bien fréquente, dit-il, parce que les forces digestives doivent être écrasées, le système de la veine-porte embarrassé et les vaisseaux chylifères disposés à l'engouement dans un pays où la transpiration est sans cesse contrariée par l'humidité froide des habitations et de l'atmosphère, où la circulation abdominale est ralentie par une vie sédentaire qui concourt puissamment à refroidir la surface du corps, où enfin la nourriture est lourde, acescente, et dépourvue de sucs nourriciers. Sur le tableau symptomatique Bucquet englobe probablement des cas de péritonite tuberculeuse avec ascite, de cirrhose de Laënnec, et surtout de paludisme : c'est avec raison qu'il incrimine à ce dernier point de vue, comme son maître Hippocrate, les eaux sans mouvement et sans profondeur telles que ont les nôtres, bibentibus autem lienes semper magnos esse et compressas^ ventres vero duros et tenues accalidos.. Au chapitre des maladies épidémiques saisonnières les plus communes, Bucquet signale en été la fièvre bilieuse ; — en automne la fièvre intermittente ; enfin, l'hiver réalise le maximum de mortalité annuel : au début, les cacochymes et les vieillards sont emportés par les premiers froids ; à la fin , font rage les affections pulmonaires aiguës, pleurésies et péripneumonies ; le printemps, heureusement, fait compensation : saluberrimum ver est. L'auteur remarqueque, dans la Mayenne, toutes ces pyrexies ont un caractère commun, la faiblesse des réactions organiques : chez des tempéraments asthéniques, la maladie avorte, demeure subaiguë, peu franche, et traîne ; les crises sont peu accusées, les sudorales en particulier, et la peau ne sert véritablement d'émonctoire que par les nombreuses variétés d'exanthèmes chroniques dont elle devient le siège. Bucquet en conclut que le thérapeute aura plutôt recours ici à la médication stimulante, car il y a plus à soutenir la nature qu'à la réfréner. Il termine son ouvrage en signalant la fâcheuse répercussion de l'incurie administrative sur un état sanitaire déjà peu brillant : des cimetières sont installés en pleine ville, en plein bourg, contre l'église; les cadavres enterrés trop près de la surface : ce sont là des foyers permanents d'infection. On voit, au coin des rues, des bourbiers, des eaux stagnantes, des dépotoirs immondes qui rivalisent de pestilence avec les tanneries et les abattoirs. Les vidanges sont déposées trop près des agglomérations, l'inspection des viandes est mal faite, Teau insalubre, sale, souillée encore par le rouissage du
chanvre et du lin. (fr)
- :
* Jean-Baptiste-Michel Bucquet, époux de Marie Claude RADDE
** Jean Baptiste Denis 1771-1841, époux d'Alexane Irène Louise Françoise BALLUET
*** Alexandrine Claude Denise 1797-1843
*** Louis Marie Anatole 1814-1872, époux de Marie Françoise d'AUBIGNEY 1830-1893
**** Marie Françoise Cécile 1856-1872
**** Jean Baptiste Marie Théodore Henri 1857-1928, époux de Marie Anne Thérèse Geneviève GRIFFATON 1864-1943
***** Henri Louis Marie Jean Baptiste 1886-1961, époux de Anne Marie LONFRIER 1893-1981
***** Marie Louise Josèphe Cécile 1887
***** Joseph Marie Jean Baptiste 1889-1918
***** Louis Pierre Marie Jean Baptiste 1891-1931, époux de Yvonne Louise Marie Antoinette BUCQUET 1889
****** Jean Baptiste Joseph Marie François, époux de Madeleine Yvette Marie COSTA
****** Yves Louis Marie Jean Baptiste, époux de Thérèse Marie Camille GAUTHIER
***** François Marie Jean Baptiste 1893-1915
***** Thérèse Marie Geneviève 1897
***** Jeanne Marie Françoise 1899-1976
***** Cécile Anne Marie 1906-1976
**** Jean Baptiste Marie Anatole 1858-1935, époux de Louise Noémie LELIÈVRE 1864-1910
***** Marie Françoise Cécile 1886-1972, épouse de Ernest Léon Alexis CAIGNÉ
***** Jean Baptiste Anatole Marie Auguste 1887-1914
***** Madeleine Marie Josèphe Zélie 1888-1975
***** Yvonne Louise Marie Antoinette 1889, épouse de Louis Pierre Marie Jean Baptiste BUCQUET 1891-1931
***** Anatole Pierre Marie Jean Baptiste 1892-1976, époux de Madeleine Marthe Marie Juliette LAIR de la MOTTE 1891-1957
****** Brigitte Marie Marthe Louise Madeleine Marguerite
***** Anatole Pierre Marie Jean Baptiste 1892-1976 &1940 Raymonde Marie Thérèse R... Jeanne LOLUM
***** Louise Jeanne Marie 1897-1951
**** Jean Baptiste Marie Gustave 1864-1913, époux d'Eugénie Victoire BOIDENZ
*** Ernestine (fr)
|