L'ironie romantique est un concept théorisé en 1797 par Friedrich Schlegel dans la revue Lyceum der schönen Künste, en reprenant la conception dialectique de l'ironie socratique. Le propre de l'ironie socratique est de mettre en regard les discours, et de faire émerger chez le lecteur une réflexion active par la juxtaposition des opposés ; c'est la marche habituelle des dialogues de Platon. Il s'agit de laisser parler son contradicteur, de lui laisser libre champ d'exposer sa doctrine, d'en dévoiler le mécanisme, pour mieux trouver les moyens de la détruire : « La destruction qu'opère Socrate est une destruction, non de l'extérieur, mais de l'intérieur. Il n'oppose pas sa propre opinion à celle de son partenaire, ce qui amènerait probablement une dispute qui ne résoudrait rien. (...) [Elle

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  • L'ironie romantique est un concept théorisé en 1797 par Friedrich Schlegel dans la revue Lyceum der schönen Künste, en reprenant la conception dialectique de l'ironie socratique. Le propre de l'ironie socratique est de mettre en regard les discours, et de faire émerger chez le lecteur une réflexion active par la juxtaposition des opposés ; c'est la marche habituelle des dialogues de Platon. Il s'agit de laisser parler son contradicteur, de lui laisser libre champ d'exposer sa doctrine, d'en dévoiler le mécanisme, pour mieux trouver les moyens de la détruire : « La destruction qu'opère Socrate est une destruction, non de l'extérieur, mais de l'intérieur. Il n'oppose pas sa propre opinion à celle de son partenaire, ce qui amènerait probablement une dispute qui ne résoudrait rien. (...) [Elle] est une arme avec laquelle on parvient à détruire une position bâtie sur une fausse prétention. Par son exagération même, la prétention finit par éclater et ne peut plus tromper personne. » Dans cette acception, l'ironie est un procédé critique de distanciation : de l'opposition des images ou des concepts, elle tire une substance supérieure qui les dépasse. L'ironie romantique, telle que définie par Schlegel, telle qu'appliquée par Tieck ou Hoffmann, visait fondamentalement à rompre toute structure figée de langage et à dégager des perspectives nouvelles à la pensée comme à l'imagination. Elle valut aux Romantiques de nombreuses critiques de la part des classiques ; parallèlement, elle constitua le cœur esthétique du mouvement, fournissant à ses chantres de « fructueuses trouvailles ». Les Romantiques du Cercle d'Iéna - Solger, Tieck, Novalis, Schleiermacher particulièrement - reprendront à leur compte et développeront la théorie et l'usage de l'ironie romantique. (fr)
  • L'ironie romantique est un concept théorisé en 1797 par Friedrich Schlegel dans la revue Lyceum der schönen Künste, en reprenant la conception dialectique de l'ironie socratique. Le propre de l'ironie socratique est de mettre en regard les discours, et de faire émerger chez le lecteur une réflexion active par la juxtaposition des opposés ; c'est la marche habituelle des dialogues de Platon. Il s'agit de laisser parler son contradicteur, de lui laisser libre champ d'exposer sa doctrine, d'en dévoiler le mécanisme, pour mieux trouver les moyens de la détruire : « La destruction qu'opère Socrate est une destruction, non de l'extérieur, mais de l'intérieur. Il n'oppose pas sa propre opinion à celle de son partenaire, ce qui amènerait probablement une dispute qui ne résoudrait rien. (...) [Elle] est une arme avec laquelle on parvient à détruire une position bâtie sur une fausse prétention. Par son exagération même, la prétention finit par éclater et ne peut plus tromper personne. » Dans cette acception, l'ironie est un procédé critique de distanciation : de l'opposition des images ou des concepts, elle tire une substance supérieure qui les dépasse. L'ironie romantique, telle que définie par Schlegel, telle qu'appliquée par Tieck ou Hoffmann, visait fondamentalement à rompre toute structure figée de langage et à dégager des perspectives nouvelles à la pensée comme à l'imagination. Elle valut aux Romantiques de nombreuses critiques de la part des classiques ; parallèlement, elle constitua le cœur esthétique du mouvement, fournissant à ses chantres de « fructueuses trouvailles ». Les Romantiques du Cercle d'Iéna - Solger, Tieck, Novalis, Schleiermacher particulièrement - reprendront à leur compte et développeront la théorie et l'usage de l'ironie romantique. (fr)
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  • L'ironie romantique est un concept théorisé en 1797 par Friedrich Schlegel dans la revue Lyceum der schönen Künste, en reprenant la conception dialectique de l'ironie socratique. Le propre de l'ironie socratique est de mettre en regard les discours, et de faire émerger chez le lecteur une réflexion active par la juxtaposition des opposés ; c'est la marche habituelle des dialogues de Platon. Il s'agit de laisser parler son contradicteur, de lui laisser libre champ d'exposer sa doctrine, d'en dévoiler le mécanisme, pour mieux trouver les moyens de la détruire : « La destruction qu'opère Socrate est une destruction, non de l'extérieur, mais de l'intérieur. Il n'oppose pas sa propre opinion à celle de son partenaire, ce qui amènerait probablement une dispute qui ne résoudrait rien. (...) [Elle (fr)
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