Coagglutination ou agglutination mixte est un test de laboratoire, utilisé dès les années 1950 d'abord en microbiologie puis en immuno-hématologie. Dans ce test, l'agglutination, témoin d'une réaction antigène-anticorps spécifique, implique deux composantes qui selon les cas peuvent être des particules inertes, des bactéries, ou d'autres cellules en particulier des globules rouges (GR). Dans ses applications immuno-hématologiques, l'agglutination des GR porteurs d'un antigène donné (cellules tests), est provoquée par un anticorps spécifique de cet antigène qui, au lieu d'être libre comme dans le réactif liquide lors des groupages sanguins, est fixé, sans pouvoir les agglutiner, sur d'autres cellules porteurs du même antigène (cellules supports). C'est ainsi qu'en 1955-1956 Coombs et a

Property Value
dbo:abstract
  • Coagglutination ou agglutination mixte est un test de laboratoire, utilisé dès les années 1950 d'abord en microbiologie puis en immuno-hématologie. Dans ce test, l'agglutination, témoin d'une réaction antigène-anticorps spécifique, implique deux composantes qui selon les cas peuvent être des particules inertes, des bactéries, ou d'autres cellules en particulier des globules rouges (GR). Dans ses applications immuno-hématologiques, l'agglutination des GR porteurs d'un antigène donné (cellules tests), est provoquée par un anticorps spécifique de cet antigène qui, au lieu d'être libre comme dans le réactif liquide lors des groupages sanguins, est fixé, sans pouvoir les agglutiner, sur d'autres cellules porteurs du même antigène (cellules supports). C'est ainsi qu'en 1955-1956 Coombs et al. démontraient la présence des antigène A et B sur les plaquettes ou les cellules épidermiques humaines à l'aide des GR (1,2). Le caractère spécifique de la réaction est illustré par le Tableau 1 Ce principe a été appliqué en 1973 par Lalezari à son circuit automatique d'agglutination en flux continu, en utilisant les GR à la fois en tant que cellules tests et cellules supports(3). Deux ans plus tard, Habibi et al. ont élargi cette application à d'autres méthodes d'hémagglutination en flux continu (4) et en ont précisé les avantages, les mécanismes et les paramètres techniques en l'utilisant pour l'étude des anticorps et des antigènes des GR (5 ). Mécanismes : Deux phénomènes conjoints expliquent la coagglutination: 1- Transfert des molécules d'anticorps par proximité depuis les cellules supports où leur concentration est forte (sites antigéniques saturés) vers les cellules tests où cette concentration est nulle (sites antigéniques vacants). 2- Pontage entre les deux protagonistes test et support (à condition qu'ils partagent la même spécificité antigénique), provoqué par l'anticorps, spontanément non agglutinant, dont un des sites fixant l'antigène est libre et spécifique de cet antigène commun. Avantages : 1- L'économie de réactif : L'utilisation des GR supports recouverts d'anticorps à la place d'anticorps en phase liquide réduit considérablement la consommation de celui-ci lors des groupages sanguins. 2- La possibilité d'utiliser des mélanges d'anticorps au lieu d'anticorps purifié : En sélectionnant les GR supports ayant une composition antigénique adaptée, ceux-ci tamiseront le mélange en ne fixant qu'une de ses spécificités, les autres, non fixés, étant éliminés par simple lavage. Le mélange pourra ainsi servir directement de réactif de groupage sans nécessité de purification préalable. Par exemple, un mélange d'anticorps anti-A, anti-B, anti-C et anti-D, fixé sur des GR supports porteurs de l'antigène D à l'exclusion des antigènes A, B et C deviendra un réactif anti-D mono-spécifique et pourra ainsi servir de réactif de groupage. 3- La détermination directe de la spécificité des auto-anticorps qui dans les anémies hémolytiques auto-immunes recouvrent in vivo la surface des GR rendant inutiles les procédés d'élution qui peuvent s'avérer laborieux ou peu efficaces. Références : 1- Coombs R.R.A. et al. : The A and B antigens on human platelets demonstrated by means of mixed erythrocyte-platelet agglutination. Vox Sang., 5, 111, 1955. 2- Coombs R.A.A. Et al. A and B blood group antigens on human epidermal cells demonstrated by mixed agglutination. Lancet 1, 461, 1956. 3- Lalezari P. : Direct determination of red blood cell bound antibody specificity. Brit.J. Haemat. 24, 777, 1973. 4- Habibi B. et al : A papain-bromelin-polybrene four channel autoanalyzer system for blood group antibody screening.Analysis of 22912 sera. Vox Sang. 25, 289, 1973. 5- Habibi B. et al :Coagglutination en flux continu, techniques et applications. Rev. Franç.Transf. Immuno-hématol. 18, 1, 59-78, 1975. ___________________________________________________________________________________________________ Anticorps anti-D : Anticorps anti-C : composition antigénique des GR tests libres fixés sur GR supports libres fixés sur GR supports D+ D- C+ C- D+ C- ++ +++ -- -- -- -- D- C+ -- -- -- ++ +++ -- D+ C+ ++ +++ -- ++ +++ -- D- C- -- -- -- -- -- --____________________________________________________________________________________________________ Tableau 1- Résultat et spécificité des réactions (++:agglutination simple, +++:coagglutination, -- :absence de réaction) * Portail de l’hématologie (fr)
  • Coagglutination ou agglutination mixte est un test de laboratoire, utilisé dès les années 1950 d'abord en microbiologie puis en immuno-hématologie. Dans ce test, l'agglutination, témoin d'une réaction antigène-anticorps spécifique, implique deux composantes qui selon les cas peuvent être des particules inertes, des bactéries, ou d'autres cellules en particulier des globules rouges (GR). Dans ses applications immuno-hématologiques, l'agglutination des GR porteurs d'un antigène donné (cellules tests), est provoquée par un anticorps spécifique de cet antigène qui, au lieu d'être libre comme dans le réactif liquide lors des groupages sanguins, est fixé, sans pouvoir les agglutiner, sur d'autres cellules porteurs du même antigène (cellules supports). C'est ainsi qu'en 1955-1956 Coombs et al. démontraient la présence des antigène A et B sur les plaquettes ou les cellules épidermiques humaines à l'aide des GR (1,2). Le caractère spécifique de la réaction est illustré par le Tableau 1 Ce principe a été appliqué en 1973 par Lalezari à son circuit automatique d'agglutination en flux continu, en utilisant les GR à la fois en tant que cellules tests et cellules supports(3). Deux ans plus tard, Habibi et al. ont élargi cette application à d'autres méthodes d'hémagglutination en flux continu (4) et en ont précisé les avantages, les mécanismes et les paramètres techniques en l'utilisant pour l'étude des anticorps et des antigènes des GR (5 ). Mécanismes : Deux phénomènes conjoints expliquent la coagglutination: 1- Transfert des molécules d'anticorps par proximité depuis les cellules supports où leur concentration est forte (sites antigéniques saturés) vers les cellules tests où cette concentration est nulle (sites antigéniques vacants). 2- Pontage entre les deux protagonistes test et support (à condition qu'ils partagent la même spécificité antigénique), provoqué par l'anticorps, spontanément non agglutinant, dont un des sites fixant l'antigène est libre et spécifique de cet antigène commun. Avantages : 1- L'économie de réactif : L'utilisation des GR supports recouverts d'anticorps à la place d'anticorps en phase liquide réduit considérablement la consommation de celui-ci lors des groupages sanguins. 2- La possibilité d'utiliser des mélanges d'anticorps au lieu d'anticorps purifié : En sélectionnant les GR supports ayant une composition antigénique adaptée, ceux-ci tamiseront le mélange en ne fixant qu'une de ses spécificités, les autres, non fixés, étant éliminés par simple lavage. Le mélange pourra ainsi servir directement de réactif de groupage sans nécessité de purification préalable. Par exemple, un mélange d'anticorps anti-A, anti-B, anti-C et anti-D, fixé sur des GR supports porteurs de l'antigène D à l'exclusion des antigènes A, B et C deviendra un réactif anti-D mono-spécifique et pourra ainsi servir de réactif de groupage. 3- La détermination directe de la spécificité des auto-anticorps qui dans les anémies hémolytiques auto-immunes recouvrent in vivo la surface des GR rendant inutiles les procédés d'élution qui peuvent s'avérer laborieux ou peu efficaces. Références : 1- Coombs R.R.A. et al. : The A and B antigens on human platelets demonstrated by means of mixed erythrocyte-platelet agglutination. Vox Sang., 5, 111, 1955. 2- Coombs R.A.A. Et al. A and B blood group antigens on human epidermal cells demonstrated by mixed agglutination. Lancet 1, 461, 1956. 3- Lalezari P. : Direct determination of red blood cell bound antibody specificity. Brit.J. Haemat. 24, 777, 1973. 4- Habibi B. et al : A papain-bromelin-polybrene four channel autoanalyzer system for blood group antibody screening.Analysis of 22912 sera. Vox Sang. 25, 289, 1973. 5- Habibi B. et al :Coagglutination en flux continu, techniques et applications. Rev. Franç.Transf. Immuno-hématol. 18, 1, 59-78, 1975. ___________________________________________________________________________________________________ Anticorps anti-D : Anticorps anti-C : composition antigénique des GR tests libres fixés sur GR supports libres fixés sur GR supports D+ D- C+ C- D+ C- ++ +++ -- -- -- -- D- C+ -- -- -- ++ +++ -- D+ C+ ++ +++ -- ++ +++ -- D- C- -- -- -- -- -- --____________________________________________________________________________________________________ Tableau 1- Résultat et spécificité des réactions (++:agglutination simple, +++:coagglutination, -- :absence de réaction) * Portail de l’hématologie (fr)
dbo:wikiPageID
  • 14280799 (xsd:integer)
dbo:wikiPageLength
  • 5255 (xsd:nonNegativeInteger)
dbo:wikiPageRevisionID
  • 191079411 (xsd:integer)
dbo:wikiPageWikiLink
prop-fr:wikiPageUsesTemplate
dct:subject
rdfs:comment
  • Coagglutination ou agglutination mixte est un test de laboratoire, utilisé dès les années 1950 d'abord en microbiologie puis en immuno-hématologie. Dans ce test, l'agglutination, témoin d'une réaction antigène-anticorps spécifique, implique deux composantes qui selon les cas peuvent être des particules inertes, des bactéries, ou d'autres cellules en particulier des globules rouges (GR). Dans ses applications immuno-hématologiques, l'agglutination des GR porteurs d'un antigène donné (cellules tests), est provoquée par un anticorps spécifique de cet antigène qui, au lieu d'être libre comme dans le réactif liquide lors des groupages sanguins, est fixé, sans pouvoir les agglutiner, sur d'autres cellules porteurs du même antigène (cellules supports). C'est ainsi qu'en 1955-1956 Coombs et a (fr)
  • Coagglutination ou agglutination mixte est un test de laboratoire, utilisé dès les années 1950 d'abord en microbiologie puis en immuno-hématologie. Dans ce test, l'agglutination, témoin d'une réaction antigène-anticorps spécifique, implique deux composantes qui selon les cas peuvent être des particules inertes, des bactéries, ou d'autres cellules en particulier des globules rouges (GR). Dans ses applications immuno-hématologiques, l'agglutination des GR porteurs d'un antigène donné (cellules tests), est provoquée par un anticorps spécifique de cet antigène qui, au lieu d'être libre comme dans le réactif liquide lors des groupages sanguins, est fixé, sans pouvoir les agglutiner, sur d'autres cellules porteurs du même antigène (cellules supports). C'est ainsi qu'en 1955-1956 Coombs et a (fr)
rdfs:label
  • Coagglutination des globules rouges (fr)
  • Coagglutination des globules rouges (fr)
owl:sameAs
prov:wasDerivedFrom
foaf:isPrimaryTopicOf
is oa:hasTarget of
is foaf:primaryTopic of