Bilan et Perspectives est un ouvrage de Léon Trotski publié en 1905 considéré comme un de ses écrits fondateurs par ses partisans (« trotskistes »). Dans ce livre, Trotski analyse les spécificités du développement historique et social de la Russie et en tire des conclusions concernant les tâches de la révolution russe à venir. Pour Trotski,la divergence apparente entre la Russie et l'Europe n'est pasfondamentale mais s'explique d'une part par leclimat russe, d'autre part du fait de la pression constante exercéesur la Russie tout au long de l'histoire par une Europe plus avancée.

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  • Bilan et Perspectives est un ouvrage de Léon Trotski publié en 1905 considéré comme un de ses écrits fondateurs par ses partisans (« trotskistes »). Dans ce livre, Trotski analyse les spécificités du développement historique et social de la Russie et en tire des conclusions concernant les tâches de la révolution russe à venir. Pour Trotski,la divergence apparente entre la Russie et l'Europe n'est pasfondamentale mais s'explique d'une part par leclimat russe, d'autre part du fait de la pression constante exercéesur la Russie tout au long de l'histoire par une Europe plus avancée. Pour Trotski, le climat russe est la raison dufaible développement des villes en Russie. En effet, à cause des hiverslongs et rigoureux, la paysannerie russe était cantonnée à lamaison pendant près de la moitié de l'année, ce qui favorisaitl'artisanat à domicile, et décourageait l'apparition d'une classed'artisans urbains. De ce fait, les villes y restèrent cantonnées au rôlede simples centres régionaux non productifs jusqu'à l'apparition ducapitalisme. D'autre part, la pression constante, enparticulier militaire, exercée par les pays européens plus avancésà l'ouest (Pologne, Allemagne, Suède…), et par les peuplesd'éleveurs nomades de l'est (Petchénègues, Khazars, Mongols,Tatars…), contraignit la classe féodale russe, pour sa survie entant que classe, à se doter d'un pouvoir d'État extrêmement fort,centralisé et militariste afin de défendre son territoire. Cet Étatdevint si disproportionné qu'il finit par accaparer une part de plusen plus importante du national, et par écraser toutdéveloppement social autonome au sein de la société, notamment enbridant le pouvoir de la noblesse (sous Ivan le Terrible avecl'opritchnina) et en étouffant l'émergence d'une classe moyenne,contrairement à ce qui se produisait en Europe où la bourgeoisieacquérait une autonomie croissante. Par conséquent, toutes les réformes socialesaccomplies en Russie l'étaient non pas en tant que résultat d'unelutte au sein de la société, mais sous l'impulsion directe du tsar,à la suite de l'Occident – en particulier avecPierre le Grand. C'est pourquoi, toujours selon Trotski, aumoment de l'apparition du capitalisme, la Russie ne disposant pasd'une classe bourgeoise, la grande industrie fut développée avanttout par l'État ou via des capitaux étrangers, européens. Une classeprolétaire industrielle se forma donc en Russie sans que ne s'y développe encontrepartie une classe bourgeoise comme cela avait été le cas àl'Ouest. C'est cette observation qui poussa Trotski à formuler sathéorie de la révolution permanente (c'est-à-dire,ininterrompue), selon laquelle les tâches de la révolution« bourgeoise » en Russie (suppression du féodalisme,réforme agraire, instauration de la démocratie, etc.) ne pouvaientpas être accomplies par la bourgeoisie nationale (quasi inexistante oudépendante de l'impérialisme et de la noblesse), mais devaientl'être par le prolétariat qui, partant, s'emparerait du pouvoir d'État eteffectuerait directement la transition du féodalisme au socialisme(avec la nationalisation et collectivisation de la grande industrie,etc.) sans passer par un stade capitaliste distinct. Les socialistes se réclamant du trotskismeappliquent par extension cette analyse, dans le cadre de la théorie de la « révolution permanente », à la situation des paysafricains, asiatiques, etc. dont le développement est étouffé parle poids de l'impérialisme ; pour eux, le développement deces pays sur une base capitaliste est illusoire – ils nepourront acquérir une véritable indépendance économique (etpolitique) que par une révolution socialiste dirigée par leprolétariat à la fois contre l'impérialisme et contre labourgeoisie nationale fantoche de ces pays. (fr)
  • Bilan et Perspectives est un ouvrage de Léon Trotski publié en 1905 considéré comme un de ses écrits fondateurs par ses partisans (« trotskistes »). Dans ce livre, Trotski analyse les spécificités du développement historique et social de la Russie et en tire des conclusions concernant les tâches de la révolution russe à venir. Pour Trotski,la divergence apparente entre la Russie et l'Europe n'est pasfondamentale mais s'explique d'une part par leclimat russe, d'autre part du fait de la pression constante exercéesur la Russie tout au long de l'histoire par une Europe plus avancée. Pour Trotski, le climat russe est la raison dufaible développement des villes en Russie. En effet, à cause des hiverslongs et rigoureux, la paysannerie russe était cantonnée à lamaison pendant près de la moitié de l'année, ce qui favorisaitl'artisanat à domicile, et décourageait l'apparition d'une classed'artisans urbains. De ce fait, les villes y restèrent cantonnées au rôlede simples centres régionaux non productifs jusqu'à l'apparition ducapitalisme. D'autre part, la pression constante, enparticulier militaire, exercée par les pays européens plus avancésà l'ouest (Pologne, Allemagne, Suède…), et par les peuplesd'éleveurs nomades de l'est (Petchénègues, Khazars, Mongols,Tatars…), contraignit la classe féodale russe, pour sa survie entant que classe, à se doter d'un pouvoir d'État extrêmement fort,centralisé et militariste afin de défendre son territoire. Cet Étatdevint si disproportionné qu'il finit par accaparer une part de plusen plus importante du national, et par écraser toutdéveloppement social autonome au sein de la société, notamment enbridant le pouvoir de la noblesse (sous Ivan le Terrible avecl'opritchnina) et en étouffant l'émergence d'une classe moyenne,contrairement à ce qui se produisait en Europe où la bourgeoisieacquérait une autonomie croissante. Par conséquent, toutes les réformes socialesaccomplies en Russie l'étaient non pas en tant que résultat d'unelutte au sein de la société, mais sous l'impulsion directe du tsar,à la suite de l'Occident – en particulier avecPierre le Grand. C'est pourquoi, toujours selon Trotski, aumoment de l'apparition du capitalisme, la Russie ne disposant pasd'une classe bourgeoise, la grande industrie fut développée avanttout par l'État ou via des capitaux étrangers, européens. Une classeprolétaire industrielle se forma donc en Russie sans que ne s'y développe encontrepartie une classe bourgeoise comme cela avait été le cas àl'Ouest. C'est cette observation qui poussa Trotski à formuler sathéorie de la révolution permanente (c'est-à-dire,ininterrompue), selon laquelle les tâches de la révolution« bourgeoise » en Russie (suppression du féodalisme,réforme agraire, instauration de la démocratie, etc.) ne pouvaientpas être accomplies par la bourgeoisie nationale (quasi inexistante oudépendante de l'impérialisme et de la noblesse), mais devaientl'être par le prolétariat qui, partant, s'emparerait du pouvoir d'État eteffectuerait directement la transition du féodalisme au socialisme(avec la nationalisation et collectivisation de la grande industrie,etc.) sans passer par un stade capitaliste distinct. Les socialistes se réclamant du trotskismeappliquent par extension cette analyse, dans le cadre de la théorie de la « révolution permanente », à la situation des paysafricains, asiatiques, etc. dont le développement est étouffé parle poids de l'impérialisme ; pour eux, le développement deces pays sur une base capitaliste est illusoire – ils nepourront acquérir une véritable indépendance économique (etpolitique) que par une révolution socialiste dirigée par leprolétariat à la fois contre l'impérialisme et contre labourgeoisie nationale fantoche de ces pays. (fr)
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  • Bilan et Perspectives est un ouvrage de Léon Trotski publié en 1905 considéré comme un de ses écrits fondateurs par ses partisans (« trotskistes »). Dans ce livre, Trotski analyse les spécificités du développement historique et social de la Russie et en tire des conclusions concernant les tâches de la révolution russe à venir. Pour Trotski,la divergence apparente entre la Russie et l'Europe n'est pasfondamentale mais s'explique d'une part par leclimat russe, d'autre part du fait de la pression constante exercéesur la Russie tout au long de l'histoire par une Europe plus avancée. (fr)
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