Alain Simmer, germaniste et archéologue mosellan, est l’auteur d'une centaine d'articles scientifiques, parmi lesquels une douzaine d’ouvrages commercialisés. Il a deux grands domaines de recherches : le haut Moyen Âge et le germanisme mosellan. Selon Simmer, "il est quasiment impossible de retrouver l'origine des patois mosellans car il ne subsiste aucun témoignage médiéval". Ainsi le rhénan était la langue maternelle de Charlemagne parce qu'il avait vécu sur les terres rhénanes, et non parce que le rhénan aurait été la langue de ses ancêtres francs.

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  • Alain Simmer, germaniste et archéologue mosellan, est l’auteur d'une centaine d'articles scientifiques, parmi lesquels une douzaine d’ouvrages commercialisés. Il a deux grands domaines de recherches : le haut Moyen Âge et le germanisme mosellan. Il a été responsable scientifique de la fouille programmée de la nécropole mérovingienne du Bois de Butte à Audun-le-Tiche (autorisations ministérielles de 1979 à 1985) et chargé de la publication du site. Son dernier ouvrage (2017) Audun-le-Tiche mérovingien, en permet une véritable redécouverte grâce à la numérisation de diapositives couleur des années 1980. Selon Simmer, "il est quasiment impossible de retrouver l'origine des patois mosellans car il ne subsiste aucun témoignage médiéval". L'hypothèse évoquée le plus fréquemment pour expliquer l'origine du platt en Moselle est une thèse allemande du XIXe siècle qui présente le platt comme étant issu de la langue de l'envahisseur franc. Une frontière linguistique se serait établie entre la zone septentrionale habitée majoritairement par des colons francs et les terres méridionales dominées par les Gallo-Romains ayant résisté à la poussée des envahisseurs. Cependant, selon Simmer, "la Lorraine mérovingienne apparaît comme totalement étrangère au processus et à mille lieux de la genèse de la frontière des langues (…). [Il n'y a] aucune trace d'établissement massif de Barbares sur le sol lorrain suite à la grande invasion de 407. (…) On recherche en vain, depuis des années, les traces, tant archéologiques qu'anthropologiques, de la progression des Francs au Ve siècle en Gaule du Nord et on n'est pas près d'en retrouver car la mutation de la Gaule n'a jamais été d'ordre ethnique, comme on l'a cru trop longtemps, mais politique et ne s'est concrétisée par aucune colonisation massive (…). [Il est impossible de] continuer à envisager (…) l'hypothèse d'une implantation franque massive aboutissant à la naissance de centaines de villages nouveaux en Moselle et à la création d'une frontière linguistique (…). L'impact germanique des Francs n'a pas été plus puissant en Lorraine qu'ailleurs." Pour Simmer, la langue des Francs a disparu en un siècle, noyée par le latin des Gallo-Romains, et n'est en rien à l'origine des dialectes germaniques mosellans actuels qui dérivent selon lui des parlers des tribus belges germanophones installées en Moselle bien avant l'arrivée des Romains en Gaule. Avant l'invasion de Jules César, la Moselle était en effet occupée par les Belges, agrégat de tribus dont nombre parlait gaulois mais dont plusieurs revendiquaient une ascendance germanique : la pureté ethnique était déjà à cette époque du domaine du mythe. Simmer a remarqué que la frontière linguistique épouse avec une stupéfiante précision le tracé des archidiaconés (à une exception près), ces subdivisions des diocèses qui correspondent souvent aux anciens pagi gallo-romains. Or il est connu que les Romains avaient maintenu dans le découpage administratif en pagi les différentes zones linguistiques indigènes. Le platt serait donc autochtone en Moselle depuis 2200 ans, et non depuis 1600 ans comme on le croyait jusqu'à présent, et serait issu des parlers celto-germaniques de la Gaule Belgique et non de la langue de l'envahisseur franc comme le prétendait la thèse allemande du XIXe siècle. Les Francs parlaient d'ailleurs un dialecte bas-allemand, alors que les dialectes mosellans sont à rattacher au groupe moyen-allemand. Ainsi le rhénan était la langue maternelle de Charlemagne parce qu'il avait vécu sur les terres rhénanes, et non parce que le rhénan aurait été la langue de ses ancêtres francs. Pour Simmer, "le terme francique qui s'applique à plusieurs subdivisions dialectales actuelles, correspond à une réalité politique, en aucun cas linguistique, les parlers ainsi dénommés relevant aussi bien du haut-allemand que du bas-allemand. (…) Même si les phénomènes dialectologiques sont dus à des interférences relativement récentes de zones d'expansion linguistique, il est clair que la diversité est telle qu'on ne peut envisager une base commune (...). Le terme francique devrait être banni de ces dénominations, au profit de rhénan et mosellan." (fr)
  • Alain Simmer, germaniste et archéologue mosellan, est l’auteur d'une centaine d'articles scientifiques, parmi lesquels une douzaine d’ouvrages commercialisés. Il a deux grands domaines de recherches : le haut Moyen Âge et le germanisme mosellan. Il a été responsable scientifique de la fouille programmée de la nécropole mérovingienne du Bois de Butte à Audun-le-Tiche (autorisations ministérielles de 1979 à 1985) et chargé de la publication du site. Son dernier ouvrage (2017) Audun-le-Tiche mérovingien, en permet une véritable redécouverte grâce à la numérisation de diapositives couleur des années 1980. Selon Simmer, "il est quasiment impossible de retrouver l'origine des patois mosellans car il ne subsiste aucun témoignage médiéval". L'hypothèse évoquée le plus fréquemment pour expliquer l'origine du platt en Moselle est une thèse allemande du XIXe siècle qui présente le platt comme étant issu de la langue de l'envahisseur franc. Une frontière linguistique se serait établie entre la zone septentrionale habitée majoritairement par des colons francs et les terres méridionales dominées par les Gallo-Romains ayant résisté à la poussée des envahisseurs. Cependant, selon Simmer, "la Lorraine mérovingienne apparaît comme totalement étrangère au processus et à mille lieux de la genèse de la frontière des langues (…). [Il n'y a] aucune trace d'établissement massif de Barbares sur le sol lorrain suite à la grande invasion de 407. (…) On recherche en vain, depuis des années, les traces, tant archéologiques qu'anthropologiques, de la progression des Francs au Ve siècle en Gaule du Nord et on n'est pas près d'en retrouver car la mutation de la Gaule n'a jamais été d'ordre ethnique, comme on l'a cru trop longtemps, mais politique et ne s'est concrétisée par aucune colonisation massive (…). [Il est impossible de] continuer à envisager (…) l'hypothèse d'une implantation franque massive aboutissant à la naissance de centaines de villages nouveaux en Moselle et à la création d'une frontière linguistique (…). L'impact germanique des Francs n'a pas été plus puissant en Lorraine qu'ailleurs." Pour Simmer, la langue des Francs a disparu en un siècle, noyée par le latin des Gallo-Romains, et n'est en rien à l'origine des dialectes germaniques mosellans actuels qui dérivent selon lui des parlers des tribus belges germanophones installées en Moselle bien avant l'arrivée des Romains en Gaule. Avant l'invasion de Jules César, la Moselle était en effet occupée par les Belges, agrégat de tribus dont nombre parlait gaulois mais dont plusieurs revendiquaient une ascendance germanique : la pureté ethnique était déjà à cette époque du domaine du mythe. Simmer a remarqué que la frontière linguistique épouse avec une stupéfiante précision le tracé des archidiaconés (à une exception près), ces subdivisions des diocèses qui correspondent souvent aux anciens pagi gallo-romains. Or il est connu que les Romains avaient maintenu dans le découpage administratif en pagi les différentes zones linguistiques indigènes. Le platt serait donc autochtone en Moselle depuis 2200 ans, et non depuis 1600 ans comme on le croyait jusqu'à présent, et serait issu des parlers celto-germaniques de la Gaule Belgique et non de la langue de l'envahisseur franc comme le prétendait la thèse allemande du XIXe siècle. Les Francs parlaient d'ailleurs un dialecte bas-allemand, alors que les dialectes mosellans sont à rattacher au groupe moyen-allemand. Ainsi le rhénan était la langue maternelle de Charlemagne parce qu'il avait vécu sur les terres rhénanes, et non parce que le rhénan aurait été la langue de ses ancêtres francs. Pour Simmer, "le terme francique qui s'applique à plusieurs subdivisions dialectales actuelles, correspond à une réalité politique, en aucun cas linguistique, les parlers ainsi dénommés relevant aussi bien du haut-allemand que du bas-allemand. (…) Même si les phénomènes dialectologiques sont dus à des interférences relativement récentes de zones d'expansion linguistique, il est clair que la diversité est telle qu'on ne peut envisager une base commune (...). Le terme francique devrait être banni de ces dénominations, au profit de rhénan et mosellan." (fr)
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  • Alain Simmer, germaniste et archéologue mosellan, est l’auteur d'une centaine d'articles scientifiques, parmi lesquels une douzaine d’ouvrages commercialisés. Il a deux grands domaines de recherches : le haut Moyen Âge et le germanisme mosellan. Selon Simmer, "il est quasiment impossible de retrouver l'origine des patois mosellans car il ne subsiste aucun témoignage médiéval". Ainsi le rhénan était la langue maternelle de Charlemagne parce qu'il avait vécu sur les terres rhénanes, et non parce que le rhénan aurait été la langue de ses ancêtres francs. (fr)
  • Alain Simmer, germaniste et archéologue mosellan, est l’auteur d'une centaine d'articles scientifiques, parmi lesquels une douzaine d’ouvrages commercialisés. Il a deux grands domaines de recherches : le haut Moyen Âge et le germanisme mosellan. Selon Simmer, "il est quasiment impossible de retrouver l'origine des patois mosellans car il ne subsiste aucun témoignage médiéval". Ainsi le rhénan était la langue maternelle de Charlemagne parce qu'il avait vécu sur les terres rhénanes, et non parce que le rhénan aurait été la langue de ses ancêtres francs. (fr)
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