. . . . . . . "La rh\u00E9torique arabe, litt\u00E9ralement la science de l'\u00E9loquence (en arabe : \u0639\u0644\u0645 \u0627\u0644\u0628\u0644\u0627\u063A\u0629, \u02BFilm al-bal\u00E2gha) se d\u00E9veloppe \u00E0 partir du IXe si\u00E8cle autour de deux p\u00F4les, le Coran et la po\u00E9sie, et s'int\u00E9resse essentiellement \u00E0 la classification des tropes et \u00E0 leur interpr\u00E9tation, notamment dans l'ex\u00E9g\u00E8se et la critique litt\u00E9raire. La rh\u00E9torique arabe consiste surtout en une pragmatique et une po\u00E9tique du discours, et se d\u00E9marque ainsi nettement de la rh\u00E9torique aristot\u00E9licienne qui fait la distinction entre le domaine de la rh\u00E9torique (avec sa triade rh\u00E9torique-preuve-persuasion) et le domaine de la po\u00E9tique (avec sa triade po\u00EAsis-mim\u00EAsis-catharsis)."@fr . . . . . . . . . . "184403617"^^ . . . . . . . "Rh\u00E9torique arabe"@fr . . . . . . . . . . "19432"^^ . . . . . . . . . . . . . . . "8162115"^^ . . . . . . "La rh\u00E9torique arabe, litt\u00E9ralement la science de l'\u00E9loquence (en arabe : \u0639\u0644\u0645 \u0627\u0644\u0628\u0644\u0627\u063A\u0629, \u02BFilm al-bal\u00E2gha) se d\u00E9veloppe \u00E0 partir du IXe si\u00E8cle autour de deux p\u00F4les, le Coran et la po\u00E9sie, et s'int\u00E9resse essentiellement \u00E0 la classification des tropes et \u00E0 leur interpr\u00E9tation, notamment dans l'ex\u00E9g\u00E8se et la critique litt\u00E9raire. La rh\u00E9torique arabe consiste surtout en une pragmatique et une po\u00E9tique du discours, et se d\u00E9marque ainsi nettement de la rh\u00E9torique aristot\u00E9licienne qui fait la distinction entre le domaine de la rh\u00E9torique (avec sa triade rh\u00E9torique-preuve-persuasion) et le domaine de la po\u00E9tique (avec sa triade po\u00EAsis-mim\u00EAsis-catharsis). La pens\u00E9e rh\u00E9torique arabe est fond\u00E9e par le polygraphe al-J\u00E2hiz, qui centra sa r\u00E9flexion sur la notion de bay\u00E2n (l'\u00E9loquence comprise comme la clart\u00E9 du discours), mais c'est Ibn al-Mu'tazz et Qud\u00E2ma qui lui donnent sa premi\u00E8re formulation syst\u00E9matique \u00E0 la fin du IXe si\u00E8cle. D\u00E8s lors, la terminologie et le syst\u00E8me de la rh\u00E9torique arabe \u00E9voluent pendant plus de cinq si\u00E8cles, pour \u00EAtre fix\u00E9s \u00E0 partir de la fin du XIIIe si\u00E8cle par les commentateurs du livre d'Al-Sakkaki, la Cl\u00E9 des sciences (Mift\u00E2\u1E25 al-\u02BFUl\u00FBm). La rh\u00E9torique arabe est d\u00E8s lors constitu\u00E9e de trois branches : les ma\u02BF\u00E2n\u00EE (la s\u00E9mantique de la syntaxe), le bay\u00E2n (la science de l'expression figur\u00E9e) et le bad\u00EE\u02BF (les figures d'embellissement du discours). On distingue dans l'histoire de la rh\u00E9torique arabe deux traditions th\u00E9oriques : l'une, inspir\u00E9e de la pens\u00E9e grecque, port\u00E9e principalement par les philosophes ; l'autre, port\u00E9e avant tout par les critiques litt\u00E9raires et les ex\u00E9g\u00E8tes du Coran. La premi\u00E8re n'a eu que peu d'incidence en dehors du domaine de la philosophie. C'est la seconde qui fut couramment utilis\u00E9e, aussi bien dans l'ex\u00E9g\u00E8se que dans la critique litt\u00E9raire, et qui fournit le syst\u00E8me rh\u00E9torique arabe tel qu'il est enseign\u00E9 encore aujourd'hui et tel qu'il est expos\u00E9 ci-apr\u00E8s. Tout le d\u00E9veloppement de la rh\u00E9torique arabe fonde sa r\u00E9flexion sur le polymorphisme du sens (ou sa \u00AB m\u00E9taphoricit\u00E9 \u00BB)."@fr . . .