"fr"@fr . . . "L'Horoscope, texte \u00E9tabli par Jean-Pierre Collinet, Fables, contes et nouvelles, Gallimard, \u00AB\u00A0Biblioth\u00E8que de la Pl\u00E9iade\u00A0\u00BB, 1991, p. 319"@fr . "190506157"^^ . . . . . "L'Horoscope"@fr . . . . . . . . . . "L'Horoscope est la seizi\u00E8me fable du livre VIII de Jean de La Fontaine situ\u00E9 dans le second recueil des Fables de La Fontaine, \u00E9dit\u00E9 pour la premi\u00E8re fois en 1678. La Fontaine y d\u00E9crit les \u00AB faiseurs d'horoscope \u00BB comme des \u00AB charlatans \u00BB."@fr . "L\u2019Horoscope"@fr . . . . . . . . "On rencontre sa destin\u00E9e\nSouvent par des chemins qu'on prend pour l'\u00E9viter.\u00A0\nUn P\u00E8re eut pour toute lign\u00E9e\u00A0\nUn fils qu'il aima trop, jusques \u00E0 consulter\nSur le sort de sa g\u00E9niture \nLes Diseurs de bonne aventure.\nUn de ces gens lui dit, que des Lions surtout\nIl \u00E9loign\u00E2t l'enfant jusques \u00E0 certain \u00E2ge\u00A0:\u00A0\nJusqu'\u00E0 vingt ans, point davantage.\nLe P\u00E8re pour venir \u00E0 bout\nD'une pr\u00E9caution sur qui roulait la vie\nDe celui qu'il aimait, d\u00E9fendit que jamais\nOn lui laiss\u00E2t passer le seuil de son palais.\nIl pouvait sans sortir contenter son envie,\nAvec ses compagnons tout le jour badiner,\nSauter, courir, se promener.\nQuand il fut en l'\u00E2ge o\u00F9 la chasse\nPla\u00EEt le plus aux jeunes esprits,\nCet exercice avec m\u00E9pris\nLui fut d\u00E9peint\u00A0; mais, quoi qu'on fasse,\nPropos, conseil, enseignement,\nLe jeune homme inquiet, ardent, plein de courage,\nA peine se sentit des bouillons d'un tel \u00E2ge,\nQu'il soupira pour ce plaisir.\nPlus l'obstacle \u00E9tait grand, plus fort fut le d\u00E9sir.\u00A0\nIl savait le sujet des fatales d\u00E9fenses\u00A0;\nEt comme ce logis plein de magnificences\nAbondait partout en tableaux,\nEt que la laine et les pinceaux\nTra\u00E7aient de tous c\u00F4t\u00E9s chasses et paysages,\u00A0\nEn cet endroit des animaux,\u00A0\u00A0\u00A0\u00A0\u00A0\u00A0\u00A0\u00A0\u00A0\u00A0\u00A0\u00A0\u00A0\u00A0\u00A0\nEn cet autre des personnages,\nLe jeune homme s'\u00E9mut, voyant peint un Lion.\nAh\u00A0! monstre, cria-t-il, c'est toi qui me fais vivre\nDans l'ombre et dans les fers. A ces mots, il se livre\nAux transports violents de l'indignation,\nPorte le poing sur l'innocente b\u00EAte.\nSous la tapisserie un clou se rencontra.\nCe clou le blesse\u00A0; il p\u00E9n\u00E9tra\nJusqu'aux ressorts de l'\u00E2me\u00A0; et cette ch\u00E8re t\u00EAte\nPour qui l'art d'Esculape en vain fit ce qu'il put,\nDut sa perte \u00E0 ces soins qu'on prit pour son salut.\nM\u00EAme pr\u00E9caution nuisit au Po\u00E8te Eschyle.\nQuelque Devin le mena\u00E7a, dit-on,\nDe la chute d'une maison.\nAussit\u00F4t il quitta la ville,\nMit son lit en plein champ, loin des toits, sous les cieux.\nUn Aigle, qui portait en l'air une Tortue,\nPassa par l\u00E0, vit l'homme, et sur sa t\u00EAte nue,\nQui parut un morceau de rocher \u00E0 ses yeux,\n\u00C9tant de cheveux d\u00E9pourvue,\nLaissa tomber sa proie, afin de la casser\u00A0:\nLe pauvre Eschyle ainsi sut ses jours avancer.\u00A0\nDe ces exemples il r\u00E9sulte\nQue cet art, s'il est vrai, fait tomber dans les maux\nQue craint celui qui le consulte\u00A0;\nMais je l'en justifie, et maintiens qu'il est faux.\nJe ne crois point que la nature\nSe soit li\u00E9 les mains, et nous les lie encor,\nJusqu'au point de marquer dans les cieux notre sort.\nIl d\u00E9pend d'une conjoncture\nDe lieux, de personnes, de temps\u00A0;\nNon des conjonctions de tous ces charlatans.\nCe Berger et ce Roi sont sous m\u00EAme plan\u00E8te\u00A0;\u00A0\nL'un d'eux porte le sceptre, et l'autre la houlette\u00A0:\nJupiter le voulait ainsi.\nQu'est-ce que Jupiter\u00A0? un corps sans connaissance.\u00A0\nD'o\u00F9 vient donc que son influence\nAgit diff\u00E9remment sur ces deux hommes-ci\u00A0?\nPuis comment p\u00E9n\u00E9trer jusques \u00E0 notre monde\u00A0?\u00A0\nComment percer des airs la campagne profonde\u00A0?\nPercer Mars, le Soleil, et des vides sans fin\u00A0?\nUn atome la peut d\u00E9tourner en chemin\u00A0:\nO\u00F9 l'iront retrouver les faiseurs d'horoscope\u00A0?\nL'\u00E9tat o\u00F9 nous voyons l'Europe\nM\u00E9rite que du moins quelqu'un d'eux l'ait pr\u00E9vu\u00A0;\nQue ne l'a-t-il donc dit\u00A0? Mais nul d'eux ne l'a su.\nL'immense \u00E9loignement, le point, et sa vitesse,\nCelle aussi de nos passions,\nPermettent-ils \u00E0 leur faiblesse\nDe suivre pas \u00E0 pas toutes nos actions\u00A0?\nNotre sort en d\u00E9pend\u00A0: sa course entre-suivie\u00A0,\u00A0\nNe va, non plus que nous, jamais d'un m\u00EAme pas\u00A0;\nEt ces gens veulent au compas,\nTracer le cours de notre vie\u00A0!\u00A0\nil ne se faut point arr\u00EAter\nAux deux faits ambigus que je viens de conter.\u00A0\nCe fils par trop ch\u00E9ri ni le bonhomme Eschyle,\u00A0\nN'y font rien.\u00A0Tout aveugle et menteur qu'est cet art,\nIl peut frapper au but une fois entre mille\u00A0;\nCe sont des effets du hasard."@fr . . . "1678"^^ . . "L'Horoscope (La Fontaine)"@fr . . . "L'Horoscope"@fr . "Category:L'Horoscope"@fr . . . . . . . . . "Fables de La Fontaine"@fr . . "Claude Barbin"@fr . "Claude Barbin" . . . . . . . . . . "6067"^^ . . . "4007716"^^ . . . . "L'Horoscope est la seizi\u00E8me fable du livre VIII de Jean de La Fontaine situ\u00E9 dans le second recueil des Fables de La Fontaine, \u00E9dit\u00E9 pour la premi\u00E8re fois en 1678. La Fontaine y d\u00E9crit les \u00AB faiseurs d'horoscope \u00BB comme des \u00AB charlatans \u00BB."@fr . . . . . "Gravure de Johann Christoph Teucher d'apr\u00E8s Jean-Baptiste Oudry, \u00E9dition Desaint & Saillant, 1755-1759"@fr . "1678"^^ . . . . . . . "Livre VIII des Fables de Jean de La Fontaine"@fr . . . . . .