La liste des podestats de Volterra établit la succession chronologique des premiers magistrats de la république de Volterra à partir de 1193, date à laquelle ils sont apparus pour la première fois. Dans un premier temps ils furent nommés de manière épisodique. L'institution devient pérenne à partir de 1226. Sous la seigneurie des Belforti (1340-1361), les podestats subsistèrent, mais la réalité du pouvoir était entre les mains de cette famille.

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  • La liste des podestats de Volterra établit la succession chronologique des premiers magistrats de la république de Volterra à partir de 1193, date à laquelle ils sont apparus pour la première fois. Dans un premier temps ils furent nommés de manière épisodique. L'institution devient pérenne à partir de 1226. Comme dans les autres républiques urbaines de l’Italie médiévale, les podestats de Volterra exerçaient un certain nombre de pouvoirs exécutifs, judiciaires et de police. Ils commandaient également l’armée de la République. Les orientations politiques de la cité étaient cependant décidées par les trois consuls élus par les citoyens. Les podestats étaient élus en théorie pour six mois et devaient être étrangers à la cité pour être impartiaux à l'occasion des conflits éventuels qui auraient pu naître entre les différentes factions de la ville. La république de Volterra appartenant au parti guelfe, elle choisit généralement ses podestats au sein de cette faction. Deux périodes cependant firent exceptions à ce principe. La première couvrit les années comprises entre 1245 et 1250, pendant laquelle des podestats gibelins furent imposés par l’empereur Frédéric II à la suite de l’allégeance qui lui fut faite par la Commune. La seconde débuta avec la bataille de Montaperti le 4 septembre 1260, qui vit une coalition guelfe dirigée par la république de Florence, à laquelle appartenait Volterra, vaincue par une coalition gibeline dirigée par la république de Sienne. De nouveau, la cité fut contrainte de choisir des podestats gibelins. Cette situation cessa lorsque le roi Manfred de Sicile, fils de Frédéric II et champion du parti impérial en Italie, fut tué le 26 février 1266 lors de la bataille de Bénévent qui l'opposa aux troupes de Charles d'Anjou. En 1253, la république aristocratique laissa la place à la république du Popolo. La bourgeoisie s’empara du pouvoir. Les consuls furent remplacés par 24 Anciens (XXIV Anziani) ou Défenseurs du Peuple (Difensori del Popolo), plus tard réduits à 12, puis à 6, et qui seront eux-mêmes remplacés par l’institution des Prieurs. Le podestat subsista. Mais il dut partager ses pouvoirs avec un nouveau personnage, le capitaine du Peuple. Celui-ci était chargé de défendre les intérêts de la nouvelle classe dirigeante, le Popolo, dans l’exercice du pouvoir exécutif. Sous le régime du Popolo, le podestat était choisi selon une procédure bien précise. Les XII Défenseurs devaient élire secrètement un docteur en Droit et un notaire, âgés de plus de quarante ans. On leur confiait la mission, toujours secrètement, de se rendre où il leur plairait dans les régions de Toscane, des Marches ou du duché d'Urbino, pour rechercher les hommes de la meilleure qualité pour être candidats au poste. Selon les termes de la règle, ils devaient être âgés de plus de trente ans, vertueux, fidèles de la Sainte Église et appartenir au parti guelfe. Peu importe qu’ils fussent ou non des soldats. Les deux envoyés des XII Défenseurs devaient ensuite rédiger une note sur laquelle ils écrivaient les noms des divers candidats. Cette note était remise aux Défenseurs. Ces derniers réinscrivaient les noms qui y figuraient sur autant de polices qui étaient ensuite mises dans une bourse. Cette bourse était elle-même enfermée dans une cassette à trois clés. Une des clés, ainsi que la cassette elle-même, étaient confiées au gardien des Frères Mineurs Franciscains, la seconde clé au camerlingue de la cité, la troisième clé au douanier de la Douane du Sel. Le jour de l’élection devait avoir lieu avant la fin du premier mois du mandat du podestat précédent. À cette occasion on réunissait les membres du Consiglio Generale, les XII Défenseurs et les membres du Conseil appelé pleni Dominii Capitaneorum, Consiliariorum, e Vexilliferorum Sexcentorum. Il était demandé aux membres de cette assemblée de quelle contrée ils désiraient que soit originaire le futur podestat. Une fois ce choix effectué, on extrayait de la bourse où ils avaient été mis 4 noms de candidats issus de la région choisie, qu’on soumettait au vote de l’assemblée. Pour être sélectionné, chacun de ces noms devait recueillir les deux tiers des suffrages. Si un nom n’était pas retenu, on le mettait de côté et on en tirait un autre de la bourse pour le soumettre à son tour au vote. On renouvelait l’opération si nécessaire jusqu’à ce qu’on en obtienne quatre. L’élection terminée, on envoyait auprès des élus, dans l’ordre duquel leur nom était sorti de la bourse, un notaire accompagné du crieur public (banditore) de la cité pour leur annoncer la nouvelle de leur élection. Si le premier refusait la charge, on informait le deuxième et ainsi de suite jusqu’à ce que l’un d’entre eux accepte. Le mandat durait six mois, des calendes d’août à celles de janvier, ou de celles de janvier à celles d’août. Sous la seigneurie des Belforti (1340-1361), les podestats subsistèrent, mais la réalité du pouvoir était entre les mains de cette famille. Après la chute de Bocchino Belforti, la république de Florence mit la cité de Volterra sous tutelle. Celle-ci conserva ses institutions et préserva une certaine autonomie politique. Mais les Florentins entendirent la réduire significativement. Pour ce faire, ils firent du capitaine du Peuple de Volterra l’instrument de leur contrôle de la cité. Dès 1361, ils imposèrent que le capitaine soit obligatoirement un Florentin. En 1385, ils imposèrent qu’il soit en plus nommé directement par eux. Dans le même temps, ils dotèrent celui-ci de pouvoirs supplémentaires et s’efforcèrent de réduire ceux du podestat qui, toujours choisi librement par les citoyens de Volterra, était le symbole de leur souveraineté. Ainsi à partir de 1361, les habitants de Volterra se virent interdire de nommer à tout poste public, et notamment à celui de podestat, un homme qui serait originaire de Pise ou de toute autre contrée dans un rayon de 30 milles autour de Volterra, sauf s’il s’agissait d’un Florentin ou d’un membre de la famille Ciacconi, de San Miniato. En 1369, on réserva au seul capitaine du Peuple, à l’exclusion de toute autre institution, et notamment du podestat, le pouvoir de rétablir l’ordre en cas de troubles causés à l’État ou à la paix publique par l’une ou l’autre des factions de la cité. Les décennies suivantes, les capitaines du Peuple obtinrent régulièrement de nouvelles attributions (commandement de la garde de la cité en 1370, pouvoir de faire des propositions devant les différents Conseils communaux concernant les affaires publiques en 1385), ce qui réduisit à chaque fois l’influence du podestat. La fonction de podestat fut supprimée une première fois en 1429, à la suite de la révolte contre Florence menée par Giusto Landini, mais elle fut rétablie aussitôt. Elle fut supprimée définitivement en 1472, après la mise à sac de la cité par les troupes florentines commandées par le duc d’Urbino, Frédéric de Montefeltro. Le capitaine du Peuple concentra alors la majorité des pouvoirs et exerça de fait le rôle de gouverneur florentin à Volterra. (fr)
  • La liste des podestats de Volterra établit la succession chronologique des premiers magistrats de la république de Volterra à partir de 1193, date à laquelle ils sont apparus pour la première fois. Dans un premier temps ils furent nommés de manière épisodique. L'institution devient pérenne à partir de 1226. Comme dans les autres républiques urbaines de l’Italie médiévale, les podestats de Volterra exerçaient un certain nombre de pouvoirs exécutifs, judiciaires et de police. Ils commandaient également l’armée de la République. Les orientations politiques de la cité étaient cependant décidées par les trois consuls élus par les citoyens. Les podestats étaient élus en théorie pour six mois et devaient être étrangers à la cité pour être impartiaux à l'occasion des conflits éventuels qui auraient pu naître entre les différentes factions de la ville. La république de Volterra appartenant au parti guelfe, elle choisit généralement ses podestats au sein de cette faction. Deux périodes cependant firent exceptions à ce principe. La première couvrit les années comprises entre 1245 et 1250, pendant laquelle des podestats gibelins furent imposés par l’empereur Frédéric II à la suite de l’allégeance qui lui fut faite par la Commune. La seconde débuta avec la bataille de Montaperti le 4 septembre 1260, qui vit une coalition guelfe dirigée par la république de Florence, à laquelle appartenait Volterra, vaincue par une coalition gibeline dirigée par la république de Sienne. De nouveau, la cité fut contrainte de choisir des podestats gibelins. Cette situation cessa lorsque le roi Manfred de Sicile, fils de Frédéric II et champion du parti impérial en Italie, fut tué le 26 février 1266 lors de la bataille de Bénévent qui l'opposa aux troupes de Charles d'Anjou. En 1253, la république aristocratique laissa la place à la république du Popolo. La bourgeoisie s’empara du pouvoir. Les consuls furent remplacés par 24 Anciens (XXIV Anziani) ou Défenseurs du Peuple (Difensori del Popolo), plus tard réduits à 12, puis à 6, et qui seront eux-mêmes remplacés par l’institution des Prieurs. Le podestat subsista. Mais il dut partager ses pouvoirs avec un nouveau personnage, le capitaine du Peuple. Celui-ci était chargé de défendre les intérêts de la nouvelle classe dirigeante, le Popolo, dans l’exercice du pouvoir exécutif. Sous le régime du Popolo, le podestat était choisi selon une procédure bien précise. Les XII Défenseurs devaient élire secrètement un docteur en Droit et un notaire, âgés de plus de quarante ans. On leur confiait la mission, toujours secrètement, de se rendre où il leur plairait dans les régions de Toscane, des Marches ou du duché d'Urbino, pour rechercher les hommes de la meilleure qualité pour être candidats au poste. Selon les termes de la règle, ils devaient être âgés de plus de trente ans, vertueux, fidèles de la Sainte Église et appartenir au parti guelfe. Peu importe qu’ils fussent ou non des soldats. Les deux envoyés des XII Défenseurs devaient ensuite rédiger une note sur laquelle ils écrivaient les noms des divers candidats. Cette note était remise aux Défenseurs. Ces derniers réinscrivaient les noms qui y figuraient sur autant de polices qui étaient ensuite mises dans une bourse. Cette bourse était elle-même enfermée dans une cassette à trois clés. Une des clés, ainsi que la cassette elle-même, étaient confiées au gardien des Frères Mineurs Franciscains, la seconde clé au camerlingue de la cité, la troisième clé au douanier de la Douane du Sel. Le jour de l’élection devait avoir lieu avant la fin du premier mois du mandat du podestat précédent. À cette occasion on réunissait les membres du Consiglio Generale, les XII Défenseurs et les membres du Conseil appelé pleni Dominii Capitaneorum, Consiliariorum, e Vexilliferorum Sexcentorum. Il était demandé aux membres de cette assemblée de quelle contrée ils désiraient que soit originaire le futur podestat. Une fois ce choix effectué, on extrayait de la bourse où ils avaient été mis 4 noms de candidats issus de la région choisie, qu’on soumettait au vote de l’assemblée. Pour être sélectionné, chacun de ces noms devait recueillir les deux tiers des suffrages. Si un nom n’était pas retenu, on le mettait de côté et on en tirait un autre de la bourse pour le soumettre à son tour au vote. On renouvelait l’opération si nécessaire jusqu’à ce qu’on en obtienne quatre. L’élection terminée, on envoyait auprès des élus, dans l’ordre duquel leur nom était sorti de la bourse, un notaire accompagné du crieur public (banditore) de la cité pour leur annoncer la nouvelle de leur élection. Si le premier refusait la charge, on informait le deuxième et ainsi de suite jusqu’à ce que l’un d’entre eux accepte. Le mandat durait six mois, des calendes d’août à celles de janvier, ou de celles de janvier à celles d’août. Sous la seigneurie des Belforti (1340-1361), les podestats subsistèrent, mais la réalité du pouvoir était entre les mains de cette famille. Après la chute de Bocchino Belforti, la république de Florence mit la cité de Volterra sous tutelle. Celle-ci conserva ses institutions et préserva une certaine autonomie politique. Mais les Florentins entendirent la réduire significativement. Pour ce faire, ils firent du capitaine du Peuple de Volterra l’instrument de leur contrôle de la cité. Dès 1361, ils imposèrent que le capitaine soit obligatoirement un Florentin. En 1385, ils imposèrent qu’il soit en plus nommé directement par eux. Dans le même temps, ils dotèrent celui-ci de pouvoirs supplémentaires et s’efforcèrent de réduire ceux du podestat qui, toujours choisi librement par les citoyens de Volterra, était le symbole de leur souveraineté. Ainsi à partir de 1361, les habitants de Volterra se virent interdire de nommer à tout poste public, et notamment à celui de podestat, un homme qui serait originaire de Pise ou de toute autre contrée dans un rayon de 30 milles autour de Volterra, sauf s’il s’agissait d’un Florentin ou d’un membre de la famille Ciacconi, de San Miniato. En 1369, on réserva au seul capitaine du Peuple, à l’exclusion de toute autre institution, et notamment du podestat, le pouvoir de rétablir l’ordre en cas de troubles causés à l’État ou à la paix publique par l’une ou l’autre des factions de la cité. Les décennies suivantes, les capitaines du Peuple obtinrent régulièrement de nouvelles attributions (commandement de la garde de la cité en 1370, pouvoir de faire des propositions devant les différents Conseils communaux concernant les affaires publiques en 1385), ce qui réduisit à chaque fois l’influence du podestat. La fonction de podestat fut supprimée une première fois en 1429, à la suite de la révolte contre Florence menée par Giusto Landini, mais elle fut rétablie aussitôt. Elle fut supprimée définitivement en 1472, après la mise à sac de la cité par les troupes florentines commandées par le duc d’Urbino, Frédéric de Montefeltro. Le capitaine du Peuple concentra alors la majorité des pouvoirs et exerça de fait le rôle de gouverneur florentin à Volterra. (fr)
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