Ibn al-Rawandī (827 – 911) en ar. ابن الراوندي est un sceptique médiéval arabe d'origine persane. Il visait l'islam et la religion en général. Il adhéra au muʿtazilisme puis au chiisme, pour ensuite critiquer ces écoles et devenir libre-penseur. Aucun de ses livres ne lui ont survécu, les seules traces de ceux-ci se trouvent dans les livres critiques lui répondant ou dans les écrits d'admirateurs. Son ouvrage le plus célèbre est « Kitāb al-zoummourroud » (Livre de l'émeraude), dont de nombreux extraits se trouvent dans « Kitāb al-intṣiār », écrit par al-Khayyāt, paru en 882. Ibn al-Rawandī avait de nombreux adversaires parmi les musulmans, notamment des muʿtazilites, ainsi que parmi des dignitaires des autres religions. Considéré comme un hérétique, dont les écrits originaux ont été perdus

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  • Ibn al-Rawandī (827 – 911) en ar. ابن الراوندي est un sceptique médiéval arabe d'origine persane. Il visait l'islam et la religion en général. Il adhéra au muʿtazilisme puis au chiisme, pour ensuite critiquer ces écoles et devenir libre-penseur. Aucun de ses livres ne lui ont survécu, les seules traces de ceux-ci se trouvent dans les livres critiques lui répondant ou dans les écrits d'admirateurs. Son ouvrage le plus célèbre est « Kitāb al-zoummourroud » (Livre de l'émeraude), dont de nombreux extraits se trouvent dans « Kitāb al-intṣiār », écrit par al-Khayyāt, paru en 882. Ibn al-Rawandī avait de nombreux adversaires parmi les musulmans, notamment des muʿtazilites, ainsi que parmi des dignitaires des autres religions. Considéré comme un hérétique, dont les écrits originaux ont été perdus, plusieurs interprétations de sa pensée existent. Certains[Qui ?] le considèrent comme un hérétique chiite, un muʿtazilite devenu dément, un aristotélicien (disciple d'Aristote) ou un athée radical. Ainsi, suivant les sources irakiennes (plutôt muʿtazilites), il était un véritable hérétique ; suivant les sources iraniennes (plutôt chiites), il ne l'était peut-être même pas (selon les avis de Josef van Ess et N. S. Nyberg). Ibn al-Rawandī était l'ami et l'élève d'Abū ʿIsā al-Warrāq, « Zindīq » manichéen. Ils auraient été chassés ensemble de l'école muʿtazilite. Celle-ci refusait la croyance en la prédestination et prônait que le libre arbitre et la raison humaine passaient avant la croyance dans le Décret de Dieu. L'école muʿtazilite interprétait d'ailleurs tout texte sacré dont le sens littéral s'opposait à leur doctrine rationaliste. Ibn al-Rawandī en aurait été chassé pour aristotélisme, niant la création du monde ex nihilo ainsi que l'immortalité de l'âme. Il compose un livre contre ses anciens confrères, « Fadîḥat al-Muʿtazila » (Ignominie des muʿtazilites) en réponse au livre apologétique « Fadīlat al Muʿtazila » (L'Honneur des muʿtazilites). La doctrine muʿtazilite était protégée par l'autorité du calife abbassyde Al-Ma’mūn, lui-même muʿtazilite, aimant les arts et les sciences, et favorisant la traduction des textes antiques grecs. Pendant toute cette période et celle du calife al-Muʿtasim, frère et successeur d'al-Maʾmûn, Ibn al-Rawandī était un membre éminent de l'école muʿtazilite à Bagdad. Quand Ibn al-Rawandī a écrit son livre, le calife al-Mutawakkil a tranché en faveur de l'orthodoxie sunnite en persécutant le muʿtazilisme en 851-852. Ibn al-Rawandī devient lui-même à cette époque proche des chiites, puis se rapproche des manichéens, des juifs et peut-être aussi des chrétiens ; mais ce qu'on retient le plus de lui c'est son athéisme. Selon le poète sceptique , Ibn al-Rawandī se serait adressé ainsi à Dieu : « Tu donnes à l'homme les moyens de vivre comme le ferait un vieux pingre. Un homme eut-il fait un tel partage, nous lui aurions assurément dit: "Tu nous as escroqué". » (fr)
  • Ibn al-Rawandī (827 – 911) en ar. ابن الراوندي est un sceptique médiéval arabe d'origine persane. Il visait l'islam et la religion en général. Il adhéra au muʿtazilisme puis au chiisme, pour ensuite critiquer ces écoles et devenir libre-penseur. Aucun de ses livres ne lui ont survécu, les seules traces de ceux-ci se trouvent dans les livres critiques lui répondant ou dans les écrits d'admirateurs. Son ouvrage le plus célèbre est « Kitāb al-zoummourroud » (Livre de l'émeraude), dont de nombreux extraits se trouvent dans « Kitāb al-intṣiār », écrit par al-Khayyāt, paru en 882. Ibn al-Rawandī avait de nombreux adversaires parmi les musulmans, notamment des muʿtazilites, ainsi que parmi des dignitaires des autres religions. Considéré comme un hérétique, dont les écrits originaux ont été perdus, plusieurs interprétations de sa pensée existent. Certains[Qui ?] le considèrent comme un hérétique chiite, un muʿtazilite devenu dément, un aristotélicien (disciple d'Aristote) ou un athée radical. Ainsi, suivant les sources irakiennes (plutôt muʿtazilites), il était un véritable hérétique ; suivant les sources iraniennes (plutôt chiites), il ne l'était peut-être même pas (selon les avis de Josef van Ess et N. S. Nyberg). Ibn al-Rawandī était l'ami et l'élève d'Abū ʿIsā al-Warrāq, « Zindīq » manichéen. Ils auraient été chassés ensemble de l'école muʿtazilite. Celle-ci refusait la croyance en la prédestination et prônait que le libre arbitre et la raison humaine passaient avant la croyance dans le Décret de Dieu. L'école muʿtazilite interprétait d'ailleurs tout texte sacré dont le sens littéral s'opposait à leur doctrine rationaliste. Ibn al-Rawandī en aurait été chassé pour aristotélisme, niant la création du monde ex nihilo ainsi que l'immortalité de l'âme. Il compose un livre contre ses anciens confrères, « Fadîḥat al-Muʿtazila » (Ignominie des muʿtazilites) en réponse au livre apologétique « Fadīlat al Muʿtazila » (L'Honneur des muʿtazilites). La doctrine muʿtazilite était protégée par l'autorité du calife abbassyde Al-Ma’mūn, lui-même muʿtazilite, aimant les arts et les sciences, et favorisant la traduction des textes antiques grecs. Pendant toute cette période et celle du calife al-Muʿtasim, frère et successeur d'al-Maʾmûn, Ibn al-Rawandī était un membre éminent de l'école muʿtazilite à Bagdad. Quand Ibn al-Rawandī a écrit son livre, le calife al-Mutawakkil a tranché en faveur de l'orthodoxie sunnite en persécutant le muʿtazilisme en 851-852. Ibn al-Rawandī devient lui-même à cette époque proche des chiites, puis se rapproche des manichéens, des juifs et peut-être aussi des chrétiens ; mais ce qu'on retient le plus de lui c'est son athéisme. Selon le poète sceptique , Ibn al-Rawandī se serait adressé ainsi à Dieu : « Tu donnes à l'homme les moyens de vivre comme le ferait un vieux pingre. Un homme eut-il fait un tel partage, nous lui aurions assurément dit: "Tu nous as escroqué". » (fr)
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  • Ibn al-Rawandī (827 – 911) en ar. ابن الراوندي est un sceptique médiéval arabe d'origine persane. Il visait l'islam et la religion en général. Il adhéra au muʿtazilisme puis au chiisme, pour ensuite critiquer ces écoles et devenir libre-penseur. Aucun de ses livres ne lui ont survécu, les seules traces de ceux-ci se trouvent dans les livres critiques lui répondant ou dans les écrits d'admirateurs. Son ouvrage le plus célèbre est « Kitāb al-zoummourroud » (Livre de l'émeraude), dont de nombreux extraits se trouvent dans « Kitāb al-intṣiār », écrit par al-Khayyāt, paru en 882. Ibn al-Rawandī avait de nombreux adversaires parmi les musulmans, notamment des muʿtazilites, ainsi que parmi des dignitaires des autres religions. Considéré comme un hérétique, dont les écrits originaux ont été perdus (fr)
  • Ibn al-Rawandī (827 – 911) en ar. ابن الراوندي est un sceptique médiéval arabe d'origine persane. Il visait l'islam et la religion en général. Il adhéra au muʿtazilisme puis au chiisme, pour ensuite critiquer ces écoles et devenir libre-penseur. Aucun de ses livres ne lui ont survécu, les seules traces de ceux-ci se trouvent dans les livres critiques lui répondant ou dans les écrits d'admirateurs. Son ouvrage le plus célèbre est « Kitāb al-zoummourroud » (Livre de l'émeraude), dont de nombreux extraits se trouvent dans « Kitāb al-intṣiār », écrit par al-Khayyāt, paru en 882. Ibn al-Rawandī avait de nombreux adversaires parmi les musulmans, notamment des muʿtazilites, ainsi que parmi des dignitaires des autres religions. Considéré comme un hérétique, dont les écrits originaux ont été perdus (fr)
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  • Ibn al-Rawandi (en)
  • Ibn al-Rawandi (es)
  • Ibn al-Rawandi (fr)
  • Ibn ar-Rāwandī (de)
  • Ібн ар-Раванді (uk)
  • ابن الراوندى (arz)
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