Le Heimatbund d'Alsace-Lorraine,(Elsass-Lothringische Heimatbund en allemand), fondé le 5 juin 1926 à Strasbourg, était l’une des plus importantes institutions du mouvement autonomiste alsacien-lorrain de l’entre-deux-guerres. L'objectif du Heimatbund (alliance patriotique) était l'autonomie de l'Alsace et de la Lorraine, dans le cadre de la République française, ainsi que la protection de la langue allemande. Son président fondateur fut le Dr. Eugène Ricklin, l'ancien président de la deuxième Chambre du Parlement du Reichsland d'Alsace-Lorraine, et son secrétaire général, Jean Keppi.

Property Value
dbo:abstract
  • Le Heimatbund d'Alsace-Lorraine,(Elsass-Lothringische Heimatbund en allemand), fondé le 5 juin 1926 à Strasbourg, était l’une des plus importantes institutions du mouvement autonomiste alsacien-lorrain de l’entre-deux-guerres. L'objectif du Heimatbund (alliance patriotique) était l'autonomie de l'Alsace et de la Lorraine, dans le cadre de la République française, ainsi que la protection de la langue allemande. Son président fondateur fut le Dr. Eugène Ricklin, l'ancien président de la deuxième Chambre du Parlement du Reichsland d'Alsace-Lorraine, et son secrétaire général, Jean Keppi. Dans le contexte du retour de l'Alsace à la France de fin 1918, l' "éblouissement tricolore" laisse très rapidement place à un "Malaise Alsacien" en raison de l'incompréhension et des maladresses subséquentes des autorités et de l'opinion publique française face à la réalité de la situation des Alsaciens-Lorrains dans le Reich, très loin de ce qu'avait laissé entrevoir la propagande d'avant et surtout pendant la Guerre. Plutôt bien intégrés dans le Reich, très majoritairement germanophones et vivant dans une région prospère, le décalage avec les images véhiculées pendant le conflit est alors total, et les maladresses de l'administration française, souhaitant intégrer le plus vite possible et avec brutalité (au minimum avec maladresse) les "provinces recouvrées" dans la République, sont nombreuses. Le malaise se mue en colère après la victoire du "Cartel des gauches" en 1924, lequel essaie de brusquer cette intégration, provoquant en réaction d'immenses manifestations dans toute l'Alsace, forçant le gouvernement à reculer. C'est alors que beaucoup d'alsaciens de sensibilité différentes se décident à se rapprocher dans leur combat en faveur de l'autonomie de l'Alsace-Moselle et de la préservation des particularités régionales, au point de vue linguistique et religieux notamment. Le Heimatbund n'était pas un Parti politique, mais voulait coordonner l'action de plusieurs partis autonomistes d'Alsace et de Lorraine. Le Heimatbund se veut en effet la synthèse de ces différentes sensibilités, parfois très différentes, ayant pour objectif commun d'obtenir une situation d'autonomie pour l'ancien Reichland. Le mouvement a rapidement entamé une coopération avec les mouvements autonomistes corses et bretons (Coopération avec les mouvements de A Muvra et de Breiz Atao). Les autorités françaises acceptent mal la situation, et se décident à farouchement la combattre, effectuant des nombreuses arrestations et interdiction de publications, accentuant paradoxalement la sympathie pour le mouvement. Les autonomistes alsaciens étant accusés d'être antirépublicains, séparatistes, voire même partisans d'un retour de l'Alsace-Lorraine à l'Allemagne, ils bénéficient en effet d'un très large soutien dans l'opinion publique Alsacienne, plusieurs d'entre eux étant même élus députés. Le gouvernement français fera donc brusquement arrêter les dirigeants du mouvement à la veille de Noël 1927, et fera inculper, puis juger quinze d'entre eux dans le très controversé Komplottprozess de Colmar. Les intéressés seront alors accusés d'avoir conspiré contre le gouvernement légal, lequel prétend réprimer une prétendue visée séparatiste et pangermaniste. Malgré une absence de preuves directes dans un procès qui se révèle éminemment politique, quatre des accusés seront déclarés coupables et condamnés à des peines de prison et d'interdiction de séjour pour complot contre la sûreté de l'État, tandis que les onze autres sont acquittés. Les députés condamnés seront en outre déchus de leur mandat. Ils seront tous libérés une semaine plus tard, graciés par le Président de la République, cependant que la Chambre des députés refusera la réintégration des députés condamnés. Amnistiés en 1931, la plupart seront réélus en 1932, le mouvement autonomiste étant bien inscrit dans l'opinion, soutenu autant par les mouvements catholiques que par le parti communiste.[réf. nécessaire] La montée puis l'accession au pouvoir du nazisme en Allemagne accentuera cependant les divisions parmi les membres du mouvement, quelques-uns éprouvant une forme de sympathie pour les idées nationales-socialistes, que d'autres se refuseront totalement à cautionner, tandis que la répression par le Gouvernement français ira en s'accentuant. L'irruption de la deuxième guerre mondiale verra donc l'occasion pour le Gouvernement d'ordonner une nouvelle vague d'arrestation et un nouveau procès se tenant à Nancy, lequel sera toutefois interrompu par les événements. Après l'occupation allemande de la France en 1940 et l'annexion de l'Alsace-Moselle, certains autonomistes seront commutés par le biais de la Gleichschaltung à rejoindre le mouvement national-socialiste, les autorités allemandes combattant avec encore plus de force et de violence le mouvement autonomiste que ne l'avait fait la République, ce qui n'empêchera pas cette dernière d'amalgamer tous les autonomistes en collaborateurs des nazis lors de la libération. (fr)
  • Le Heimatbund d'Alsace-Lorraine,(Elsass-Lothringische Heimatbund en allemand), fondé le 5 juin 1926 à Strasbourg, était l’une des plus importantes institutions du mouvement autonomiste alsacien-lorrain de l’entre-deux-guerres. L'objectif du Heimatbund (alliance patriotique) était l'autonomie de l'Alsace et de la Lorraine, dans le cadre de la République française, ainsi que la protection de la langue allemande. Son président fondateur fut le Dr. Eugène Ricklin, l'ancien président de la deuxième Chambre du Parlement du Reichsland d'Alsace-Lorraine, et son secrétaire général, Jean Keppi. Dans le contexte du retour de l'Alsace à la France de fin 1918, l' "éblouissement tricolore" laisse très rapidement place à un "Malaise Alsacien" en raison de l'incompréhension et des maladresses subséquentes des autorités et de l'opinion publique française face à la réalité de la situation des Alsaciens-Lorrains dans le Reich, très loin de ce qu'avait laissé entrevoir la propagande d'avant et surtout pendant la Guerre. Plutôt bien intégrés dans le Reich, très majoritairement germanophones et vivant dans une région prospère, le décalage avec les images véhiculées pendant le conflit est alors total, et les maladresses de l'administration française, souhaitant intégrer le plus vite possible et avec brutalité (au minimum avec maladresse) les "provinces recouvrées" dans la République, sont nombreuses. Le malaise se mue en colère après la victoire du "Cartel des gauches" en 1924, lequel essaie de brusquer cette intégration, provoquant en réaction d'immenses manifestations dans toute l'Alsace, forçant le gouvernement à reculer. C'est alors que beaucoup d'alsaciens de sensibilité différentes se décident à se rapprocher dans leur combat en faveur de l'autonomie de l'Alsace-Moselle et de la préservation des particularités régionales, au point de vue linguistique et religieux notamment. Le Heimatbund n'était pas un Parti politique, mais voulait coordonner l'action de plusieurs partis autonomistes d'Alsace et de Lorraine. Le Heimatbund se veut en effet la synthèse de ces différentes sensibilités, parfois très différentes, ayant pour objectif commun d'obtenir une situation d'autonomie pour l'ancien Reichland. Le mouvement a rapidement entamé une coopération avec les mouvements autonomistes corses et bretons (Coopération avec les mouvements de A Muvra et de Breiz Atao). Les autorités françaises acceptent mal la situation, et se décident à farouchement la combattre, effectuant des nombreuses arrestations et interdiction de publications, accentuant paradoxalement la sympathie pour le mouvement. Les autonomistes alsaciens étant accusés d'être antirépublicains, séparatistes, voire même partisans d'un retour de l'Alsace-Lorraine à l'Allemagne, ils bénéficient en effet d'un très large soutien dans l'opinion publique Alsacienne, plusieurs d'entre eux étant même élus députés. Le gouvernement français fera donc brusquement arrêter les dirigeants du mouvement à la veille de Noël 1927, et fera inculper, puis juger quinze d'entre eux dans le très controversé Komplottprozess de Colmar. Les intéressés seront alors accusés d'avoir conspiré contre le gouvernement légal, lequel prétend réprimer une prétendue visée séparatiste et pangermaniste. Malgré une absence de preuves directes dans un procès qui se révèle éminemment politique, quatre des accusés seront déclarés coupables et condamnés à des peines de prison et d'interdiction de séjour pour complot contre la sûreté de l'État, tandis que les onze autres sont acquittés. Les députés condamnés seront en outre déchus de leur mandat. Ils seront tous libérés une semaine plus tard, graciés par le Président de la République, cependant que la Chambre des députés refusera la réintégration des députés condamnés. Amnistiés en 1931, la plupart seront réélus en 1932, le mouvement autonomiste étant bien inscrit dans l'opinion, soutenu autant par les mouvements catholiques que par le parti communiste.[réf. nécessaire] La montée puis l'accession au pouvoir du nazisme en Allemagne accentuera cependant les divisions parmi les membres du mouvement, quelques-uns éprouvant une forme de sympathie pour les idées nationales-socialistes, que d'autres se refuseront totalement à cautionner, tandis que la répression par le Gouvernement français ira en s'accentuant. L'irruption de la deuxième guerre mondiale verra donc l'occasion pour le Gouvernement d'ordonner une nouvelle vague d'arrestation et un nouveau procès se tenant à Nancy, lequel sera toutefois interrompu par les événements. Après l'occupation allemande de la France en 1940 et l'annexion de l'Alsace-Moselle, certains autonomistes seront commutés par le biais de la Gleichschaltung à rejoindre le mouvement national-socialiste, les autorités allemandes combattant avec encore plus de force et de violence le mouvement autonomiste que ne l'avait fait la République, ce qui n'empêchera pas cette dernière d'amalgamer tous les autonomistes en collaborateurs des nazis lors de la libération. (fr)
dbo:wikiPageID
  • 11122799 (xsd:integer)
dbo:wikiPageLength
  • 13945 (xsd:nonNegativeInteger)
dbo:wikiPageRevisionID
  • 186279651 (xsd:integer)
dbo:wikiPageWikiLink
prop-fr:wikiPageUsesTemplate
dct:subject
rdfs:comment
  • Le Heimatbund d'Alsace-Lorraine,(Elsass-Lothringische Heimatbund en allemand), fondé le 5 juin 1926 à Strasbourg, était l’une des plus importantes institutions du mouvement autonomiste alsacien-lorrain de l’entre-deux-guerres. L'objectif du Heimatbund (alliance patriotique) était l'autonomie de l'Alsace et de la Lorraine, dans le cadre de la République française, ainsi que la protection de la langue allemande. Son président fondateur fut le Dr. Eugène Ricklin, l'ancien président de la deuxième Chambre du Parlement du Reichsland d'Alsace-Lorraine, et son secrétaire général, Jean Keppi. (fr)
  • Le Heimatbund d'Alsace-Lorraine,(Elsass-Lothringische Heimatbund en allemand), fondé le 5 juin 1926 à Strasbourg, était l’une des plus importantes institutions du mouvement autonomiste alsacien-lorrain de l’entre-deux-guerres. L'objectif du Heimatbund (alliance patriotique) était l'autonomie de l'Alsace et de la Lorraine, dans le cadre de la République française, ainsi que la protection de la langue allemande. Son président fondateur fut le Dr. Eugène Ricklin, l'ancien président de la deuxième Chambre du Parlement du Reichsland d'Alsace-Lorraine, et son secrétaire général, Jean Keppi. (fr)
rdfs:label
  • Elsaß-Lothringischer Heimatbund (de)
  • Heimatbund d'Alsace-Lorraine (fr)
  • Elsaß-Lothringischer Heimatbund (de)
  • Heimatbund d'Alsace-Lorraine (fr)
owl:sameAs
prov:wasDerivedFrom
foaf:isPrimaryTopicOf
is dbo:wikiPageRedirects of
is dbo:wikiPageWikiLink of
is oa:hasTarget of
is foaf:primaryTopic of