La Gauche prolétarienne (GP), créée en France en septembre 1968, est une ancienne organisation d'extrême gauche. Le mouvement se réclame de l'héritage du Mouvement du 22 Mars (antiautoritaire et spontanéiste), dont sont issus une bonne part de ses militants, et d'une fraction dissidente des marxistes-léninistes de l'UJC (ml) après la dissolution, par décret, de ces deux structures le 12 juin 1968, à la suite des événements de mai-juin 1968. Dirigée par Benny Lévy, la GP est classée généralement dans le courant maoïste, tandis que Vive la révolution, fondée au même moment est « mao-spontex ».

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  • La Gauche prolétarienne (GP), créée en France en septembre 1968, est une ancienne organisation d'extrême gauche. Le mouvement se réclame de l'héritage du Mouvement du 22 Mars (antiautoritaire et spontanéiste), dont sont issus une bonne part de ses militants, et d'une fraction dissidente des marxistes-léninistes de l'UJC (ml) après la dissolution, par décret, de ces deux structures le 12 juin 1968, à la suite des événements de mai-juin 1968. Dirigée par Benny Lévy, la GP est classée généralement dans le courant maoïste, tandis que Vive la révolution, fondée au même moment est « mao-spontex ». La GP publie le journal La Cause du peuple dont les saisies à répétition, en 1970-1971, et la nomination de Jean-Paul Sartre à la direction de la publication, ajoutent à la notoriété de l'organisation. Les GPistes s'identifient à des « nouveaux partisans » censés prolonger le combat des partisans antifascistes, selon eux « trahis » en 1944 par Maurice Thorez en faveur de la bourgeoisie gaulliste. La GP développe un activisme intense et un illégalisme collectif revendiqué : entre 1968 et 1972 environ un millier de militants du mouvement sont incarcérés. La préoccupation pour des luttes dites « antiautoritaires » et émancipatrices en général et le fait de repousser la construction du Parti à un futur inconnu au profit immédiat d'une organisation agissant directement au sein des « masses », ainsi qu'un certain éclectisme idéologique, ont poussé certains à y voir une certaine forme de spontanéisme, d'anarchisme ou de gauchisme, bien que les GPistes se revendiquassent marxistes-léninistes. Ainsi, selon Serge July, l'un de ses anciens militants, dans la revue Esprit, la Gauche prolétarienne serait « à la fois autoritaire et libertaire ». Les historiens ont aussi établi que la GP a très souvent recouru à la violence contre les personnes, officiellement revendiquée, allant des tabassages d'agents de maitrise de chez Renault au sabotage de grues, en passant par des incendies de commissariat et l'enlèvement d'un cadre de Renault, ce qui n'est pas le cas de l'autre organisation maoïste de la même époque, fondée aussi par des étudiants de Nanterre, Vive la révolution. Selon Christian Harbulot, militant de la Cause du peuple à Nancy, actif sur le campus de Jussieu à partir de l'automne 1973 et présent le 1er novembre, rue Royale à Versailles, à la « réunion des chrysanthèmes » qui marque la dissolution de l'organisation, et pour qui il serait utile de faire l’inventaire de cette époque, la GP est morte avec son chef Benny Lévy, quand celui-ci a souhaité arrêter sous le prétexte que les ouvriers de Lip inventaient une nouvelle forme de libération. Selon lui, ses intellectuels « compagnons de route » s’échapperont plus tard par le biais d’une philosophie postmoderne encensée par le microcosme parisien. (fr)
  • La Gauche prolétarienne (GP), créée en France en septembre 1968, est une ancienne organisation d'extrême gauche. Le mouvement se réclame de l'héritage du Mouvement du 22 Mars (antiautoritaire et spontanéiste), dont sont issus une bonne part de ses militants, et d'une fraction dissidente des marxistes-léninistes de l'UJC (ml) après la dissolution, par décret, de ces deux structures le 12 juin 1968, à la suite des événements de mai-juin 1968. Dirigée par Benny Lévy, la GP est classée généralement dans le courant maoïste, tandis que Vive la révolution, fondée au même moment est « mao-spontex ». La GP publie le journal La Cause du peuple dont les saisies à répétition, en 1970-1971, et la nomination de Jean-Paul Sartre à la direction de la publication, ajoutent à la notoriété de l'organisation. Les GPistes s'identifient à des « nouveaux partisans » censés prolonger le combat des partisans antifascistes, selon eux « trahis » en 1944 par Maurice Thorez en faveur de la bourgeoisie gaulliste. La GP développe un activisme intense et un illégalisme collectif revendiqué : entre 1968 et 1972 environ un millier de militants du mouvement sont incarcérés. La préoccupation pour des luttes dites « antiautoritaires » et émancipatrices en général et le fait de repousser la construction du Parti à un futur inconnu au profit immédiat d'une organisation agissant directement au sein des « masses », ainsi qu'un certain éclectisme idéologique, ont poussé certains à y voir une certaine forme de spontanéisme, d'anarchisme ou de gauchisme, bien que les GPistes se revendiquassent marxistes-léninistes. Ainsi, selon Serge July, l'un de ses anciens militants, dans la revue Esprit, la Gauche prolétarienne serait « à la fois autoritaire et libertaire ». Les historiens ont aussi établi que la GP a très souvent recouru à la violence contre les personnes, officiellement revendiquée, allant des tabassages d'agents de maitrise de chez Renault au sabotage de grues, en passant par des incendies de commissariat et l'enlèvement d'un cadre de Renault, ce qui n'est pas le cas de l'autre organisation maoïste de la même époque, fondée aussi par des étudiants de Nanterre, Vive la révolution. Selon Christian Harbulot, militant de la Cause du peuple à Nancy, actif sur le campus de Jussieu à partir de l'automne 1973 et présent le 1er novembre, rue Royale à Versailles, à la « réunion des chrysanthèmes » qui marque la dissolution de l'organisation, et pour qui il serait utile de faire l’inventaire de cette époque, la GP est morte avec son chef Benny Lévy, quand celui-ci a souhaité arrêter sous le prétexte que les ouvriers de Lip inventaient une nouvelle forme de libération. Selon lui, ses intellectuels « compagnons de route » s’échapperont plus tard par le biais d’une philosophie postmoderne encensée par le microcosme parisien. (fr)
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  • l'organisation du désordre (fr)
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  • Voyage au bout de la révolution. De Pékin à Sochaux (fr)
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  • La Gauche Prolétarienne dans « les années 68 » (fr)
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  • La Gauche prolétarienne (GP), créée en France en septembre 1968, est une ancienne organisation d'extrême gauche. Le mouvement se réclame de l'héritage du Mouvement du 22 Mars (antiautoritaire et spontanéiste), dont sont issus une bonne part de ses militants, et d'une fraction dissidente des marxistes-léninistes de l'UJC (ml) après la dissolution, par décret, de ces deux structures le 12 juin 1968, à la suite des événements de mai-juin 1968. Dirigée par Benny Lévy, la GP est classée généralement dans le courant maoïste, tandis que Vive la révolution, fondée au même moment est « mao-spontex ». (fr)
  • La Gauche prolétarienne (GP), créée en France en septembre 1968, est une ancienne organisation d'extrême gauche. Le mouvement se réclame de l'héritage du Mouvement du 22 Mars (antiautoritaire et spontanéiste), dont sont issus une bonne part de ses militants, et d'une fraction dissidente des marxistes-léninistes de l'UJC (ml) après la dissolution, par décret, de ces deux structures le 12 juin 1968, à la suite des événements de mai-juin 1968. Dirigée par Benny Lévy, la GP est classée généralement dans le courant maoïste, tandis que Vive la révolution, fondée au même moment est « mao-spontex ». (fr)
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