La relation de Chö-yon était une entente politico-religieuse entre un maître religieux tibétain et un protecteur laïc, mise en place par les lamas du bouddhisme tibétain et les Khans mongols au XIIIe siècle. Ce concept connut diverses applications au cours des siècles et ne fut pas compris de la même manière chez les deux protagonistes. Pour les Tibétains, le maître spirituel et le souverain protecteur sont sur un plan d’égalité, sans prévalence d’un parti sur l’autre, alors que pour les Khans et pour les empereurs mandchous, le rôle prépondérant revenait au protecteur.

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  • La relation de Chö-yon était une entente politico-religieuse entre un maître religieux tibétain et un protecteur laïc, mise en place par les lamas du bouddhisme tibétain et les Khans mongols au XIIIe siècle. Du XIIIe au XXe siècle, les Tibétains ont avec les Khans mongols puis avec les empereurs mandchous de Chine établi des accords politico-religieux assez unique dans le monde, définissant une répartition des rôles entre religieux et monarques. Le maître religieux tibétain donne enseignements et initiations au monarque, en échange de quoi, celui-ci assume le rôle de protecteur de la doctrine bouddhique, accorde son soutien matériel au hiérarque et exerce une protection politique et militaire à son égard. Pour les Tibétains, cette relation devint le modèle idéal entre les grands maîtres spirituels et les souverains étrangers. Ce concept connut diverses applications au cours des siècles et ne fut pas compris de la même manière chez les deux protagonistes. Pour les Tibétains, le maître spirituel et le souverain protecteur sont sur un plan d’égalité, sans prévalence d’un parti sur l’autre, alors que pour les Khans et pour les empereurs mandchous, le rôle prépondérant revenait au protecteur. Les branches Kagyüpa, Sakyapa et Gelugpa du bouddhisme tibétain auront recours à des accords chö-yon avec respectivement les souverains tangoutes, mongols et mandchous (de la dynastie Qing en Chine). Au XVIe siècle, une relation chö-yon exemplaire est établie entre Altan Khan chef des Mongols Tümed et Sonam Gyatso, abbé du monastère de Drépung. Le maitre tibétain enseigne le bouddhisme tibétain au khan, et en retour le khan attribue au maître géluk le titre de « dalaï-lama ». Le prestige de ce nouveau titre de dalaï-lama deviendra considérable tant auprès des Tibétains que des Mongols. En s’imposant comme protecteur des dalaï-lamas, les Khans Qoshots gagnèrent un immense prestige auprès de leur peuple et s’installèrent par la même occasion au Tibet. C’est alors que les Mongols Dzoungars qui s’étaient très étendus au Turkestan oriental, décidèrent d’envahir le Tibet en 1717, pour prendre la place des Qoshots. La riposte des empereurs Qing qui craignaient que les Dzoungars ne recréent un Grand empire des steppes en Asie centrale, sera de les chasser du Tibet et de renchérir sur les faveurs des Mongols vis-à-vis des lamas tibétains ainsi que de faire sentir la supériorité des Chinois sur toutes les forces mongoles. Par la force, Kangxi le deuxième empereur mandchou de l’Empire chinois, s’appropria une partie du territoire tibétain en 1720 et instaura un protectorat sur le reste du pays. Les empereurs mandchous suivants continuèrent ainsi d’imposer leur hégémonie sur le territoire tibétain et d’afficher une attitude bienveillante vis-à-vis du bouddhisme tibétain, sans se priver de diminuer au besoin le pouvoir politique des dalaï-lamas en leur adjoignant des amban (résidents impériaux pour les surveiller) ou même d’exiler les plus récalcitrants. (fr)
  • La relation de Chö-yon était une entente politico-religieuse entre un maître religieux tibétain et un protecteur laïc, mise en place par les lamas du bouddhisme tibétain et les Khans mongols au XIIIe siècle. Du XIIIe au XXe siècle, les Tibétains ont avec les Khans mongols puis avec les empereurs mandchous de Chine établi des accords politico-religieux assez unique dans le monde, définissant une répartition des rôles entre religieux et monarques. Le maître religieux tibétain donne enseignements et initiations au monarque, en échange de quoi, celui-ci assume le rôle de protecteur de la doctrine bouddhique, accorde son soutien matériel au hiérarque et exerce une protection politique et militaire à son égard. Pour les Tibétains, cette relation devint le modèle idéal entre les grands maîtres spirituels et les souverains étrangers. Ce concept connut diverses applications au cours des siècles et ne fut pas compris de la même manière chez les deux protagonistes. Pour les Tibétains, le maître spirituel et le souverain protecteur sont sur un plan d’égalité, sans prévalence d’un parti sur l’autre, alors que pour les Khans et pour les empereurs mandchous, le rôle prépondérant revenait au protecteur. Les branches Kagyüpa, Sakyapa et Gelugpa du bouddhisme tibétain auront recours à des accords chö-yon avec respectivement les souverains tangoutes, mongols et mandchous (de la dynastie Qing en Chine). Au XVIe siècle, une relation chö-yon exemplaire est établie entre Altan Khan chef des Mongols Tümed et Sonam Gyatso, abbé du monastère de Drépung. Le maitre tibétain enseigne le bouddhisme tibétain au khan, et en retour le khan attribue au maître géluk le titre de « dalaï-lama ». Le prestige de ce nouveau titre de dalaï-lama deviendra considérable tant auprès des Tibétains que des Mongols. En s’imposant comme protecteur des dalaï-lamas, les Khans Qoshots gagnèrent un immense prestige auprès de leur peuple et s’installèrent par la même occasion au Tibet. C’est alors que les Mongols Dzoungars qui s’étaient très étendus au Turkestan oriental, décidèrent d’envahir le Tibet en 1717, pour prendre la place des Qoshots. La riposte des empereurs Qing qui craignaient que les Dzoungars ne recréent un Grand empire des steppes en Asie centrale, sera de les chasser du Tibet et de renchérir sur les faveurs des Mongols vis-à-vis des lamas tibétains ainsi que de faire sentir la supériorité des Chinois sur toutes les forces mongoles. Par la force, Kangxi le deuxième empereur mandchou de l’Empire chinois, s’appropria une partie du territoire tibétain en 1720 et instaura un protectorat sur le reste du pays. Les empereurs mandchous suivants continuèrent ainsi d’imposer leur hégémonie sur le territoire tibétain et d’afficher une attitude bienveillante vis-à-vis du bouddhisme tibétain, sans se priver de diminuer au besoin le pouvoir politique des dalaï-lamas en leur adjoignant des amban (résidents impériaux pour les surveiller) ou même d’exiler les plus récalcitrants. (fr)
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  • La relation de Chö-yon était une entente politico-religieuse entre un maître religieux tibétain et un protecteur laïc, mise en place par les lamas du bouddhisme tibétain et les Khans mongols au XIIIe siècle. Ce concept connut diverses applications au cours des siècles et ne fut pas compris de la même manière chez les deux protagonistes. Pour les Tibétains, le maître spirituel et le souverain protecteur sont sur un plan d’égalité, sans prévalence d’un parti sur l’autre, alors que pour les Khans et pour les empereurs mandchous, le rôle prépondérant revenait au protecteur. (fr)
  • La relation de Chö-yon était une entente politico-religieuse entre un maître religieux tibétain et un protecteur laïc, mise en place par les lamas du bouddhisme tibétain et les Khans mongols au XIIIe siècle. Ce concept connut diverses applications au cours des siècles et ne fut pas compris de la même manière chez les deux protagonistes. Pour les Tibétains, le maître spirituel et le souverain protecteur sont sur un plan d’égalité, sans prévalence d’un parti sur l’autre, alors que pour les Khans et pour les empereurs mandchous, le rôle prépondérant revenait au protecteur. (fr)
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  • Chö-yon (fr)
  • Patron and priest relationship (en)
  • Patroon-priesterrelatie (nl)
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