Le terme bön (prononcer beun, tibétain : བོན་, Wylie : bon, dialecte de Lhassa API : pʰø̃̀), désigne trois traditions religieuses tibétaines distinctes, selon le tibétologue norvégien Per Kværne : * tout d'abord une religion tibétaine préexistant au bouddhisme et qui est supplantée par celui-ci aux VIIIe et IXe siècles, lors de l'expansion de l'Empire tibétain fondé par Songtsen Gampo, sous l'influence du Népal et de la Chine ayant le bouddhisme comme foi dominante. L'interdiction du bouddhisme par le dernier empereur, Langdarma (803 – 842) mène au retour au bön comme religion d'État. Il sera assassiné par un moine bouddhiste, ce qui marquera la fin de l'Empire ; * ensuite une religion syncrétique qui apparaît au Tibet aux Xe et XIe siècles, lors de l'Ère de la fragmentation, pendant laq

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  • Le terme bön (prononcer beun, tibétain : བོན་, Wylie : bon, dialecte de Lhassa API : pʰø̃̀), désigne trois traditions religieuses tibétaines distinctes, selon le tibétologue norvégien Per Kværne : * tout d'abord une religion tibétaine préexistant au bouddhisme et qui est supplantée par celui-ci aux VIIIe et IXe siècles, lors de l'expansion de l'Empire tibétain fondé par Songtsen Gampo, sous l'influence du Népal et de la Chine ayant le bouddhisme comme foi dominante. L'interdiction du bouddhisme par le dernier empereur, Langdarma (803 – 842) mène au retour au bön comme religion d'État. Il sera assassiné par un moine bouddhiste, ce qui marquera la fin de l'Empire ; * ensuite une religion syncrétique qui apparaît au Tibet aux Xe et XIe siècles, lors de l'Ère de la fragmentation, pendant laquelle différents seigneurs de la guerre se livrèrent bataille pour le contrôle du territoire, époque où le bouddhisme se propagea de nouveau à partir de l'Inde pour devenir la foi dominante ; * enfin, le vaste corpus de croyances populaires, souvent mal définies, dont la divination, qui ne sont pas d'origine bouddhique et sont communes aux adeptes du bön ou bönpos et aux bouddhistes. Jusqu'à aujourd’hui le bön continue d'exister comme religion minoritaire. L'opinion populaire occidentale, notamment dans les milieux de nouveaux convertis au bouddhisme tibétain — opinion qui n'est ni celle des religieux bönpos, ni celle des spécialistes universitaires du Tibet, mais qui est plus ou moins celle des lamas bouddhistes ignorant tout de la question — peut se résumer ainsi[Comment ?]. C'est de l’ensemble des pratiques mal documentées, constituant le premier bön (shes pa bcu gnyis), que se serait dégagée au XIe siècle une religion structurée, le Bön éternel (yung drung bon), présentant des similitudes avec le bouddhisme tibétain (particulièrement Nyingmapa), qui a lui-même beaucoup emprunté au fond religieux local. En fait, rien, à l'examen des documents anciens, ne permet d'établir la moindre continuité, sinon dans l'emprunt de quelques termes, entre les cultes pré-bouddhiques et le yundrung bön. Il serait préférable d'abandonner complètement l'usage du terme « bön » à propos de la religion pré-bouddhique tibétaine : ce terme ne figure pas en ce sens dans les manuscrits les plus anciens, où « bönpo » n'est que le nom d'une certaine catégorie (parmi d'autres) de prêtres de la religion royale, qui n'a pas vraiment de dénomination. Les pratiquants du yungdrung bön soutiennent pour leur part que son apparition dans le royaume occidental de Zhang Zhung précède celle du lamaïsme au Tibet. Il n'est peut-être pas très judicieux non plus d'appeler bön, ou d'associer au bön, les pratiques de la religion populaire tibétaine, communes aux laïcs des deux religions (bouddhisme et bön) et que personne au Tibet ne songe à baptiser de ce nom. À partir du XIVe siècle, la branche dite nouveau bön (bon gsar) a poursuivi, à la faveur de révélations continuelles, l'évolution de cette religion vers des formes qui paraissent de plus en plus proche de celle du bouddhisme nyingmapa — tout en préservant fidèlement le corpus canonique commun à toute cette religion, entièrement distinct du canon bouddhique, malgré le nom commun de bKa’ ’gyur. Dominé pendant plusieurs siècles par le lamaïsme et parfois même persécuté, le Bön est un peu mieux connu internationalement depuis l’implantation hors du Tibet de communautés monastiques ayant fui l’invasion chinoise. Ses textes et traditions font l’objet de nombreuses recherches. Il a été reconnu comme cinquième tradition religieuse tibétaine par le 14e dalaï-lama. (fr)
  • Le terme bön (prononcer beun, tibétain : བོན་, Wylie : bon, dialecte de Lhassa API : pʰø̃̀), désigne trois traditions religieuses tibétaines distinctes, selon le tibétologue norvégien Per Kværne : * tout d'abord une religion tibétaine préexistant au bouddhisme et qui est supplantée par celui-ci aux VIIIe et IXe siècles, lors de l'expansion de l'Empire tibétain fondé par Songtsen Gampo, sous l'influence du Népal et de la Chine ayant le bouddhisme comme foi dominante. L'interdiction du bouddhisme par le dernier empereur, Langdarma (803 – 842) mène au retour au bön comme religion d'État. Il sera assassiné par un moine bouddhiste, ce qui marquera la fin de l'Empire ; * ensuite une religion syncrétique qui apparaît au Tibet aux Xe et XIe siècles, lors de l'Ère de la fragmentation, pendant laquelle différents seigneurs de la guerre se livrèrent bataille pour le contrôle du territoire, époque où le bouddhisme se propagea de nouveau à partir de l'Inde pour devenir la foi dominante ; * enfin, le vaste corpus de croyances populaires, souvent mal définies, dont la divination, qui ne sont pas d'origine bouddhique et sont communes aux adeptes du bön ou bönpos et aux bouddhistes. Jusqu'à aujourd’hui le bön continue d'exister comme religion minoritaire. L'opinion populaire occidentale, notamment dans les milieux de nouveaux convertis au bouddhisme tibétain — opinion qui n'est ni celle des religieux bönpos, ni celle des spécialistes universitaires du Tibet, mais qui est plus ou moins celle des lamas bouddhistes ignorant tout de la question — peut se résumer ainsi[Comment ?]. C'est de l’ensemble des pratiques mal documentées, constituant le premier bön (shes pa bcu gnyis), que se serait dégagée au XIe siècle une religion structurée, le Bön éternel (yung drung bon), présentant des similitudes avec le bouddhisme tibétain (particulièrement Nyingmapa), qui a lui-même beaucoup emprunté au fond religieux local. En fait, rien, à l'examen des documents anciens, ne permet d'établir la moindre continuité, sinon dans l'emprunt de quelques termes, entre les cultes pré-bouddhiques et le yundrung bön. Il serait préférable d'abandonner complètement l'usage du terme « bön » à propos de la religion pré-bouddhique tibétaine : ce terme ne figure pas en ce sens dans les manuscrits les plus anciens, où « bönpo » n'est que le nom d'une certaine catégorie (parmi d'autres) de prêtres de la religion royale, qui n'a pas vraiment de dénomination. Les pratiquants du yungdrung bön soutiennent pour leur part que son apparition dans le royaume occidental de Zhang Zhung précède celle du lamaïsme au Tibet. Il n'est peut-être pas très judicieux non plus d'appeler bön, ou d'associer au bön, les pratiques de la religion populaire tibétaine, communes aux laïcs des deux religions (bouddhisme et bön) et que personne au Tibet ne songe à baptiser de ce nom. À partir du XIVe siècle, la branche dite nouveau bön (bon gsar) a poursuivi, à la faveur de révélations continuelles, l'évolution de cette religion vers des formes qui paraissent de plus en plus proche de celle du bouddhisme nyingmapa — tout en préservant fidèlement le corpus canonique commun à toute cette religion, entièrement distinct du canon bouddhique, malgré le nom commun de bKa’ ’gyur. Dominé pendant plusieurs siècles par le lamaïsme et parfois même persécuté, le Bön est un peu mieux connu internationalement depuis l’implantation hors du Tibet de communautés monastiques ayant fui l’invasion chinoise. Ses textes et traditions font l’objet de nombreuses recherches. Il a été reconnu comme cinquième tradition religieuse tibétaine par le 14e dalaï-lama. (fr)
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