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- Les peuples germaniques, ou Germains (également appelés Tudesques, Suèves ou Gaut dans la littérature ancienne) constituent un groupe ethnolinguistique indo-européen originaire d'Europe du Nord, dont les membres sont identifiés par leur utilisation des langues germaniques. Leur histoire s'étend du IIe millénaire av. J.-C. à nos jours. On pense que les peuples proto-germaniques ont commencé à se différencier au cours de l'âge du bronze nordique, qui a émergé dans le sud de la Scandinavie à l'issue de la culture de la céramique cordée. Au cours de l'âge du fer, diverses tribus germaniques ont traversé la mer Baltique et commencé une expansion vers le sud parmi les peuples celtes qu'ils ont assimilés ou repoussés vers l'ouest. L'expansion des peuples germaniques a fini par se heurter à celle de la Rome antique. La victoire décisive d'Arminius (Hermann le Chérusque) lors de la bataille de la forêt de Teutobourg en l'an 9 de notre ère a probablement empêché l'éventuelle romanisation des peuples germaniques : c'est pourquoi elle est considérée comme un tournant dans l'histoire de l'Europe et même, sur le plan linguistique, de l'histoire mondiale puisque l'anglais est une langue germanique. De la mer du Nord jusqu'à la mer Noire, les tribus germaniques se sont installées tout le long de la frontière romaine du Rhin et du Danube, certaines établissant des relations étroites avec les Romains, entrant pacifiquement dans l'Empire comme peuples fédérés, servant souvent de mercenaires, voire de tuteurs impériaux, et atteignant parfois les plus hautes fonctions de l'armée romaine. D'autres en revanche eurent des relations hostiles avec Rome, et ne pouvant encore entrer dans l'Empire, s'étendirent en Europe de l'Est, tels les Gépides qui soumirent les Daces romanisés, ou les Goths qui intégrèrent les Carpes et les cavaliers iraniens de la steppe pontique, contrôlant ainsi la rive nord de la mer Noire et les bouches du Danube, pour lancer de là des expéditions navales vers les Balkans, l'Égée et l'Anatolie jusqu'à Chypre. La violente expansion des Huns en Europe à la fin du IVe siècle crée un « effet domino » : de nombreuses tribus germaniques forcent les frontières de l'Empire romain et le vide politique qu'elles laissent en Europe orientale profite aux peuples slaves tandis que l'Empire romain ne survit qu'en Orient ; en Europe occidentale, le territoire de celui d'Occident déclinant est finalement submergé par les tribus germaniques qui y érigent leurs « royaumes barbares ». Les Angles et les Saxons s'établissent en Grande-Bretagne, les Francs en Gaule, les Burgondes dans le bassin du Rhône, les Ostrogoths en Illyrie et Italie, les Visigoths en Aquitaine et Hispanie, les Suèves en Galice et les Vandales en Afrique du Nord et dans les îles de la Méditerranée occidentale. Sous la direction du Franc Charlemagne, officiellement reconnu empereur d'Occident par le pape Léon III en 800 de notre ère, le monde germanique forme la matrice du royaume de France mais surtout du Saint-Empire romain germanique qui dureront jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, disputant la légitimité de l'héritage romain à l'Empire d'Orient qui, attaqué de toutes parts y compris de l'ouest, finit par s'effondrer au XVe siècle. À partir de la Scandinavie, les marins germaniques du Nord, plus communément appelés Vikings et Varègues, se lancent eux aussi dans une expansion massive qui conduit à l'établissement du duché de Normandie, de la Rus' de Kiev et la colonisation des îles Britanniques et de l'océan Atlantique nord jusqu'en Amérique du Nord. Avec l'abandon par les Germains du Nord de leur religion autochtone au XIe siècle, presque tous les peuples germaniques ont été convertis au christianisme romain puis, avec la réforme initiée par Martin Luther au xvie siècle, de nombreuses nations germaniques ont adopté le protestantisme. La division religieuse qui s'ensuivit aboutit à la fragmentation politique d'une grande partie de l'Europe germanophone. Les peuples germaniques ont contribué à façonner une grande partie de l'histoire de l'Europe occidentale depuis le haut Moyen Âge jusqu'à nos jours. (fr)
- Les peuples germaniques, ou Germains (également appelés Tudesques, Suèves ou Gaut dans la littérature ancienne) constituent un groupe ethnolinguistique indo-européen originaire d'Europe du Nord, dont les membres sont identifiés par leur utilisation des langues germaniques. Leur histoire s'étend du IIe millénaire av. J.-C. à nos jours. On pense que les peuples proto-germaniques ont commencé à se différencier au cours de l'âge du bronze nordique, qui a émergé dans le sud de la Scandinavie à l'issue de la culture de la céramique cordée. Au cours de l'âge du fer, diverses tribus germaniques ont traversé la mer Baltique et commencé une expansion vers le sud parmi les peuples celtes qu'ils ont assimilés ou repoussés vers l'ouest. L'expansion des peuples germaniques a fini par se heurter à celle de la Rome antique. La victoire décisive d'Arminius (Hermann le Chérusque) lors de la bataille de la forêt de Teutobourg en l'an 9 de notre ère a probablement empêché l'éventuelle romanisation des peuples germaniques : c'est pourquoi elle est considérée comme un tournant dans l'histoire de l'Europe et même, sur le plan linguistique, de l'histoire mondiale puisque l'anglais est une langue germanique. De la mer du Nord jusqu'à la mer Noire, les tribus germaniques se sont installées tout le long de la frontière romaine du Rhin et du Danube, certaines établissant des relations étroites avec les Romains, entrant pacifiquement dans l'Empire comme peuples fédérés, servant souvent de mercenaires, voire de tuteurs impériaux, et atteignant parfois les plus hautes fonctions de l'armée romaine. D'autres en revanche eurent des relations hostiles avec Rome, et ne pouvant encore entrer dans l'Empire, s'étendirent en Europe de l'Est, tels les Gépides qui soumirent les Daces romanisés, ou les Goths qui intégrèrent les Carpes et les cavaliers iraniens de la steppe pontique, contrôlant ainsi la rive nord de la mer Noire et les bouches du Danube, pour lancer de là des expéditions navales vers les Balkans, l'Égée et l'Anatolie jusqu'à Chypre. La violente expansion des Huns en Europe à la fin du IVe siècle crée un « effet domino » : de nombreuses tribus germaniques forcent les frontières de l'Empire romain et le vide politique qu'elles laissent en Europe orientale profite aux peuples slaves tandis que l'Empire romain ne survit qu'en Orient ; en Europe occidentale, le territoire de celui d'Occident déclinant est finalement submergé par les tribus germaniques qui y érigent leurs « royaumes barbares ». Les Angles et les Saxons s'établissent en Grande-Bretagne, les Francs en Gaule, les Burgondes dans le bassin du Rhône, les Ostrogoths en Illyrie et Italie, les Visigoths en Aquitaine et Hispanie, les Suèves en Galice et les Vandales en Afrique du Nord et dans les îles de la Méditerranée occidentale. Sous la direction du Franc Charlemagne, officiellement reconnu empereur d'Occident par le pape Léon III en 800 de notre ère, le monde germanique forme la matrice du royaume de France mais surtout du Saint-Empire romain germanique qui dureront jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, disputant la légitimité de l'héritage romain à l'Empire d'Orient qui, attaqué de toutes parts y compris de l'ouest, finit par s'effondrer au XVe siècle. À partir de la Scandinavie, les marins germaniques du Nord, plus communément appelés Vikings et Varègues, se lancent eux aussi dans une expansion massive qui conduit à l'établissement du duché de Normandie, de la Rus' de Kiev et la colonisation des îles Britanniques et de l'océan Atlantique nord jusqu'en Amérique du Nord. Avec l'abandon par les Germains du Nord de leur religion autochtone au XIe siècle, presque tous les peuples germaniques ont été convertis au christianisme romain puis, avec la réforme initiée par Martin Luther au xvie siècle, de nombreuses nations germaniques ont adopté le protestantisme. La division religieuse qui s'ensuivit aboutit à la fragmentation politique d'une grande partie de l'Europe germanophone. Les peuples germaniques ont contribué à façonner une grande partie de l'histoire de l'Europe occidentale depuis le haut Moyen Âge jusqu'à nos jours. (fr)
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